mardi 30 août 2005

Babyshambles - Fuck Forever EP

Moins on parle de la vie privée de Pete Doherty, mieux c’est. Mais quand il annule à la dernière seconde son concert au Pukkelpop tout en jouant les festivals avant et après celui-là, c’est quand même pas très pro.

Fuck Forever est un taster de l’album de Baby Shambles, qui est censé montrer au monde que le meilleur songwriter des Libertines, c’était lui.

Le morceau éponyme est évidemment très brouillon, mais plein de bonnes intentions, même si ce n’est pas vraiment la meilleure version. La terreur Mick Jones, guitariste de génie au sein des Clash mais producteur incompétent, a encore frappé. Que les choses soient claires, je n’ai absolument rien contre un album qui sonne pur, dur et vrai, bien au contraire. Up The Bracket est un putain de bon album, et il sonne comme s’il avait été enregistré dans un garage. Avec la porte ouverte. Mais ici, ça va trop loin. Fuck Forever et Monkey Casion, ça va encore. Gang of Gin est assez subtil et agréable, mais le réenregistrement de Babyshambles ne ressemble à rien, si ce n’est à son auteur, un énorme gâchis.

J’espère toujours que l’album sera meilleur que tout ça, mais quand on compare les version « finies » aux démos offertes par Pete sur son site, on ne peut qu’être déçu. What a waster, what a fucking waster, he pissed it all up the wall….

Babyshambles - Fuck Forever EP

Moins on parle de la vie privée de Pete Doherty, mieux c’est. Mais quand il annule à la dernière seconde son concert au Pukkelpop tout en jouant les festivals avant et après celui-là, c’est quand même pas très pro.

Fuck Forever est un taster de l’album de Baby Shambles, qui est censé montrer au monde que le meilleur songwriter des Libertines, c’était lui.

Le morceau éponyme est évidemment très brouillon, mais plein de bonnes intentions, même si ce n’est pas vraiment la meilleure version. La terreur Mick Jones, guitariste de génie au sein des Clash mais producteur incompétent, a encore frappé. Que les choses soient claires, je n’ai absolument rien contre un album qui sonne pur, dur et vrai, bien au contraire. Up The Bracket est un putain de bon album, et il sonne comme s’il avait été enregistré dans un garage. Avec la porte ouverte. Mais ici, ça va trop loin. Fuck Forever et Monkey Casion, ça va encore. Gang of Gin est assez subtil et agréable, mais le réenregistrement de Babyshambles ne ressemble à rien, si ce n’est à son auteur, un énorme gâchis.

J’espère toujours que l’album sera meilleur que tout ça, mais quand on compare les version « finies » aux démos offertes par Pete sur son site, on ne peut qu’être déçu. What a waster, what a fucking waster, he pissed it all up the wall….

lundi 29 août 2005

Supergrass - Road To Rouen

Il a fallu quatre albums pour que Blur se défasse de son étiquette de groupe populaire pour passer la vitesse supérieure, avec leur excellent album éponyme. Blur faisait suite au fameux The Great Escape, pas mauvais en soi mais trop proche de leur précédent, Parklife.

Supergrass a un peu déçu avec Life On Other Planets, album plein de bonnes intentions et mélodies mais trop formaté, trop proche de leur production habituelle. Difficile à dire si le groupe a suivi l’exemple de Blur, mais Road To Rouen marque définitivement une grosse cassure pour le groupe, juste après leur compilation anniversaire Supergrass is 10. C’est d’ailleurs la seule comparaison valable entre les deux groupes : là ou Blur lorgna vers l’indie US (surtout Pavement), Supergrass revisite les atmosphères psychédéliques, entre Pink Floyd et The Beatles.

L’étrangement titré Tales Of Endurance Part 4, 5 and 6 semble bizarre a la première écoute, mais très vite, on se rend compte qu’il s’agit ni plus ni moins qu’un des meilleurs morceaux jamais joués par le groupe. Faisant irrémédiablement penser aux guitares traînantes de Wish You Were Here, le morceau s’articule autour d’une superbe ligne mélodique, qui se découvre peu à peu, se fait oublier avant de revenir en force.

