mercredi 29 décembre 2004

Manic Street Preachers – The Holy Bible (10th Anniversary Edition)

Dernier article de cette année, mais non des moindres : The Holy Bible, des Manic Street Preachers est unanimement reconnu comme un des meilleurs album de la décénnie, et un des plus, disons, spéciaux . L'album ressort, dix ans après, en édition spéciale : deux CD et un DVD.

Tout d'abord, l'album en lui-même. On connaît le background particulier : c'est en effet leur dernier album avant que le second guitariste et parolier, Richey Edwards, disparaisse (on est toujours sans nouvelle de lui à ce jour, ce qui laisse évidemment présager le pire). Richey marque fortement THB de son empreinte. Les morceaux viennent tous de ses textes, auxquels se gravent ensuite la musique, arrangée et trafiquée pour qu'elle s'adapte au mètre particulier de Richey, ainsi qu'à ses thèmes très personnels (prostitution, holocauste, anorexie, suicide, littérature, politique, ...). Ce qui a produit des chansons très particulières, difficilement comparables à ce qui a déjà été fait, que ce ne soit qu'au niveau des titres (Of Walking Abortion, Archives of Pain, Ifwhiteamericatoldthetruthforonedayit'sworldwouldfallapart, 4st. 7lb.). Que les Manics aient continué leur carrière à trois dans le stadium rock (Everything Must Go), le n'importe quoi puéril (Know Your Enemy) et, cette année, la "pop élégiaque"- lisez ennuyeuse - avec Lifeblood, rend cet album encore plus incontournable, sans compter que dix ans après, il n'a pas pris une ride, bien au contraire.

Outre la version remasterisée, le coffret comprend aussi le mix américain (de Tom Lord-Alge), qui met plus en avant les instruments, gommant un peu l'aspect lo-fi de l'original. Même si ce n'est en aucun cas une trahison, cette version est assez anecdotique. Il est intéressant de dire que l'album n'est jamais sorti aux USA à ce jour, ce mix n'a donc jamais servi en dix ans, jusque maintenant. Les deux disques se terminent par des démos et morceaux live, de bonne qualité mais un peu répétitifs (parfois deux versions des mêmes morceaux). Enfin, le DVD comprend des prestations live TV et concert, avec ce même sentiment de répétition. On retrouve enfin des petits films et une interview rétrospective. Tout ça est très bien, mais on ne trouve rien de nouveau. Il est difficile à croire qu'il n'y aie pas quelques inédits à se mettre sous la dent, plutôt de des versions live, très bonnes, mais répétitives. Le seul morceau rare est Judge Yr'self (sur le DVD) mais il se trouvait déjà sur la compilation de faces B Lipstick Traces.

Ceci dit, la version remasterisée vaut le coup, et The Holy Bible reste un des albums percutants et incontournables des 90s.

mardi 28 décembre 2004

Manic Street Preachers - The Holy Bible (10th Anniversary Edition)

Dernier article de cette année, mais non des moindres : The Holy Bible, des Manic Street Preachers est unanimement reconnu comme un des meilleurs album de la décénnie, et un des plus, disons, spéciaux . L'album ressort, dix ans après, en édition spéciale : deux CD et un DVD.

Tout d'abord, l'album en lui-même. On connaît le background particulier : c'est en effet leur dernier album avant que le second guitariste et parolier, Richey Edwards, disparaisse (on est toujours sans nouvelle de lui à ce jour, ce qui laisse évidemment présager le pire). Richey marque fortement THB de son empreinte. Les morceaux viennent tous de ses textes, auxquels se gravent ensuite la musique, arrangée et trafiquée pour qu'elle s'adapte au mètre particulier de Richey, ainsi qu'à ses thèmes très personnels (prostitution, holocauste, anorexie, suicide, littérature, politique, ...). Ce qui a produit des chansons très particulières, difficilement comparables à ce qui a déjà été fait, que ce ne soit qu'au niveau des titres (Of Walking Abortion, Archives of Pain, Ifwhiteamericatoldthetruthforonedayit'sworldwouldfallapart, 4st. 7lb.). Que les Manics aient continué leur carrière à trois dans le stadium rock (Everything Must Go), le n'importe quoi puéril (Know Your Enemy) et, cette année, la "pop élégiaque"- lisez ennuyeuse - avec Lifeblood, rend cet album encore plus incontournable, sans compter que dix ans après, il n'a pas pris une ride, bien au contraire.

Outre la version remasterisée, le coffret comprend aussi le mix américain (de Tom Lord-Alge), qui met plus en avant les instruments, gommant un peu l'aspect lo-fi de l'original. Même si ce n'est en aucun cas une trahison, cette version est assez anecdotique. Il est intéressant de dire que l'album n'est jamais sorti aux USA à ce jour, ce mix n'a donc jamais servi en dix ans, jusque maintenant. Les deux disques se terminent par des démos et morceaux live, de bonne qualité mais un peu répétitifs (parfois deux versions des mêmes morceaux). Enfin, le DVD comprend des prestations live TV et concert, avec ce même sentiment de répétition. On retrouve enfin des petits films et une interview rétrospective. Tout ça est très bien, mais on ne trouve rien de nouveau. Il est difficile à croire qu'il n'y aie pas quelques inédits à se mettre sous la dent, plutôt de des versions live, très bonnes, mais répétitives. Le seul morceau rare est Judge Yr'self (sur le DVD) mais il se trouvait déjà sur la compilation de faces B Lipstick Traces.

Ceci dit, la version remasterisée vaut le coup, et The Holy Bible reste un des albums percutants et incontournables des 90s.

samedi 18 décembre 2004

Mon Top 20 2004

1 Kings Of Leon - Aha Shake Heartbreak
2 Libertines - S/T
3 Elliott Smith - From A Basement On The Hill
4 Arcade Fire - Funeral
5 Auf der Maur - S/T
6 Death From Above 1979 - You're A Woman, I'm A Machine
7 Green Day - American Idiot
8 Von Bondies - Pawn Shoppe Heart
9 Biffy Clyro - Infinity Land
10 John Frusciante - Inside of Emptiness
11 Graham Coxon - Happiness in Magazines
12 Mclusky - The Difference Between You And Me Is That I'm Not On Fire
13 Razorlight - Up All Night
14 Eighties B-Line Matchbox Disaster - The Royal Society
15 Hope of The States - the Lost Riots
16 Therapy? - Never Apologize Never Explain
17 Devendra Banhart - Rejoicing In The Hands
18 The Bronx - S/T
19 The Walkmen - Bows And Arrows
20 Kasabian - S/T

vendredi 10 décembre 2004

The Arcade Fire - Funeral

Mea culpa, j'avais raté cet album à sa sortie en septembre, mais à l'époque où on compile les listes du meilleur de 2004, il est impossible de passer à côté de Funeral, nouvel album du collectif canadien The Arcade Fire. Disons-le tout de go, Funeral est exceptionnel, tout à fait hors du temps. Il crée une véritable ambiance gothico-baroque, sans qu'on sache vraiment pourquoi, ce qui donne une identité propre, une idée d'ensemble à Funeral. Musicalement, les morceaux font parfois penser à Grandaddy (claviers, accords de guitare bruts), à Talking Heads (la voix masculine), voire à Belle and Sebastian, Mercury Rev ou My Bloody Valentine, pour l'ambiance. Lers morceaux racontent des histoires assez fouillées, tous plus ou moins liées les uns aux autres, comme pour la suite de quatre morceaux Neighborhood, entrecoupée par le magnifique (et triste) Une Année Sans Lumière, chantée en français par l'autre vocaliste, l'Haïtienne Régine (par ailleurs épouse du chanteur Win). Les morceaux sont souvent fort riches : outre les instruments habituels, on retrouve un accordéon, des cordes, des chœurs, ce qui pourrait parfois (mais peu souvent) sonner un peu too much, mais ce serait vraiment le seul reproche à faire. Funeral est vraiment, je le répète, exceptionnel, riche et simple, triste et euphorique, et est peut-être le meilleur album de 2004.

jeudi 9 décembre 2004

The Arcade Fire - Funeral

Mea culpa, j'avais raté cet album à sa sortie en septembre, mais à l'époque où on compile les listes du meilleur de 2004, il est impossible de passer à côté de Funeral, nouvel album du collectif canadien The Arcade Fire. Disons-le tout de go, Funeral est exceptionnel, tout à fait hors du temps. Il crée une véritable ambiance gothico-baroque, sans qu'on sache vraiment pourquoi, ce qui donne une identité propre, une idée d'ensemble à Funeral. Musicalement, les morceaux font parfois penser à Grandaddy (claviers, accords de guitare bruts), à Talking Heads (la voix masculine), voire à Belle and Sebastian, Mercury Rev ou My Bloody Valentine, pour l'ambiance. Lers morceaux racontent des histoires assez fouillées, tous plus ou moins liées les uns aux autres, comme pour la suite de quatre morceaux Neighborhood, entrecoupée par le magnifique (et triste) Une Année Sans Lumière, chantée en français par l'autre vocaliste, l'Haïtienne Régine (par ailleurs épouse du chanteur Win). Les morceaux sont souvent fort riches : outre les instruments habituels, on retrouve un accordéon, des cordes, des chœurs, ce qui pourrait parfois (mais peu souvent) sonner un peu too much, mais ce serait vraiment le seul reproche à faire. Funeral est vraiment, je le répète, exceptionnel, riche et simple, triste et euphorique, et est peut-être le meilleur album de 2004.

