mercredi 30 juillet 2008

Scars On Broadway - Scars On Broadway


Quand System Of A Down a sorti son double Mezmerize/Hypnotize, un élément s'est détaché immédiatement : la place prise par le guitariste Daron Malakian. Il était déjà le compositeur principal du groupe, et en tant que guitariste, il était aussi le principal compositeur, et donc responsable du son nouveau que SOAD a amené au mode du metal. Mais SOAD, c'était aussi la voix reconnaissable de Serj Tankian, et quand on s'est rendu compte que Malakian chantait autant, si pas plus, que Tankian, quelque chose ne tournait pas trop rond. De plus, le manque d'expérience (pour être sympa) de Malakian a sérieusement diminué l'impact de ces albums : en résumé, Malakian chantait trop, et mal.

Corollaire de tout cela, SOAD est parti en hiatus (genre At The Drive-In), Tankian sort un assez bon album solo, et c'est maintenant au tour de Daron Malakian de former son projet, aidé par le batteur de SOAD John Dolmayan. Scars On Broadway en est le - mauvais - nom, mais on commençait à avoir l'habitude des grosses limitations de Malakian niveau texte : le dernier SOAD ne volait pas très haut à ce point de vue-là, et ça ne s'arrange absolument pas ici. C'est dit, occupons-nous de la musique qui, de manière stupéfiante, ressemble... au dernier SOAD.

Non, vraiment : les quinze morceaux auraient tous pu se retrouver sur Mezmerize et Hypnotize. On dira peut-être qu'il y a un peu plus de claviers ici (Chemicals, le hammond de Kill Each Other/Live Forever), mais sinon, les changements de rythmes sont les mêmes, la guitare aussi (même si on se laisse parfois aller à des solos) et étrangement, Malakian s'essaie de temps en temps à des tankianismes vocaux. Là où Tankian, justement, ajoute pas mal d'élements de folklore arménien (ça vient de lui, donc), Malakian est plus carré. On regrettera justement le manque de variété de Scars On Broadway, dans les paroles (on pourrait parler d'autres choses que de drogues, de génocide et de suicide, une fois de temps en temps), mais aussi dans la musique. Certaines idées originales ne sont pas menées bien loin, comme le rythme faux-disco de Enemy, et certains morceaux sont trop mous (on se rappelle de Lonely Day? Mou comme ça).

Scars On Broadway fonctionne mieux que le dernier SOAD, sans doute parce que cette fois, on savait à quoi s'attendre. Malakian chante mieux, même si ce n'est pas son point fort, et maîtrise musicalement son sujet, certes sans trop de variations, mais il rappelle pourquoi System Of A Down fut un des groupes des plus innovateurs de ces dernières années. Il semble qu'on n'entendra plus parler de SOAD pour un petit bout de temps, surtout si Scars On Broadway connaît un certain succès. Tankian et Malakian ont, semble-t-il, trouvé leur voie, et il sera intéressant de voir comment ils vont envisager la suite de leurs carrières, séparément ou pas. En tout cas, chacun de leur côté, ils ne sont pas mal partis.

Scars On Broadway - Scars On Broadway


Quand System Of A Down a sorti son double Mezmerize/Hypnotize, un élément s'est détaché immédiatement : la place prise par le guitariste Daron Malakian. Il était déjà le compositeur principal du groupe, et en tant que guitariste, il était aussi le principal compositeur, et donc responsable du son nouveau que SOAD a amené au mode du metal. Mais SOAD, c'était aussi la voix reconnaissable de Serj Tankian, et quand on s'est rendu compte que Malakian chantait autant, si pas plus, que Tankian, quelque chose ne tournait pas trop rond. De plus, le manque d'expérience (pour être sympa) de Malakian a sérieusement diminué l'impact de ces albums : en résumé, Malakian chantait trop, et mal.