St Petersburg est de loin le single le plus mélancolique, néanmoins battu par le superbe Roxy, ballade emmenée par un mellotron évidemment très Beatles. Le tout est très subtil, mais semble parfois un peu brouillon, comme démonté dans Road To Rouen, aux influences bizarrement Talking Heads. Kick In The Teeth est la seule concession au son classique Supergrass, alors que les deux morceaux de fin (Low C et Fin) terminent un album court, mais qui n’a sans doute pas fini de dévoiler toutes ses surprises.

Supergrass surprend, encore plus qu’avec leur troisième cd (Supergrass). C’est sans doute une bonne chose, même si on ne sent pas toujours le groupe très à l’aise par rapport à leur nouvelle incarnation. Gaz Coombes, quant à lui, montre que sa voix est vraiment superbe, et le groupe a progressé en tant que musiciens, mais on n’est pas convaincus à 100% du résultat. Ceci dit, il faut une grosse dose de courage pour évoluer de la sorte, et ce n’est pas donné à tout le monde de réussi une réinvention avec brio. On se demande ce qui va se passer maintenant, ce qui est sans doute la chose la plus excitante apportée par Road To Rouen (le jeu de mots craint, ceci dit).

Supergrass - Road To Rouen

Il a fallu quatre albums pour que Blur se défasse de son étiquette de groupe populaire pour passer la vitesse supérieure, avec leur excellent album éponyme. Blur faisait suite au fameux The Great Escape, pas mauvais en soi mais trop proche de leur précédent, Parklife.

Supergrass a un peu déçu avec Life On Other Planets, album plein de bonnes intentions et mélodies mais trop formaté, trop proche de leur production habituelle. Difficile à dire si le groupe a suivi l’exemple de Blur, mais Road To Rouen marque définitivement une grosse cassure pour le groupe, juste après leur compilation anniversaire Supergrass is 10. C’est d’ailleurs la seule comparaison valable entre les deux groupes : là ou Blur lorgna vers l’indie US (surtout Pavement), Supergrass revisite les atmosphères psychédéliques, entre Pink Floyd et The Beatles.

L’étrangement titré Tales Of Endurance Part 4, 5 and 6 semble bizarre a la première écoute, mais très vite, on se rend compte qu’il s’agit ni plus ni moins qu’un des meilleurs morceaux jamais joués par le groupe. Faisant irrémédiablement penser aux guitares traînantes de Wish You Were Here, le morceau s’articule autour d’une superbe ligne mélodique, qui se découvre peu à peu, se fait oublier avant de revenir en force.

St Petersburg est de loin le single le plus mélancolique, néanmoins battu par le superbe Roxy, ballade emmenée par un mellotron évidemment très Beatles. Le tout est très subtil, mais semble parfois un peu brouillon, comme démonté dans Road To Rouen, aux influences bizarrement Talking Heads. Kick In The Teeth est la seule concession au son classique Supergrass, alors que les deux morceaux de fin (Low C et Fin) terminent un album court, mais qui n’a sans doute pas fini de dévoiler toutes ses surprises.

Supergrass surprend, encore plus qu’avec leur troisième cd (Supergrass). C’est sans doute une bonne chose, même si on ne sent pas toujours le groupe très à l’aise par rapport à leur nouvelle incarnation. Gaz Coombes, quant à lui, montre que sa voix est vraiment superbe, et le groupe a progressé en tant que musiciens, mais on n’est pas convaincus à 100% du résultat. Ceci dit, il faut une grosse dose de courage pour évoluer de la sorte, et ce n’est pas donné à tout le monde de réussi une réinvention avec brio. On se demande ce qui va se passer maintenant, ce qui est sans doute la chose la plus excitante apportée par Road To Rouen (le jeu de mots craint, ceci dit).

vendredi 19 août 2005

Michael Jackson – The Essential

Je l’avais déjà dit pour Iggy Pop, et je dois le répéter : le monde est cruel. Demandez à dix types dans la rue ce qu’ils pensent de Michael Jackson, et peu de monde va parler de sa carrière musicale. Pour preuve, une quatrième compilation de Jacko vient de sortir, sans aucune communication. Résultat, alors que c’est la première fois que toute sa carrière est représentée, le double album s’est vendu à 8000 exemplaires aux USA. 8000.

