jeudi 29 novembre 2007

Thurston - Trees Outside The Academy

Sonic Youth, pour un groupe qui serait censé avoir rangé ses pédales depuis longtemps, est en forme majeure. Les derniers albums sont excellents, et montrent une sensibilité mélodique qui n'a pas été très souvent vue tout au long de leur carrière. Thurston Moore, guitariste et vocaliste du groupe, dort son second album solo, douze ans après le premier. Et comme on pouvait s'y attendre, il est différent de SY tout en étant très Thurston Moore, qui ne signe d'ailleurs que de son seul prénom.

Enregistré chez J Mascis, l'album ne comporte que peu de guitares bruyantes. En fait, le violon est l'instrument majeur sur quelques morceaux, joué avec une émotion palpable par Samara Lubelski. Moore ne fait parfois qu'accompagner avec sa guitare, toutefois toujours inimitable. Parfois, il pose sa voix, comme s'il venait se se souvenir vers la fin d'un morceau qu'il pouvait chanter aussi.

Honest James, duo avec Christina Carter (Charalambides) ne montre d'ailleurs ses voix qu'après quelques minutes, alors que le magistral morceau-titre, dédié à Ian Curtis, est lui carrément instrumental. Moore montre son talent, mais sans forcer du tout. L'album est personnel, mais accessible, beau et intense, complexe et simple. Mascis ne place qu'un seul solo, mais d'anthologie (The Shape Is In A Trance), car l'album n'est pas placé sous le signe de la virtuosité d'un musicien impressioniste mais pas professeur. D'autres guitaristes se voulant star devraient s'en inspirer.

Bon album discret avec un dernier morceau amusant, montrant l'intérêt précoce de Thurston Moore, 13 ans, pour le son en tant que tel. Il allait devenir un des musiciens les plus respectés du rock alternatif.

Thurston - Trees Outside The Academy

Sonic Youth, pour un groupe qui serait censé avoir rangé ses pédales depuis longtemps, est en forme majeure. Les derniers albums sont excellents, et montrent une sensibilité mélodique qui n'a pas été très souvent vue tout au long de leur carrière. Thurston Moore, guitariste et vocaliste du groupe, dort son second album solo, douze ans après le premier. Et comme on pouvait s'y attendre, il est différent de SY tout en étant très Thurston Moore, qui ne signe d'ailleurs que de son seul prénom.

Enregistré chez J Mascis, l'album ne comporte que peu de guitares bruyantes. En fait, le violon est l'instrument majeur sur quelques morceaux, joué avec une émotion palpable par Samara Lubelski. Moore ne fait parfois qu'accompagner avec sa guitare, toutefois toujours inimitable. Parfois, il pose sa voix, comme s'il venait se se souvenir vers la fin d'un morceau qu'il pouvait chanter aussi.

Honest James, duo avec Christina Carter (Charalambides) ne montre d'ailleurs ses voix qu'après quelques minutes, alors que le magistral morceau-titre, dédié à Ian Curtis, est lui carrément instrumental. Moore montre son talent, mais sans forcer du tout. L'album est personnel, mais accessible, beau et intense, complexe et simple. Mascis ne place qu'un seul solo, mais d'anthologie (The Shape Is In A Trance), car l'album n'est pas placé sous le signe de la virtuosité d'un musicien impressioniste mais pas professeur. D'autres guitaristes se voulant star devraient s'en inspirer.

Bon album discret avec un dernier morceau amusant, montrant l'intérêt précoce de Thurston Moore, 13 ans, pour le son en tant que tel. Il allait devenir un des musiciens les plus respectés du rock alternatif.

lundi 26 novembre 2007

Green Day – Dookie (1994)

GreenDayDookieComme dirait l'autre, putain, treize ans... Dookie était le premier album de Green Day sur une major, après le succès de deux albums indépendants. Ils se sont vu taxer (évidemment) de sellouts, ont vendu des millions d'albums et ont même connu une transformation stupéfiante 10 ans après, avec le succès d'American Idiot. Reste que Dookie est toujours leur meilleure vente, et un des albums phares du punk US, version pop.

Treize ans après, tout cela a certes vieilli, mais se laisse gentiment réécouter. On sourit aux paroles, qui traitent, évidemment, des soucis adolescents du public cible, et en fait, de Green Day eux-même, encore bien loin des duos avec U2. On apprécie les riffs, simples et efficaces et on se rend compte que malgré son nom stupide, Tré Cool est un excellent batteur punk.

Basket Case (évidemment), Welcome To Paradise, She, Longview sont autant d'hymnes générationnels, un peu surévalués mais tellement sympatiques. On est clairement du côté radio-friendly du punk, mais FOD envoie bien la sauce quand il le faut. Ceci dit, même si Dookie reste une référence, les trois albums suivants révèleront un groupe meilleur, et un talent de compositeur certain pour Billie Joe Armstrong.