Corollaire de tout cela, SOAD est parti en hiatus (genre At The Drive-In), Tankian sort un assez bon album solo, et c'est maintenant au tour de Daron Malakian de former son projet, aidé par le batteur de SOAD John Dolmayan. Scars On Broadway en est le - mauvais - nom, mais on commençait à avoir l'habitude des grosses limitations de Malakian niveau texte : le dernier SOAD ne volait pas très haut à ce point de vue-là, et ça ne s'arrange absolument pas ici. C'est dit, occupons-nous de la musique qui, de manière stupéfiante, ressemble... au dernier SOAD.

Non, vraiment : les quinze morceaux auraient tous pu se retrouver sur Mezmerize et Hypnotize. On dira peut-être qu'il y a un peu plus de claviers ici (Chemicals, le hammond de Kill Each Other/Live Forever), mais sinon, les changements de rythmes sont les mêmes, la guitare aussi (même si on se laisse parfois aller à des solos) et étrangement, Malakian s'essaie de temps en temps à des tankianismes vocaux. Là où Tankian, justement, ajoute pas mal d'élements de folklore arménien (ça vient de lui, donc), Malakian est plus carré. On regrettera justement le manque de variété de Scars On Broadway, dans les paroles (on pourrait parler d'autres choses que de drogues, de génocide et de suicide, une fois de temps en temps), mais aussi dans la musique. Certaines idées originales ne sont pas menées bien loin, comme le rythme faux-disco de Enemy, et certains morceaux sont trop mous (on se rappelle de Lonely Day? Mou comme ça).

Scars On Broadway fonctionne mieux que le dernier SOAD, sans doute parce que cette fois, on savait à quoi s'attendre. Malakian chante mieux, même si ce n'est pas son point fort, et maîtrise musicalement son sujet, certes sans trop de variations, mais il rappelle pourquoi System Of A Down fut un des groupes des plus innovateurs de ces dernières années. Il semble qu'on n'entendra plus parler de SOAD pour un petit bout de temps, surtout si Scars On Broadway connaît un certain succès. Tankian et Malakian ont, semble-t-il, trouvé leur voie, et il sera intéressant de voir comment ils vont envisager la suite de leurs carrières, séparément ou pas. En tout cas, chacun de leur côté, ils ne sont pas mal partis.

lundi 28 juillet 2008

The Vines - Melodia


Quelques semaines après un best of arrive le quatrième album des Australiens, emmenés par l'instable Craig Nicholls. Depuis leurs fracassants débuts (la minute cinquante d'Highly Evolved), ils n'ont pas montré une grande variété de compositions : on a soit le rocker sous influence punk/grunge soit la ballade psychédélique type Rubber Soul sous champis. La seule chose qui varie est la qualité des morceaux, les trois albums étant chaque fois un peu moins bons. Heureusement, l'Asperger le plus célèbre du rock se rattrape sur Melodia.

Le début de l'album confirme le territoire : des morceaux qui ne dépassent souvent pas les deux minutes et qui se divisent entre les deux catégories décrites plus haut. Get Out est directement un classique du groupe, Manger rappelle Alice In Chains alors que AS III ou Orange Amber évoque George Harrison et donc l'autre face du groupe. Comme toujours, on peut facilement être irrité par la voix de Nicholls (et encore, sur album, on ne le voit pas), mais ce n'est pas vraiment un point négatif, il s'est nettement amélioré avec le temps. Cette dichotomie loud/quiet ne se dément pas jusqu'à la fin de l'album, créant l'effet de montagnes russes généralement associé aux albums des Vines. Mais l'important était que les morceaux tiennent la route, et c'est le cas : malgré les évidentes influences, Melodia est le meilleur album du groupe à ce jour.

The Vines - Melodia


Quelques semaines après un best of arrive le quatrième album des Australiens, emmenés par l'instable Craig Nicholls. Depuis leurs fracassants débuts (la minute cinquante d'Highly Evolved), ils n'ont pas montré une grande variété de compositions : on a soit le rocker sous influence punk/grunge soit la ballade psychédélique type Rubber Soul sous champis. La seule chose qui varie est la qualité des morceaux, les trois albums étant chaque fois un peu moins bons. Heureusement, l'Asperger le plus célèbre du rock se rattrape sur Melodia.

