mardi 29 mars 2005

The Bravery - The Bravery

Américains fans des Smiths, venant d'une métropole et qui usent et abusent de vieux claviers new wave. Non, pas The Killers, mais cette fois, les New Yorkais de The Bravery, quintet formé quelque temps après le 11 septembre 2001, et qui sort son premier album éponyme.

Première constatation à l'écoute du premier morceau, Honest Mistake : le revival new wave n'a jamais été aussi important, et on jurerait une intro de Duran Duran. Chantée par Julian Casablancas. Chouette morceau, très zeitgeist, mais éminemment consommable. La première moitié de l'album est tout aussi sympa, avec une voix qui passe facilement de Robert Smith à Morrissey, et une musique plus ou moins guitare et plus ou moins électro. Ensuite, ça devient moins drôle et carrément répétitif, ce qui empêche The Bravery d'atteindre des sommets. Il est difficile de voir si le groupe est là pour durer, on finira bien par le savoir ; entre temps leur premier album est acceptable, sans plus. Mais ces claviers, fallait oser.

The Bravery - The Bravery

Américains fans des Smiths, venant d'une métropole et qui usent et abusent de vieux claviers new wave. Non, pas The Killers, mais cette fois, les New Yorkais de The Bravery, quintet formé quelque temps après le 11 septembre 2001, et qui sort son premier album éponyme.

Première constatation à l'écoute du premier morceau, Honest Mistake : le revival new wave n'a jamais été aussi important, et on jurerait une intro de Duran Duran. Chantée par Julian Casablancas. Chouette morceau, très zeitgeist, mais éminemment consommable. La première moitié de l'album est tout aussi sympa, avec une voix qui passe facilement de Robert Smith à Morrissey, et une musique plus ou moins guitare et plus ou moins électro. Ensuite, ça devient moins drôle et carrément répétitif, ce qui empêche The Bravery d'atteindre des sommets. Il est difficile de voir si le groupe est là pour durer, on finira bien par le savoir ; entre temps leur premier album est acceptable, sans plus. Mais ces claviers, fallait oser.

mercredi 23 mars 2005

Stereophonics - Language Violence Sex Other?

Ca ne doit pas être très drôle d'être Kelly Jones. Malgré le succès (en Angleterre), le pauvre Kelly est cible de moqueries incessantes de la part de la presse anglaise, autant dues à sa taille qu'aux mauvais albums sortis par son groupe. Kelly avait déjà riposté, mais la faiblesse pathétique de Mr Writer, titre dirigé contre un journaliste du NME coupable d'avoir deux oreilles en état de fonctionnement, enfonçait le clou. Le tout continue quand Kelly vire son ami d'enfance, le batteur Stuart Cable, pour des raisons douteuses. En 2005, après quatre albums (un bon, puis un décevant et deux carrément nazes, qui ont instauré le groupe comme un mauvais groupe pour accros de pub bourrés, et leurs mères), on n'attendait plus rien du groupe.

Et puis voilà. Language Sex Violence. Other? n'est pas seulement un meilleur album que les précédents, ni même leur meilleur, c'est carrément un excellent album de rock moderne.

Kelly ne gère plus sa colère contre des journalistes, il assène sa rage contre le monde entier, dans ses paroles (All I wanna do / Is make a mess out of you ou encore, You don't know what it feels like / Meeting someone like you) et dans la musique, qui passe allégrement de rock tendance industrielle (Superman, où Kelly assume enfin son falsetto), limite heavy (Doorman, Devil), ou MC5 (Girl). Sa voix, qui auparavant pouvait être comparée à une chèvre bégayante, s'assimile maintenant à un Liam Gallagher qui auraient encore quelque chose à dire (ce qui n'est plus arrivé depuis ... 96?), mais toutes ces comparaisons ne sont finalement pas satisfaisantes, l'album étant surprenant et très solide en soi, malgré quelques faiblesses.

L.S.V.O? sera peut-être un des meilleurs albums de l'année, et un come back critique fracassant (et celui de Garbage, le mois prochain, est assez solide aussi, comme quoi, tout arrive).

Stereophonics - Language Violence Sex Other?

Ca ne doit pas être très drôle d'être Kelly Jones. Malgré le succès (en Angleterre), le pauvre Kelly est cible de moqueries incessantes de la part de la presse anglaise, autant dues à sa taille qu'aux mauvais albums sortis par son groupe. Kelly avait déjà riposté, mais la faiblesse pathétique de Mr Writer, titre dirigé contre un journaliste du NME coupable d'avoir deux oreilles en état de fonctionnement, enfonçait le clou. Le tout continue quand Kelly vire son ami d'enfance, le batteur Stuart Cable, pour des raisons douteuses. En 2005, après quatre albums (un bon, puis un décevant et deux carrément nazes, qui ont instauré le groupe comme un mauvais groupe pour accros de pub bourrés, et leurs mères), on n'attendait plus rien du groupe.

