dimanche 24 juin 2007

Pearl Jam Tour 07 : 1/4 London

Quelques jours après, voici donc ma review du concert de Pearl Jam à Londres, lundi 18.

Je suis arrivé à Londres lundi matin, et reparti mardi soir : tant qu'à faire, autant profiter le plus possible de l'endroit, qui est quand même ma ville préférée et un endroit que j'affectionne particulièrement.

J'ai commencé à faire la file environ 1h30 avant l'ouverture des portes, ce qui était nécessaire pour obtenir une bonne place. La fosse était d'ailleurs entièrement réservée aux membres du fan club de PJ, le Ten Club.

Il était donc probable que le show allait réserver quelques surprises, et effectivement, ce fut le cas, on y reviendra.

En première partie, on retrouvait Idlewild, qui, comme bien souvent dans ce genre de situation, a du composer avec un son pourri. Mais ce ne fut pas la seule raison de leur set assez médiocre : le setlist était assez peu inspiré, trop d'extraits du dernier album et pas assez de morceaux qui auraient pu/du mettre le feu à la salle. Et le chanteur Roddy Woomble, sorte de David Beckham anorexique errant comme Morrissey ne semblait pas concerné par ce qu'il foutait là, et c'est vraiment dommage.

Pearl Jam débuta leur set une bonne demi-heure après, et dès le début, avec la rareté Long Road, on savait qu'on allait assister à quelque chose de spécial, et ce fut un concert pour fans, avec peu de hits. Pas d'Even Flow, de Corduroy, de Jeremy, de Black, mais Indifference, Down, Green Disease, Faithful, Present Tense et surtout une version stellaire d'Immortality. Le second rappel aura été l'occasion, pour Ed Vedder, de rappeler ses sensibilités politiques, avec un enchaînement de quatre protest songs, dont la toute nouvelle No More.

7

Près de 2h30 d'un concert éreintant, montrant un groupe au sommet de sa forme, avec une énergie inouïe et une envie de jouer que très peu de groupes majeurs possèdent. Voire carrément aucun.

Evidemment, le spectateur neutre pourrait regretter l'absence de morceaux connus, ou l'emphase faite sur la seconde moitié de la carrière du groupe. Mais les morceaux sont joués sont nullement inférieurs aux anciens, et de toute façon, il valait mieux ça qu'un soi disant grand groupe qui joue deux fois Vertigo, non?

Le pire, c'est qu'à ce moment-là, personne, ou presque, n'osait imaginer que trois jours après, le groupe allait surpasser ce moment de gloire, mais ce sera pour un peu plus tard...

lundi 18 juin 2007

Queens Of The Stone Age - Era Vulgaris

Rien ne ressemble moins à un album de Queens Of The Stone Age que leur album suivant, et Era Vulgaris ne dément pas la tendance. Alors que le lineup continue à changer - Josh Homme est le seul présent depuis le début - la musique évolue, prend des tours étonnants, et parfois, rappelle même le groupe précédent de Homme, Kyuss. C'est clairement leur album le plus varié, et leur moins "rock" (si rock = guitares qui font du bruit).

On le remarque dès le début, avec le psycho-bizarre Turning On The Screw, qui voit Josh varier sa façon de chanter, est-ce que Mark Lanegan lui a donné quelques cours? Sick Sick Sick reprend les choses en main, avec un riff définitivement stoner et destructeur, mais toujours un certain sentiment de nouveauté : Julian Casablancas, des Strokes, vient prêter sa voix (et son Casio) à un excellent morceau, comme le groupe égrène à longueur d'années. Les deux morceaux suivants complètent la première impression, le groupe est partout, dans tous les genres ou styles.

À chaque fois que le groupe surprend, il revient en territoire plus familier, avec ce Misfit Love graisseux, où Josh décide de chanter "comme d'habitude", si on veut. Mais le tout semble toujours assez léger, finalement plus proche d'Eagles Of Death Metal que de Songs For The Deaf, comme le confirme Make It With Chu, ressorti des Desert Sessions mais malheureusement réenregistré sans PJ Harvey.

Puis, bam, 3s and 7s arrive, et une intro pompée avec classe sur Smells Like Teen Spirit alors que Suture Up Your Future confirme le caractère prog de l'album, oui, prog. M'en vais réecouter Kyuss, moi... L'album se clôture sur l'assez cinglé Run Pig Run, alors que la plus gros défaut de l'album ne se fera connaître qu'après. En effet, selon les régions, l'album comprend différentes bonus tracks, dont deux auraient largement trouvé leur place sur l'album : The Fun Machine Took A Shit And Died, qui aurait pu carrément être le meilleur ici, et Era Vulgaris, collaboration excellente avec... Trent Reznor. Qui a eu l'idée de virer les morceaux de l'album, aucune idée.

Plus varié, moins rentre-dedans, voire carrément étrange, Era Vulgaris est un nouvel excellent album d'un excellent groupe, qui continue à défier et rédéfinir les limites du rock, et avec un brio rarement égalé. Malheureusement, on comparera toujours les albums à Songs For The Deaf, ce qui sera sans doute toujours ingrat et injuste.

Queens Of The Stone Age - Era Vulgaris

Rien ne ressemble moins à un album de Queens Of The Stone Age que leur album suivant, et Era Vulgaris ne dément pas la tendance. Alors que le lineup continue à changer - Josh Homme est le seul présent depuis le début - la musique évolue, prend des tours étonnants, et parfois, rappelle même le groupe précédent de Homme, Kyuss. C'est clairement leur album le plus varié, et leur moins "rock" (si rock = guitares qui font du bruit).