jeudi 2 décembre 2004

Kasabian - Kasabian

Tiens, voilà les sauveurs du rock anglais... Un des derniers groupes à recevoir le hype du NME, Kasabian sort un premier album précédé de compliments, du genre meilleur début depuis Definitely Maybe. Une fois de plus, on ne peut qu'être déçu en écoutant le CD. Pas qu'il soit mauvais, non, mais il est loin d'être extraordinaire. Certains morceaux sont tout à fait bons, comme Club Foot ou Processed Beats. Reason Is Treason n'aurait pas dépareillé chez B.R.M.C, et LSF chez Primal Scream. Mais au fur et à mesure, l'album devient relativement répétitif, et l'aspect garage, attrayant au début devient vite ennuyeux. Pour un premier album, c'est assez encourageant, mais pas (encore?) le messie annoncé. Á suivre.

mercredi 1 décembre 2004

Kasabian - Kasabian

Tiens, voilà les sauveurs du rock anglais... Un des derniers groupes à recevoir le hype du NME, Kasabian sort un premier album précédé de compliments, du genre meilleur début depuis Definitely Maybe. Une fois de plus, on ne peut qu'être déçu en écoutant le CD. Pas qu'il soit mauvais, non, mais il est loin d'être extraordinaire. Certains morceaux sont tout à fait bons, comme Club Foot ou Processed Beats. Reason Is Treason n'aurait pas dépareillé chez B.R.M.C, et LSF chez Primal Scream. Mais au fur et à mesure, l'album devient relativement répétitif, et l'aspect garage, attrayant au début devient vite ennuyeux. Pour un premier album, c'est assez encourageant, mais pas (encore?) le messie annoncé. Á suivre.

mercredi 24 novembre 2004

Gwen Stefani - Love Angel Music Baby

Comment faire une star d'une chanteuse vaguement anonyme d'un groupe ska (No Doubt) aussi cool qu'un combo de black metal finlandais? Plusieurs étapes : 1) Isoler le plus possible la chanteuse du reste du groupe (voire à ce propos le clip de Don't Speak, dont l'ironie accidentelle n'est compréhensible que maintenant) ; 2) La faire participer à des events glamour, jusqu'à ce qu'elle crée sa propre ligne de vêtements ; 3) La faire chanter avec une personnalité fashion de l'époque (Eve, pour Let Me Blow Your Mind, en 2001) ; 4) Lui fabriquer un album par la zeitgeist : Pharrell, Linda Perry, Eve, Dr. Dre, Nellee Hooper, Andre 3000. Plan marketing imbattable. Donc, on devrait avoir un album formaté, impersonnel, et finalement très peu intéressant. Et bien non.

Le single What You Waiting For est le Crazy In Love de cette année, non, oubliez ça, c'est bien meilleur. Programmation et voix très eighties, refrain infectieux et paroles barrées, sera insupportable dans un mois, mais en attendant, c'est fantastique. Après un morceau de Dre (pas mal), vient Hollaback Girl, meilleur morceau des Neptunes depuis... très longtemps, et qui enchaîne beats lourds, guitares hawaiiennes, trompettes, synthés neptuniens, extrait d'Another One Bites The Dust et rap dingue de Stefani ("This shit is bananas/B-A-N-A-N-A-S"). Le reste de l'album est plus hit and miss, Cool la voit chanter à la Cyndi Lauper, mais parfois Gwen tombe dans le Madonna, ce qui est beacoup moins drôle (The Real Thing). On peut aussi être déçu par son duo avec Andre 3000 (Outkast), assez médiocre. Gwen elle-même apporte une voix assez sexy, coquine ("love in the backseat"...), mais quand elle chante un morceau entier sur son amour de la mode japonaise, c'est peut-être un peu too much...

Pas l'album du siècle, mais comparé à la pourriture totale qu'est la pop MTV, Gwen apporte un vent de fraîcheur, plus grâce aux producteurs qu'à elle-même, mais bon, ceci sera mon plaisir caché de 2004.

Gwen Stefani - Love Angel Music Baby

Comment faire une star d'une chanteuse vaguement anonyme d'un groupe ska (No Doubt) aussi cool qu'un combo de black metal finlandais? Plusieurs étapes : 1) Isoler le plus possible la chanteuse du reste du groupe (voire à ce propos le clip de Don't Speak, dont l'ironie accidentelle n'est compréhensible que maintenant) ; 2) La faire participer à des events glamour, jusqu'à ce qu'elle crée sa propre ligne de vêtements ; 3) La faire chanter avec une personnalité fashion de l'époque (Eve, pour Let Me Blow Your Mind, en 2001) ; 4) Lui fabriquer un album par la zeitgeist : Pharrell, Linda Perry, Eve, Dr. Dre, Nellee Hooper, Andre 3000. Plan marketing imbattable. Donc, on devrait avoir un album formaté, impersonnel, et finalement très peu intéressant. Et bien non.

Le single What You Waiting For est le Crazy In Love de cette année, non, oubliez ça, c'est bien meilleur. Programmation et voix très eighties, refrain infectieux et paroles barrées, sera insupportable dans un mois, mais en attendant, c'est fantastique. Après un morceau de Dre (pas mal), vient Hollaback Girl, meilleur morceau des Neptunes depuis... très longtemps, et qui enchaîne beats lourds, guitares hawaiiennes, trompettes, synthés neptuniens, extrait d'Another One Bites The Dust et rap dingue de Stefani ("This shit is bananas/B-A-N-A-N-A-S"). Le reste de l'album est plus hit and miss, Cool la voit chanter à la Cyndi Lauper, mais parfois Gwen tombe dans le Madonna, ce qui est beacoup moins drôle (The Real Thing). On peut aussi être déçu par son duo avec Andre 3000 (Outkast), assez médiocre. Gwen elle-même apporte une voix assez sexy, coquine ("love in the backseat"...), mais quand elle chante un morceau entier sur son amour de la mode japonaise, c'est peut-être un peu too much...

Pas l'album du siècle, mais comparé à la pourriture totale qu'est la pop MTV, Gwen apporte un vent de fraîcheur, plus grâce aux producteurs qu'à elle-même, mais bon, ceci sera mon plaisir caché de 2004.

lundi 22 novembre 2004

U2 - How To Dismantle An Atomic Bomb

Le meilleur aspect du nouvel album de U2, le treizième, c'est que Bono se tait. L'opportunisme hypocrite légendaire de l'ami personnel de Blair et supporter implicite de George W. Bush a eu l'excellente idée de ne pas prêcher politique sur cet album, le titre n'étant donc pas représentatif. U2 retourne donc à ce qu'ils font de mieux, et à ce niveau-là, How To Dismantle An Atomic Bomb n'est pas mal.

Le single et premier morceau, Vertigo, est tellement infectieux qu'on pardonnerait presque le plagiat de XXX des Supremes, les ballades sont d'un bon niveau, surtout Sometimes You Can't Make It On Your Own (hommage de Bono à son père disparu, on est loin de Band Aid) et l'album, assez rock dans son ensemble, tient la route. Bien sûr, on ne peut plus vraiment attendre d'album parfait de leur part et Yahweh, par exemple, est un morceau imbuvable. Mais Bono est bon, sa voix éraillée faisant toujours son petit effet ; quant à The Edge, il porte cet album sur ces épaules, ou plutôt sur sa pédale de délai, utilisée et abusée encore plus que de coutume. Enfin, on pourrait aussi regretter que le groupe enfonce des portes ouvertes, et se trouve en terrain conquis : cet album n'apporte rien de nouveau à la carrière de U2 ; mais on peut répliquer que la critique et le public ont assez mal reçu les changements de style du groupe (Zooropa, Pop).

Un album qui ne révolutionne pas le monde musical, mais qui se laisse écouter, et qui plaira sans aucun doute aux innombrables fans du groupe. Les autres passeront à côté, et comme il y a tellement d'autres groupes à écouter, ce n'est pas bien grave...

U2 - How To Dismantle An Atomic Bomb

Le meilleur aspect du nouvel album de U2, le treizième, c'est que Bono se tait. L'opportunisme hypocrite légendaire de l'ami personnel de Blair et supporter implicite de George W. Bush a eu l'excellente idée de ne pas prêcher politique sur cet album, le titre n'étant donc pas représentatif. U2 retourne donc à ce qu'ils font de mieux, et à ce niveau-là, How To Dismantle An Atomic Bomb n'est pas mal.

Le single et premier morceau, Vertigo, est tellement infectieux qu'on pardonnerait presque le plagiat de XXX des Supremes, les ballades sont d'un bon niveau, surtout Sometimes You Can't Make It On Your Own (hommage de Bono à son père disparu, on est loin de Band Aid) et l'album, assez rock dans son ensemble, tient la route. Bien sûr, on ne peut plus vraiment attendre d'album parfait de leur part et Yahweh, par exemple, est un morceau imbuvable. Mais Bono est bon, sa voix éraillée faisant toujours son petit effet ; quant à The Edge, il porte cet album sur ces épaules, ou plutôt sur sa pédale de délai, utilisée et abusée encore plus que de coutume. Enfin, on pourrait aussi regretter que le groupe enfonce des portes ouvertes, et se trouve en terrain conquis : cet album n'apporte rien de nouveau à la carrière de U2 ; mais on peut répliquer que la critique et le public ont assez mal reçu les changements de style du groupe (Zooropa, Pop).