Pourtant, c’est un résumé complet pour un artiste qui a révolutionné le monde musical, même si sa période de grâce fut assez courte.

La compilation commence avec un très jeune Michael Jackson, en solo (Rockin Robin très inspiré des classiques rock n roll, la ballade Ben, dédiée à un hamster, si si) ou avec ses frères, formant d’abord Jackson 5 (les très enfantins et limite pénibles ABC, I Want You Back) puis The Jacksons (Blame It On The Boogie et Shake Your Body, qui commencent à créer le template de ce que sera le MJ classique).

Michael quitte Motown, rejoint Sony, et sort sa première bombe : Off The Wall. On ne présente plus Rock With You et Don’t Stop Til You Get Enough, monstres de dancefloor à la production subtile et efficace. She’s Out Of My Life, ballade classique, montre la qualité alors exceptionnelle de la voix de Michael.

Un dernier retour avec The Jacksons, Can You Feel It, et Michael était prêt à devenir The King of Pop. D’abord, un duo avec Paul McCartney (à l’époque où leurs relations étaient encore bonne, maintenant, Macca refuse l’utilisation de Say Say Say pour cette compile), The Girl Is Mine, premier des sept morceaux (sur neuf) de Thriller (1982) repris ici.

Ensuite, une procession infinie de hits : Thriller, et sa ligne de basse funkier-than-fuck, Beat It, crossover pop et heavy metal, riffs de Steve Lukather, solo d’Eddie Van Halen ; Wanna Be Startin’ Somethin’, où la diction particulière de Jackson se fait entendre, avec des influences gospel ; PYT, et son utilisation de vocoder, ou encore, et surtout, l’immense Billie Jean.

Chaque seconde de ce morceau est inoubliable, l’intro de batterie puis basse, le thème assez politically incorrect du morceau, et la production de Quincy Jones, qui va jusqu’à ajouter des claquement de fouets explicites. Sans oublier que MJ lui-même a écrit ce morceau, un des plus extraordinaires de l’histoire de la pop, et précurseur (malheureux) de la pourriture RnB actuelle.

Thriller reste toujours l’album original le plus vendu de tous les temps. Tout cela est très bien, mais malheureusement, à partir de maintenant, chaque album de MJ sera moins bon que le précédent.

Cinq ans après, Bad et ses neuf singles voient le jour. Michael marque un pas important en terme de composition : il a écrit 9 morceaux sur 11, tout en co-produisant l’ensemble. C’est aussi ici que ses innombrables tics commencent à sérieusement irriter. Quasi pas une seconde de musique ne passe sans qu’il ajoute ses marques de fabrique, du genre « cha’mone » et cris perçants. Un peu, ça va, beaucoup…

Tout aussi irritant, la propension de MJ et surtout de Sony à faire de chaque sortie Jackson un événement extraordinaire : le clip de Bad est un film de 40 minutes réalisé par Martin Scorsese et Liberian Girl, de Spielberg, comprend plus de guest stars que dix ans de Friends.

Musicalement, ça devient aussi moins bien : Bad est une tentative ratée d’égaler le metal pop de Beat It, The Way You Make Me Feel est répétitif, tout comme les bons sentiments de Man in The Mirror. Restent quand même des bons moments, comme le très tendu Dirty Diana ou le bizarre Smooth Criminal.