On le remarque dès le début, avec le psycho-bizarre Turning On The Screw, qui voit Josh varier sa façon de chanter, est-ce que Mark Lanegan lui a donné quelques cours? Sick Sick Sick reprend les choses en main, avec un riff définitivement stoner et destructeur, mais toujours un certain sentiment de nouveauté : Julian Casablancas, des Strokes, vient prêter sa voix (et son Casio) à un excellent morceau, comme le groupe égrène à longueur d'années. Les deux morceaux suivants complètent la première impression, le groupe est partout, dans tous les genres ou styles.

À chaque fois que le groupe surprend, il revient en territoire plus familier, avec ce Misfit Love graisseux, où Josh décide de chanter "comme d'habitude", si on veut. Mais le tout semble toujours assez léger, finalement plus proche d'Eagles Of Death Metal que de Songs For The Deaf, comme le confirme Make It With Chu, ressorti des Desert Sessions mais malheureusement réenregistré sans PJ Harvey.

Puis, bam, 3s and 7s arrive, et une intro pompée avec classe sur Smells Like Teen Spirit alors que Suture Up Your Future confirme le caractère prog de l'album, oui, prog. M'en vais réecouter Kyuss, moi... L'album se clôture sur l'assez cinglé Run Pig Run, alors que la plus gros défaut de l'album ne se fera connaître qu'après. En effet, selon les régions, l'album comprend différentes bonus tracks, dont deux auraient largement trouvé leur place sur l'album : The Fun Machine Took A Shit And Died, qui aurait pu carrément être le meilleur ici, et Era Vulgaris, collaboration excellente avec... Trent Reznor. Qui a eu l'idée de virer les morceaux de l'album, aucune idée.

Plus varié, moins rentre-dedans, voire carrément étrange, Era Vulgaris est un nouvel excellent album d'un excellent groupe, qui continue à défier et rédéfinir les limites du rock, et avec un brio rarement égalé. Malheureusement, on comparera toujours les albums à Songs For The Deaf, ce qui sera sans doute toujours ingrat et injuste.

jeudi 14 juin 2007

Gallows - Orchestra Of Wolves

À une époque où les groupes débutants ont de plus en plus de mal à obtenir un contrat, que penser du fait qu'un groupe hardcore sans concession, comme les Anglais de Gallows se fassent signer sur une major? Sell out, ou survie? On penchera pour la seconde solution, faut quand même bien manger. Surtout que Orchestra of Wolves, sorti l'an passé et maintenant ressorti, n'a pas été modifié : la violence discordante est toujours là, tout comme les hurlements et éructations vocales. On notera juste deux inédits, et une reprise de Black Flag, comme bonus tracks.

L'album n'avait pas besoin d'embellissements, ceci dit, sa puissance intrinsèque suffit amplement, une sorte de Bronx plus chargé emotionnellement (je n'ai pas dit dit emo, attention), maus tout aussi rapide et dévastateur. Gallows, c'est du hardcore pur, pas foncièrement meilleur que d'autres groupes, mais qui se classe dans un des rares genres musicaux qui n'a pas encore été trop corrompu par les affres du marketing. Pas facile à écouter, loin de là, à tendance répétitive mais c'est comme ça, et pas autrement. Les punks de 77 auraient probablement aimé sonner comme ça trente ans après.

Gallows - Orchestra Of Wolves

À une époque où les groupes débutants ont de plus en plus de mal à obtenir un contrat, que penser du fait qu'un groupe hardcore sans concession, comme les Anglais de Gallows se fassent signer sur une major? Sell out, ou survie? On penchera pour la seconde solution, faut quand même bien manger. Surtout que Orchestra of Wolves, sorti l'an passé et maintenant ressorti, n'a pas été modifié : la violence discordante est toujours là, tout comme les hurlements et éructations vocales. On notera juste deux inédits, et une reprise de Black Flag, comme bonus tracks.

L'album n'avait pas besoin d'embellissements, ceci dit, sa puissance intrinsèque suffit amplement, une sorte de Bronx plus chargé emotionnellement (je n'ai pas dit dit emo, attention), maus tout aussi rapide et dévastateur. Gallows, c'est du hardcore pur, pas foncièrement meilleur que d'autres groupes, mais qui se classe dans un des rares genres musicaux qui n'a pas encore été trop corrompu par les affres du marketing. Pas facile à écouter, loin de là, à tendance répétitive mais c'est comme ça, et pas autrement. Les punks de 77 auraient probablement aimé sonner comme ça trente ans après.

mercredi 13 juin 2007

Rock Werchter 2007 Preview

Werchter, le symbole de tout ce qui va mal en musique aujourd'hui. Ok, j'exagère (à peine) mais quand même : c'est quand même le festival majeur européen le plus cher quantitativement, vu qu'il n'y a que deux scènes. Qui plus est, les artistes y jouent simultanément, ce qui est quand même extrêmement stupide, comme concept. Et je ne m'attarderai même pas sur le conflit d'intêret manifeste qu'est le fait que l'organisateur de Rock Werchter est le boss de Live Nation Belgique (ou plutôt België, je suppose), le plus gros organisateur de concerts du pays (et du monde, dans sa version multinationale). On fiche des gens en prison pour moins que ça, à Charleroi.