Un album qui ne révolutionne pas le monde musical, mais qui se laisse écouter, et qui plaira sans aucun doute aux innombrables fans du groupe. Les autres passeront à côté, et comme il y a tellement d'autres groupes à écouter, ce n'est pas bien grave...

samedi 20 novembre 2004

Nirvana – With the Lights Out

Tout au long d'une courte carrière, Nirvana a accumulé les performances radio obscures, les inédits divers et variés, jamais sortis officiellement. Des firmes de CD douteuses, puis plus démocratiquement Internet ont permis de publier ces raretés (grâce au coffret Outcesticide, huit albums de raretés, mais jamais sorti officiellement et pâtissant d'une qualité sonore très moyenne), mais la sortie officielle d'un coffret était prévu depuis longtemps (décembre 2001). Des démêlés juridiques opposant les membres survivants (Dave Grohl et Krist Novoselic) à Courtney Love ont repoussé la sortie du coffret, jusqu'à ce lundi.

Trois albums et un DVD le composent, c'est forcément moins qu'Outcesticide, mais on profite d'une qualité de mastering professionnelle et d'une sélection plus qualitative que quantitative. With The Lights Out est arrangé de manière chronologique, commençant par un morceau d'histoire : une reprise (très brouillonne) de Heartbreaker (Led Zeppelin) capté lors de leur tout premier concert, en 1987. Le reste du coffret oscille entre prestations radio d'originaux souvent inédits et de reprises (quatre reprises de Leadbelly, une du Velvet, et quelques autres) à la qualité sonore fort variable, démos, faces B et autres raretés. Le tout est plus que satisfaisant, car on y trouve pas mal de perles, dont l'excellent Sappy/Verse Chorus Verse et le légendaire I Hate Myself And I Wanna Die, où la prose ironique de Cobain atteint son paroxysme. Certains morceaux sont par ailleurs totalement inédits, et même si parfois, on ne dépasse pas le stade de l'anecdote voire du limite écoutable (le coffret fait de temps en temps penser aux Anthologies des Beatles), la qualité est souvent présente. De même, les morceaux solos acoustiques de Cobain (certains enregistrés très sommairement dans sa chambre) sont souvent très chargés émotionnellement, et l'auditeur s'en trouve parfois limite gêné par tant d'intimité.

On assiste aussi à la naissance de certains morceaux connus : les démos de Drain You, Aneurysm, Heart-Shaped Box entre autres, et surtout celle Smells Like Teen Spirit, comparée plus loin avec le mix de Butch Vig ; et le coffret se termine sur la dernière session d'enregistrement du groupe, à Rio (en découlera le "nouveau" morceau You Know You're Right, présent sur leur best of et ici en version acoustique), quelques mois avant le suicide de Kurt Cobain, icône d'une génération, songwriter extraordinaire, personnalité irremplacable et irremplacée du monde artistique contemporain. Á conseiller à tous les amateurs, mais pour les autres, ça reste tout de même dans le domaine de la curiosité.

Nirvana - With the Lights Out

Tout au long d'une courte carrière, Nirvana a accumulé les performances radio obscures, les inédits divers et variés, jamais sortis officiellement. Des firmes de CD douteuses, puis plus démocratiquement Internet ont permis de publier ces raretés (grâce au coffret Outcesticide, huit albums de raretés, mais jamais sorti officiellement et pâtissant d'une qualité sonore très moyenne), mais la sortie officielle d'un coffret était prévu depuis longtemps (décembre 2001). Des démêlés juridiques opposant les membres survivants (Dave Grohl et Krist Novoselic) à Courtney Love ont repoussé la sortie du coffret, jusqu'à ce lundi.

Trois albums et un DVD le composent, c'est forcément moins qu'Outcesticide, mais on profite d'une qualité de mastering professionnelle et d'une sélection plus qualitative que quantitative. With The Lights Out est arrangé de manière chronologique, commençant par un morceau d'histoire : une reprise (très brouillonne) de Heartbreaker (Led Zeppelin) capté lors de leur tout premier concert, en 1987. Le reste du coffret oscille entre prestations radio d'originaux souvent inédits et de reprises (quatre reprises de Leadbelly, une du Velvet, et quelques autres) à la qualité sonore fort variable, démos, faces B et autres raretés. Le tout est plus que satisfaisant, car on y trouve pas mal de perles, dont l'excellent Sappy/Verse Chorus Verse et le légendaire I Hate Myself And I Wanna Die, où la prose ironique de Cobain atteint son paroxysme. Certains morceaux sont par ailleurs totalement inédits, et même si parfois, on ne dépasse pas le stade de l'anecdote voire du limite écoutable (le coffret fait de temps en temps penser aux Anthologies des Beatles), la qualité est souvent présente. De même, les morceaux solos acoustiques de Cobain (certains enregistrés très sommairement dans sa chambre) sont souvent très chargés émotionnellement, et l'auditeur s'en trouve parfois limite gêné par tant d'intimité.

On assiste aussi à la naissance de certains morceaux connus : les démos de Drain You, Aneurysm, Heart-Shaped Box entre autres, et surtout celle Smells Like Teen Spirit, comparée plus loin avec le mix de Butch Vig ; et le coffret se termine sur la dernière session d'enregistrement du groupe, à Rio (en découlera le "nouveau" morceau You Know You're Right, présent sur leur best of et ici en version acoustique), quelques mois avant le suicide de Kurt Cobain, icône d'une génération, songwriter extraordinaire, personnalité irremplacable et irremplacée du monde artistique contemporain. Á conseiller à tous les amateurs, mais pour les autres, ça reste tout de même dans le domaine de la curiosité.

vendredi 19 novembre 2004

Neil Young – Greatest Hits

Neil Young a une énorme carrière derrière lui. Compiler un best of, qui plus est en un seul disque, s'apparente à une mission si pas impossible, au moins très difficile. De plus, contrairement au précédent Greatest Hits Decade (double CD sorti en 1977 qui s'attardait sur 10 ans de carrière de l'artiste canadien), celui-ci récapitule toute sa carrière. Ceci dit, la sélection est très bonne, et on a une bonne idée de ce que Neil Young représente, même si c'est en accéléré. Même si Young est passé de mode, et a récemment viré dans le très chiant (le dernier album, Greendale), il reste un pion majeur de l'histoire du rock, et est pour toujours établi comme un des pères fondateurs du grunge (Pearl Jam a collaboré avec lui à maintes reprises, et la note de suicide de Kurt Cobain comprend la ligne célèbre, "It's better to burn out than fade away", extrait de Hey Hey My My).

On préférera néanmoins Decade, plus long, plus complet (même si quatre morceaux de GH ne s'y trouvent pas, dont les classiques Rockin' In A Free World et Harvest Moon) et surtout comprenant le fantastique Cortez the Killer. Et on se demandera toujours pourquoi ne pas avoir sorti (au moins) un double album : si dix ans de carrière méritaient un double, que dire d’une quarantaine?

Neil Young - Greatest Hits

Neil Young a une énorme carrière derrière lui. Compiler un best of, qui plus est en un seul disque, s'apparente à une mission si pas impossible, au moins très difficile. De plus, contrairement au précédent Greatest Hits Decade (double CD sorti en 1977 qui s'attardait sur 10 ans de carrière de l'artiste canadien), celui-ci récapitule toute sa carrière. Ceci dit, la sélection est très bonne, et on a une bonne idée de ce que Neil Young représente, même si c'est en accéléré. Même si Young est passé de mode, et a récemment viré dans le très chiant (le dernier album, Greendale), il reste un pion majeur de l'histoire du rock, et est pour toujours établi comme un des pères fondateurs du grunge (Pearl Jam a collaboré avec lui à maintes reprises, et la note de suicide de Kurt Cobain comprend la ligne célèbre, "It's better to burn out than fade away", extrait de Hey Hey My My).

On préférera néanmoins Decade, plus long, plus complet (même si quatre morceaux de GH ne s'y trouvent pas, dont les classiques Rockin' In A Free World et Harvest Moon) et surtout comprenant le fantastique Cortez the Killer. Et on se demandera toujours pourquoi ne pas avoir sorti (au moins) un double album : si dix ans de carrière méritaient un double, que dire d’une quarantaine?

dimanche 14 novembre 2004

Pearl Jam – Rearviewmirror (Greatest Hits 1991-2003)

Ca n'aura pas tardé. Quelques mois après que Pearl Jam ait annoncé son intention de ne pas prolonger le contrat avec Sony Music, ces derniers sortent le premier best of du groupe. Sans vraiment s'insurger contre cette sortie, le groupe n'a quand même fait aucune promotion, interview, ou concert pour la sortie de ce double album, ce qui est quand même significatif.