Le début de l'album confirme le territoire : des morceaux qui ne dépassent souvent pas les deux minutes et qui se divisent entre les deux catégories décrites plus haut. Get Out est directement un classique du groupe, Manger rappelle Alice In Chains alors que AS III ou Orange Amber évoque George Harrison et donc l'autre face du groupe. Comme toujours, on peut facilement être irrité par la voix de Nicholls (et encore, sur album, on ne le voit pas), mais ce n'est pas vraiment un point négatif, il s'est nettement amélioré avec le temps. Cette dichotomie loud/quiet ne se dément pas jusqu'à la fin de l'album, créant l'effet de montagnes russes généralement associé aux albums des Vines. Mais l'important était que les morceaux tiennent la route, et c'est le cas : malgré les évidentes influences, Melodia est le meilleur album du groupe à ce jour.

dimanche 27 juillet 2008

CSS - Donkey


Second album pour le groupe brésilien (très) majoritairement féminin, probablement la seule formation de faire danser n'importe qui et n'importe quoi avec trois guitares. Donkey perd le caractère DIY amateur de Cansei De Ser Sexy, mais le remplace par une production parfaite (et toujours personnelle, puisque assurée par le bassiste Adriano Cinta) qui met en évidence les guitares crunchy et la voix éternellement adolescente de Lovefoxxx.

CSS fait donc pas mal de bruit, rappellant parfois Franz Ferdinand et leur obsession de faire danser sur des bases post-punk pas spécialement accessibles de prime abord. Donkey est parfois un fameux bordel sonore, mais c'est justement cette exubérance qui en fait sa force. Quand ce ne sont pas les trois guitares qui créent un impressionnant mur du son (Give Up, Rat Is Dead, Jager Yoga), ce sont des claviers retro qui rendent certains morceaux attachants sans être kitsch pour autant (Left Behind, irrésistible).

Mention spéciale à l'immense How I Became Paranoid, brûlot punk maniaque comprenant une ligne de claviers directement issues des pires heures des années 90. Mais ça marche, très bien même. I Fly cristallise la bizarrerie généralisée de l'album en racontant l'histoire de quelqu'un qui se transforme en mouche, et qui vit une vie de mouche. David Cronenberg serait fier du chaos sonore de la chose. Et pour des morceaux qui ne sont censés que faire danser, ils ne sont pas simplistes du tout, et montrent que CSS est un vrai groupe. C'est vrai qu'on peut regretter l'énergie DIY des débuts, mais c'est l'évolution choisie par le groupe.

Alliant énergie punk et volonté de fête généralisée, CSS sort facilement du carcan de groupes à danser (et qui a besoin de clips choquants pour vendre des mauvais disques), et ce serait une grosse erreur de les y enfermer. Donkey est un album sympathique et (un peu trop) bien foutu.

CSS - Donkey


Second album pour le groupe brésilien (très) majoritairement féminin, probablement la seule formation de faire danser n'importe qui et n'importe quoi avec trois guitares. Donkey perd le caractère DIY amateur de Cansei De Ser Sexy, mais le remplace par une production parfaite (et toujours personnelle, puisque assurée par le bassiste Adriano Cinta) qui met en évidence les guitares crunchy et la voix éternellement adolescente de Lovefoxxx.

CSS fait donc pas mal de bruit, rappellant parfois Franz Ferdinand et leur obsession de faire danser sur des bases post-punk pas spécialement accessibles de prime abord. Donkey est parfois un fameux bordel sonore, mais c'est justement cette exubérance qui en fait sa force. Quand ce ne sont pas les trois guitares qui créent un impressionnant mur du son (Give Up, Rat Is Dead, Jager Yoga), ce sont des claviers retro qui rendent certains morceaux attachants sans être kitsch pour autant (Left Behind, irrésistible).