Mais bon, du point du vue du festivalier (après avoir raqué 20€ de plus pour le camping, évidemment), Rock Werchter n'est pas pire qu'un autre festival. L'absence de zones d'ombre et d'endroit couvert, la bouffe gastro-entérisante et la bière chaude ne sont pas l'apanage de l'ex-Torhout-Werchter, qui ne va d'ailleurs pas tarder à perdre son "Rock". Et puis, l'affiche est évidemment alléchante, du moins quand on sait connecter ses neurones. Et c'est d'ailleurs ce qu'on va faire, un itinéraire très subjectif d'une scène à l'autre, durant ces quatre jours. N'oubliez quand même pas d'arriver suffisamment tôt pour ne pas attendre douze heures pour vos tickets bouffe et boisson, je vous aurai prévenu. C'est parti, et référez-vous au programme officiel pour plus de précisions sur les horaires.


Jeudi 28 juin

Ok, je vous ai dit d'arriver assez tôt, mais les portes n'ouvrent qu'à 14h30, et le début de l'affiche pousserait plutôt à tranquillement se reposer dans la tente (si vous êtes chanceux), essayer de la monter (si vous l'êtes moins) voire faire la première d'une des nombreuses files (ben oui, fallait prévoir). Si vous êtes disponibles, allez dire bonjour à Rufus Wainwright, qui doit probablement se demander ce qu'il fait là.
Ensuite, My Chemical Romance recevra, pendant une heure, vos gobelets de pisse chaude. Les bouteilles en verre sont plus dangereuses, mais ils pourraient peut-être partir plus vite, et se la jouer encore plus emo. On imagine : "I'm not okaaaayyyy". Si c'est le cas, allez voir Air sous la tente, histoire de faire un petit dodo. Pas la peine d'attendre Sexy Boy, vu qu'on aura Muse plus tard (comparez la ligne de basse de Plug-In Baby...).

Retour sur la main stage avec ce brave Brian Warner et son groupe de comiques déguisés : Marilyn Manson amènera son nouvel album semi-décent, et au moins sera divertissant, à défaut de chanter juste. Par contre, l'anus en gros plan, c'était il y a cinq ans. Merci d'aller assassiner Mika, tant que vous êtes sur place, au nom de la dignité humaine. Puis arrive la première mégaconnerie de l'organisation. Suivi de la seconde.

1) Qui a eu l'idée abrutie de faire jouer les Beastie Boys dans la marquee? Elle sera pleine à craquer deux heures avant. 2) Et les programmer en même temps que Björk? Allez, sans rire? Choisissez qui vous voulez, en sachant que les B-Boys sont excellents sur scène, et qu'un show de Björk est toujours spectaculaire.

Ensuite, le choix est plus simple : après 223 apparitions, Muse gagne enfin le droit d'apparaître en tête d'affiche, et même si les deux derniers albums n'arrivent pas à la cheville du stupéfiant Origin of Symmetry, leur show est extraordinaire de grandeur kitsch. Matt Bellamy, quoi qu'on en dise, est un showman hors pair doublé d'un guitariste virtuose. Mais on les verra de loin, sauf si on veut supporter les cohortes de filles de quinze ans facilement impressionnées. Y a un dj de l'autre côté, mais on s'en fout et on rentre dormir, parce que le lendemain c'est *le* jour.


Vendredi 29 juin

Je n'ai plus été à Werchter depuis quelques années (première année du retour des Pixies), et je m'étais dit que je n'y retournerais que pour voir quelque chose d'exceptionnel, et pour moi, ce sera Pearl Jam, le seul groupe pour qui je pourrais me déplacer plus qu'une fois par tournée (quatre cette année, j'y reviendrai). Mais ce n'est que la cerise sur un gâteau bien rempli, et une journée vraiment rock à une époque où le genre fait défaut à Werchter.

Là aussi, il faut faire des choix, et les laissés pour compte seront la sympathique Lily Allen et Satellite Party, nouveau groupe de Perry Farrell. Tant pis, mais la compétition est trop rude. Selon l'heure d'arrivée, qui dépend évidemment du nombre d'hollandais bourrés qui auront pris votre tente pour un gerboir (au mieux) ou un lit (au pire), on pourra jeter un coup d'oeil sur Enter Shikari, représentant anglais d'un nintendocore peu inventif, n'est pas HORSE The Band qui veut. Mais après, plus d'excuses : une heure de Kings of Leon, dont le dernier album est une merveille de rock intemporel. Il ne sont pas connus pour leur fabuleuse présence scénique, certes, mais c'est immanquable quand même.

Nettement plus que Kaiser Chiefs, dont les vulgaires hits faciles passeront mieux au bar, qui sera sans doute déserté : win-win situation. Ensuite, après la bonne humeur des gros anglais, on rigolera nettement moins avec Bloc Party. Au mieux, c'est Radiohead en 97, au pire, on va voir Lily à côté. Mais après, on se cale, et on attend l'énième passage de Queens Of The Stone Age, avec un line-up encore différent. Mais Josh Homme et sa carrure de bûcheron savent assurer : ils ne déçoivent jamais. Ensuite, Arctic Monkeys, étonnamment calés très haut sur l'affiche, mais cela est amplement mérité : les morceaux époustouflants de leurs deux albums vont littéralement écraser tout sur leur passage. Un conseil : observez bien le batteur : 21 ans et 4 bras. Seul risque : la fatigue d'une longue tournée.