Tout en espérant que le nouvel album sera moins boursouflé qu'American Idiot, on réécoutera Dookie pendant de longues années encore. Ce qui ne sera pas vraiment le cas de Chocolate Starfish And The Hot-Dog Flavoured Water, si?


Welcome to Paradise

samedi 24 novembre 2007

Guerilla Poubelle - Punk = Existentialisme

Le rock français a mauvaise réputation. Souvent enclin à mal imiter les courants commerciaux anglo-saxons, leurs représentants connus se couvrent de ridicule localement et n'arrive pas à passer les frontières. De plus, l'ombre immense de Noir Désir plane au-dessus de tout le monde, et s'émanciper ne doit pas être chose aisée.

Il n'empêche qu'il existe une scène underground très remuante, notamment une mouvance punk gravitant autour de Guerilla Asso et comprenant les fondateurs Guerilla Poubelle, ou encore Dolores Riposte ou Justin(e). GxP, pour faire court, vient carrément de sortir un des meilleurs albums punk de ces dernières années, un brûlot phénoménal alliant efficacité musicale et textes engagés.

Musicalement, cela reste basique, mais c'est forcément le concept, il n'empêche qu'on ressent jamais de déjà vu en écoutant l'album, porté par des riffs destructeurs et une section rythmique très solide. L'album débute par un manifeste, Punk Rock Is Not A Job (les textes sont tous en français), avant que des morceaux à caractère social ne suivent, comme Tapis roulant, ou les non équivoques Libéral et propre et Cogne sur un flic pas sur ta femme ("Tu parles à ta blonde comme à une merde / Tu parles à ton chien comme à un roi"). L'équipe Z s'attaque aux imbécillités d'appartenance à un groupe, soit-il sportif ou national, alors que Être une femme continue ce thème féministe étonnant mais franc et rafraîchissant.

Dans le genre, un album parfait.

Guerilla Poubelle - Punk = Existentialisme

Le rock français a mauvaise réputation. Souvent enclin à mal imiter les courants commerciaux anglo-saxons, leurs représentants connus se couvrent de ridicule localement et n'arrive pas à passer les frontières. De plus, l'ombre immense de Noir Désir plane au-dessus de tout le monde, et s'émanciper ne doit pas être chose aisée.

Il n'empêche qu'il existe une scène underground très remuante, notamment une mouvance punk gravitant autour de Guerilla Asso et comprenant les fondateurs Guerilla Poubelle, ou encore Dolores Riposte ou Justin(e). GxP, pour faire court, vient carrément de sortir un des meilleurs albums punk de ces dernières années, un brûlot phénoménal alliant efficacité musicale et textes engagés.

Musicalement, cela reste basique, mais c'est forcément le concept, il n'empêche qu'on ressent jamais de déjà vu en écoutant l'album, porté par des riffs destructeurs et une section rythmique très solide. L'album débute par un manifeste, Punk Rock Is Not A Job (les textes sont tous en français), avant que des morceaux à caractère social ne suivent, comme Tapis roulant, ou les non équivoques Libéral et propre et Cogne sur un flic pas sur ta femme ("Tu parles à ta blonde comme à une merde / Tu parles à ton chien comme à un roi"). L'équipe Z s'attaque aux imbécillités d'appartenance à un groupe, soit-il sportif ou national, alors que Être une femme continue ce thème féministe étonnant mais franc et rafraîchissant.

Dans le genre, un album parfait.

vendredi 23 novembre 2007

Bob Dylan – Blood On The Tracks (1974)

BloodTracksCoverCe qui est intéressant, avec ce système de tirage au sort d'albums, c'est que je peux m'intéresser à des disques que je n'aurais pas eu l'idée d'écouter. C'est le cas ici, je ne suis pas un grand appréciateur de la musique de Dylan, que je respecte, surtout pour la conscience sociale de ses débuts. Blood On The Tracks, sorti en janvier 74, est son quinzième album, et fut considéré à l'époque comme un retour en forme, et est toujours une référence maintenant, comme un de ses derniers grands albums.

Blood On The Tracks est un album de blues/folk, dominé évidemment par la guitare acoustique et la voix nasale de Dylan, aidé par une instrumentatation discrète mais efficace. Les morceaux sont tous liés thématiquement, et tournent autour de l'amour, et de ce qui en découle, ou du moins les aspects négatifs. Dylan se montre en très grande forme lyrique, comme en attestent Shelter From The Storm, où l'épique Lily, Rosemary And The Jack Of Hearts et sa narration complexe ; alors que le doux You're A Big Girl Now est plus tranquille et simple.
 
Dylan est en roue libre, jouant avec facilité sur ses talents de narrateur et de parolier : il ne cherche pas à se considérer comme un grand chanteur, de toute façon. Blood On The Tracks est un album parfait en tant que tel, mais qui ne touchera pas ceux pour qui Dylan n'a qu'un intérêt somme toute relatif, parce qu'on ne peut pas dire que tout cela est très varié. Maintenant, qui arrive à sortir un album pareil pour son quinzième?