L’album se clôture avec la première apparition d’un thème qui deviendra omniprésent dans la vie de MJ : son désir de vouloir vivre une vie normale, à l’abri des tabloïds. Ce qui aurait été possible, s’il n’avait pas complètement pété un câble. Ou deux.

Quand Jackson revient, le monde musical change : le rap/hip-hop devient la tendance du moment. Maintenant, la musique commerciale n’appartient plus aux compositeurs, mais aux producteurs. Et avant Timbaland, Kanye West et Pharrell, Teddy Riley était numéro 1. C’est donc à lui qu’à été confié Dangerous, sorti en 1991. La démesure est encore plus de rigueur : les clips font apparaître Michael Jordan, Macauley Culkin, Eddie Murphy ou Iman, mais musicalement, on est proche, d’esprit, avec la soupe MTV contemporaine. Ce qui m’a surpris : à ce niveau-là, rien n’a vraiment changé depuis.

Les morceaux corrects se comptent sur les doigts bandés de MJ : le sulfureux In The Closet, en duo avec Stéphanie de Monaco (suite au refus de Madonna), et Who Is It. Pire, les ballades atteignent un niveau d’écœurement impressionnant, surtout quand The Essential propose en succession Heal The World et Will You Be There (avec son clip où Michael se prenait pour Jésus, autre prophète persécuté, on suppose). Ca n’a pas empêché l’album de se vendre solidement, mais la réputation de MJ devenait aussi entachée que sa vie privée.

Ensuite, un des titres les plus pompeux possibles : HIStory : Past, Present and Future, Book One, rien que ça (soit dit en passant, on attend le Book Two. Ou peut-être pas, finalement).

Sony commençait à piger qu’un nouvel album n’intéressait plus trop de monde, résultat, un disque de nouveaux morceaux, et un autre de best of. On ne retrouve que trois extraits de cet album ici, les passables mais peu subtils Earth Song (avec un final où Michael prouve que sa voix peut encore faire des miracles) et They Don’t Care About Us (superbe hymne parano où MJ se compare aux juifs lors de la Shoah, pas moins), ainsi que You Are Not Alone, composé par R. Kelly, autre amateur de fricotage avec mineurs. L’horrible et insupportable duo avec Janet, Scream, est heureusement omis, tout comme le reste de ce pitoyable album, où se trouvaient aussi une reprise médiocre des Beatles (Come Together) et une attaque frontale contre le méchant procureur Tom Sneddon qui veut tant de mal au gentil Bambi.

Bambi, qui sort ensuite son court métrage Ghost, accompagné d’un album de remixes et cinq inédits (dont aucun ne se trouve ici), et enfin son dernier flop magistral, Invincible (tu parles) né de l’irréalisme de son team qui a refusé l’offre (!) de Pharrell qui aurait bien voulu produire ce disque, très vite oublié.

Sony se contente maintenant de sortir best of et anthologies, mais c’est certainement ce double cd, The Essential Michael Jackson, qui éclaire le mieux une carrière aussi passionnante que pathétique, où le génie extraordinaire a côtoyé le médiocre minable. Et comme il est fort probable que notre homme ne sortira plus jamais rien de nouveau, cette dernière sortie nous pousse à se procurer très vite Off The Wall et Thriller, et rien d’autre.

Michael Jackson - The Essential

Je l’avais déjà dit pour Iggy Pop, et je dois le répéter : le monde est cruel. Demandez à dix types dans la rue ce qu’ils pensent de Michael Jackson, et peu de monde va parler de sa carrière musicale. Pour preuve, une quatrième compilation de Jacko vient de sortir, sans aucune communication. Résultat, alors que c’est la première fois que toute sa carrière est représentée, le double album s’est vendu à 8000 exemplaires aux USA. 8000.

Pourtant, c’est un résumé complet pour un artiste qui a révolutionné le monde musical, même si sa période de grâce fut assez courte.