Et puis voilà. Language Sex Violence. Other? n'est pas seulement un meilleur album que les précédents, ni même leur meilleur, c'est carrément un excellent album de rock moderne.

Kelly ne gère plus sa colère contre des journalistes, il assène sa rage contre le monde entier, dans ses paroles (All I wanna do / Is make a mess out of you ou encore, You don't know what it feels like / Meeting someone like you) et dans la musique, qui passe allégrement de rock tendance industrielle (Superman, où Kelly assume enfin son falsetto), limite heavy (Doorman, Devil), ou MC5 (Girl). Sa voix, qui auparavant pouvait être comparée à une chèvre bégayante, s'assimile maintenant à un Liam Gallagher qui auraient encore quelque chose à dire (ce qui n'est plus arrivé depuis ... 96?), mais toutes ces comparaisons ne sont finalement pas satisfaisantes, l'album étant surprenant et très solide en soi, malgré quelques faiblesses.

L.S.V.O? sera peut-être un des meilleurs albums de l'année, et un come back critique fracassant (et celui de Garbage, le mois prochain, est assez solide aussi, comme quoi, tout arrive).

lundi 21 mars 2005

Idlewild - Warnings/Promises

L'exemple d'Idlewild devrait être étudié dans le cadre d'un cours d'évolution musicale. De leur premier disque, le punk remuant de Captain (1998) à leur précédent opus, The Remote Part (2002), le groupe écossais a affiné son style, et selon le point de vue, on pouvait le percevoir comme une évolution de songwriting (des morceaux simple à quelques accords vers des chansons plus complètes, sans être symphoniques) ou comme un ramollissement lénifiant.

Pour être clair, je préfère la première option. The Remote Part comprenait son lot de morceaux plus rock, et le groupe assurait toujours aussi bien en live, sans oublier leur passé. Warnings/Promises constitue une nouvelle étape, peut-être la plus importante. Autant le dire tout de suite, ceux qui n'ont pas aimé The Remote Part passeront leur chemin, Idlewild continuant son exploration sonore, de plus en plus loin de la simplicité accrocheuse de leur début. Mais là où The Remote Part limitait ces expériences, W/P surprend et enchante. Le premier single Love Steals Us From Loneliness semble joué au ralenti, mais s'installe dans son propre rythme. Le spectre de R.E.M., à qui le groupe à toujours été comparé, revient : batterie à la Bill Berry, paroles tordues, guitares parfois midwest et même un peu de mandoline. Mais on parle du R.E.M. période Out of Time, en peut être moins évident.

Parce que Idlewild possède un tout autre type de guitariste. Allan Steward porte littéralement une bonne partie de l'album sur ses épaules. I Want A Warning est emmené par un riff aigu, avec juste ce qui faut de distortion, mais ce n'est rien par rapport à l'extraordinaire Too Long Awake, où il semble jouer avec un couteau sous la gorge, habité par les esprits de Graham Coxon et Kevin Shields. C'est peut-être leur meilleur morceau, en tout cas leur plus ambitieux, et le fait qu'il finit abruptement résume bien leur état d'esprit : voici ce qu'on fait, pas autrement, take it or leave it. Les morceaux moins acérés ont souvent plusieurs couches, et ne cèdent que rarement aux sirènes du gros son (on parle plutôt de gros son Pixies Planet of Sound ou Jesus and Mary Chain, pas de gros son Muse), le tout toujours servi par la voix Stipienne (évidemment) et les thèmes récurrents de Woomble (le mal-être en général, les relations complexes, l'incertitude). Pour être tout à fait complet, on peut regretter que certains morceaux sont un peu plus pâles; de même, les paroles philosophico-existentielles peuvent paraître prétentieuses. Mais ce n'est finalement qu'un détail peu gênant.

Sans faire un Radiohead ni un Coldplay (d'ailleurs, préparez-vous à leur virage vaguement électronique), Idlewild étonne sans choquer, et réussit, pour la quatrième fois de suite à améliorer leur précédent album, ce qui n'est pas fréquent du tout. Surtout, leur discographie reste toujours éminemment écoutable dans son ensemble, selon l'état d'esprit et les exigences des auditeurs.