Compiler un best of de Pearl Jam est doublement difficile. Premièrement, le groupe a sorti un grand nombre de morceaux de qualités, sur albums, singles, BO ou compilations diverses ; ensuite, le groupe n'a sorti, en 14 ans de carrière, qu'une dizaine de singles et quatre clips (dont un seul entre 1992 et maintenant). Néanmoins, il faut dire que Sony a fait un bon boulot dans la sélection des morceaux, assez représentative. On pourrait juste reprocher un déséquilibre entre les différentes époques (plus de morceaux de leur début de carrière) et quelques oublis, mais Rearviewmirror est une bonne rampe de lancement pour découvrir le groupe, même si l'écoute de tous les albums et des quelques lives se révèle indispensable. Cet album-ci se divise en deux disques, le premier comprenant les morceaux plus rock (Alive à Save You), et le second les plus calmes (de Black à Man of The Hour, extrait de la BO de Big Fish, sorti l'an dernier). Enfin, on soulignera aussi l'absence d'inédits inutiles, quelques morceaux se trouvent néanmoins dans une version différente des albums (Alive, Black, Even Flow, State Of Love And Trust). Maintenant, est-ce qu'il faut acheter cet album ou pas et faire profiter une major des ventes de l'album pour un groupe qu'ils ont aimé sacrifier commercialement, je ne juge pas, mais si vous pouvez lire ces lignes, vous pouvez sans doute aussi trouver cet album quelque part...

Pearl Jam - Rearviewmirror (Greatest Hits 1991-2003)

Ca n'aura pas tardé. Quelques mois après que Pearl Jam ait annoncé son intention de ne pas prolonger le contrat avec Sony Music, ces derniers sortent le premier best of du groupe. Sans vraiment s'insurger contre cette sortie, le groupe n'a quand même fait aucune promotion, interview, ou concert pour la sortie de ce double album, ce qui est quand même significatif.

Compiler un best of de Pearl Jam est doublement difficile. Premièrement, le groupe a sorti un grand nombre de morceaux de qualités, sur albums, singles, BO ou compilations diverses ; ensuite, le groupe n'a sorti, en 14 ans de carrière, qu'une dizaine de singles et quatre clips (dont un seul entre 1992 et maintenant). Néanmoins, il faut dire que Sony a fait un bon boulot dans la sélection des morceaux, assez représentative. On pourrait juste reprocher un déséquilibre entre les différentes époques (plus de morceaux de leur début de carrière) et quelques oublis, mais Rearviewmirror est une bonne rampe de lancement pour découvrir le groupe, même si l'écoute de tous les albums et des quelques lives se révèle indispensable. Cet album-ci se divise en deux disques, le premier comprenant les morceaux plus rock (Alive à Save You), et le second les plus calmes (de Black à Man of The Hour, extrait de la BO de Big Fish, sorti l'an dernier). Enfin, on soulignera aussi l'absence d'inédits inutiles, quelques morceaux se trouvent néanmoins dans une version différente des albums (Alive, Black, Even Flow, State Of Love And Trust). Maintenant, est-ce qu'il faut acheter cet album ou pas et faire profiter une major des ventes de l'album pour un groupe qu'ils ont aimé sacrifier commercialement, je ne juge pas, mais si vous pouvez lire ces lignes, vous pouvez sans doute aussi trouver cet album quelque part...

samedi 13 novembre 2004

NOFX – The Greatest Songs Ever Written (By Us)

Encore une compile, cette fois celle du légendaire groupe punk californien NOFX. Emmené par le turbulent bassiste/chanteur Fat Mike, fondateur du label Epitaph (les premiers Green Day et Offspring, plus récemment les compiles Rock Against Bush), le groupe excelle dans un punk américain classique à influences parfois reggae, parfois ska, mais toujours énergique (sans être violent) et souvent mélodique. Leur carrière est longue et prolifique, et cet album la traverse, du single Dinosaurs Will Die jusqu'à leur période anti-Bush (Franco Un-American, même si le groupe a toujours été engagé) et un inédit assez bon.

Comme leurs albums sont de qualité variable, ce best of est une bonne occasion pour profiter de ce genre de musique qui semble parfois suranné (les "punks" actuels sont beaucoup moins drôle et plus ridicules) mais reste appréciable (même si Mike n'a jamais vraiment su chanter, mais ce n'était pas le but) et témoin d'une époque. Recommandé.

NOFX - The Greatest Songs Ever Written (By Us)

Encore une compile, cette fois celle du légendaire groupe punk californien NOFX. Emmené par le turbulent bassiste/chanteur Fat Mike, fondateur du label Epitaph (les premiers Green Day et Offspring, plus récemment les compiles Rock Against Bush), le groupe excelle dans un punk américain classique à influences parfois reggae, parfois ska, mais toujours énergique (sans être violent) et souvent mélodique. Leur carrière est longue et prolifique, et cet album la traverse, du single Dinosaurs Will Die jusqu'à leur période anti-Bush (Franco Un-American, même si le groupe a toujours été engagé) et un inédit assez bon.

Comme leurs albums sont de qualité variable, ce best of est une bonne occasion pour profiter de ce genre de musique qui semble parfois suranné (les "punks" actuels sont beaucoup moins drôle et plus ridicules) mais reste appréciable (même si Mike n'a jamais vraiment su chanter, mais ce n'était pas le but) et témoin d'une époque. Recommandé.

vendredi 12 novembre 2004

Rolling Stones – Live Licks

L'immense tournée des Rolling Stones se devait d'être immortalisée par un CD live, quelques mois après le fantastique pack DVD Four Flicks. L'album est divisé en deux disques distincts : le premier contient les hits habituels (Brown Sugar, Street Fighting Man, Angie, Gimme Shelter, Satisfaction), et le second des morceaux moins joués, voire carrément obscurs (That's How Strong My Love Is, When The Whip Comes Down). Le tout est donc un bon souvenir pour ceux qui ont assisté à la tournée, mais restera un peu plus anecdotique pour les autres, voire limite insupportable lors de l'apparition de Sheryl Crow... Musicalement c'est solide, mais pas trop inspiré quand même, trop calculé et trop sage.

Un album de Noël de plus, en somme.

Rolling Stones - Live Licks

L'immense tournée des Rolling Stones se devait d'être immortalisée par un CD live, quelques mois après le fantastique pack DVD Four Flicks. L'album est divisé en deux disques distincts : le premier contient les hits habituels (Brown Sugar, Street Fighting Man, Angie, Gimme Shelter, Satisfaction), et le second des morceaux moins joués, voire carrément obscurs (That's How Strong My Love Is, When The Whip Comes Down). Le tout est donc un bon souvenir pour ceux qui ont assisté à la tournée, mais restera un peu plus anecdotique pour les autres, voire limite insupportable lors de l'apparition de Sheryl Crow... Musicalement c'est solide, mais pas trop inspiré quand même, trop calculé et trop sage.

Un album de Noël de plus, en somme.

jeudi 11 novembre 2004

The Verve – This Is Music (Singles 92-98)

Curieuse histoire que celle de Verve. Split après deux albums et peu de succès commercial, puis retour percutant en 1997 (avec l'inoubliable Bittersweet Symphony), et de nouveau un split l'année suivante. Les musiciens ont pu former d'autres groupes, rejoindre des formations existantes (Blur, pour Simon Tong) ou se lancer en solo (Richard Ashcroft, avec un succès mitigé), mais sans jamais atteindre ce niveau. On peut donc se souvenir de Verve (ou The Verve, pour leur troisième album) grâce à cette compilation assez complète, s'attardant autant sur leur début de carrière (This Is Music, Slide Away, le splendide History) que leurs années des succès (Bittersweet Symphony, The Drugs Don't Work), en y ajoutant deux inédits assez bons issus des sessions d'Urban Hymns, leur dernier album.

Bonne compilation pour un superbe groupe, mais avec seulement trois albums studio, il n'est pas difficile de rassembler une grande partie de leur discographie. Ce best of permet en tout cas de nous souvenir du talent énorme d'un groupe qui a écrit quelques unes des meilleures chansons de leur décennie.

The Verve - This Is Music (Singles 92-98)

Curieuse histoire que celle de Verve. Split après deux albums et peu de succès commercial, puis retour percutant en 1997 (avec l'inoubliable Bittersweet Symphony), et de nouveau un split l'année suivante. Les musiciens ont pu former d'autres groupes, rejoindre des formations existantes (Blur, pour Simon Tong) ou se lancer en solo (Richard Ashcroft, avec un succès mitigé), mais sans jamais atteindre ce niveau. On peut donc se souvenir de Verve (ou The Verve, pour leur troisième album) grâce à cette compilation assez complète, s'attardant autant sur leur début de carrière (This Is Music, Slide Away, le splendide History) que leurs années des succès (Bittersweet Symphony, The Drugs Don't Work), en y ajoutant deux inédits assez bons issus des sessions d'Urban Hymns, leur dernier album.

Bonne compilation pour un superbe groupe, mais avec seulement trois albums studio, il n'est pas difficile de rassembler une grande partie de leur discographie. Ce best of permet en tout cas de nous souvenir du talent énorme d'un groupe qui a écrit quelques unes des meilleures chansons de leur décennie.

mercredi 10 novembre 2004

Eminem - Encore

Fidèle à lui-même (et à son compte en banque), le roi de l'opportunisme sort son quatrième album, quelques mois à peine après celui de son groupe D-12. Et pour continuer dans l'opportunisme cynique, Eminem en profite pour attaquer de cibles faciles (Michael Jackson et George W. Bush) dans ses deux premiers clips. D'ailleurs, c'est peut-être un peu tard de sortir un album partiellement anti-Bush deux semaines après les élections, mais soit. Si l'album était encore bon, on passerait l'éponge, mais il est clair, très clair, et indiscutable qu'Encore est le moins bon album d'Eminem. On avait l'habitude de ses singles-jingles stupides comme premier extrait d'album (My Name Is, The Real Slim Shady...), mais cette fois Just Lose It est irritant et fatigant. Les morceaux "sérieux" qui sortiront comme prochains singles ne relèvent pas trop le niveau, et on est de toute façon très vite lassés par les gags scato-puérils qui parsèment l'album, et les règlements de compte entre rappeurs...