Shelter From The Storm
 

mercredi 21 novembre 2007

Daft Punk – Alive 2007

Je ne suis pas fan de Daft Punk, même si j'ai pas mal apprécié le premier album, tout en détestant Human After All. De même, je me demandais l'intérêt de sortir un album live pour de la musique qui n'est quand même pas techniquement "jouée live". Comme j'avais tort.

Alive 2007 est une véritable bombe, même pour quelqu'un qui préférerait être pendu par les pieds au sommet de l'Atomium à me retrouver dans une boîte technohouse. Les deux artistes démolissent leurs propres morceaux, les réarrangent et les boostent à coups de basses et d'effets sonores, et ce dès le début, avec une intro monstrueuse : des samples ping-pong de Robot Rock (ROBOT!) et Human After All (HUMAN!) avant que le vrai début de Robot Rock emmène Bercy dans une transe d'une heure et demie. Tous les hits y passent, des Around The World et Da Funk des débuts à un mashup ultime One More Time/Aerodynamic, en passant par Rollin' And Scratchin' + Alive, comme si c'était 1997.

On pourra toujours reprocher quelques longueurs, mais c'est de la house, et la basse énorme et les beats dévastateurs (Prime Time Of Your Life) compensent largements. Le rappel, étrangement placé en cd bonus d'édition limitée (mais il est vrai, relativement dispensable), reprend One More Time en y ajoutant Together et Music Sounds Better With You, des projets parallèles des deux robots.

Un des rares albums live essentiels, et plus terre à terre, une véritable tuerie.

Daft Punk - Alive 2007

Je ne suis pas fan de Daft Punk, même si j'ai pas mal apprécié le premier album, tout en détestant Human After All. De même, je me demandais l'intérêt de sortir un album live pour de la musique qui n'est quand même pas techniquement "jouée live". Comme j'avais tort.

Alive 2007 est une véritable bombe, même pour quelqu'un qui préférerait être pendu par les pieds au sommet de l'Atomium à me retrouver dans une boîte technohouse. Les deux artistes démolissent leurs propres morceaux, les réarrangent et les boostent à coups de basses et d'effets sonores, et ce dès le début, avec une intro monstrueuse : des samples ping-pong de Robot Rock (ROBOT!) et Human After All (HUMAN!) avant que le vrai début de Robot Rock emmène Bercy dans une transe d'une heure et demie. Tous les hits y passent, des Around The World et Da Funk des débuts à un mashup ultime One More Time/Aerodynamic, en passant par Rollin' And Scratchin' + Alive, comme si c'était 1997.

On pourra toujours reprocher quelques longueurs, mais c'est de la house, et la basse énorme et les beats dévastateurs (Prime Time Of Your Life) compensent largements. Le rappel, étrangement placé en cd bonus d'édition limitée (mais il est vrai, relativement dispensable), reprend One More Time en y ajoutant Together et Music Sounds Better With You, des projets parallèles des deux robots.

Un des rares albums live essentiels, et plus terre à terre, une véritable tuerie.

lundi 19 novembre 2007

Guns N’ Roses – Appetite For Destruction (1987)

GunsnRosesAppetiteforDestructionalbumcoverLe hasard aura été impressionnant : le premier album tiré au sort aura été le début de Guns N' Roses, un album qui a lancé une frénésie de culottes mouillées et de vêtements infâmes. Mais, aussi étrangement que ça puisse paraître, c'est un assez bon disque.

En effet, Axl Rose, on ne va pas trop l'envier. Il était déjà sérieusement ridicule à l'époque, à crier sa reprise de McCartney en mini short moulant, et maintenant, il ressemble à un vieux maquereau proche de la faillite. Mais je défie qui que ce soit d'écouter Welcome To The Jungle de ne pas vouloir se lever, crier et lancer son poing en l'air, dans le faux plafond. Un des meilleurs premiers morceaux d'album de tous les temps, Welcome To The Jungle a tout, le début - une intro progressive et percutante -, le riff, le caractère introductif, et une fin, brutale et parfaite. Le chant craie sur tableau de Rose ne gêne même pas, c'est dire.

Il n'y avait pas que le rouquin : Slash et Izzy Stradlin furent le duo parfait, l'alliance d'un soliste exceptionnel (It's So Easy) à un maître ès-riffs (My Michelle), il n'en fallait pas plus pour faire d'Appetite For Destruction un album à guitare majeur, même si celle-ci reste fort classique. La majorité de l'album est puissant, exubérant, et fait pour remplir des stades (ou interroger des Irakiens). Paradise City, qui commence assez mal avec des synthés qui étaient déjà ringards à l'époque finit en quasi speedmetal, et c'est comme ça que le groupe est le meilleur.

