mercredi 20 février 2008

Nirvana – Nevermind (1991)

folderChaque génération a son moment. Voici le mien. Nirvana n'est pas le meilleur groupe de tous le temps, a pas mal plagié à droite et à gauche, mais a réussi à toucher profondément un nombre incalculable d'adolescents de l'époque, pour qui la première vision du clip de Smells Like Teen Spirit restera un des moments les importants de leur vie.

C'est, on le sait, Smells Like Teen Spirit qui ouvre Nevermind. Que dire qui n'a pas été dit et redit, de l'intro légendaire (peut-être, mais sans doute pas, empruntée à Boston), aux paroles qui exprimaient l'angoisse, la peur à la perfection en passant par la brutalité de la production, crue, minimaliste. Derrière les fûts, pour la première fois chez Nirvana, un certain Dave Grohl, qui deviendra ironiquement un plus grande star que Kurt Cobain l'aura été de son vivant. Parce que, qu'on le veuille ou non, Nirvana, c'est Cobain.

Il n'était peut-être pas un grand chanteur, ni un virtuose de la guitare. Mais il a réussi à faire passer ses sentiments, son âme, à travers de son oeuvre, et peu de musiciens auront réussi à la faire à ce point. La ligne mélodique de Come As You Are est un bon exemple : extrêmement simple, augmentée par un leger effet, elle reste une des mélodies les plus reconnaissables des années 90. C'est d'ailleurs cet effet qui donne un étrange sentiment de malaise, amplifié par le chant décharné de Cobain.

Nevermind n'est pas loin d'être l'album parfait. Il n'y a en tout cas rien à jeter, et plus de quinze ans après, il sonne toujours très frais. Le génie, car génie il y a eu, de Cobain a été d'allier musique puissante, aux influences punk/metal/hardcore à une sensibilité pop : on se souvient des morceaux de Nirvana parce que les mélodies rentrent en tête et n'y sortent plus jamais, en tout cas pour Nevermind. Oui, il s'est fortement inspiré, pour ne citer qu'eux, des Pixies. Mais, aussi immense puisse être la bande de Black Francis, Nirvana était le groupe du peuple. Et lls auront réussi à amener un type de musique peu commerciale à ce peuple, qui en redemandera pendant des années.

Nevermind comporte toute une série de morceaux cinglants, et assez violents, même si tout est relatif : il est probable qu'il aura servi de porte d'accès aux influences de Cobain, comme Black Flag ou Hüsker Dü. Reste que l'album est somme tout assez modéré, à l'exception de Territorial Pissings : Cobain changera tout ça avec le suivant (et dernier) In Utero. Breed allie à la perfection les considérations punk et pop, les yeah yeah yeahs du refrain rappelant une des autres influences majeures de Cobain , les Beatles. Sur le plan des paroles, les psys amateurs pouvaient déjà s'y donner à coeur joie, comme sur Lithium : “I found my friends / They're in my head / I shaved my head / But I'm not sad”.

L'album se clôture avec Something In The Way, musicalement calme mais atmosphériquement intense, et résumant somme toute bien Nevermind : un disque dense, qui n'a pas nécessairement besoin d'exprimer sa violence pour la faire ressentir. Tous les thèmes présents ici seront redéfinis pour In Utero, où l'âme de Cobain sera définitivement mise à nu. Les prémices du chef d'oeuvre de Kurt Cobain sont ici, et resteront à jamais inoubliables.


Breed
 

Dananananaykroyd – Sissy Hits EP

Non, vraiment, bien joué. Totalement ingooglable, le nom de cette formation écossaise est assez douteux. Si le but était d'attirer l'intêret, c'est réussi, mais vont-il tenir leur carrière avec ça? C'est en tout cas tout le mal qu'on leur souhaite, leurs débuts sont assez mouvementés. Sissy Hits, leur première sortie importante, n'est en fait pas sortie suite aux problèmes financiers de leur label. L'EP s'est évidemment retrouvé sur internet, et tant mieux : le garder en réserve aurait été criminel.