La compilation commence avec un très jeune Michael Jackson, en solo (Rockin Robin très inspiré des classiques rock n roll, la ballade Ben, dédiée à un hamster, si si) ou avec ses frères, formant d’abord Jackson 5 (les très enfantins et limite pénibles ABC, I Want You Back) puis The Jacksons (Blame It On The Boogie et Shake Your Body, qui commencent à créer le template de ce que sera le MJ classique).

Michael quitte Motown, rejoint Sony, et sort sa première bombe : Off The Wall. On ne présente plus Rock With You et Don’t Stop Til You Get Enough, monstres de dancefloor à la production subtile et efficace. She’s Out Of My Life, ballade classique, montre la qualité alors exceptionnelle de la voix de Michael.

Un dernier retour avec The Jacksons, Can You Feel It, et Michael était prêt à devenir The King of Pop. D’abord, un duo avec Paul McCartney (à l’époque où leurs relations étaient encore bonne, maintenant, Macca refuse l’utilisation de Say Say Say pour cette compile), The Girl Is Mine, premier des sept morceaux (sur neuf) de Thriller (1982) repris ici.

Ensuite, une procession infinie de hits : Thriller, et sa ligne de basse funkier-than-fuck, Beat It, crossover pop et heavy metal, riffs de Steve Lukather, solo d’Eddie Van Halen ; Wanna Be Startin’ Somethin’, où la diction particulière de Jackson se fait entendre, avec des influences gospel ; PYT, et son utilisation de vocoder, ou encore, et surtout, l’immense Billie Jean.

Chaque seconde de ce morceau est inoubliable, l’intro de batterie puis basse, le thème assez politically incorrect du morceau, et la production de Quincy Jones, qui va jusqu’à ajouter des claquement de fouets explicites. Sans oublier que MJ lui-même a écrit ce morceau, un des plus extraordinaires de l’histoire de la pop, et précurseur (malheureux) de la pourriture RnB actuelle.

Thriller reste toujours l’album original le plus vendu de tous les temps. Tout cela est très bien, mais malheureusement, à partir de maintenant, chaque album de MJ sera moins bon que le précédent.

Cinq ans après, Bad et ses neuf singles voient le jour. Michael marque un pas important en terme de composition : il a écrit 9 morceaux sur 11, tout en co-produisant l’ensemble. C’est aussi ici que ses innombrables tics commencent à sérieusement irriter. Quasi pas une seconde de musique ne passe sans qu’il ajoute ses marques de fabrique, du genre « cha’mone » et cris perçants. Un peu, ça va, beaucoup…

Tout aussi irritant, la propension de MJ et surtout de Sony à faire de chaque sortie Jackson un événement extraordinaire : le clip de Bad est un film de 40 minutes réalisé par Martin Scorsese et Liberian Girl, de Spielberg, comprend plus de guest stars que dix ans de Friends.

Musicalement, ça devient aussi moins bien : Bad est une tentative ratée d’égaler le metal pop de Beat It, The Way You Make Me Feel est répétitif, tout comme les bons sentiments de Man in The Mirror. Restent quand même des bons moments, comme le très tendu Dirty Diana ou le bizarre Smooth Criminal.

L’album se clôture avec la première apparition d’un thème qui deviendra omniprésent dans la vie de MJ : son désir de vouloir vivre une vie normale, à l’abri des tabloïds. Ce qui aurait été possible, s’il n’avait pas complètement pété un câble. Ou deux.

Quand Jackson revient, le monde musical change : le rap/hip-hop devient la tendance du moment. Maintenant, la musique commerciale n’appartient plus aux compositeurs, mais aux producteurs. Et avant Timbaland, Kanye West et Pharrell, Teddy Riley était numéro 1. C’est donc à lui qu’à été confié Dangerous, sorti en 1991. La démesure est encore plus de rigueur : les clips font apparaître Michael Jordan, Macauley Culkin, Eddie Murphy ou Iman, mais musicalement, on est proche, d’esprit, avec la soupe MTV contemporaine. Ce qui m’a surpris : à ce niveau-là, rien n’a vraiment changé depuis.