Maintenant, c'est bien tout ça, mais il reste une moitié d'album assez douteuse, on va dire. La talkbox d'Anything Goes, les bruits d'ébats de Rocket Queen : déjà à l'époque, personne n'osait dire à Axl qu'il déconnait. Et Sweet Child O' Mine, c'est très chouette (et frustrant) quand on apprend la guitare, mais le morceau est presque aussi gênant qu'un mauvais Disney.

Il reste deux faits : Appetite for Destruction reste le meilleur album du groupe (enfin, jusqu'à Chinese Democracy, bien sûr) et fait toujours son petit effet, même s'il est encore un peu surévalué. Mais surtout, sans ce type d'album, comment aurait-on pu, du côté de Seattle, changer la face du monde? Pour avoir Poutine en Russie, il a fallu avoir Staline. Action/réaction (et mauvaise foi).

Allez, sérieusement, c'est marrant, mais bon, on a grandi depuis. Au suivant (Bob Dylan - Blood On The Tracks, on va déjà moins rigoler).


Welcome To The Jungle



PS : pour les commentaires insultants, allez y, mais avec une bonne
orthographe, ok? Sinon vous passez vraiment pour des cons. 

vendredi 16 novembre 2007

Sigur Rós - Hvarf/Heim

C'est très difficile de parler d'un album de Sigur Rós. D'abord, à moins de parler soit islandais soit leur langage imaginaire (ce qui n'est pas mon cas, surtout pour le second), on ne comprend rien de ce qu'ils racontent, donc, ça fait déjà quelques lignes d'analyse poétique en moins. Ensuite, vu qu'ils sont islandais et que leur musique n'est pas à proprement parler fort marrante, on doit éviter les clichés genre glaciers, fjörds, geysers et Björk. Presque aussi ardu que de parler de Pete Doherty. Enfin, la raison principale : leur musique est tellement magnifiquement intemporelle qu'elle défie l'expression, comment pouvoir en parler, la décrire décemment?

Un truc : parler des faits. Hvarf/Heim n'est pas exactement leur cinquième album, mais une double compilation. D'un côté, cinq morceaux inédits ou rares, et de l'autre, six versions acoustiques de morceaux déjà parus. Loin d'être une collection de rejets, Hvarf possède deux morceaux immenses. Í Gaer, tout d'abord, qui appelle l'esprit de Mogwai pour en faire six minutes aussi bruyantes que mélancoliques ; Hljómalind ensuite, sans doute leur morceau le plus simpliste mais qui accroche par sa mélodie et une basse que n'aurait pas renié Radiohead. Les autres extraits sont peut-être moins percutants (même si l'épique Von est tout aussi excellent), mais en ne sélectionnant que cinq morceaux, il n'y avait que peu de risques de trouver quelque chose de mauvais.

200px-Heim-cover
Ceci dit, il est tout aussi facile de détester Sigur Rós, notamment en s'attaquant au chant de Jónsi Birgisson, ou au concept même tournant autour du groupe. De plus, un double album avec cinq raretés et six versions acoustiques, c'est un peu n'importe quoi, surtout pour un groupe qui peine à se renouveller. Hvarf est assez accessible, cependant, par rapport à d'autres morceaux du groupe : même si Hafsol dure presque dix minutes, on ne s'y ennuie pas une seule seconde, et le crescendo final est impressionnant.

Heim est plus intime, mais aussi moins transcendant. Staralfur sort du lot, mais parce que la version originale était déjà phénoménale. Sinon, ça se traîne, et Birgisson est même carrément à côté de la plaque sur Von.

Drôle d'idée que cet album, dont la seule (et douteuse) raison d'être est l'accompagnement du DVD Heima. Il comprend des morceaux de brillance, mais sa relative inutilité joue contre lui, tout comme une seconde partie tout à fait remplaçable. On attend mieux.

Sigur Rós - Hvarf/Heim

C'est très difficile de parler d'un album de Sigur Rós. D'abord, à moins de parler soit islandais soit leur langage imaginaire (ce qui n'est pas mon cas, surtout pour le second), on ne comprend rien de ce qu'ils racontent, donc, ça fait déjà quelques lignes d'analyse poétique en moins. Ensuite, vu qu'ils sont islandais et que leur musique n'est pas à proprement parler fort marrante, on doit éviter les clichés genre glaciers, fjörds, geysers et Björk. Presque aussi ardu que de parler de Pete Doherty. Enfin, la raison principale : leur musique est tellement magnifiquement intemporelle qu'elle défie l'expression, comment pouvoir en parler, la décrire décemment?