Risque qui ne se produira pas avec la tête d'affiche du jour, même si c'est la dernière date de leur tournée européenne. Pearl Jam est le meilleur groupe que vous pourrez voir, sans exception, ici ou ailleurs. Je n'ai rien à ajouter, si ce n'est que le concert sera doublement exceptionnel, vu qu'il s'agira sans doute de leur dernière date européenne avant quelques années. Et ils ne joueront jamais 1h30 comme prévu.

À partir de là, les deux jours suivants sont plus mitigés, surtout l'étrange samedi.


Samedi 31 juin

Alias la journée du grand n'importe quoi. Pas la peine de faire un horaire détaillé : ceux qui vont voir The Killers, Keane ou Snow Patrol n'ont définitivement pas besoin de mes conseils, ou des conseils de qui que ce soit d'ailleurs. On sortira du lot sur la main stage : euh, personne, sauf les Chemical Brothers, mais ils peuvent être très chiants parfois. La marquee est mieux : Klaxons est un des phénomènes de 2007, et les voir live doit être assez intéressant, même si le potentiel foireux est là. Le must total reste The Good The Bad And The Queen, dernier - et excellent - projet de Damon Albarn. L'album est fantastique, et les musiciens (Tony Allen, Paul Simonon et Simon Tong) sont suffisamment expérimentés pour savoir ce qu'ils font. Le seul groupe que j'aurais voulu voir, hors du vendredi.


Dimanche 1 juillet

Comme chaque année, ou presque, on aura Metallica. Attendez-vous à plein de t-shirts avec des têtes de morts et des gros bourrins qui hurlent Metallicaaaaaaaaaa quand on leur demande si oui on non ils vont pisser parce que nous on a la vessie qui va exploser. En attendant, on aura quelques trucs sympas à se mettre sous la dent, comme les frappadingues de Mastodon (qui n'ont délicieusement rien à faire là), la pop sophistiquée de Maximo Park, l'évolution "intéressante" d'Incubus, la joie de vivre d'Interpol, les sautes d'humeurs de Tori Amos ou encore Frank Black (ou Black Francis?), accompagné pour l'occasion de Joey Santiago. Et il joue en même temps qu'Incubus...

Metallica, donc. Le type même de groupe (je vais me faire déchirer par mail) à voir une fois, parce que, hein, c'est METALLICAAAAAAA mais peut-être pas plus, parce que les morceaux sont souvent rigoureusement identiques aux versions studio, et je n'ai jamais compris l'intêret de jouer Master of Puppets (fabuleux morceau et album, je ne dirai jamais le contraire) 15481 fois, et shredder le même solo, à la note près. Mais je le répète, je suis fan de Pearl Jam, donc je suppose que je ne peux pas comprendre.

Ceci dit, entendre 50 000 personnes scander en même temps DIE DIE DIE pendant Creeping Death (et rêver qu'on est Place de la Concorde, Paris, un soir d'élection), ça vaudra toujours le déplacement. Avec un peu de bol (beaucoup, en fait), les nouveaux morceaux seront décents, et pendant Nothing Else Matters quelqu'un fera peut-être tomber son GSM flambant neuf, à force de l'agiter. 160€ pour un ticket, mais un GSM neuf ça compense. Et si METALLICAAAAAA vous emmerde, y a un groupe de reprises de Pink Floyd sous la marquee. Pas compris non plus, mais bon. Meilleur, et dernier, conseil : cassez-vous. Pour deux raisons : d'abord, les embouteillages monstrueux, ensuite, pire, bien pire : Faithless.


Conclusion

Rock Werchter, de moins en moins rock comme on l'a vu, est un grand supermarché : on trouve de tout, facilement accessible, et on peut consommer sans trop réfléchir. Il est regrettable que des artistes de niveau fort douteux prennent la place d'autres nettement plus recommendables, et il est encore plus dommage de voir que d'autres festivals en Belgique se Werchterisent : Graspop de plus en plus généraliste (j'aime bien Chris Cornell, mais quand même) et Pukkelpop de moins en moins inspiré (ils n'ont plus que les restes du festin). Werchter, quant à lui, mériterait qu'on le boycotte, plutôt deux fois qu'une, et qu'on pirate tous les artistes qui s'y produisent. Mais une de ces deux actions est plus facile à faire : on sait que si on ne va pas à Werchter, on ne reverra pas ces groupes chez nous cette année. C'est le jeu, auquel le spectateur-payeur ne peut pas participer.

dimanche 10 juin 2007

Battles - Mirrored

Le petit monde indie US parle de Battles comme le futur du rock, ou quelque chose comme ça. On a l'habitude, évidemment, mais cela n'empêche pas de prêter une oreille attentive : et s'ils avaient raison? Mirrored est le premier album du groupe, après deux EP expérimentaux. Il est composé de quatre musiciens connus pour leurs tendances novatrices, comme l'ex-batteur de Helmet et Tomahawk John Stanier ou le vocaliste/multi-instrumentaliste Tyondai Braxton, par ailleurs fils du jazzman avant-gardiste Anthony Braxton.