Sinon, rien de neuf, on retrouve les collaborations habituelles (50 Cent, D-12, Dr. Dre, Nate Dogg), et la production se partage entre Dre (en pilote automatique, ou en sous-Kanye West, et Eminem lui-même (qui trouve parfois quelques bonnes idées, comme la batterie militaire de Toy Soldiers, dommage que le morceau devient bien vite aussi irritant que Hard Knock Life). Et Marshall Mathers se plaint, parle de son ex-femme, de sa fille, blablabla, comme d'habitude, en encore moins bon, voire en carrément cheesy (Mockingbird poussera sans doute sa fille Hailie attaquer son père en justice, pour cause de ballade ridicule). Le tout se finit par une rafale de coups de feu, après un featuring de 50 Cent, ce qui veut tout dire. Pathétique et pitoyable.

Eminem - Encore

Fidèle à lui-même (et à son compte en banque), le roi de l'opportunisme sort son quatrième album, quelques mois à peine après celui de son groupe D-12. Et pour continuer dans l'opportunisme cynique, Eminem en profite pour attaquer de cibles faciles (Michael Jackson et George W. Bush) dans ses deux premiers clips. D'ailleurs, c'est peut-être un peu tard de sortir un album partiellement anti-Bush deux semaines après les élections, mais soit. Si l'album était encore bon, on passerait l'éponge, mais il est clair, très clair, et indiscutable qu'Encore est le moins bon album d'Eminem. On avait l'habitude de ses singles-jingles stupides comme premier extrait d'album (My Name Is, The Real Slim Shady...), mais cette fois Just Lose It est irritant et fatigant. Les morceaux "sérieux" qui sortiront comme prochains singles ne relèvent pas trop le niveau, et on est de toute façon très vite lassés par les gags scato-puérils qui parsèment l'album, et les règlements de compte entre rappeurs...

Sinon, rien de neuf, on retrouve les collaborations habituelles (50 Cent, D-12, Dr. Dre, Nate Dogg), et la production se partage entre Dre (en pilote automatique, ou en sous-Kanye West, et Eminem lui-même (qui trouve parfois quelques bonnes idées, comme la batterie militaire de Toy Soldiers, dommage que le morceau devient bien vite aussi irritant que Hard Knock Life). Et Marshall Mathers se plaint, parle de son ex-femme, de sa fille, blablabla, comme d'habitude, en encore moins bon, voire en carrément cheesy (Mockingbird poussera sans doute sa fille Hailie attaquer son père en justice, pour cause de ballade ridicule). Le tout se finit par une rafale de coups de feu, après un featuring de 50 Cent, ce qui veut tout dire. Pathétique et pitoyable.

lundi 8 novembre 2004

Kings of Leon - Aha Shake Heartbreak

Il ne manquait plus que Kings of Leon pour terminer la série des deuxièmes albums de groupes New Rock Revolution (copyright NME), et ils le font en beauté. Contrairement à presque tous leurs prédécesseurs, le groupe ne copie pas (en moins bien) leur début, mais sort un vrai nouvel album. Différent, complémentaire, mais certainement pas moins bon. Youth and Young Manhood était l’album de quatre gamins (3 frères, leur cousin) qui découvraient le monde, eux qui n’étaient jamais sortis de leur bourgade ultra-religieuse du Deep South US (un peu comme leur président, donc), celui-ci les voit hurler leurs découvertes au reste du monde. Sorties, concerts, drogues, filles, MST (si si), Aha Shake Heartbreak est une sorte de dépucelage à grande échelle, mais particulièrement extatique.

Plus varié (évidemment), plus Strokes que CCR, plus émotionnel, ASH montre le grand talent musical que ces 4 ados, et surtout de la voix carrément extraordinaire de Caleb Followill. L’album est moins immédiat que le précédent, mais après deux-trois rotations, il se dévoile, et ne déçoit pas. Bravo, et bonne chance pour la suite, ça ne sera pas facile…

Kings of Leon - Aha Shake Heartbreak

Il ne manquait plus que Kings of Leon pour terminer la série des deuxièmes albums de groupes New Rock Revolution (copyright NME), et ils le font en beauté. Contrairement à presque tous leurs prédécesseurs, le groupe ne copie pas (en moins bien) leur début, mais sort un vrai nouvel album. Différent, complémentaire, mais certainement pas moins bon. Youth and Young Manhood était l’album de quatre gamins (3 frères, leur cousin) qui découvraient le monde, eux qui n’étaient jamais sortis de leur bourgade ultra-religieuse du Deep South US (un peu comme leur président, donc), celui-ci les voit hurler leurs découvertes au reste du monde. Sorties, concerts, drogues, filles, MST (si si), Aha Shake Heartbreak est une sorte de dépucelage à grande échelle, mais particulièrement extatique.

Plus varié (évidemment), plus Strokes que CCR, plus émotionnel, ASH montre le grand talent musical que ces 4 ados, et surtout de la voix carrément extraordinaire de Caleb Followill. L’album est moins immédiat que le précédent, mais après deux-trois rotations, il se dévoile, et ne déçoit pas. Bravo, et bonne chance pour la suite, ça ne sera pas facile…

dimanche 7 novembre 2004

A Perfect Circle - eMOTIVE

« Supergroupe » centré autour de Billy Howerdel et Maynard James Keenan, et comprenant des membres des Smashing Pumpkins, Tool, Zwan et The Vandals, A Perfect Circle vient de sortir ce qui va être considéré comme un des pires albums de l’année.

Leur premier album, Mer de Noms, était très bon, même s’il servait plus de passe-temps en attendant le nouveau Tool. Le second était passable, et maintenant le groupé décide de sortir un troisième à la va-vite, pour deux raisons probables. Premièrement, ils se sont rendu compte (un peu tard, mais pas aussi tard qu’Eminem) qui fallait faire de la propagande anti-Bush ; ensuite, c’est leur dernier album pour Virgin, avec qui ils sont en conflit ouvert. On se retrouve donc avec un nouvel album comprenant zéro nouveau morceau, mais un remix, un « inédit » (en fait sortant des sessions Tapeworm de Trent Reznor) et dix reprises de morceaux politisés (venant de John Lennon, d’Elvis Costello, de Joni Mitchell, de Marvin Gaye ou encore de Black Flag).

On en ressortira pas grand chose, Passive (l’inédit studio) est de loin le meilleur morceau, et les reprises sont souvent pitoyables. Vous vous rappelez de celle de Kashmir par Puff Daddy ? Les violons lourds ? Eh bien, même traitement pour Imagine. What’s Going On, (What’s Wrong About) Peace, Love and Understanding sont valables, mais sans plus, et le reste est à oublier, sauf si on veut observer de loin la trajectoire d’un groupe, du très bon au très mauvais.

A Perfect Circle - eMOTIVE

« Supergroupe » centré autour de Billy Howerdel et Maynard James Keenan, et comprenant des membres des Smashing Pumpkins, Tool, Zwan et The Vandals, A Perfect Circle vient de sortir ce qui va être considéré comme un des pires albums de l’année.

Leur premier album, Mer de Noms, était très bon, même s’il servait plus de passe-temps en attendant le nouveau Tool. Le second était passable, et maintenant le groupé décide de sortir un troisième à la va-vite, pour deux raisons probables. Premièrement, ils se sont rendu compte (un peu tard, mais pas aussi tard qu’Eminem) qui fallait faire de la propagande anti-Bush ; ensuite, c’est leur dernier album pour Virgin, avec qui ils sont en conflit ouvert. On se retrouve donc avec un nouvel album comprenant zéro nouveau morceau, mais un remix, un « inédit » (en fait sortant des sessions Tapeworm de Trent Reznor) et dix reprises de morceaux politisés (venant de John Lennon, d’Elvis Costello, de Joni Mitchell, de Marvin Gaye ou encore de Black Flag).

On en ressortira pas grand chose, Passive (l’inédit studio) est de loin le meilleur morceau, et les reprises sont souvent pitoyables. Vous vous rappelez de celle de Kashmir par Puff Daddy ? Les violons lourds ? Eh bien, même traitement pour Imagine. What’s Going On, (What’s Wrong About) Peace, Love and Understanding sont valables, mais sans plus, et le reste est à oublier, sauf si on veut observer de loin la trajectoire d’un groupe, du très bon au très mauvais.

samedi 6 novembre 2004

Manic Street Preachers - Lifeblood

On aura toujours quelque chose à dire sur les Manic Street Preachers. On connaît leur histoire très troublée, leurs différentes périodes (hard rock-industriel-stadium rock-n’importe quoi), et on ne pourra jamais leur reprocher de se remettre en question. Leur dernier album studio, Know Your Enemy était leur moins bon, et ils ont décidé de le faire suivre par ceci, décrit par le parolier-bassiste Nicky Wire comme de la pop élégiaque.