Idlewild - Warnings/Promises

L'exemple d'Idlewild devrait être étudié dans le cadre d'un cours d'évolution musicale. De leur premier disque, le punk remuant de Captain (1998) à leur précédent opus, The Remote Part (2002), le groupe écossais a affiné son style, et selon le point de vue, on pouvait le percevoir comme une évolution de songwriting (des morceaux simple à quelques accords vers des chansons plus complètes, sans être symphoniques) ou comme un ramollissement lénifiant.

Pour être clair, je préfère la première option. The Remote Part comprenait son lot de morceaux plus rock, et le groupe assurait toujours aussi bien en live, sans oublier leur passé. Warnings/Promises constitue une nouvelle étape, peut-être la plus importante. Autant le dire tout de suite, ceux qui n'ont pas aimé The Remote Part passeront leur chemin, Idlewild continuant son exploration sonore, de plus en plus loin de la simplicité accrocheuse de leur début. Mais là où The Remote Part limitait ces expériences, W/P surprend et enchante. Le premier single Love Steals Us From Loneliness semble joué au ralenti, mais s'installe dans son propre rythme. Le spectre de R.E.M., à qui le groupe à toujours été comparé, revient : batterie à la Bill Berry, paroles tordues, guitares parfois midwest et même un peu de mandoline. Mais on parle du R.E.M. période Out of Time, en peut être moins évident.

Parce que Idlewild possède un tout autre type de guitariste. Allan Steward porte littéralement une bonne partie de l'album sur ses épaules. I Want A Warning est emmené par un riff aigu, avec juste ce qui faut de distortion, mais ce n'est rien par rapport à l'extraordinaire Too Long Awake, où il semble jouer avec un couteau sous la gorge, habité par les esprits de Graham Coxon et Kevin Shields. C'est peut-être leur meilleur morceau, en tout cas leur plus ambitieux, et le fait qu'il finit abruptement résume bien leur état d'esprit : voici ce qu'on fait, pas autrement, take it or leave it. Les morceaux moins acérés ont souvent plusieurs couches, et ne cèdent que rarement aux sirènes du gros son (on parle plutôt de gros son Pixies Planet of Sound ou Jesus and Mary Chain, pas de gros son Muse), le tout toujours servi par la voix Stipienne (évidemment) et les thèmes récurrents de Woomble (le mal-être en général, les relations complexes, l'incertitude). Pour être tout à fait complet, on peut regretter que certains morceaux sont un peu plus pâles; de même, les paroles philosophico-existentielles peuvent paraître prétentieuses. Mais ce n'est finalement qu'un détail peu gênant.

Sans faire un Radiohead ni un Coldplay (d'ailleurs, préparez-vous à leur virage vaguement électronique), Idlewild étonne sans choquer, et réussit, pour la quatrième fois de suite à améliorer leur précédent album, ce qui n'est pas fréquent du tout. Surtout, leur discographie reste toujours éminemment écoutable dans son ensemble, selon l'état d'esprit et les exigences des auditeurs.

dimanche 20 mars 2005

Kaiser Chiefs - Employment

Jeune groupe de Leeds, Kaiser Chiefs revendique ses influences sans honte, et sans déguisement. Les meilleurs moments de l'album sont directement inspirés du début de la Britpop, côé Blur, Supergrass. Les points communs avec le Blur du début sont nombreux : la voix, qui ressemble parfois à celle de Damon Albarn, l'englishness des paroles, la production de Stephen Street et le feeling positif général. Le tubesque Oh My God semble d'ailleurs avoir tiré son couplet de Modern Life Is Rubbish. Ceci dit, KC fait d'autres choses aussi : les claviers (surtout orgue) sont omniprésents, comme d'ailleurs une gros son, au niveau guitares powerchords et batterie (voir leur immense single I Predict A Riot). Mais on retrouve aussi l'influence d'autres groupes, comme dans You Can Have it All, très Super Furry Animals (Northern Lites).

Le début de l'album est donc joué à 200 à l'heure, est bien exécuté et agréable à entendre. Ensuite, le groupe tente de prouver, avec un peu moins de succès, qu'ils ont plus de substance qu'il n'y paraît (leurs morceaux évidents possèdent des similarités parfois un peu gênantes). Ca ne marche pas toujours, mais c'est un premier album, et si on se souvient, le premier Blur (Leisure, 1991) n'était pas parfait non plus. Mais il est peu probable que le groupe fera un Franz Ferdinand hors de leur pays, en effet, KC est très anglais, voire trop, exactement comme Blur à l'époque. Au niveau des paroles, par exemple, les références à la vie anglaise n'avaient plus été aussi explicites depuis Parklife, et les touches d'ironies sont évidemment très British (Everyday I Love You Less And Less) Ce qui ne les empêche pas d'avoir sorti un album plein de popsongs parfaites, d'un genre plus entendu depuis 15 ans (on pense aussi à Madness, voire à The Clash).