Un gros cliché : l'album ne ressemble à rien de connu, à rien de déjà entendu. Tout simplement. Il n'y a pas trop d'électro comme on l'entend habituellement, les instruments traditionnels sont joués live, mais sont ensuite reprogrammés. C'est d'autant plus impressionnant pour la batterie, souvent multi-trackée (Stanier tient des rythmes absolument époustouflants), et pour les voix, souvent déformées au point de sonner comme Roger Troutman sous hélium.

Les morceaux, généralement longs, se déroulent petit à petit, en retournant souvent vers une sorte de fil rouge mélodique, qui rentre par les oreilles et n'en sort plus. Je suppose que c'est donc techniquement pop, comme musique. Mais l'emballage est tellement bizarre, que, oui, finalement, le concept de groupe rock du futur est assez alléchant.

Il suffit d'écouter Atlas, premier extrait de l'album, pour s'en rendre compte. Le morceau est sévèrement dingue, passe par un crescendo impressionnant avant de se conclure par une sorte de résumé des six minutes précédentes. Mais on reste accroché, grâce à une recherche mélodique au moins égale à la technique mise en place. Ddiamondd est encore plus barré, riffs électriques, basse vrombissante, et voix de chimpanzé sous LSD.

Finalement, au fur et à mesure, on finit par trouver des points de repère, comme la troupe expérimentale Animal Collective, ou les différentes guises de Mike Patton, jamais le dernier quand il s'agit de faire des choses bizarres avec sa voix. Certains passages font d'ailleurs penser à l'esprit de Fantômas. Un petit bémol : le milieu de l'album se perd un peu en exercices de style, faits de ralentissements et d'accélérations techniquement parfaits mais peut-être difficiles à digérer. Heureusement, la fin reprend le niveau du début, avec les mélodies de fête foraine de Tij et l'outro Race:Out, qui conclut cet étrange mais ô combien enrichissant voyage.

L'album n'est pas parfait : le milieu de l'album est dispensable, et le groupe n'a pas encore assez d'atouts et de diversité à proposer. Mais Mirrored est d'une originalité sans bornes, et comme premier album, plein de promesses. Certainement un des albums de l'année, on verra si c'est vraiment la musique du futur. En tout cas, c'est aussi celle du présent.

Battles - Mirrored

Le petit monde indie US parle de Battles comme le futur du rock, ou quelque chose comme ça. On a l'habitude, évidemment, mais cela n'empêche pas de prêter une oreille attentive : et s'ils avaient raison? Mirrored est le premier album du groupe, après deux EP expérimentaux. Il est composé de quatre musiciens connus pour leurs tendances novatrices, comme l'ex-batteur de Helmet et Tomahawk John Stanier ou le vocaliste/multi-instrumentaliste Tyondai Braxton, par ailleurs fils du jazzman avant-gardiste Anthony Braxton.

Un gros cliché : l'album ne ressemble à rien de connu, à rien de déjà entendu. Tout simplement. Il n'y a pas trop d'électro comme on l'entend habituellement, les instruments traditionnels sont joués live, mais sont ensuite reprogrammés. C'est d'autant plus impressionnant pour la batterie, souvent multi-trackée (Stanier tient des rythmes absolument époustouflants), et pour les voix, souvent déformées au point de sonner comme Roger Troutman sous hélium.

Les morceaux, généralement longs, se déroulent petit à petit, en retournant souvent vers une sorte de fil rouge mélodique, qui rentre par les oreilles et n'en sort plus. Je suppose que c'est donc techniquement pop, comme musique. Mais l'emballage est tellement bizarre, que, oui, finalement, le concept de groupe rock du futur est assez alléchant.

Il suffit d'écouter Atlas, premier extrait de l'album, pour s'en rendre compte. Le morceau est sévèrement dingue, passe par un crescendo impressionnant avant de se conclure par une sorte de résumé des six minutes précédentes. Mais on reste accroché, grâce à une recherche mélodique au moins égale à la technique mise en place. Ddiamondd est encore plus barré, riffs électriques, basse vrombissante, et voix de chimpanzé sous LSD.

Finalement, au fur et à mesure, on finit par trouver des points de repère, comme la troupe expérimentale Animal Collective, ou les différentes guises de Mike Patton, jamais le dernier quand il s'agit de faire des choses bizarres avec sa voix. Certains passages font d'ailleurs penser à l'esprit de Fantômas. Un petit bémol : le milieu de l'album se perd un peu en exercices de style, faits de ralentissements et d'accélérations techniquement parfaits mais peut-être difficiles à digérer. Heureusement, la fin reprend le niveau du début, avec les mélodies de fête foraine de Tij et l'outro Race:Out, qui conclut cet étrange mais ô combien enrichissant voyage.

L'album n'est pas parfait : le milieu de l'album est dispensable, et le groupe n'a pas encore assez d'atouts et de diversité à proposer. Mais Mirrored est d'une originalité sans bornes, et comme premier album, plein de promesses. Certainement un des albums de l'année, on verra si c'est vraiment la musique du futur. En tout cas, c'est aussi celle du présent.

mercredi 6 juin 2007

Et après, on s'étonne...

Que le journalisme rock en Belgique soit dans un état déplorable. D'abord, jetons un coup d'oeil sur un article trouvé sur le site de la Dernière Heure/Les Sports, et consacré au concert des Rolling Stones, hier à Werchter.