Un truc : parler des faits. Hvarf/Heim n'est pas exactement leur cinquième album, mais une double compilation. D'un côté, cinq morceaux inédits ou rares, et de l'autre, six versions acoustiques de morceaux déjà parus. Loin d'être une collection de rejets, Hvarf possède deux morceaux immenses. Í Gaer, tout d'abord, qui appelle l'esprit de Mogwai pour en faire six minutes aussi bruyantes que mélancoliques ; Hljómalind ensuite, sans doute leur morceau le plus simpliste mais qui accroche par sa mélodie et une basse que n'aurait pas renié Radiohead. Les autres extraits sont peut-être moins percutants (même si l'épique Von est tout aussi excellent), mais en ne sélectionnant que cinq morceaux, il n'y avait que peu de risques de trouver quelque chose de mauvais.

200px-Heim-cover
Ceci dit, il est tout aussi facile de détester Sigur Rós, notamment en s'attaquant au chant de Jónsi Birgisson, ou au concept même tournant autour du groupe. De plus, un double album avec cinq raretés et six versions acoustiques, c'est un peu n'importe quoi, surtout pour un groupe qui peine à se renouveller. Hvarf est assez accessible, cependant, par rapport à d'autres morceaux du groupe : même si Hafsol dure presque dix minutes, on ne s'y ennuie pas une seule seconde, et le crescendo final est impressionnant.

Heim est plus intime, mais aussi moins transcendant. Staralfur sort du lot, mais parce que la version originale était déjà phénoménale. Sinon, ça se traîne, et Birgisson est même carrément à côté de la plaque sur Von.

Drôle d'idée que cet album, dont la seule (et douteuse) raison d'être est l'accompagnement du DVD Heima. Il comprend des morceaux de brillance, mais sa relative inutilité joue contre lui, tout comme une seconde partie tout à fait remplaçable. On attend mieux.

dimanche 11 novembre 2007

Radiohead – Hail To The Thief (2003)

600px-Radiohead.hailtothetheif.albumartAvant de sortir son sixième album, Radiohead avait déjà une carrière bien remplie. Un premier album bien reçu avec un mégahit (Creep), un second qui définit le post-grunge, un troisième qui sera reconnu comme un des plus importants de l'histoire du rock, et enfin, une paire d'opus expérimentaux et très impressionnants. Il ne semble plus vraiment y avoir de barrières à franchir, et c'est dans se contexte que Radiohead a pu enregistrer leur album le plus "facile" à ce jour.

Comme à chaque fois depuis Kid A, on se demande (assez stupidement d'ailleurs) si le groupe va revenir au bon gros rock, et 2 + 2 = 5 semble répondre aux attentes, surtout dans sa seconde moitié mouvementée. Ce n'est forcément qu'un mirage : même si les élements électroniques sont moins présents, il le sont toujours (le final de Sit Down stand Up, par exemple), et la guitare n'est jamais qu'un instrument parmi d'autres. Hail To The Thief est un album long (une heure, quatorze morceaux), dense et varié : on aurait pu retrouver Sail To The Moon sur OK Computer, alors que Go To Sleep est basé sur une guitare acoustique, ce qui est très rare, chez Radiohead.

Si l'on veut chercher une différence majeure entre HTTT et les deux albums précédents, ce serait peut-être une recherche mélodique plus poussée. Une majorité des morceaux ici sont basés sur une mélodie, quelque chose d'accrocheur et d'attachant, qui les rend plus... humains, peut-être. Where I End And You Begin en est un bon exemple, et comprend aussi une utilisation intéressante des Ondes Martenot par le bidouilleur en chef Jonny Greenwood. Ce qui n'empêche pas les expériences bizarres, comme We Suck Young Blood, emmené par un piano et rythmé par des claquements de mains, ou The Gloaming, entièrement manipulé en post-production.

Le premier single n'arrive qu'en neuvième place sur l'album, et c'est peut-être là sa faiblesse ultime. Est-il trop long, trop dense? Rien n'est à jeter, certes, mais il aurait peut-être mieux valu reléguer deux-trois morceaux en faces B (là où se trouvent déjà quelques perles). De même, après les derniers albums, il est étonnant, voire un peu gênant, d'entendre des morceaux relativement simples et accrocheurs, comme, justement, There There. Rien de mal à ça, et Radiohead continuera d'ailleurs la tendance dans le prochain album, In Rainbows, après que Thom Yorke ait exorcisé ses démons numériques sur The Eraser. I Will pousse d'ailleurs la simplicité jusqu'à son quasi-paroxysme, nous montrant une nouvelle facette du groupe, tout cela après six albums. Mais dans une schizophrénie typique, Myxomatosis envoie une basse trafiquée directement là où ça fait mal et ferait presque... danser. A Wolf At The Door clôture l'album, avec un Thom Yorke toujours inquiétant et mystifiant.

Hail To The Thief n'a pas l'importance des quatre albums précédents, c'est indéniable. Ce qui n'empêche pas son excellence, et surtout, son importance personnelle pour Radiohead, qui semble avoir trouve son équilibre. Même s'il continueront certainement à surprendre à chaque nouvelle sortie, comme pour le récent In Rainbows, qui aura attendu quatre longues années avant de voir le jour.
 