Sissy Hits regorge d'idées, dès le premier morceau (le tout aussi bizarrement titré The Greater Than Symbol And The Hash, >-, donc) : il commence assez traditionnellement, sonnant “anglais” (whatever that means), mais bien vite, un déferlement sonore rompt les habitudes. On pense à d'autres terroristes sonores écossais, Biffy Clyro, mais bien vite, leur propre empreinte se note : le milieu de >- est porté par un riff monolithique très Sabbath, et le morceau change complètement de cap, ce qui est marqué aussi par la voix honnêtement mal assurée du chanteur NAME. En parlant de Biffy, l'intro de One After One pourrait venir d'eux, ils ont apporté tant d'innovations au monde rock alternatif anglais (et autre) qu'on ne doit pas voir ça comme un plagiat. Au contraire, Danananamachin (désolé) apporte aussi sa pierre à la reconstruction du rock indie UK et apportant sa part de violence bordélique, son grain de folie (Cleaning Each Other).

Tradition oblige, la recherche mélodique est souvent présente, comme dans le central British Knights. Les mélodies sont juste maltraitées par des guitares sales mais finalement peu complexes techniquement. 1993, quant à lui, évoque un autre monument du rock écossais, Mogwai, tandis que, pour continuer dans le thème bizarre, le morceau final propose les cinquante meilleures secondes de musique du disque, mais il ne dure que cinquante secondes, incompréhensiblement.

L'EP ne comporte que six titres et pas de réelles faiblesses, surtout pour un premier. On pourrait juste reprocher quelques longueurs, les morceaux gagneraient sans doute à etre plus denses, les idées mieux arrangées. Beaucoup de bonnes choses donc, beaucoup d'idées, mais un relatif manque d'organisation, qui, d'ailleurs ajoute un certain charme. Le jour où Calum Gunn pourra vraiment chanter, plus personne ne les empêchera de sortir leurs disques.

mardi 19 février 2008

Dananananaykroyd – Sissy Hits EP

Non, vraiment, bien joué. Totalement ingooglable, le nom de cette formation écossaise est assez douteux. Si le but était d'attirer l'intêret, c'est réussi, mais vont-il tenir leur carrière avec ça? C'est en tout cas tout le mal qu'on leur souhaite, leurs débuts sont assez mouvementés. Sissy Hits, leur première sortie importante, n'est en fait pas sortie suite aux problèmes financiers de leur label. L'EP s'est évidemment retrouvé sur internet, et tant mieux : le garder en réserve aurait été criminel.

Sissy Hits regorge d'idées, dès le premier morceau (le tout aussi bizarrement titré The Greater Than Symbol And The Hash, >-, donc) : il commence assez traditionnellement, sonnant “anglais” (whatever that means), mais bien vite, un déferlement sonore rompt les habitudes. On pense à d'autres terroristes sonores écossais, Biffy Clyro, mais bien vite, leur propre empreinte se note : le milieu de >- est porté par un riff monolithique très Sabbath, et le morceau change complètement de cap, ce qui est marqué aussi par la voix honnêtement mal assurée du chanteur NAME. En parlant de Biffy, l'intro de One After One pourrait venir d'eux, ils ont apporté tant d'innovations au monde rock alternatif anglais (et autre) qu'on ne doit pas voir ça comme un plagiat. Au contraire, Danananamachin (désolé) apporte aussi sa pierre à la reconstruction du rock indie UK et apportant sa part de violence bordélique, son grain de folie (Cleaning Each Other).

Tradition oblige, la recherche mélodique est souvent présente, comme dans le central British Knights. Les mélodies sont juste maltraitées par des guitares sales mais finalement peu complexes techniquement. 1993, quant à lui, évoque un autre monument du rock écossais, Mogwai, tandis que, pour continuer dans le thème bizarre, le morceau final propose les cinquante meilleures secondes de musique du disque, mais il ne dure que cinquante secondes, incompréhensiblement.