Je sais, je tire sur une cible tellement grosse que même un Diable Rouge n'arriverait pas à la rater. La Dernière Heure/Les Sports, misérable torchon, ne vaut que par ses pages sportives, ou du moins c'est ce qu'on me dit. Le reste est politiquement très nauséabond, éthiquement douteux et culturellement pathétique. Il reste que ce quotidien est un des plus lus en Belgique francophone (un demi-million de personnes le lisent chaque jour). Alors pourquoi considérer ces gens comme des imbéciles illettrés? Pourquoi ne pas engager quelqu'un qui sait écrire, et qui sait de quoi il parle? Parce que, même s'il a peut-etre d'autres qualités, l'auteur de l'article en question (Basile Vellut), ne semble pas savoir comment rédiger un article (les erreurs de mises en pages peuvent etre imputées au correcteur, mais la forme de l'article, les tournures de phrases et l'habituelle pique politico-linguistique, totalement hors de propos ici laisse clairement à désirer), ce qui ne serait encore qu'un moindre mal s'il connaissait un tant soit peu son sujet, ce qui n'est pas le cas, vu les erreurs factuelles présentes. Même le setlist n'est pas correct DU TOUT.

Alors, oui, évidemment, c'est facile de critiquer un type qui écrit pour la DH. Mais la culture et l'art ont tellement peu l'occasion de nous via les médias traditionnels qu'il est vraiment regrettable d'avoir l'opportunité de faire quelque chose de bien, et se planter complètement. Si c'est pour torcher de telles conneries, la DH devrait sans doute se cantonner aux pédophiles et à la balle pelote. Suis-je simplement jaloux et frustré, de n'être qu'un webrédacteur bénévole? Sans doute en partie, mais il semble évident que nombre de chroniqueurs culturels de la sphère internet (dont moi, pas de fausse modestie, surtout que dans ce cas précis, la concurrence est insignifiante) mériteraient la place scandaleusement squattée par Basile Vellut, qui, en fin de compte, ne fait sans doute que ce qu'on lui dit de faire : après tout, on me demanderait d'abattre une vache à Anderlecht, j'aurais moi aussi l'air très con.

Mais le pire dans tout cela, c'est que les autres médias écrits principaux tombent dans d'autres travers, ceux du mercantilisme. Comment prendre au sérieux des articles du Télémoustique, quand on sait que ce magazine n'observe virtuellement aucune indépendance éditoriale? On croirait parfois parcourir les communiqués de presse d'Universal. Comment ne pas sourire à la lecture de certains articles du Soir, qui, même si les connaissances de leurs journalistes (parce que là, il s'agit quand meme de véritables journalistes) sont indéniables, semblent la plupart du temps en décalage avec la réalité actuelle.

On ne commencera meme pas à parler de la tv et de la radio, parce que là, le ridicule est atteint. Mes anecdotes personnelles sur un projet musical, à l'époque où je travaillais chez Be tv (ex-Canal+) valent leur pesant de cacahuètes, j'y reviendrai peut-etre un jour.

Le secteur rock de la presse écrite belge, du moins sa forme traditionnelle, ne vaut donc pas grand chose, et encore moins à l'époque des blogs. Évidemment, on trouve à boire et à manger dans ces derniers, mais tout le monde finit par trouver son compte, sans se voir imposer de maniere dogmatique des mauvais articles écrits par des scribouillards de pages des chiens écrasés.

Est-ce mieux à l'étranger? Il y a déjà nettement plus de publications, mais pour des raisons commerciales évidentes, le marché étant bien trop restreint chez nous. Mais quand on se rend compte quand Voici, pourtant pas vraiment un hebdo de grande classe, et dont le lectorat ne doit pas foncièrement être fan d'Aphex Twin, que les critiques musicales sont de grande qualité, on est en droit de se poser des questions. Si Voici le peut, pourquoi pas la DH?

Que les choses soient claires : il est évident que mon type d'écriture, sans contrainte commerciale ou structurelle est une liberté immense, que n'ont pas les rédacteurs professionnels. De même, je n'ai pas de diplôme en journalisme en poche (je suppose que ce Basile Vellut non plus), juste une autre licence universitaire. Mais quand on parle de rock, quand on écrit sur le rock, il faut le vivre. Sinon, on se tait.

Biffy Clyro - Puzzle

Autant lâcher la conclusion tout de suite : Puzzle est, de loin l'album le plus accessible et le plus "commercial" de Biffy Clyro. Est-ce le moins bon? Peut-être, peut-être pas, mais cela n'a pas d'importance, comme nous allons voir.

En raccourci, Biffy Clyro est, sans ambages, un des meilleurs groupes rock contemporains, ayant influencé plus ou moins tout groupe plus ou moins metallo-avantgardo-postnimportequoi, à commencer par System of a Down, dont le double Mezmerize/Hypnotize devient tout de suite nettement moins original, quand on connaît le trio écossais. Après des débuts postgrunge intéressants, le dernier, Infinity Land, était simplement extraordinaire, d'une originalité sans faille. J'en avais parlé il y a plus de deux ans, apparemment. On pouvait légitimement se demander où le groupe allait aller, après tant de chemin vers l'inconnu. On a maintenant la réponse, et elle surprend.