 
2 + 2 = 5
 
 
Where I End And You Begin

The Raveonettes - Lust Lust Lust

Un détour vers le nord pour les deux prochains articles de Music Box. Avant Sigur Rós, c'est au tour du duo Danois The Raveonettes, qui vient de sortir son quatrième album. Dingue quand même, non? L'Islande a Sigur Rós (entre autres...), le Danemark The Raveonettes et la Belgique Hollywood Porn Stars. Soit, rien de bien nouveau chez Sune Rose Wagner et Sharin Foo, qui attendent sans doute avec impatience le retour de My Bloody Valentine.

Car, une fois de plus, les influences shoegaze sont enormes, et sont maintenant accompagnée d'une batterie complètement électronique. On se concentre donc sur les voix froides et harmonisées des deux vocalistes, de la basse puissante et d'un mur de son guitaristique qui nous replonge tout droit dans Lost In Translation (pour ma génération ;) ).

Lust Lust Lust, sans trop faire dans le cliché, est très froid mais efficace, et emprunte également dans la pop des années 60 chère à Phil "je l'ai échappé belle" Spector. Il est aussi évidemment très limité techniquement, fort répétitif, mais arrive à faire passer une palette d'émotions en utilisant peu. Il faut aimer, mais si Psychocandy est votre album d'île déserte, alors... Un album intemporel, bruyant et brillant.

The Raveonettes - Lust Lust Lust

Un détour vers le nord pour les deux prochains articles de Music Box. Avant Sigur Rós, c'est au tour du duo Danois The Raveonettes, qui vient de sortir son quatrième album. Dingue quand même, non? L'Islande a Sigur Rós (entre autres...), le Danemark The Raveonettes et la Belgique Hollywood Porn Stars. Soit, rien de bien nouveau chez Sune Rose Wagner et Sharin Foo, qui attendent sans doute avec impatience le retour de My Bloody Valentine.

Car, une fois de plus, les influences shoegaze sont enormes, et sont maintenant accompagnée d'une batterie complètement électronique. On se concentre donc sur les voix froides et harmonisées des deux vocalistes, de la basse puissante et d'un mur de son guitaristique qui nous replonge tout droit dans Lost In Translation (pour ma génération ;) ).

Lust Lust Lust, sans trop faire dans le cliché, est très froid mais efficace, et emprunte également dans la pop des années 60 chère à Phil "je l'ai échappé belle" Spector. Il est aussi évidemment très limité techniquement, fort répétitif, mais arrive à faire passer une palette d'émotions en utilisant peu. Il faut aimer, mais si Psychocandy est votre album d'île déserte, alors... Un album intemporel, bruyant et brillant.

jeudi 8 novembre 2007

Radiohead – Amnesiac (2001)

Radiohead.amnesiac.albumartOn le sait, les morceaux d'Amnesiac ont été enregistrés en même temps que ceux de Kid A. Ceci dit, le groupe a choisi de ne pas en faire un double album, mais de sortir les deux parties, en insistant bien sur leurs différences. On ne peut que le comprendre, les deux albums sont en effet différents.

Amnesiac, et ce n'est pas un reproche, est nettement moins cohérent. Alors qu'un fil conducteur semblait relier chaque point de Kid A, ici rien ne semble associer deux morceaux qui se suivent comme Pyramid Song et Pulk/Pull Revolving Doors, par exemple. Le thème "guitares" est aussi traité différemment : certains en sont totalement dépourvus, d'autres sont construits autour, comme Knives Out et I Might Be Wrong. Certains extraits d'Amnesiac sont les plus obscurs jamais composés par le groupe, d'autres sont nettement plus accessibles. Knives Out est certainement le morceau le plus commercial, si l'on peut dire, depuis Karma Police.

Amnesiac est très énigmatique, comme l'anti-Blair basique You And Whose Army, chanté par un Thom Yorke à la bouche pâteuse, sur une base instrumentale apparemment enregistrée sous trois mètres d'ouate, ou Packt Like Sardines In A Crushd Tin Box qui semble, quant à lui, tiré de Kid A. Schizophrène, l'album offre des morceaux de brillance totale, comme le coda de I Might Be Wrong, pendant lequel on ne peut simplement plus respirer, ou le final Life Is A Glasshouse, encore très différent, et enregistré avec le jazzman Humphrey Lyttleton. Dans le même genre, Dollars And Cents est augmenté de la présence de cordes, qui prépare peut-être étrangement le dernier In Rainbows. Mais il est aussi possible que le groupe ait été un peu loin, Hunting Bears et Like Spinning Plates poussent l'exploration sonore au maximum. C'était probablement le but, il est atteint, mais ces morceaux nous font plus gratter le crâne qu'autre chose. Et fatalement, tout cela ne ressemble à rien avec ce que Radiohead a pu faire auparavant.