L'EP ne comporte que six titres et pas de réelles faiblesses, surtout pour un premier. On pourrait juste reprocher quelques longueurs, les morceaux gagneraient sans doute à etre plus denses, les idées mieux arrangées. Beaucoup de bonnes choses donc, beaucoup d'idées, mais un relatif manque d'organisation, qui, d'ailleurs ajoute un certain charme. Le jour où Calum Gunn pourra vraiment chanter, plus personne ne les empêchera de sortir leurs disques.

dimanche 10 février 2008

The Cardigans – Best Of

Cardigans_-best_ofJ'avoue, j'avais oublié les Cardigans depuis quelques années, jusqu'à ce que le duo entre Nina Persson et Manic Street Preachers me rappelle que son groupe avait sorti un très bon album, Gran Turismo, il y a juste dix ans. Comme je ne suis pas trop familier avec l'oeuvre du groupe, ce best of semble l'occasion rêvée de m'y (re)plonger.

La compilation n'oublie aucune période du groupe, avec les débuts limite twee (After All...) mais d'une saveur pop irrésistible (Rise And Shine) mais qui révélaient déjà un petit quelque chose un plus : même si elles ne sont pas comprises ici, le groupe a enregistré et sorti quelques reprises de Black Sabbath. Cardigans, c'est finalement une sorte de pop perverse, facile à digérer de prime abord, mais nettement plus malsaine après réflexion. Carnival, extrait du second (Life) est totalement irrésistible, avec une touche de kitsch délicieux (les cordes très Love Boat).

Le succès arriva avec le troisième, First Band On The Moon, et son hit Lovefool, repris sur la BO du Romeo + Juliet de Baz Luhrmann. Le groupe fera 36 fois le tour du monde, et réussira un tour de force avec Gran Turismo, alliant guitares abrasives et pop parfaite. My Favourite Game (et sa vidéo bannie à l'époque), Erase/Rewind et Hanging Around sont peut-être les meilleurs singles du groupe. Mais le groupe sentira le besoin de faire une pause, et laisseront passer cinq ans avant l'album suivant. Vu que Nina Persson s'était alors teint les cheveux en noir, ça voulait forcément dire que le groupe devenait plus sombre, forcément...

Long Gone Before Daylight était plus sombre, mais aussi étrangement country, et n'arriva pas à reproduire le succès de jadis. Super Extra Gravity non plus, malgré quelques extraits irrésistibles, et plein de personnalité (sans compter que I Need Some Fine Wine And You, You Need To Be Nice est un superbe titre). Parce que finalement, c'est ce qui aura différencié The Cardigans de la concurrence. Pop, oui, mais pop avec attitude, mais pas seulement de la chanteuse. Le futur est incertain, mais ils n'auront pas à rougir de leur passé.


My Favourite Game

samedi 9 février 2008

Praxis - Profanation (Preparation for a Coming Darkness)

Je vais finir par ouvrir un nouveau site, BucketheadBox, ou je parlerai de chaque album avec Buckethead dedans, j'en aurais assez pour en faire un par semaine... Il est vrai que, vu que je n'ai pas été élevé par des poulets, j'ai du mal à comprendre son extraordinaire fertilité, avec une bonne trentaine de disques l'an dernier, quand même. Attention cependant : ici, on ne parle pas que de Buckethead mais d'un groupe dans lequel il n'est que "simple musicien" : Praxis est en effet le projet du bassiste expérimental (et fabuleux) Bill Laswell.

D'abord, une simple précaution. Pour, semble-t-il, des raisons de droits entre les différents représentants des intervenants, l'album n'est sorti qu'au Japon. Il faudra donc l'importer ou le pirater pour l'écouter, mais vu la qualité, c'est presque une obligation. Outre Laswell et Buckethead, on retrouve régulièrement Bryan "Brain" Mantia (Primus, Serj Tankian) à la batterie et la légende de Parliament/Funkadelic Bernie Worrell aux claviers. Lineup all star expérimental donc, et ça s'entend.