Mention spéciale à l'immense How I Became Paranoid, brûlot punk maniaque comprenant une ligne de claviers directement issues des pires heures des années 90. Mais ça marche, très bien même. I Fly cristallise la bizarrerie généralisée de l'album en racontant l'histoire de quelqu'un qui se transforme en mouche, et qui vit une vie de mouche. David Cronenberg serait fier du chaos sonore de la chose. Et pour des morceaux qui ne sont censés que faire danser, ils ne sont pas simplistes du tout, et montrent que CSS est un vrai groupe. C'est vrai qu'on peut regretter l'énergie DIY des débuts, mais c'est l'évolution choisie par le groupe.

Alliant énergie punk et volonté de fête généralisée, CSS sort facilement du carcan de groupes à danser (et qui a besoin de clips choquants pour vendre des mauvais disques), et ce serait une grosse erreur de les y enfermer. Donkey est un album sympathique et (un peu trop) bien foutu.

mardi 15 juillet 2008

Beck - Modern Guilt


On peut ne pas l'apprécier, pour son oeuvre ou ses liens avec l'église de tomcruisologie, il est impossible ne ne pas admirer le fait que Beck Hansen semble totalement incapable de se répéter. Hits alternatifs (Loser, Sexxlaws), album acoustique mélancolique (Sea Change), bizarreries diverses et variées : Beck se renouvelle sans cesse, avec les risques et (demi-)échecs que cela provoque nécessairement.

Cette fois, il s'associe avec Danger Mouse, sommité underground derrière Dangerdoom (avec MC Doom) le Grey Album et Gnarls Barkley, entre maintes autres choses, pour un album assez morning after, sobre et très bien fichu. On retrouve les gimmicks propres à DM : des rythmes surf-rock, un beat caractéristique, du piano et une certaine brièveté : une trentaine de minutes et l'album est déjà fini : encore une fois, on ne peut que s'incliner devant Beck, qui a osé lui confier son son pour une mutation dont il a le secret.

Modern Guilt est sans doute l'album le plus discret de sa discographie. Il n'a jamais vraiment donné dans la superproduction, mais là on se trouve dans une lo-fi assez lo. On parlait de morceaux courts, mais dans leurs trois minutes respectives se passent plus de choses que dans un album habituel. Chemtrails est emmené par un sentiment psyché médicamenteux très sixties avant de se finir dans un solo de guitare trafiqué, Soul Of A Man possède une ligne de basse extrême et des guitares très crunchy, Youthless des violons qui agissent comme une basse, et on peut retrouver des discrets bidouillages electro un peu partout.

Parfois, la sous-production de Danger Mouse atteint l'excès : Walls est un morceau fabuleux, mais il est enterré sous des couches de filtres. De même, Profanity Prayers aurait pu être le plus gros hit de Beck depuis longtemps, mais l'élement le moins audible est... sa voix.

Malgré – ou grâce à – tout cela, Modern Guilt est un album fort intéressant, qui prend systématiquement la tangente, le chemin détourné, le réseau de mobilité douce. Beck prouve, si besoin était, qu'il reste un artiste à part entière, à la discographie peut-être inégale mais jamais répétitive.

Beck - Modern Guilt


On peut ne pas l'apprécier, pour son oeuvre ou ses liens avec l'église de tomcruisologie, il est impossible ne ne pas admirer le fait que Beck Hansen semble totalement incapable de se répéter. Hits alternatifs (Loser, Sexxlaws), album acoustique mélancolique (Sea Change), bizarreries diverses et variées : Beck se renouvelle sans cesse, avec les risques et (demi-)échecs que cela provoque nécessairement.

Cette fois, il s'associe avec Danger Mouse, sommité underground derrière Dangerdoom (avec MC Doom) le Grey Album et Gnarls Barkley, entre maintes autres choses, pour un album assez morning after, sobre et très bien fichu. On retrouve les gimmicks propres à DM : des rythmes surf-rock, un beat caractéristique, du piano et une certaine brièveté : une trentaine de minutes et l'album est déjà fini : encore une fois, on ne peut que s'incliner devant Beck, qui a osé lui confier son son pour une mutation dont il a le secret.