Il s'agit très certainement de l'album le plus étrange de Radiohead, ce qui n'est pas peu dire. On pourrait même s'avancer en affirmant que Kid A n'a fait que préparer l'arrivée d'Amnesiac, sans quoi il aurait été totalement impossible à comprendre. L'évolution du groupe ne s'arrêta pas là, évidemment, mais l'album suivant, Hail To The Thief, n'aura pas le même impact que cet incroyable duo. Mais c'était impossible.

Un vrai cauchemar de chroniqueur, cet album, mais une classe et une inventivité folle.


I Might Be Wrong


Life In A Glasshouse

mercredi 7 novembre 2007

Puscifer - V Is For Vagina


Puscifer est un projet qui date déjà de quelques années, avec des apparitions disparates dans des bandes originales peu recommandables à la Underworld. Puscifer, c'est Maynard James Keenan, vocaliste de Tool et A Perfect Circle, vigneron et humoriste à ses heures perdues. D'ailleurs, de l'humour et du second degré, il en faudra pour tenter le comprendre V Is for Vagina (parce qu'apparemment, C Is for Chinese Democracy est déjà pris). Déjà, le nom, Puscifer a au moins trois niveaux de lecture, et le single sorti en éclaireur était on ne peut plus intrigant. Cuntry Boner (co-écrit par Tom Morello!), c'était MJK avec un accent country qui énumérait la liste des artistes country avec qui il a couché. Ouaip.

Mais V est un peu plus sérieux, et musicalement fort différent, à prédominance industriel minimaliste, sans doute par la présence de Lustmord ou Danny Lohner. Queen B est assez catchy, avec une ligne de basse bourdonnante et une voix grave, souvent modifiée. C'est d'ailleurs la caractéristique majeure de l'album, cette voix basse peu reconnaissable. Les morceaux ne sont généralement pas mémorables, mais ne sont pas non plus mauvais, même si Vagina Mine pâtit d'un thème assez... obsessionnel, et Sour Grapes est carrément irritant avec MJK reprenant ses attaques ironiques contre son pote Jésus. The Undertaker et Rev 22:20 sortent du lot, ce dernier possède d'ailleurs des voix non modifiées, et donc reconnaissables.

Si l'on prend en considération le fait que Puscifer est un projet parallèle absolument pas sérieux, ça passe. On peut se demander pourquoi MJK ne garde pas ses petits morceaux bizarres pour ses caves à vin, mais bon. On a connu pire, mais on espère quand même que Billy Howerdel va réactiver A Perfect Circle un de ces jours...

Puscifer - V Is For Vagina


Puscifer est un projet qui date déjà de quelques années, avec des apparitions disparates dans des bandes originales peu recommandables à la Underworld. Puscifer, c'est Maynard James Keenan, vocaliste de Tool et A Perfect Circle, vigneron et humoriste à ses heures perdues. D'ailleurs, de l'humour et du second degré, il en faudra pour tenter le comprendre V Is for Vagina (parce qu'apparemment, C Is for Chinese Democracy est déjà pris). Déjà, le nom, Puscifer a au moins trois niveaux de lecture, et le single sorti en éclaireur était on ne peut plus intrigant. Cuntry Boner (co-écrit par Tom Morello!), c'était MJK avec un accent country qui énumérait la liste des artistes country avec qui il a couché. Ouaip.

Mais V est un peu plus sérieux, et musicalement fort différent, à prédominance industriel minimaliste, sans doute par la présence de Lustmord ou Danny Lohner. Queen B est assez catchy, avec une ligne de basse bourdonnante et une voix grave, souvent modifiée. C'est d'ailleurs la caractéristique majeure de l'album, cette voix basse peu reconnaissable. Les morceaux ne sont généralement pas mémorables, mais ne sont pas non plus mauvais, même si Vagina Mine pâtit d'un thème assez... obsessionnel, et Sour Grapes est carrément irritant avec MJK reprenant ses attaques ironiques contre son pote Jésus. The Undertaker et Rev 22:20 sortent du lot, ce dernier possède d'ailleurs des voix non modifiées, et donc reconnaissables.

Si l'on prend en considération le fait que Puscifer est un projet parallèle absolument pas sérieux, ça passe. On peut se demander pourquoi MJK ne garde pas ses petits morceaux bizarres pour ses caves à vin, mais bon. On a connu pire, mais on espère quand même que Billy Howerdel va réactiver A Perfect Circle un de ces jours...

jeudi 1 novembre 2007

Musique, mensonges et petit cochon

Je n'avais pas spécialement l'intention de parler de ce sujet, mais il y a suffisamment de points à remettre sur les i, et la (lol) blogosphère belge n'en a pas spécialement parlé. D'abord, rappel des faits. Le mardi 23 octobre, les Polices britannique et néerlandaise, coordonnées par Interpol, ont invité la presse pour assister à l'arrestation d'un homme de 24 ans, dont le pseudonyme Internet était connu de plusieurs dizaines de milliers d'internautes.