En pratique, on trouve des morceaux très eighties, avec des basses Motown, des claviers omniprésents qui font parfois penser à U2 ou Simple Minds, on espère que ce n’était pas le but. Les points forts du groupe (guitare rageuse, critique socio-politique, voix puissante) sont presque toujours absents, et remplacés dans des morceaux plus introvertis, mais non dénués de bons moments. La mélodie de Glasnost (dont le titre prouve que non, on ne se refait pas), le superbe I Live To Fall Asleep, la basse de Always/Never, le bon single The Love Of Richard Nixon et quand même quelques grands moments de guitare de James Dean Bradfield. Mais bon, on croirait parfois entendre UB40 (l’intro du mauvais Emily), et les paroles de Nicky Wire ratent souvent leur cible (« collapsing like the Twin Towers… »). L’album se clôture sur un poignant hommage à Richey Edwards, membre du groupe disparu (vraiment disparu, on a complètement perdu sa trace) il y a plus de dix ans.

En somme, Lifeblood est un bon album, mais on observe un groupe qui vieillit assez mal, et ce n’est jamais une bonne chose. Espérons qu’ils vont bientôt considérer les différentes options s’ouvrant à eux.

Manic Street Preachers - Lifeblood

On aura toujours quelque chose à dire sur les Manic Street Preachers. On connaît leur histoire très troublée, leurs différentes périodes (hard rock-industriel-stadium rock-n’importe quoi), et on ne pourra jamais leur reprocher de se remettre en question. Leur dernier album studio, Know Your Enemy était leur moins bon, et ils ont décidé de le faire suivre par ceci, décrit par le parolier-bassiste Nicky Wire comme de la pop élégiaque.

En pratique, on trouve des morceaux très eighties, avec des basses Motown, des claviers omniprésents qui font parfois penser à U2 ou Simple Minds, on espère que ce n’était pas le but. Les points forts du groupe (guitare rageuse, critique socio-politique, voix puissante) sont presque toujours absents, et remplacés dans des morceaux plus introvertis, mais non dénués de bons moments. La mélodie de Glasnost (dont le titre prouve que non, on ne se refait pas), le superbe I Live To Fall Asleep, la basse de Always/Never, le bon single The Love Of Richard Nixon et quand même quelques grands moments de guitare de James Dean Bradfield. Mais bon, on croirait parfois entendre UB40 (l’intro du mauvais Emily), et les paroles de Nicky Wire ratent souvent leur cible (« collapsing like the Twin Towers… »). L’album se clôture sur un poignant hommage à Richey Edwards, membre du groupe disparu (vraiment disparu, on a complètement perdu sa trace) il y a plus de dix ans.

En somme, Lifeblood est un bon album, mais on observe un groupe qui vieillit assez mal, et ce n’est jamais une bonne chose. Espérons qu’ils vont bientôt considérer les différentes options s’ouvrant à eux.

vendredi 5 novembre 2004

Travis – Singles

Compilation de singles pour les gentils écossais, qui n’ont jamais fait de mal à une mouche, et qui ne vont sans doute pas commencer. Leur premier single s’appelait All I Wanna Do Is Rock, et une dizaine d’année après, il n’ont toujours pas commencé. On retrouve ici pas mal de tubes anglo-saxons (qui sont passés plus inaperçus ici), comme Why Does It Always Rain On Me, Turn, Sing, et l’inédit Walking In The Sun. Appréciable à petite dose, si possible sur une scène de festival, gorgée de soleil, pendant cinq minutes. Mais sur disque, c’est presque aussi chiant que Norah Jones. Presque.

Travis - Singles

Compilation de singles pour les gentils écossais, qui n’ont jamais fait de mal à une mouche, et qui ne vont sans doute pas commencer. Leur premier single s’appelait All I Wanna Do Is Rock, et une dizaine d’année après, il n’ont toujours pas commencé. On retrouve ici pas mal de tubes anglo-saxons (qui sont passés plus inaperçus ici), comme Why Does It Always Rain On Me, Turn, Sing, et l’inédit Walking In The Sun. Appréciable à petite dose, si possible sur une scène de festival, gorgée de soleil, pendant cinq minutes. Mais sur disque, c’est presque aussi chiant que Norah Jones. Presque.

jeudi 4 novembre 2004

Death From Above 1979 - You're A Woman, I'm A Machine

Hmmmm, un duo nord-américain avec un instrument majeur manquant, ça vous rappelle quelque chose ? Death From Above 1979 vient du Canada, et possède l’originalité de ne pas avoir de guitare, mais basse/batterie et parfois clavier. Contre toute attente, le résultat est détonnant. Les morceaux sont mus par une puissance rythmique apocalyptique, et profondément originale. La basse est utilisée comme rarement auparavant (même si l’ami Lemmy pourrait reconnaître deux-trois petites choses, comme l’intro de Going Steady), carrément comme nouvel instrument, tantôt simplement rythmique, tantôt comme lead, avec ou sans distortions sévères.

On passe du punk pur et simple (sans doute l’album d’essence punk le plus fort de l’année) à des morceaux plus dansants (Romantic Rights), et d’autres plus mélodiques, le tout servis par des paroles sarcastico-ironiques. Alors, bon, la comparaison inévitable avec les White Stripes peut être justifiée par une certaine simplicité des compositions, sinon, DFA1979 est bien plus vital que le duo de recyclage de Detroit. Violent, vital, viscéral, et obligatoire, un des albums de l’année, sans aucun doute.

Death From Above 1979 - You're A Woman, I'm A Machine

Hmmmm, un duo nord-américain avec un instrument majeur manquant, ça vous rappelle quelque chose ? Death From Above 1979 vient du Canada, et possède l’originalité de ne pas avoir de guitare, mais basse/batterie et parfois clavier. Contre toute attente, le résultat est détonnant. Les morceaux sont mus par une puissance rythmique apocalyptique, et profondément originale. La basse est utilisée comme rarement auparavant (même si l’ami Lemmy pourrait reconnaître deux-trois petites choses, comme l’intro de Going Steady), carrément comme nouvel instrument, tantôt simplement rythmique, tantôt comme lead, avec ou sans distortions sévères.

On passe du punk pur et simple (sans doute l’album d’essence punk le plus fort de l’année) à des morceaux plus dansants (Romantic Rights), et d’autres plus mélodiques, le tout servis par des paroles sarcastico-ironiques. Alors, bon, la comparaison inévitable avec les White Stripes peut être justifiée par une certaine simplicité des compositions, sinon, DFA1979 est bien plus vital que le duo de recyclage de Detroit. Violent, vital, viscéral, et obligatoire, un des albums de l’année, sans aucun doute.

mercredi 3 novembre 2004

Placebo – Once More With Feeling, Singles 1996-2004

Encore et toujours des compiles, et ça n’arrêtera pas d’ici Noël, pathétique, et à l’image de l’industrie du disque…Voici donc neuf ans de singles de Placebo repris ici : des débuts prometteurs (Nancy Boy, Teenage Angst), puis succès critique et commercial (Pure Morning, Without You I’m Nothing, Every You Every Me), et ensuite un déclin de plus en plus marqué (les albums Black Market Music et Sleeping With Ghosts) malgré quelques étincelles (Special K). Les deux inédits sont de bonne facture, sans plus. Le futur de Placebo n’est donc pas vraiment prometteur, mais ce best of permet de trouver le meilleur d’un bon groupe, mais quand même assez surévalué.

Placebo - Once More With Feeling, Singles 1996-2004

Encore et toujours des compiles, et ça n’arrêtera pas d’ici Noël, pathétique, et à l’image de l’industrie du disque…Voici donc neuf ans de singles de Placebo repris ici : des débuts prometteurs (Nancy Boy, Teenage Angst), puis succès critique et commercial (Pure Morning, Without You I’m Nothing, Every You Every Me), et ensuite un déclin de plus en plus marqué (les albums Black Market Music et Sleeping With Ghosts) malgré quelques étincelles (Special K). Les deux inédits sont de bonne facture, sans plus. Le futur de Placebo n’est donc pas vraiment prometteur, mais ce best of permet de trouver le meilleur d’un bon groupe, mais quand même assez surévalué.

dimanche 31 octobre 2004

The Eighties Matchbox B-Line Disaster - The Royal Society

Le monde ne tombera jamais aux pieds de The Eighties Matchbox B-Line Disaster. Serait-ce à cause de leur nom ? De leurs paroles, disons, bizarres (l’album commence par « I Wanna fly like an eagle / I wanna sing like Sinatra / I got a date with destruction / I wanna love like a mother », et plus loin «What do we do with a boy like you / We put them in a pot and we throw them on the fire ») ? De la voix du chanteur Guy McKnight, la plus sombre depuis Peter Steele ?

Ou plus probablement, plus simplement leur talent. The Royal Society est leur deuxième album, et pousse leur rock n roll bizarre encore plus loin, mêlant rythmes boogie-rock (à la Eagles of Death Metal), stoner rock (le producteur Chris Goss est responsable des Desert Sessions et de Queens of the Stone Age), claviers des films d’horreur, et donc paroles tordues. L’impression s’en dégageant rappelle un peu celle obtenue en écoutant les Pixies à l’époque, à savoir quelque chose de nouveau, de génial, mais sans vraiment savoir pourquoi. Les mots ne suffisent donc pas, et l’écoute de cet album crucial s’impose. Tous ensemble pour finir, « Do you suffer from mennnnnnnntaaaaaaal »

The Eighties Matchbox B-Line Disaster - The Royal Society

Le monde ne tombera jamais aux pieds de The Eighties Matchbox B-Line Disaster. Serait-ce à cause de leur nom ? De leurs paroles, disons, bizarres (l’album commence par « I Wanna fly like an eagle / I wanna sing like Sinatra / I got a date with destruction / I wanna love like a mother », et plus loin «What do we do with a boy like you / We put them in a pot and we throw them on the fire ») ? De la voix du chanteur Guy McKnight, la plus sombre depuis Peter Steele ?