Puzzle
, sans être un mauvais album (loin de là) ne comprend pas de signatures modifiées constamment, des méandres de mélodies, des hurlements effrayants juste après un chant de miel. Ce qu'il comprend, ce sont des morceaux de rock alternatif, avec des vrais refrains, des guitares qui sont là où on les attend, des voix peut-être pas apaisantes, mais en tout cas presque - gasp - prêtes pour un passage radio. Et des cordes. Oui, des violons et tout, comme sur le premier morceau, Living Is A Problem Because Everything Dies. Mais on s'en fiche, en fait, parce que la nouvelle facette de Biffy est très impressionnante, comme s'ils n'avaient jamais fait que ça.


La majorité de l'album ne démentira pas ce principe, Saturday Superhouse est un des meilleurs singles (ça existe encore, des singles?) de l'année, Who's Got A Match réussit à être (un peu) bizarre et terriblement catchy, avec quand même un passage presque hardcore. L'approche est différente, le résultat aussi, mais la qualité est là. Cela n'empêche évidemment pas la recherche et les petites trouvailles, comme la guitare qui suit les paroles (ou le contraire) de Now I'm Everyone, mais cette fois, ils ne construisent plus des morceaux entier autour de bizarreries. L'album se conclut sur l'expérimental (quand même) 9/15th, et le calme et splendide Machines.


Chaque groupe a besoin d'évolution, sous peine de devenir Oasis. Cela marche parfois bien (Arctic Monkeys, sous réserves), parfois modérément (Manic Street Preachers et la règle "un album sur deux"), parfois nettement moins (Idlewild). Dans le cas de Biffy, il ont grandi, tout en conservant la fougue et l'inventivité de leurs débuts. Ils restent, avec ces morceaux-ci ou les anciens, bien au dessus de la concurrence.

Biffy Clyro - Puzzle

Autant lâcher la conclusion tout de suite : Puzzle est, de loin l'album le plus accessible et le plus "commercial" de Biffy Clyro. Est-ce le moins bon? Peut-être, peut-être pas, mais cela n'a pas d'importance, comme nous allons voir.

En raccourci, Biffy Clyro est, sans ambages, un des meilleurs groupes rock contemporains, ayant influencé plus ou moins tout groupe plus ou moins metallo-avantgardo-postnimportequoi, à commencer par System of a Down, dont le double Mezmerize/Hypnotize devient tout de suite nettement moins original, quand on connaît le trio écossais. Après des débuts postgrunge intéressants, le dernier, Infinity Land, était simplement extraordinaire, d'une originalité sans faille. J'en avais parlé il y a plus de deux ans, apparemment. On pouvait légitimement se demander où le groupe allait aller, après tant de chemin vers l'inconnu. On a maintenant la réponse, et elle surprend.


Puzzle
, sans être un mauvais album (loin de là) ne comprend pas de signatures modifiées constamment, des méandres de mélodies, des hurlements effrayants juste après un chant de miel. Ce qu'il comprend, ce sont des morceaux de rock alternatif, avec des vrais refrains, des guitares qui sont là où on les attend, des voix peut-être pas apaisantes, mais en tout cas presque - gasp - prêtes pour un passage radio. Et des cordes. Oui, des violons et tout, comme sur le premier morceau, Living Is A Problem Because Everything Dies. Mais on s'en fiche, en fait, parce que la nouvelle facette de Biffy est très impressionnante, comme s'ils n'avaient jamais fait que ça.


La majorité de l'album ne démentira pas ce principe, Saturday Superhouse est un des meilleurs singles (ça existe encore, des singles?) de l'année, Who's Got A Match réussit à être (un peu) bizarre et terriblement catchy, avec quand même un passage presque hardcore. L'approche est différente, le résultat aussi, mais la qualité est là. Cela n'empêche évidemment pas la recherche et les petites trouvailles, comme la guitare qui suit les paroles (ou le contraire) de Now I'm Everyone, mais cette fois, ils ne construisent plus des morceaux entier autour de bizarreries. L'album se conclut sur l'expérimental (quand même) 9/15th, et le calme et splendide Machines.


Chaque groupe a besoin d'évolution, sous peine de devenir Oasis. Cela marche parfois bien (Arctic Monkeys, sous réserves), parfois modérément (Manic Street Preachers et la règle "un album sur deux"), parfois nettement moins (Idlewild). Dans le cas de Biffy, il ont grandi, tout en conservant la fougue et l'inventivité de leurs débuts. Ils restent, avec ces morceaux-ci ou les anciens, bien au dessus de la concurrence.

samedi 2 juin 2007

Black Light Burns - Cruel Melody

Pas vraiment la peine de faire des blagues sur Limp Bizkit, leur pathétique vocaliste et leurs très mauvais derniers albums. Mais pour ceux qui ne seraient pas au courant, leurs deux premiers étaient généralement acceptables, en immense partie grâce au guitariste, Wes Borland, qui a inventé un son personnel, proche de la tendance nu-metal tout en s'en différenciant clairement. Son éclaboussait les premiers morceaux de Limp Bizkit : comme John Frusciante, Borland était bien meilleur que le groupe dans lequel il se trouvait.

Après une dispute myspacienne avec Fred Durst, Borland a (semble-t il définitivement) claqué la porte de Limp Bizkit, pour se concentrer sur un projet solo qu'il prépare depuis de nombreuses années. Tout d'abord sous le pseudo Big Dumb Face, dont l'hilarant album Duke Lion Fights The Terror valait bien une écoute ; ensuite en tant que Eat The Day. Ce dernier projet n'a jamais vu le jour, à cause du fait que Borland n'a pas pu trouver un vocaliste qui convienne. Il a donc décidé de se charger lui-même des voix, et de fonder ce nouveau projet : Black Light Burns, signé sur le nouveau label de Ross Robinson, I AM : WOLFPACK.