Il est vraiment impossible de trouver quelque chose à dire musicalement, tant individuellement, Buckethead, Brain et Laswell sont époustouflants, surtout grâce à leur entente parfaite : ils pourraient s'octroyer des longs solos, mais ils ne le font pas, sauf Buckethead, et encore, quand c'est nécessaire. Et là, il enterre tout sur son passage. Un des plus grands guitaristes de tous les temps.

Mais ce qui est fantastique, c'est que l'album est relativement accessible. Worship, par exemple, a un vrai refrain clair (qui me fait bizarrement penser à Rob Zombie, c'est grave?). Mais dès les premières attaques death metal du bien nommé Caution, on sait qu'on rentre dans un long et périlleux voyage. Même les guides familiers ne nous aident pas tellement : Iggy Pop est encore plus inquiétant que d'habitude, Patton ne chante fatalement pas (mais son morceau s'appelle Larynx, aussi - un morceau qu'on aurait appelé, dans mes jeunes années, jungle), et Serj Tankian, eh bien, fallait pas s'attendre à quelque chose de classique.

On passe souvent du metal quasi death au funk totalement funk (Bernie, Bernie), avec des élements de drum and bass, d'avant garde (la collaboration avec le batteur Tatsuya Yoshida) voire de prog avec l'extraordinaire morceau de fin, qui montre un Buckethead en pleine maîtrise de son art, privilégiant l'atmosphère à la technique pure. Ce qui en fait un album déroutant parce que très varié : c'est d'autant plus incroyable, vu que Laswell, Brain et Buckethead sont de presque tous les morceaux, mais arrivent à changer de genre avec une aisance étonnante. Ce qui fait que l'extrait proposé ci-dessous n'est évidemment pas représentatif de l'album, rien ne l'est. Même si j'ai essayé.

Profanation ne sera pas un succès commercial (ben non) et sera sans doute omis des websites/magazines trop généralistes. Mais comment 2008 pourrait sortir un album plus époustouflant, aucune idée, mais bon courage à ceux qui vont tenter.

vendredi 8 février 2008

Praxis - Profanation (Preparation for a Coming Darkness)

Je vais finir par ouvrir un nouveau site, BucketheadBox, ou je parlerai de chaque album avec Buckethead dedans, j'en aurais assez pour en faire un par semaine... Il est vrai que, vu que je n'ai pas été élevé par des poulets, j'ai du mal à comprendre son extraordinaire fertilité, avec une bonne trentaine de disques l'an dernier, quand même. Attention cependant : ici, on ne parle pas que de Buckethead mais d'un groupe dans lequel il n'est que "simple musicien" : Praxis est en effet le projet du bassiste expérimental (et fabuleux) Bill Laswell.

D'abord, une simple précaution. Pour, semble-t-il, des raisons de droits entre les différents représentants des intervenants, l'album n'est sorti qu'au Japon. Il faudra donc l'importer ou le pirater pour l'écouter, mais vu la qualité, c'est presque une obligation. Outre Laswell et Buckethead, on retrouve régulièrement Bryan "Brain" Mantia (Primus, Serj Tankian) à la batterie et la légende de Parliament/Funkadelic Bernie Worrell aux claviers. Lineup all star expérimental donc, et ça s'entend.

Il est vraiment impossible de trouver quelque chose à dire musicalement, tant individuellement, Buckethead, Brain et Laswell sont époustouflants, surtout grâce à leur entente parfaite : ils pourraient s'octroyer des longs solos, mais ils ne le font pas, sauf Buckethead, et encore, quand c'est nécessaire. Et là, il enterre tout sur son passage. Un des plus grands guitaristes de tous les temps.