Employment est donc intéressant sur plusieurs points, et outre l'évidente madeleine, il est très probable que l'Angleterre va adorer, laissant une fois de plus le reste du monde derrière. Mais consolons-nous, on a Girls In Hawaii...

Kaiser Chiefs - Employment

Jeune groupe de Leeds, Kaiser Chiefs revendique ses influences sans honte, et sans déguisement. Les meilleurs moments de l'album sont directement inspirés du début de la Britpop, côé Blur, Supergrass. Les points communs avec le Blur du début sont nombreux : la voix, qui ressemble parfois à celle de Damon Albarn, l'englishness des paroles, la production de Stephen Street et le feeling positif général. Le tubesque Oh My God semble d'ailleurs avoir tiré son couplet de Modern Life Is Rubbish. Ceci dit, KC fait d'autres choses aussi : les claviers (surtout orgue) sont omniprésents, comme d'ailleurs une gros son, au niveau guitares powerchords et batterie (voir leur immense single I Predict A Riot). Mais on retrouve aussi l'influence d'autres groupes, comme dans You Can Have it All, très Super Furry Animals (Northern Lites).

Le début de l'album est donc joué à 200 à l'heure, est bien exécuté et agréable à entendre. Ensuite, le groupe tente de prouver, avec un peu moins de succès, qu'ils ont plus de substance qu'il n'y paraît (leurs morceaux évidents possèdent des similarités parfois un peu gênantes). Ca ne marche pas toujours, mais c'est un premier album, et si on se souvient, le premier Blur (Leisure, 1991) n'était pas parfait non plus. Mais il est peu probable que le groupe fera un Franz Ferdinand hors de leur pays, en effet, KC est très anglais, voire trop, exactement comme Blur à l'époque. Au niveau des paroles, par exemple, les références à la vie anglaise n'avaient plus été aussi explicites depuis Parklife, et les touches d'ironies sont évidemment très British (Everyday I Love You Less And Less) Ce qui ne les empêche pas d'avoir sorti un album plein de popsongs parfaites, d'un genre plus entendu depuis 15 ans (on pense aussi à Madness, voire à The Clash).

Employment est donc intéressant sur plusieurs points, et outre l'évidente madeleine, il est très probable que l'Angleterre va adorer, laissant une fois de plus le reste du monde derrière. Mais consolons-nous, on a Girls In Hawaii...

samedi 19 mars 2005

Black Label Society - Mafia

Sixième album en six ans pour Zakk Wylde, le guitariste attitré d'Ozzy Osbourne, et frontman de Black Label Society, groupe purement et simplement heavy metal. Pas de fioritures, juste du metal, livré par un des meilleurs guitaristes du genre (et peut-être même le meilleur depuis la tragique disparition de Dimebag Darrell), dont la voix, correcte, semble parfois imiter le maître Ozzy.

En fait, il n'y a pas grand chose à dire de cet album. C'est sans doute leur meilleur, mais les fans l'ont déjà, et les autres s'en fichent complètement. Il est bien réalisé, mais le genre est tellement limité qu'on ne peut rien trouver d'original, ni dans les morceaux heavy, ni dans les ballades très classiques (schéma Mama I'm Coming Home). Comme quoi, on peut être un excellent technicien et un songwriter moyen et très classique.

Black Label Society - Mafia

Sixième album en six ans pour Zakk Wylde, le guitariste attitré d'Ozzy Osbourne, et frontman de Black Label Society, groupe purement et simplement heavy metal. Pas de fioritures, juste du metal, livré par un des meilleurs guitaristes du genre (et peut-être même le meilleur depuis la tragique disparition de Dimebag Darrell), dont la voix, correcte, semble parfois imiter le maître Ozzy.