Mesopotamia montre d'emblée que Borland n'a plus grand chose à voir avec son ancien groupe : au contraire, il semble tirer une partie de son inspiration chez Trent Reznor, comme on le verra encore plus loin. Étrangement, la voix de Borland est aussi comparable à Reznor, ce qui rend Animal assez étonnant, on se croirait presque sur un bon morceau de With Teeth, et ailleurs, on se prend à imaginer ce que serait Nine Inch Nails avec le retour des guitares.

Les talents de guitariste de Borland sont mis en évidence, mais ce n'est nullement un album pour guitariste. Ce sont des morceaux de groupe, et ce dernier est plus que compétent : il comprend quand même Danny Lohner et l'énorme Josh Freese, qui démolit encore tout sur son passage à la batterie. On peut trouver des rapports avec Limp Bizkit, ce qui est logique, Borland ayant été leur principal compositeur. Mais les riffs et breaks nu-metal (enfin, façon de parler) sont employés à bon escient, et pas par pure ambition commerciale. Mark, par exemple, aurait pu être utilisé sur Significant Other, même si l'autre abruti aurait tout ruiné avec son rap inepte. Mais la composante electro (voir Stop A Bullet) éloigne définitivement Borland de ses anciens travaux. L'album se termine sur des morceaux plus expérimentaux, mais tout aussi intéressants, jusqu'au quasi ambient Iodine Sky.

L'album est assez dense, comme si Wes Borland voulait truffer ses morceaux de sons divers et variés, et ainsi prouver ses talents en tant que songwriter et vocaliste. C'est fait, car il semble que Cruel Melody ressemble vraiment à Borland : tourné vers le futur, sans renier le passé. Et un guitariste qui sait chanter, c'est suffisamment rare pour être souligné. Cruel Melody est donc un début encourageant, même si un tout petit peu dérivatif, d'un artiste qui a choisi la voie la plus difficile, mais en ce faisant, pourrait en trouver une, de voix.

Black Light Burns - Cruel Melody

Pas vraiment la peine de faire des blagues sur Limp Bizkit, leur pathétique vocaliste et leurs très mauvais derniers albums. Mais pour ceux qui ne seraient pas au courant, leurs deux premiers étaient généralement acceptables, en immense partie grâce au guitariste, Wes Borland, qui a inventé un son personnel, proche de la tendance nu-metal tout en s'en différenciant clairement. Son éclaboussait les premiers morceaux de Limp Bizkit : comme John Frusciante, Borland était bien meilleur que le groupe dans lequel il se trouvait.

Après une dispute myspacienne avec Fred Durst, Borland a (semble-t il définitivement) claqué la porte de Limp Bizkit, pour se concentrer sur un projet solo qu'il prépare depuis de nombreuses années. Tout d'abord sous le pseudo Big Dumb Face, dont l'hilarant album Duke Lion Fights The Terror valait bien une écoute ; ensuite en tant que Eat The Day. Ce dernier projet n'a jamais vu le jour, à cause du fait que Borland n'a pas pu trouver un vocaliste qui convienne. Il a donc décidé de se charger lui-même des voix, et de fonder ce nouveau projet : Black Light Burns, signé sur le nouveau label de Ross Robinson, I AM : WOLFPACK.

Mesopotamia montre d'emblée que Borland n'a plus grand chose à voir avec son ancien groupe : au contraire, il semble tirer une partie de son inspiration chez Trent Reznor, comme on le verra encore plus loin. Étrangement, la voix de Borland est aussi comparable à Reznor, ce qui rend Animal assez étonnant, on se croirait presque sur un bon morceau de With Teeth, et ailleurs, on se prend à imaginer ce que serait Nine Inch Nails avec le retour des guitares.

Les talents de guitariste de Borland sont mis en évidence, mais ce n'est nullement un album pour guitariste. Ce sont des morceaux de groupe, et ce dernier est plus que compétent : il comprend quand même Danny Lohner et l'énorme Josh Freese, qui démolit encore tout sur son passage à la batterie. On peut trouver des rapports avec Limp Bizkit, ce qui est logique, Borland ayant été leur principal compositeur. Mais les riffs et breaks nu-metal (enfin, façon de parler) sont employés à bon escient, et pas par pure ambition commerciale. Mark, par exemple, aurait pu être utilisé sur Significant Other, même si l'autre abruti aurait tout ruiné avec son rap inepte. Mais la composante electro (voir Stop A Bullet) éloigne définitivement Borland de ses anciens travaux. L'album se termine sur des morceaux plus expérimentaux, mais tout aussi intéressants, jusqu'au quasi ambient Iodine Sky.

L'album est assez dense, comme si Wes Borland voulait truffer ses morceaux de sons divers et variés, et ainsi prouver ses talents en tant que songwriter et vocaliste. C'est fait, car il semble que Cruel Melody ressemble vraiment à Borland : tourné vers le futur, sans renier le passé. Et un guitariste qui sait chanter, c'est suffisamment rare pour être souligné. Cruel Melody est donc un début encourageant, même si un tout petit peu dérivatif, d'un artiste qui a choisi la voie la plus difficile, mais en ce faisant, pourrait en trouver une, de voix.