Mais ce qui est fantastique, c'est que l'album est relativement accessible. Worship, par exemple, a un vrai refrain clair (qui me fait bizarrement penser à Rob Zombie, c'est grave?). Mais dès les premières attaques death metal du bien nommé Caution, on sait qu'on rentre dans un long et périlleux voyage. Même les guides familiers ne nous aident pas tellement : Iggy Pop est encore plus inquiétant que d'habitude, Patton ne chante fatalement pas (mais son morceau s'appelle Larynx, aussi - un morceau qu'on aurait appelé, dans mes jeunes années, jungle), et Serj Tankian, eh bien, fallait pas s'attendre à quelque chose de classique.

On passe souvent du metal quasi death au funk totalement funk (Bernie, Bernie), avec des élements de drum and bass, d'avant garde (la collaboration avec le batteur Tatsuya Yoshida) voire de prog avec l'extraordinaire morceau de fin, qui montre un Buckethead en pleine maîtrise de son art, privilégiant l'atmosphère à la technique pure. Ce qui en fait un album déroutant parce que très varié : c'est d'autant plus incroyable, vu que Laswell, Brain et Buckethead sont de presque tous les morceaux, mais arrivent à changer de genre avec une aisance étonnante. Ce qui fait que l'extrait proposé ci-dessous n'est évidemment pas représentatif de l'album, rien ne l'est. Même si j'ai essayé.

Profanation ne sera pas un succès commercial (ben non) et sera sans doute omis des websites/magazines trop généralistes. Mais comment 2008 pourrait sortir un album plus époustouflant, aucune idée, mais bon courage à ceux qui vont tenter.

dimanche 3 février 2008

Eels – Meet The Eels: Essential Eels Vol. I 1996 – 2006

Meet_the_EelsMa première expérience avec Eels, comme pour beaucoup de monde, c'était le clip de Novocaine For The Soul, réalisé par Mark Romanek et qui passé en haute rotation sur MTV, back in the days. On découvrait en la personne de E (Mark Olvier Everett) un anti-héros indie à la Rivers Cuomo, qui écrit des chansons irrésistibles sur des sujets pas toujours très marrants : le second album d'Eels est entièrement basé une une série assez incroyable de décès dans la famille de E. Une douzaine d'années après, une retrospective en deux parties voit le jour : un best of classique ainsi qu'un double cd de raretés, à réserver aux collectionneurs, comme souvent. On va s'intéresser ici au best of, et comme à a chaque fois, la critique facile se présente, cinglante : qu'est-ce que c'est que ça pour une sélection douteuse?

Le deuxième album mentionné plus haut, Electro-Shock Blues, est peut-être le meilleur album du groupe, et deux morceaux en sont extraits. Etait-ce pour ne pas complètement déprimer l'auditeur? Possible, mais en tout cas très peu représentatif, même si Last Stop:This Town (bricolage de génie presque Beckien) et le très optimiste 3 Speed ("Why am I such a fucking mess", ou encore "I'm dead but the world keep spinning") ont largement leur place ici. Assez râlé, de toute façon, il y a suffisamment de perles ici, de morceaux écrits avec émotions et parfois enregistrés avec des bouts de ficelle ou un orchestre, selon les désirs de Mr E.

Eels change assez facilement de style, de la ballade morbide au full on rock, mais leur marque de fabrique reste un certain concept de l'indie song US, midtempo et mélancolique. Rien n'est vraiment à jeter ici, malgré les vingt-quatre morceaux, et une surreprésentation du dernier album, au demeurant très bon. On saluera d'ailleurs le souci d'exhaustivité, avec trois morceaux hors album (dont une bonne reprise du Get Yr Freak On de Missy Elliott).

Eels restera à jamais un groupe relativement mineur, mais qui vaut la peine : ce best of et Electro-Shock Blues feront très bien l'affaire comme porte d'entrée d'un monde complexe mais attachant.


3 Speed