En fait, il n'y a pas grand chose à dire de cet album. C'est sans doute leur meilleur, mais les fans l'ont déjà, et les autres s'en fichent complètement. Il est bien réalisé, mais le genre est tellement limité qu'on ne peut rien trouver d'original, ni dans les morceaux heavy, ni dans les ballades très classiques (schéma Mama I'm Coming Home). Comme quoi, on peut être un excellent technicien et un songwriter moyen et très classique.

vendredi 18 mars 2005

Moby - Hotel

Rappelez-vous, il y a très longtemps... La musique électronique était encore anonyme, jusqu'à ce qu'un lutin chauve new-yorkais change tout ça, établissant au passage le record du morceau le plus rapide du monde (le fameux Go). Ensuite, il a carrément eu les couilles de virer les machines pour sortir un album quasi industriel, avant de sortir encore plus d'albums électro, parfois hard, parfois ambient. Et ensuite...

Ensuite vint Play. Constuit autour de samples et de voix invitées, l'album marquait un sérieux pas en arrière au niveau créatif, mais Moby eut une idée. Il a carrément utilisé TOUS les morceaux dans des pubs et bandes originales de film, ce qui a conduit l'album a se vendre à 35 milliards d'exemplaires au moins. Moby devint une mégastar, et le pire exemple de prostitution artistique. L'album suivant, 18 était en majeure partie Play volume 2, et suivit le même chemin d'exploitation de le précédent. Il s'est vendu moins bien, mais quand même en grandes quantités. Bref, même quand Eminem se fiche de lui, on ne penserait même pas à le défendre.

Hotel tente à première vue de changer tout ça. D'abord, l'album est presque entièrement chanté par Moby, ensuite, il ne comprend aucun sample. Le résultat? Triste. Fatigant. Pénible. Moby ne chante pas mal, mais les compos sont bien trop bancales pour fonctionner. Tout est sous-quelque chose. Sous-Bowie, sous-ambient, sous-ballade, sous-pamphlet politique, et sous-reprise (l'horrible Temptation, "hommage" léthargique à New Order).

La meilleure chose qui puisse arriver est que cet album ne se vende pas, pour que Moby revienne à ce qu'il faisait de mieux, s'il veut toujours le faire. Mais comme Hotel sera utilisé pour vendre des voitures, du savon, des machines à laver et un ou deux films pourris, ce ne sera pas le cas. Tant pis.

Moby - Hotel

Rappelez-vous, il y a très longtemps... La musique électronique était encore anonyme, jusqu'à ce qu'un lutin chauve new-yorkais change tout ça, établissant au passage le record du morceau le plus rapide du monde (le fameux Go). Ensuite, il a carrément eu les couilles de virer les machines pour sortir un album quasi industriel, avant de sortir encore plus d'albums électro, parfois hard, parfois ambient. Et ensuite...

Ensuite vint Play. Constuit autour de samples et de voix invitées, l'album marquait un sérieux pas en arrière au niveau créatif, mais Moby eut une idée. Il a carrément utilisé TOUS les morceaux dans des pubs et bandes originales de film, ce qui a conduit l'album a se vendre à 35 milliards d'exemplaires au moins. Moby devint une mégastar, et le pire exemple de prostitution artistique. L'album suivant, 18 était en majeure partie Play volume 2, et suivit le même chemin d'exploitation de le précédent. Il s'est vendu moins bien, mais quand même en grandes quantités. Bref, même quand Eminem se fiche de lui, on ne penserait même pas à le défendre.

Hotel tente à première vue de changer tout ça. D'abord, l'album est presque entièrement chanté par Moby, ensuite, il ne comprend aucun sample. Le résultat? Triste. Fatigant. Pénible. Moby ne chante pas mal, mais les compos sont bien trop bancales pour fonctionner. Tout est sous-quelque chose. Sous-Bowie, sous-ambient, sous-ballade, sous-pamphlet politique, et sous-reprise (l'horrible Temptation, "hommage" léthargique à New Order).

La meilleure chose qui puisse arriver est que cet album ne se vende pas, pour que Moby revienne à ce qu'il faisait de mieux, s'il veut toujours le faire. Mais comme Hotel sera utilisé pour vendre des voitures, du savon, des machines à laver et un ou deux films pourris, ce ne sera pas le cas. Tant pis.

mercredi 16 mars 2005

Mogwai – Government Commissions (BBC Sessions 1996-2003)

On ne présente plus les Écossais de Mogwai, maîtres absolus du post-rock habité, qui sortent leur premier album live, composé de sessions radio BBC enregistrées tout au long de leur carrière (non terminée), de 1996 à 2003. Mogwai s'est surtout taillé une réputation par leur terribles variations sonores, certains passages calmes et aériens se transformant sans préavis en maelstrom bruyant et carrément effrayant, quiconque a vu le groupe en concert s'en souvient à vie. Ceci dit, les dernières années du groupe se sont révélées plus calmes, leurs morceaux n'ayant plus vraiment cette violence qui est maintenant beaucoup plus contenue. Même si Goverment Commissions (titre évidemment ironique, pour ces républicains convaincus) reprend des morceaux de l'ensemble de leur carrière, force est de constater que les morceaux calmes sont privilégiés, comme si le groupe voulait se distancier de leur glorieux passé. Une exception notable est la version de Like Herod, nichée en plein milieu, et bande originale de l'apocalypse, merveille de retenue et de violence.