Ou plus probablement, plus simplement leur talent. The Royal Society est leur deuxième album, et pousse leur rock n roll bizarre encore plus loin, mêlant rythmes boogie-rock (à la Eagles of Death Metal), stoner rock (le producteur Chris Goss est responsable des Desert Sessions et de Queens of the Stone Age), claviers des films d’horreur, et donc paroles tordues. L’impression s’en dégageant rappelle un peu celle obtenue en écoutant les Pixies à l’époque, à savoir quelque chose de nouveau, de génial, mais sans vraiment savoir pourquoi. Les mots ne suffisent donc pas, et l’écoute de cet album crucial s’impose. Tous ensemble pour finir, « Do you suffer from mennnnnnnntaaaaaaal »

samedi 30 octobre 2004

John Frusciante - Inside of Emptiness

Six albums en six mois, c’est l’ambition de John Frusciante (guitariste des Red Hot Chili Peppers). Celui-ci est le quatrième de la série, et déjà le cinquième album de John cette année. On pourrait donc craindre l’overdose, ou un accès d’égocentrisme. Même s’il y a certainement un peu de ça, la qualité et la diversité des disques sont la pour défendre l’entreprise. Automatic Writing était sorti sous le nom d’Ataxia, collaboration avec Joe Lally de Fugazi, le dernier EP (DC) était produit par Ian MacKaye, des mêmes Fugazi et cet album est encore différent, et montre un côte moins expérimental que le carrément bizarre Shadows Collide With People.

On y retrouve le côté mélodique légendaire de John, avec des solos et riffs qui auraient pu trouver une place chez les Red Hot. John y ajoute une atmosphère beaucoup moins produite, plus brute. Enfin, sa voix n’est forcément pas aussi radio-friendly que celle d’Anthony Kiedis, mais elle sonne plus vraie, et carrément plus juste (ceux qui ont vu les RHCP live savent de quoi je parle…). Inside of Emptiness est peut-être le meilleur album de Frusciante à ce jour, et offre une alternative intéressant à son groupe, de plus en plus gentil et fatigué, et confirme s’il le fallait encore qu’il est clairement le génie des Red Hot, et un des meilleurs guitaristes actuels. Le prochain album, Sphere In The Heart of Darkness (5/6) sort dans à pleine 20 jours…

John Frusciante - Inside of Emptiness

Six albums en six mois, c’est l’ambition de John Frusciante (guitariste des Red Hot Chili Peppers). Celui-ci est le quatrième de la série, et déjà le cinquième album de John cette année. On pourrait donc craindre l’overdose, ou un accès d’égocentrisme. Même s’il y a certainement un peu de ça, la qualité et la diversité des disques sont la pour défendre l’entreprise. Automatic Writing était sorti sous le nom d’Ataxia, collaboration avec Joe Lally de Fugazi, le dernier EP (DC) était produit par Ian MacKaye, des mêmes Fugazi et cet album est encore différent, et montre un côte moins expérimental que le carrément bizarre Shadows Collide With People.

On y retrouve le côté mélodique légendaire de John, avec des solos et riffs qui auraient pu trouver une place chez les Red Hot. John y ajoute une atmosphère beaucoup moins produite, plus brute. Enfin, sa voix n’est forcément pas aussi radio-friendly que celle d’Anthony Kiedis, mais elle sonne plus vraie, et carrément plus juste (ceux qui ont vu les RHCP live savent de quoi je parle…). Inside of Emptiness est peut-être le meilleur album de Frusciante à ce jour, et offre une alternative intéressant à son groupe, de plus en plus gentil et fatigué, et confirme s’il le fallait encore qu’il est clairement le génie des Red Hot, et un des meilleurs guitaristes actuels. Le prochain album, Sphere In The Heart of Darkness (5/6) sort dans à pleine 20 jours…

vendredi 29 octobre 2004

Wu-Tang Clan – Disciples of the 36 Chambers / Legend of the Wu-Tang

Deux albums en deux semaines, pourquoi pas… On commence par un live historique, historique vu qu’il est virtuellement impossible de réunir le groupe à un même endroit (sauf si c’est une prison ou un centre de désintox), sauf en cette occasion. Maintenant, un groupe rap live, qui plus est sans instruments, c’est généralement une grosse soupe pleine de basses et d’egos, et ce disque ne fait pas exception. La seule différence avec votre concert rap habituel, c’est la qualité des cuts, qui rappellent pourquoi le Wu est un des groupes des plus importants de l’histoire du hip-hop. Les morceaux dominants vient des deux premiers albums ainsi que des premiers solos, avant que la qualité commence à laisser sérieusement à désirer. Donne envie de réécouter les classiques, mais pas vraiment de se le repasser en boucle.

Le best of, disons-le clairement, est douteux, pour une raison : il est inacceptable que le best of du Wu ne reprenne pas les meilleurs cuts des albums solos, dont certains sont de qualité égale à ceux du groupe. On ne retrouve donc que des morceaux des quatre albums du groupe, dont la grosse majorité venant du premier. Les curiosités viennent de deux remixes (moyens), et trois extraits de compiles et BO, dont la reprise de Sucker MC de Run-DMC. Donc, même remarque, préférer les classiques : en gros, tout ce qui se trouve entre Return to The 36 Chambers et The W, solos définitivement inclus.

Wu-Tang Clan - Disciples of the 36 Chambers / Legend of the Wu-Tang

Deux albums en deux semaines, pourquoi pas… On commence par un live historique, historique vu qu’il est virtuellement impossible de réunir le groupe à un même endroit (sauf si c’est une prison ou un centre de désintox), sauf en cette occasion. Maintenant, un groupe rap live, qui plus est sans instruments, c’est généralement une grosse soupe pleine de basses et d’egos, et ce disque ne fait pas exception. La seule différence avec votre concert rap habituel, c’est la qualité des cuts, qui rappellent pourquoi le Wu est un des groupes des plus importants de l’histoire du hip-hop. Les morceaux dominants vient des deux premiers albums ainsi que des premiers solos, avant que la qualité commence à laisser sérieusement à désirer. Donne envie de réécouter les classiques, mais pas vraiment de se le repasser en boucle.

Le best of, disons-le clairement, est douteux, pour une raison : il est inacceptable que le best of du Wu ne reprenne pas les meilleurs cuts des albums solos, dont certains sont de qualité égale à ceux du groupe. On ne retrouve donc que des morceaux des quatre albums du groupe, dont la grosse majorité venant du premier. Les curiosités viennent de deux remixes (moyens), et trois extraits de compiles et BO, dont la reprise de Sucker MC de Run-DMC. Donc, même remarque, préférer les classiques : en gros, tout ce qui se trouve entre Return to The 36 Chambers et The W, solos définitivement inclus.

jeudi 28 octobre 2004

Frank Black Francis

Même si la réunion des Pixies (et un probable prochain album studio) est financièrement justifiée, Frank Black a régulièrement sorti des albums solos (assez médiocres en général), et organisé pas mal de tournées. Ceci dit, Charles Thompson (son vrai nom) a très rarement repris des morceaux des Pixies sans les musiciens concernés. Cet album est donc une curiosité de premier plan, et double, en plus.

Le premier disque, tout d’abord, a une valeur historique absolument inestimable, car il agit ni plus ni moins de démos acoustiques enregistrés par Black Francis (son nom de scène chez les Pixies) avant la première répétition du groupe. Bien sûr, il faut absolument connaître les versions finales, mais quand c’est le cas, c’est passionnant. Les morceaux sont presque complets, les paroles définitives. Black va même jusqu’à donner des indications au producteur, à jouer les parties de basse et de percussion sur son acoustique. Il est assez facile de comprendre les tensions qui ont minées le groupe, Black semble en effet être assez dictatorial, mais bon, ce sont ses chansons après tout. Les morceaux présents comprennent Broken Face, Caribou, Isla de Encanta, Holiday Song entre autres, ainsi que deux inédits.

Le second disque se passe très longtemps après, puisqu’il s’agit de réinterprétations contemporaines de classiques des Pixies, chantés par Black et accompagnés par d’autres musiciens. Les morceaux sont souvent radicalement différents des originaux, au point que certains vont sûrement crier à l’hérésie. On a donc pas mal de cuivres, donnant une ambiance jazzy par endroits ; et de légère électro, comme dans le lounge Where Is My Mind. Nimrod’s Son sonne comme Morricone, mais on est moins convaincu par le Holiday Song version mariachi. Pas trop convaincant donc, même si on trouve du bon (Into The White, inquiétant, Wave of Mutilation, sombre). Mais bon, pour en faire des reprises, autant qu’elles soient faites par le maître lui-même.

Frank Black Francis

Même si la réunion des Pixies (et un probable prochain album studio) est financièrement justifiée, Frank Black a régulièrement sorti des albums solos (assez médiocres en général), et organisé pas mal de tournées. Ceci dit, Charles Thompson (son vrai nom) a très rarement repris des morceaux des Pixies sans les musiciens concernés. Cet album est donc une curiosité de premier plan, et double, en plus.