Son crime? Impossible à dire, les autorités sont probablement en train de se concerter pour trouver quelque chose à lui reprocher. Ce qu'il a fait? Participer à la révolution culturelle. OiNK était le créateur du site qui portait son nom, oink.cd (autrefois oink.me.uk). OiNK (le site) était principalement un tracker bittorrent, à savoir (on va faire simple, la question n'est pas technique) une sorte d'index de fichiers qui permettaient de connecter les internautes entre eux pour s'échanger principalement des albums musicaux.

Etait-ce illégal? L'avenir nous le dira, mais, grâce au concept BitTorrent, aucun fichier musical ne se trouvait sur les serveurs conquis par la police néerlandaise, OiNK ne servait que d'interface à la disponibilité des morceaux, comme un simple moteur de recherche, comme on le verra plus tard. Mais même s'il est évident que certaines formes de téléchargement illégal ont effectivement été favorisées par OiNK, la manière dont tout ça s'est passé peut choquer.

D'abord, le tapage médiatique, et les mensonges qui ont suivi. Quelques heures après l'arrestation et les saisies, différents lobbys du disque ont piraté sans vergogne oink.cd, en y installant un message menaçant. Ceci dans l'illégalité la plus totale, et sans aucun respect de la présomption d'innocence. Pire, les communiqués de presse ont été clairement mensongers, on y apprenait, entre autres, que OiNK était un site payant. Même si les donations étaient possibles, elles n'étaient nullement obligatoires et ne fournissaient pas d'avantage en termes de téléchargement. De plus, les règles très strictes en matière de qualité sonore faisaient que les albums disponibles sur OiNK étaient de bien meilleure qualité que, disons, iTunes. On avait donc le choix entre de la bonne qualité gratuite et illégale ou de la mauvaise qualité (bit rate et DRM), chère mais légale.

C'était une évidente manipulation de la part de l'industrie du disque qui, encore plus dépassée par les événements que d'habitude, a tenté de faire peur au public et de diaboliser les terroristes de la souris. Malheureusement pour elle, les choses ne se sont pas trop bien passées.

On le sait : on ferme un site, deux s'ouvrent quelques minutes plus tard. Il était donc évident que des alternatives allaient se mettre sur pied, dont une chapeautée par The Pirate Bay, tracker suédois bien connu pour être littéralement intouchable. Même si ces sites n'ont pas encore l'ampleur d'OiNK (180 000 membres, quand même), ils démontrent ce que TorrentFreak appelle l'hydre: on coupe une tête, mais l'animal survit, plus fort encore. Évidemment, ces sites pourraient peut-être aussi subir l'ire des autorités, mais qui se fatiguera le premier?

Mais ce n'est pas le plus important. Au sein même de l'industrie, des voix dissonantes se font entendre. Pas spécialement pour défendre le vol, mais le concept même de modification de la distribution de la culture et de l'art. Le premier a été Rob Sheridan, graphiste professionnel, qui a analysé la question dans un long article, résumé et traduit ici. Le titre est évocateur : When Pigs Fly: The Death of Oink, the Dirth of Dissent, and a Brief History of Record Industry Suicide. Sans trop de surprise, c'est Trent Reznor qui a jeté un pavé dans la mare. Défenseur de la gratuité de l'artéfact culturel, il a encouragé ses fans à voler son dernier album, et a même diffusé ses propres dvd via bittorrent. Non seulement Reznor a défendu OiNK, mais il a carrément avoué en faire partie.

Il est temps que les quatre majors se rendent compte que l'exploitation du public touche à sa fin. Cette fin d'année 2007 est la plus importante dans ce domaine : on a vu la fin annoncée de la DRM, des alternatives supérieures à iTunes, la bombe Radiohead, et maintenant, cette tentative pathétique de discrédit. Ce n'est pas par la terreur qu'on vendra plus de disques. Par contre, essayer de prendre les gens un peu moins pour des cons, ça pourrait marcher. Le futur s'annonce rayonnant.

En guise de conclusion, et en parlant de futur rayonnant. Nos amis de la SABAM, qui dans le genre prendre les gens pour des cons sont assez forts, avaient demandé que les fournisseurs d'accès internet bloquent le téléchargement illégal, ce qui, en gros, est aussi facile que d'aller à la plage et de retirer tous les coquillages à lignes jaunes et blanches. C'est bien de vouloir faire respecter la loi, mais ça serait encore mieux de balayer devant sa porte, de blanchir moins d'argent et de faire moins de faux. Mais je serai magnanime, et je leur laisserai la présomption d'innocence, tout en gardant un sourire en coin.