GC n'est pas vraiment un best of de Mogwai, certains morceaux clés manquant à l'appel (My Father My King, notamment), de même, les versions albums sont parfois étrangement supérieures (CODY). Governement Commissions reste quand même un album de qualité, à réserver à un public averti.

Mogwai - Government Commissions (BBC Sessions 1996-2003)

On ne présente plus les Écossais de Mogwai, maîtres absolus du post-rock habité, qui sortent leur premier album live, composé de sessions radio BBC enregistrées tout au long de leur carrière (non terminée), de 1996 à 2003. Mogwai s'est surtout taillé une réputation par leur terribles variations sonores, certains passages calmes et aériens se transformant sans préavis en maelstrom bruyant et carrément effrayant, quiconque a vu le groupe en concert s'en souvient à vie. Ceci dit, les dernières années du groupe se sont révélées plus calmes, leurs morceaux n'ayant plus vraiment cette violence qui est maintenant beaucoup plus contenue. Même si Goverment Commissions (titre évidemment ironique, pour ces républicains convaincus) reprend des morceaux de l'ensemble de leur carrière, force est de constater que les morceaux calmes sont privilégiés, comme si le groupe voulait se distancier de leur glorieux passé. Une exception notable est la version de Like Herod, nichée en plein milieu, et bande originale de l'apocalypse, merveille de retenue et de violence.

GC n'est pas vraiment un best of de Mogwai, certains morceaux clés manquant à l'appel (My Father My King, notamment), de même, les versions albums sont parfois étrangement supérieures (CODY). Governement Commissions reste quand même un album de qualité, à réserver à un public averti.

vendredi 11 mars 2005

Doves - Some Cities

Troisième album pour les Mancuniens, qui bénéficient d'un certains succès outre-Manche, et d'une bonne réputation critique. Mais après deux albums, on attend toujours leur breakthrough, l'album qui les propulsera au niveau des Coldplay ou Keane. Á l'écoute de Some Cities, on se dit que finalement, ce n'est sans doute pas leur but. Contrairement aux deux groupes cités, Doves est assez varié. Black and White Town est un très chouette single, avec un clavier qui fait étrangement penser à It's Not Unusual.

La suite de l'album continue dans une veine indie relativement commerciale (c'est pas Starsailor non plus, rassurez-vous), parfois mâtinés de rythmes plus dance, sans doute réminiscents de leur passé en tant que Sub Sub. Durant la première moitié de l'album, on ne s'ennuie pas, entre ambiances psyché et chouettes ballades. Après, ça devient un peu répétitif, tombant justement en territoire Coldplay.

On peut avoir quelques doutes sur la capacité du groupe de pouvoir garder un rythme soutenu sur tout un album, ce qui est d'ailleurs assez dommage, car les bons morceaux sont souvent vraiment bons. La prochaine fois, peut-être...

Doves - Some Cities

Troisième album pour les Mancuniens, qui bénéficient d'un certains succès outre-Manche, et d'une bonne réputation critique. Mais après deux albums, on attend toujours leur breakthrough, l'album qui les propulsera au niveau des Coldplay ou Keane. Á l'écoute de Some Cities, on se dit que finalement, ce n'est sans doute pas leur but. Contrairement aux deux groupes cités, Doves est assez varié. Black and White Town est un très chouette single, avec un clavier qui fait étrangement penser à It's Not Unusual.

La suite de l'album continue dans une veine indie relativement commerciale (c'est pas Starsailor non plus, rassurez-vous), parfois mâtinés de rythmes plus dance, sans doute réminiscents de leur passé en tant que Sub Sub. Durant la première moitié de l'album, on ne s'ennuie pas, entre ambiances psyché et chouettes ballades. Après, ça devient un peu répétitif, tombant justement en territoire Coldplay.