Les morceaux corrects se comptent sur les doigts bandés de MJ : le sulfureux In The Closet, en duo avec Stéphanie de Monaco (suite au refus de Madonna), et Who Is It. Pire, les ballades atteignent un niveau d’écœurement impressionnant, surtout quand The Essential propose en succession Heal The World et Will You Be There (avec son clip où Michael se prenait pour Jésus, autre prophète persécuté, on suppose). Ca n’a pas empêché l’album de se vendre solidement, mais la réputation de MJ devenait aussi entachée que sa vie privée.

Ensuite, un des titres les plus pompeux possibles : HIStory : Past, Present and Future, Book One, rien que ça (soit dit en passant, on attend le Book Two. Ou peut-être pas, finalement).

Sony commençait à piger qu’un nouvel album n’intéressait plus trop de monde, résultat, un disque de nouveaux morceaux, et un autre de best of. On ne retrouve que trois extraits de cet album ici, les passables mais peu subtils Earth Song (avec un final où Michael prouve que sa voix peut encore faire des miracles) et They Don’t Care About Us (superbe hymne parano où MJ se compare aux juifs lors de la Shoah, pas moins), ainsi que You Are Not Alone, composé par R. Kelly, autre amateur de fricotage avec mineurs. L’horrible et insupportable duo avec Janet, Scream, est heureusement omis, tout comme le reste de ce pitoyable album, où se trouvaient aussi une reprise médiocre des Beatles (Come Together) et une attaque frontale contre le méchant procureur Tom Sneddon qui veut tant de mal au gentil Bambi.

Bambi, qui sort ensuite son court métrage Ghost, accompagné d’un album de remixes et cinq inédits (dont aucun ne se trouve ici), et enfin son dernier flop magistral, Invincible (tu parles) né de l’irréalisme de son team qui a refusé l’offre (!) de Pharrell qui aurait bien voulu produire ce disque, très vite oublié.

Sony se contente maintenant de sortir best of et anthologies, mais c’est certainement ce double cd, The Essential Michael Jackson, qui éclaire le mieux une carrière aussi passionnante que pathétique, où le génie extraordinaire a côtoyé le médiocre minable. Et comme il est fort probable que notre homme ne sortira plus jamais rien de nouveau, cette dernière sortie nous pousse à se procurer très vite Off The Wall et Thriller, et rien d’autre.

vendredi 12 août 2005

Dogs - Turn Against The Land

Les sorties d’album pendant les mois d’été sont assez rares, raison de plus pour s’intéresser à un nouveau groupe, dont le premier album n’a pas été si hypé qu’il aurait pu être. Comme la filière NME ne sait pas parler de musique sans faire des tonnes de comparaison, on va bien devoir les associer avec Razorlight : la voix du chanteur est relativement semblable (faut pas pousser non plus), et on retrouve aussi chez Dogs une certaine intensité. Maintenant, ça s’arrête là : Razorlight sont quand même bien gentils et assez inoffensifs, alors que Dogs est plus abrasif, plus violent, pour turbulent. Et, disons-le, meilleur.

Pourtant, Turn Against The Land commence relativement calmement, avec l’intro de London Bridge. Mais c’est avant que Johnny Cooke n’éructe le refrain avec le sneer de Johnny Rotten : pretty n’avait plus sonné aussi naughty depuis Pretty Vacant. L’intensité, caractéristique principale de cet album, ne descendra plus : Selfish Ways continue le thème récurrent de l’album (les relations amoureuses foireuses), avec quelques rimes phénoménales (« selfish ways / elvish face » ?), et autant de détours mélodiques qu’un morceau de Biffy Clyro (commence comme un bon Strokes et traverse un refrain de punk pur); Donkey est un brûlot à thème sentimental (« Shed your load / Your donkey’s come home ») ; End of an Era aussi, mais avec un autre thème ("What a wanker! / What a wanker! / I’m getting away from here!") ; It’s Not Right est violent sans être inutilement bruyant ; alors que She’s Got a Reason se finit avec le fabuleux refrain I like you better when you liked as well).