Modern Guilt est sans doute l'album le plus discret de sa discographie. Il n'a jamais vraiment donné dans la superproduction, mais là on se trouve dans une lo-fi assez lo. On parlait de morceaux courts, mais dans leurs trois minutes respectives se passent plus de choses que dans un album habituel. Chemtrails est emmené par un sentiment psyché médicamenteux très sixties avant de se finir dans un solo de guitare trafiqué, Soul Of A Man possède une ligne de basse extrême et des guitares très crunchy, Youthless des violons qui agissent comme une basse, et on peut retrouver des discrets bidouillages electro un peu partout.

Parfois, la sous-production de Danger Mouse atteint l'excès : Walls est un morceau fabuleux, mais il est enterré sous des couches de filtres. De même, Profanity Prayers aurait pu être le plus gros hit de Beck depuis longtemps, mais l'élement le moins audible est... sa voix.

Malgré – ou grâce à – tout cela, Modern Guilt est un album fort intéressant, qui prend systématiquement la tangente, le chemin détourné, le réseau de mobilité douce. Beck prouve, si besoin était, qu'il reste un artiste à part entière, à la discographie peut-être inégale mais jamais répétitive.

lundi 7 juillet 2008

Stone Gods - Silver Spoons And Broken Bones



The Darkness. La blague n'a pas duré longtemps, mais elle était marrante. Emmené par le flamboyant Justin Hawkins, le groupe a tourné dans toute l'Europe et amusé pas mal de monde, avec leur glam-metal très second degré (enfin, je crois) et pantalons moule-couilles. La suite fut moins réjouissante : un second album pas terrible du tout, un frontman ingérable qui a fini par partir/se faire virer. Aux dernières nouvelles, Hawkins a formé un nouveau groupe (Hot Leg) après avoir échoué aux préselections anglaises de l'Eurovision (authentique, je e saurais pas inventer un truc pareil). Et Stone Gods dans tout ça? Stone Gods, c'est trois quarts de Darkness (le batteur Ed Graham, le guitariste Dan Hawkins et le bassiste ici passé chanteur Richie Edwards) et Toby McFarlaine (Thirteen/13, Graham Coxon). Moins Kiss mais tout aussi metal, voici leur premier album, Silver Spoons And Broken Bones.

Que peut-on rapidement en dire? Qu'Edwards chante assez bien, dans un registre nettement plus discret que Hawkins (et rappelant parfois Sebastian Bach, celui qui annonce la sortie de Chinese Democracy toutes les deux semaines), mais le contraire eût été impossible. Que pour un album metal assez classique, il se défend bien, touchant le glam, le heavy et des refrains à boire. Ils ne se prennent pas pour autant trop au sérieux : leurs morceaux s'appellent Don't Drink The Water ou You Brought A Knife To A Gunfight plutot que The Rime Of The Ancient Mariner. Ceci dit, ils s'inspirent assez souvent de la mauvaise partie des années 80. On peut tolérer le début, mais on fur et à mesure, on glisse très dangereusement en territoire Bon Jovi (Lazy Bones), et ça, c'est pas bon. De même, ne pas se prendre au sérieux c'est une chose, nommer le dernier titre de l'album Oh Whero My Beero une autre. Et je passe sur Knight Of The Living Dead. Ha ha.


On se retrouve face à un disque techniquement assez bon, ce qui avait permis à l'époque à The Darkness de s'élever du lot : oui, Justin Hawkins faisait ses conneries, mais derrière, les morceaux étaient très bons, et bien exécutés. Ils sont moins catchy ici, mais on voit que les musiciens savent ce qu'ils font, et le font bien. Maintenant, ils ne révolutionnent rien, et livrent assez simplement un album sympathique même si dispensable, sans génie, mais sans trop d'irritations épidermiques non plus. Les fans de Poison devraient aimer.