On peut avoir quelques doutes sur la capacité du groupe de pouvoir garder un rythme soutenu sur tout un album, ce qui est d'ailleurs assez dommage, car les bons morceaux sont souvent vraiment bons. La prochaine fois, peut-être...

jeudi 10 mars 2005

The Presidents of The United States of America - Love Everybody

L'album étant sorti aux USA depuis 2004, voici mon article de l'époque (15 août)

Pour la troisième fois de suite, le groupe sort un album lors d'une année d'élections présidentielles US... Mais c'est sans doute une coïncidence, car la reformation du groupe n'était probablement pas calculée. Le groupe de Seattle a connu un joli succès lors de la fin du grunge, avec quelques morceaux délicieux comme Lump ou Peaches, joués sur une guitare à trois cordes, une basse à deux et une batterie sans corde (authentique). Malheureusement, il succombèrent au syndrome du deuxième album, et se séparèrent vite avant de se reformer pour un album très discret, Freaked Out and Small. Nouveau split, et troisième comeback, cette fois bien plus réussi.

Love Everybody est, contre toute attente, un très bon album. Court, incisif, avec des mélodies à tuer Rivers Cuomo, des paroles stupides, varié et bien joué, que demander de mieux? De la distortion psyché de la chanson-titre à la ballade bizarre qui clôture l'album, il n'y a pas grand chose à jeter, au moins 10 morceaux forts. Bien sûr, ce n'est pas fort original et on sent l'influence de groupes comme Weezer (la mélodie), Pixies (la rythmique), AC/DC (le riff de 5500 Miles) voire les groupes de surf des 50s (l'instru Surf's Up). Come back salutaire donc, et très grosse surprise.

mercredi 9 mars 2005

The Presidents of The United States of America - Love Everybody

L'album étant sorti aux USA depuis 2004, voici mon article de l'époque (15 août)

Pour la troisième fois de suite, le groupe sort un album lors d'une année d'élections présidentielles US... Mais c'est sans doute une coïncidence, car la reformation du groupe n'était probablement pas calculée. Le groupe de Seattle a connu un joli succès lors de la fin du grunge, avec quelques morceaux délicieux comme Lump ou Peaches, joués sur une guitare à trois cordes, une basse à deux et une batterie sans corde (authentique). Malheureusement, il succombèrent au syndrome du deuxième album, et se séparèrent vite avant de se reformer pour un album très discret, Freaked Out and Small. Nouveau split, et troisième comeback, cette fois bien plus réussi.

Love Everybody est, contre toute attente, un très bon album. Court, incisif, avec des mélodies à tuer Rivers Cuomo, des paroles stupides, varié et bien joué, que demander de mieux? De la distortion psyché de la chanson-titre à la ballade bizarre qui clôture l'album, il n'y a pas grand chose à jeter, au moins 10 morceaux forts. Bien sûr, ce n'est pas fort original et on sent l'influence de groupes comme Weezer (la mélodie), Pixies (la rythmique), AC/DC (le riff de 5500 Miles) voire les groupes de surf des 50s (l'instru Surf's Up). Come back salutaire donc, et très grosse surprise.

Tori Amos - The Beekeeper

Nouvel album pour la poétesse américaine Tori Amos, qui suit son ambitieux travelogue Scarlet’s Walk. Malheureusement, une chose saute aux yeux : Tori semble avoir perdu son originalité, voire pire, sa personnalité. Á quelques exceptions près (Hoochie Woman, The Power of Orange Knickers en duo avec Damien Rice), les 19 morceaux semblent aseptisés, tant musicalement (on est tellement proche du commercial léger qu’il ne serait même pas hors de propos qu’elle soit nominée pour un Grammy) que lyriquement (les paroles sont moins engagées que d’habitude, seul Toast, qui adresse la mort de son frère, entre dans un territoire plus intime, plus Tori). Pire, la division de l’album en « jardins » formant un tout, « the garden of original sinsuality » fait naviguer The Beekeeper dans les eaux troubles des albums-concepts prétentieux.

Les fans de Tori seront donc sans doute assez déçus, par contre des amateurs de musique calme, douce et agréable pourraient être conquis. Mais qu’ils ne s’avisent pas de voir que qu’elle a fait avant…

mardi 8 mars 2005

Tori Amos - The Beekeeper

Nouvel album pour la poétesse américaine Tori Amos, qui suit son ambitieux travelogue Scarlet’s Walk. Malheureusement, une chose saute aux yeux : Tori semble avoir perdu son originalité, voire pire, sa personnalité. Á quelques exceptions près (Hoochie Woman, The Power of Orange Knickers en duo avec Damien Rice), les 19 morceaux semblent aseptisés, tant musicalement (on est tellement proche du commercial léger qu’il ne serait même pas hors de propos qu’elle soit nominée pour un Grammy) que lyriquement (les paroles sont moins engagées que d’habitude, seul Toast, qui adresse la mort de son frère, entre dans un territoire plus intime, plus Tori). Pire, la division de l’album en « jardins » formant un tout, « the garden of original sinsuality » fait naviguer The Beekeeper dans les eaux troubles des albums-concepts prétentieux.