La seconde partie de l’album surprend moins : la recette est maintenant connue. Tarred and Feathered et Tuned to a Different Station sont moins biscornus, alors que l’album se finit plus calmement, avec l’épique Red et une piste cachée acoustique.

Contrairement à Razorlight, la voix ne devient pas vite fatigante, mais c’est sans doute dû aux excellents musiciens : la section rythmique est irréprochable et le double jeu de guitare est très inventif, techniquement splendide et bourré d’idées.

Finalement, plus que la qualité musicale indéniable, c’est l’état d’esprit de groupe qui saute aux yeux : ils en veulent. Aucun d’eux n’est accro à l’héro, ne sort avec Kate Moss, mais ils sont bien plus rock n roll que cette pauvre épave de Pete Doherty.

Évidemment, TATL est un premier album est n’est donc pas exempt de reproches ; le principal étant effectivement un certain sentiment de répétition. Mais Dogs semble bourré de talent, et l’album sera définitivement un des meilleurs de l’année.

Dogs - Turn Against The Land

Les sorties d’album pendant les mois d’été sont assez rares, raison de plus pour s’intéresser à un nouveau groupe, dont le premier album n’a pas été si hypé qu’il aurait pu être. Comme la filière NME ne sait pas parler de musique sans faire des tonnes de comparaison, on va bien devoir les associer avec Razorlight : la voix du chanteur est relativement semblable (faut pas pousser non plus), et on retrouve aussi chez Dogs une certaine intensité. Maintenant, ça s’arrête là : Razorlight sont quand même bien gentils et assez inoffensifs, alors que Dogs est plus abrasif, plus violent, pour turbulent. Et, disons-le, meilleur.

Pourtant, Turn Against The Land commence relativement calmement, avec l’intro de London Bridge. Mais c’est avant que Johnny Cooke n’éructe le refrain avec le sneer de Johnny Rotten : pretty n’avait plus sonné aussi naughty depuis Pretty Vacant. L’intensité, caractéristique principale de cet album, ne descendra plus : Selfish Ways continue le thème récurrent de l’album (les relations amoureuses foireuses), avec quelques rimes phénoménales (« selfish ways / elvish face » ?), et autant de détours mélodiques qu’un morceau de Biffy Clyro (commence comme un bon Strokes et traverse un refrain de punk pur); Donkey est un brûlot à thème sentimental (« Shed your load / Your donkey’s come home ») ; End of an Era aussi, mais avec un autre thème ("What a wanker! / What a wanker! / I’m getting away from here!") ; It’s Not Right est violent sans être inutilement bruyant ; alors que She’s Got a Reason se finit avec le fabuleux refrain I like you better when you liked as well).

La seconde partie de l’album surprend moins : la recette est maintenant connue. Tarred and Feathered et Tuned to a Different Station sont moins biscornus, alors que l’album se finit plus calmement, avec l’épique Red et une piste cachée acoustique.

Contrairement à Razorlight, la voix ne devient pas vite fatigante, mais c’est sans doute dû aux excellents musiciens : la section rythmique est irréprochable et le double jeu de guitare est très inventif, techniquement splendide et bourré d’idées.

Finalement, plus que la qualité musicale indéniable, c’est l’état d’esprit de groupe qui saute aux yeux : ils en veulent. Aucun d’eux n’est accro à l’héro, ne sort avec Kate Moss, mais ils sont bien plus rock n roll que cette pauvre épave de Pete Doherty.

Évidemment, TATL est un premier album est n’est donc pas exempt de reproches ; le principal étant effectivement un certain sentiment de répétition. Mais Dogs semble bourré de talent, et l’album sera définitivement un des meilleurs de l’année.