Le premier disque, tout d’abord, a une valeur historique absolument inestimable, car il agit ni plus ni moins de démos acoustiques enregistrés par Black Francis (son nom de scène chez les Pixies) avant la première répétition du groupe. Bien sûr, il faut absolument connaître les versions finales, mais quand c’est le cas, c’est passionnant. Les morceaux sont presque complets, les paroles définitives. Black va même jusqu’à donner des indications au producteur, à jouer les parties de basse et de percussion sur son acoustique. Il est assez facile de comprendre les tensions qui ont minées le groupe, Black semble en effet être assez dictatorial, mais bon, ce sont ses chansons après tout. Les morceaux présents comprennent Broken Face, Caribou, Isla de Encanta, Holiday Song entre autres, ainsi que deux inédits.

Le second disque se passe très longtemps après, puisqu’il s’agit de réinterprétations contemporaines de classiques des Pixies, chantés par Black et accompagnés par d’autres musiciens. Les morceaux sont souvent radicalement différents des originaux, au point que certains vont sûrement crier à l’hérésie. On a donc pas mal de cuivres, donnant une ambiance jazzy par endroits ; et de légère électro, comme dans le lounge Where Is My Mind. Nimrod’s Son sonne comme Morricone, mais on est moins convaincu par le Holiday Song version mariachi. Pas trop convaincant donc, même si on trouve du bon (Into The White, inquiétant, Wave of Mutilation, sombre). Mais bon, pour en faire des reprises, autant qu’elles soient faites par le maître lui-même.

mercredi 27 octobre 2004

Elliott Smith - From A Basement On The Hill

Les albums posthumes sont toujours une entreprise douteuse. Les morceaux exhumés frisent peu souvent le génie (les inédits des Beatles ou Nirvana, par exemple, étaient très loin derrière la qualité moyenne des deux groupes), et des artistes comme Jeff Buckley ou Tupac Shakur ont été exploités sans vergogne. On ne saura jamais ce qu’Elliott Smith, disparu violemment l’an dernier (suicide apparent d’un coup de couteau dans le coeur), voulait faire de cet album, maintes fois reporté, et qui aurait pu/du être un double album, montrant une progression sonore du calme au chaos.

Il n’en est rien, mais From A Basement On The Hill reste un très bon album. Il est difficile d’en parler sans sombrer dans l’épitaphe, mais Elliott Smith n’a probablement pas montré le quart de son talent. Des morceaux acoustiques tristes et tendus, de la pop 60s psychédélique, des arrangements chaleureux, des mélodies magnifiques, du rock pur, le tout porté par l’inimitable voix d’Elliott. Malgré les circonstances, FABOTH reste très personnel, et il est maintenant difficile de ne pas trouver un sens vaguement caché à toutes les paroles, qui peuvent facilement sonner comme des références au suicide, qui sont par ailleurs parfois très claires (« I can't prepare for death any more than I already have », King’s Crossing), ou aux autres démons de l’artiste.

Très bel album, triste, gai, en tout cas très chargé en émotions. Surtout, pour un album posthume, il fait partie du meilleur d’Elliott, et mérite sa place aux côtés d’Either/Or et XO.

Quelle énorme perte.

Elliott Smith - From A Basement On The Hill

Les albums posthumes sont toujours une entreprise douteuse. Les morceaux exhumés frisent peu souvent le génie (les inédits des Beatles ou Nirvana, par exemple, étaient très loin derrière la qualité moyenne des deux groupes), et des artistes comme Jeff Buckley ou Tupac Shakur ont été exploités sans vergogne. On ne saura jamais ce qu’Elliott Smith, disparu violemment l’an dernier (suicide apparent d’un coup de couteau dans le coeur), voulait faire de cet album, maintes fois reporté, et qui aurait pu/du être un double album, montrant une progression sonore du calme au chaos.

Il n’en est rien, mais From A Basement On The Hill reste un très bon album. Il est difficile d’en parler sans sombrer dans l’épitaphe, mais Elliott Smith n’a probablement pas montré le quart de son talent. Des morceaux acoustiques tristes et tendus, de la pop 60s psychédélique, des arrangements chaleureux, des mélodies magnifiques, du rock pur, le tout porté par l’inimitable voix d’Elliott. Malgré les circonstances, FABOTH reste très personnel, et il est maintenant difficile de ne pas trouver un sens vaguement caché à toutes les paroles, qui peuvent facilement sonner comme des références au suicide, qui sont par ailleurs parfois très claires (« I can't prepare for death any more than I already have », King’s Crossing), ou aux autres démons de l’artiste.

Très bel album, triste, gai, en tout cas très chargé en émotions. Surtout, pour un album posthume, il fait partie du meilleur d’Elliott, et mérite sa place aux côtés d’Either/Or et XO.

Quelle énorme perte.

dimanche 24 octobre 2004

Robbie Williams – Greatest Hits

Je dois être honnête : j’ai vraiment essayé de détester Robbie Williams. De toutes mes forces. J’ai ri en voyant ce gros type se ridiculiser sur scène avec Oasis, se moquer de ses propres fans à Rock Werchter, et se planter dans ces reprises du Rat Pack. Mais Robbie vaut mieux que ça. Son personnage d’abord, multimilliardaire semblant honnête et vrai, rejoignant ainsi d’autres rock stars qui ont pu conserver leur aspect populaire (de Joe Strummer à Pete Doherty, en passant par Liam Gallagher), ses talents de chanteur et de showman, et, surtout, ses chansons.

Depuis son départ des pathétiques Take That, Robbie a aligné les hits, et il faut l’avouer, ses morceaux sont 3 classes au-dessus des tubes radio à la Britney. Son premier single, la symbolique reprise de Freedom de George Michael est exclue de cette compile, qui commence par le pubrock sympa d’Old Before I Die. Les quatorze morceaux qui suivent sont d’un très bon niveau, que ce soit les morceaux rock (Strong, Lazy Days, Let Love Be Your Energy, Let Me Entertain You, Kids avec Kylie), les bonnes ballades (Angels, She’s The One), ou l’assez original (l’inclassable Rock DJ, Millennium ou un des rares morceaux non composés par Guy Chambers (son Bernie Taupin), No Regrets (œuvre du Divine Comedy Neil Hannon et du Pet Shop Boys Neil Tennant). Ensuite, c’est un peu moins drôle, vu que le dernier album de Robbie était carrément mauvais, ce qui est asez confirmé par les inédits (dont le très Human League Radio). On compte juste quelques omissions, dont le duo avec Nicole Kidman (Somethin’ Stupid), mais c’est un best of, donc on aura toujours à redire.

Autrement dit, même si les opinions sur Robbie peuvent varier (son contrat avec EMI était quand même absolument scandaleux), musicalement, il n’y a pas grand chose à redire dans cette collection de morceaux certes assez classiques mais bien exécutés. Bon album donc (et qui évite de se taper les albums originaux), qui marque probablement la fin de la carrière fructueuse de Robbie. Quoiqu’il en soit, il aura marqué le début du vingt-et-unième siècle, et pour quelques bonnes raisons. Même si on voudrait bien le détester.

Robbie Williams - Greatest Hits

Je dois être honnête : j’ai vraiment essayé de détester Robbie Williams. De toutes mes forces. J’ai ri en voyant ce gros type se ridiculiser sur scène avec Oasis, se moquer de ses propres fans à Rock Werchter, et se planter dans ces reprises du Rat Pack. Mais Robbie vaut mieux que ça. Son personnage d’abord, multimilliardaire semblant honnête et vrai, rejoignant ainsi d’autres rock stars qui ont pu conserver leur aspect populaire (de Joe Strummer à Pete Doherty, en passant par Liam Gallagher), ses talents de chanteur et de showman, et, surtout, ses chansons.

Depuis son départ des pathétiques Take That, Robbie a aligné les hits, et il faut l’avouer, ses morceaux sont 3 classes au-dessus des tubes radio à la Britney. Son premier single, la symbolique reprise de Freedom de George Michael est exclue de cette compile, qui commence par le pubrock sympa d’Old Before I Die. Les quatorze morceaux qui suivent sont d’un très bon niveau, que ce soit les morceaux rock (Strong, Lazy Days, Let Love Be Your Energy, Let Me Entertain You, Kids avec Kylie), les bonnes ballades (Angels, She’s The One), ou l’assez original (l’inclassable Rock DJ, Millennium ou un des rares morceaux non composés par Guy Chambers (son Bernie Taupin), No Regrets (œuvre du Divine Comedy Neil Hannon et du Pet Shop Boys Neil Tennant). Ensuite, c’est un peu moins drôle, vu que le dernier album de Robbie était carrément mauvais, ce qui est asez confirmé par les inédits (dont le très Human League Radio). On compte juste quelques omissions, dont le duo avec Nicole Kidman (Somethin’ Stupid), mais c’est un best of, donc on aura toujours à redire.

Autrement dit, même si les opinions sur Robbie peuvent varier (son contrat avec EMI était quand même absolument scandaleux), musicalement, il n’y a pas grand chose à redire dans cette collection de morceaux certes assez classiques mais bien exécutés. Bon album donc (et qui évite de se taper les albums originaux), qui marque probablement la fin de la carrière fructueuse de Robbie. Quoiqu’il en soit, il aura marqué le début du vingt-et-unième siècle, et pour quelques bonnes raisons. Même si on voudrait bien le détester.