Stone Gods - Silver Spoons And Broken Bones

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The Darkness. La blague n'a pas duré longtemps, mais elle était marrante. Emmené par le flamboyant Justin Hawkins, le groupe a tourné dans toute l'Europe et amusé pas mal de monde, avec leur glam-metal très second degré (enfin, je crois) et pantalons moule-couilles. La suite fut moins réjouissante : un second album pas terrible du tout, un frontman ingérable qui a fini par partir/se faire virer. Aux dernières nouvelles, Hawkins a formé un nouveau groupe (Hot Leg) après avoir échoué aux préselections anglaises de l'Eurovision (authentique, je e saurais pas inventer un truc pareil). Et Stone Gods dans tout ça? Stone Gods, c'est trois quarts de Darkness (le batteur Ed Graham, le guitariste Dan Hawkins et le bassiste ici passé chanteur Richie Edwards) et Toby McFarlaine (Thirteen/13, Graham Coxon). Moins Kiss mais tout aussi metal, voici leur premier album, Silver Spoons And Broken Bones.

Que peut-on rapidement en dire? Qu'Edwards chante assez bien, dans un registre nettement plus discret que Hawkins (et rappelant parfois Sebastian Bach, celui qui annonce la sortie de Chinese Democracy toutes les deux semaines), mais le contraire eût été impossible. Que pour un album metal assez classique, il se défend bien, touchant le glam, le heavy et des refrains à boire. Ils ne se prennent pas pour autant trop au sérieux : leurs morceaux s'appellent Don't Drink The Water ou You Brought A Knife To A Gunfight plutot que The Rime Of The Ancient Mariner. Ceci dit, ils s'inspirent assez souvent de la mauvaise partie des années 80. On peut tolérer le début, mais on fur et à mesure, on glisse très dangereusement en territoire Bon Jovi (Lazy Bones), et ça, c'est pas bon. De même, ne pas se prendre au sérieux c'est une chose, nommer le dernier titre de l'album Oh Whero My Beero une autre. Et je passe sur Knight Of The Living Dead. Ha ha.

On se retrouve face à un disque techniquement assez bon, ce qui avait permis à l'époque à The Darkness de s'élever du lot : oui, Justin Hawkins faisait ses conneries, mais derrière, les morceaux étaient très bons, et bien exécutés. Ils sont moins catchy ici, mais on voit que les musiciens savent ce qu'ils font, et le font bien. Maintenant, ils ne révolutionnent rien, et livrent assez simplement un album sympathique même si dispensable, sans génie, mais sans trop d'irritations épidermiques non plus. Les fans de Poison devraient aimer.

mercredi 2 juillet 2008

The Subways - All Or Nothing


La question était posée lors de la sortie de leur premier album : qu'allait-il advenir des Subways après que le chanteur/guitariste Billy Lunn et la bassiste Charlotte Cooper se soient séparés. On a maintenant la réponse, plus impressionnante que prévu..

Un pas de géant a été franchi entre les deux albums. Le premier, éminemment sympathique mais assez bricolé, était produit par Ian Broudie, ex-Lightning Seeds ; celui-ci par Butch Vig, batteur de Garbage et producteur, entre autres, de Nevermind et Siamese Dream. On ne doit pas chercher midi à quatorze heures : Vig applique sa formule efficace, à défaut d'être magique : les morceaux sonnent très pro, les guitare et basse puissantes, et tout va très bien.
Tout va d'autant mieux que malgré les évidentes influences (Kalifornia rappelle la recette Nevermind, elle-même chipée aux Pixies), All Or Nothing sonne bien, du moins quand les attentes ne sont pas invraisemblables : The Subways n'allaient jamais révolutionner quoi que ce soit.

Et c'est comme ça qu'on se retrouve avec un album punk-pop de bonne qualité, lorgnant parfois vers le côte plus hard du spectre (sans toutefois être comparable, à Kyuss ou Therapy?, comme un récent article typiquement dithyrambique du NME le laissait entendre). Non, les paroles ne volent pas très haut (pas vraiment le but), ça ne chante pas super bien non plus, mais on s'amuse bien, ce qui fait du bien, une fois de temps en temps. On regrettera peut-être le feeling plus intime et moins K-ROQ de Young For Eternity, mais ils ont voulu amplifier leur son, ce qui est assez légitime en soi, et tout à fait réussi.

Girls & Boys, All Or Nothing, Shake Shake et plein d'autres sont suffisamment mouvementés pour faire bouger les foules estivales, et c'était sans doute leur but. Parfois, les influences sont un poil trop évidentes, comme l'assez mauvaise imitation de Black Francis dans Turnaround, ou quelques sons vraiment trop Nirvaniens, mais cela leur donne un certain champ de manoeuvre pour un troisième album dans lequel ils devront trouver leur propre style.

Malgré l'américanisation peut-être excessive, on peut sourire en écoutant Move To Newlyn, où Billy Lunn pense retourner dans son bled natal, retrouver son cousin Ricky. C'est peut-être ce qui les fera perdurer, ces Subways : ils ne semblent pas trop se prendre au sérieux, et on souhaite qu'ils gardent la tête froide tout en continuant à produire des albums sympathiques, frais et agréables. Parfois, il n'en faut pas plus.

The Subways - All Or Nothing


La question était posée lors de la sortie de leur premier album : qu'allait-il advenir des Subways après que le chanteur/guitariste Billy Lunn et la bassiste Charlotte Cooper se soient séparés. On a maintenant la réponse, plus impressionnante que prévu..

Un pas de géant a été franchi entre les deux albums. Le premier, éminemment sympathique mais assez bricolé, était produit par Ian Broudie, ex-Lightning Seeds ; celui-ci par Butch Vig, batteur de Garbage et producteur, entre autres, de Nevermind et Siamese Dream. On ne doit pas chercher midi à quatorze heures : Vig applique sa formule efficace, à défaut d'être magique : les morceaux sonnent très pro, les guitare et basse puissantes, et tout va très bien.
Tout va d'autant mieux que malgré les évidentes influences (Kalifornia rappelle la recette Nevermind, elle-même chipée aux Pixies), All Or Nothing sonne bien, du moins quand les attentes ne sont pas invraisemblables : The Subways n'allaient jamais révolutionner quoi que ce soit.

Et c'est comme ça qu'on se retrouve avec un album punk-pop de bonne qualité, lorgnant parfois vers le côte plus hard du spectre (sans toutefois être comparable, à Kyuss ou Therapy?, comme un récent article typiquement dithyrambique du NME le laissait entendre). Non, les paroles ne volent pas très haut (pas vraiment le but), ça ne chante pas super bien non plus, mais on s'amuse bien, ce qui fait du bien, une fois de temps en temps. On regrettera peut-être le feeling plus intime et moins K-ROQ de Young For Eternity, mais ils ont voulu amplifier leur son, ce qui est assez légitime en soi, et tout à fait réussi.

Girls & Boys, All Or Nothing, Shake Shake et plein d'autres sont suffisamment mouvementés pour faire bouger les foules estivales, et c'était sans doute leur but. Parfois, les influences sont un poil trop évidentes, comme l'assez mauvaise imitation de Black Francis dans Turnaround, ou quelques sons vraiment trop Nirvaniens, mais cela leur donne un certain champ de manoeuvre pour un troisième album dans lequel ils devront trouver leur propre style.

Malgré l'américanisation peut-être excessive, on peut sourire en écoutant Move To Newlyn, où Billy Lunn pense retourner dans son bled natal, retrouver son cousin Ricky. C'est peut-être ce qui les fera perdurer, ces Subways : ils ne semblent pas trop se prendre au sérieux, et on souhaite qu'ils gardent la tête froide tout en continuant à produire des albums sympathiques, frais et agréables. Parfois, il n'en faut pas plus.