Les fans de Tori seront donc sans doute assez déçus, par contre des amateurs de musique calme, douce et agréable pourraient être conquis. Mais qu’ils ne s’avisent pas de voir que qu’elle a fait avant…

The Kills - No Wow

En attendant le nouveau White Stripes, probablement enregistré en 20 minutes dans une cave, le nouveau Kills n’est pas mal dans le genre. Comparé à No Wow, le dernier Libertines semble presque produit par Michael Beinhorn. Cru, brut, pur, l’album est animé, habité par les esprits tortueux et torturés du duo Hotel/VV.

Ceux qui trouvent que les White Stripes, justement, ne sont pas « 4 real » peuvent se tourner vers No Wow, bluesy, garage comme The Blues Explosion à son meilleur niveau. Le morceau titre, qui ouvre l’album, donne le ton. Vocaux à la Janis Joplin (désolé pour le cliché), et instruments abrasifs, probablement enregistrés live en studio.

Le tout peut sembler un peu cheap, et en tout cas certainement pas révolutionnaire, mais il sonne authentique (Love Is A Deserter est une vraie love song), plus Captain Beefheart que Television, évidemment. Maintenant, est-ce que le texte de No Wow est ironique ?

lundi 7 mars 2005

The Kills - No Wow

En attendant le nouveau White Stripes, probablement enregistré en 20 minutes dans une cave, le nouveau Kills n’est pas mal dans le genre. Comparé à No Wow, le dernier Libertines semble presque produit par Michael Beinhorn. Cru, brut, pur, l’album est animé, habité par les esprits tortueux et torturés du duo Hotel/VV.

Ceux qui trouvent que les White Stripes, justement, ne sont pas « 4 real » peuvent se tourner vers No Wow, bluesy, garage comme The Blues Explosion à son meilleur niveau. Le morceau titre, qui ouvre l’album, donne le ton. Vocaux à la Janis Joplin (désolé pour le cliché), et instruments abrasifs, probablement enregistrés live en studio.

Le tout peut sembler un peu cheap, et en tout cas certainement pas révolutionnaire, mais il sonne authentique (Love Is A Deserter est une vraie love song), plus Captain Beefheart que Television, évidemment. Maintenant, est-ce que le texte de No Wow est ironique ?

The Mars Volta - Frances The Mute

4 « mouvements » divisés en plusieurs parties, dépassant parfois la demi-heure, 77 minutes, des titres comme « Cygnus...Vismund Cygnus » et un thème général très obscur, voici en quelques mots ce qu’on savait du nouvel album de Mars Volta avant de l’écouter. Une petite récapitulation préalable, Mars Volta est issu du split d’At The Drive-In (l’autre moitié du groupe formant les très moyens Sparta) et cet album est leur second, après De-Loused In The Comatorium, assez bien accepté.

Frances The Mute se présente donc comme un mastodonte de prog-rock prétentieux, chiant ou absolument génial, question de point de vue, sans doute. En fait, c’est un peu des deux. Rien n’est simple : la moindre idée mélodique, la plus petite unité lyrique est disséquée et truffée de manipulations sonores, de longues plages répétitives vaguement instrumentales avant qu’un riff reprenne le dessus.

Parfois, des éclairs de brillance étonnent, comme le mélodique L’Via L’Vasquez ou le single mélancolique The Widow, mais le reste de l’album est noyé dans un bouillon progressif ennuyeux, même si parfois complètement cinglé.

Musicalement, on ne pas pas dire que le groupe soit mauvais : les guitares sonnent sovent comme du John Frusciante (présent justement sur l’album) et la voix de Cedric Bixler-Zavala plus Mercury que jamais, convient très bien à ces épopées infinies. Mais on peut quand même rester sur l’impression que FTM est plutôt artificiel, sans substance, et bizarre sans trop de raison, tant la puissance mélodique de certaines parties de l’album aurait mérité une place, peut-être pas plus importante, mais en tout cas mieux définie. Et les solos de trompette de Flea, non merci…

Ceci dit, sur scène, ça doit être complètement dingue, mais sur album, on n’est pas vraiment captivés par un album acceptable, mais qui échoue dans son objectif principal.

dimanche 6 mars 2005

The Mars Volta - Frances The Mute

4 « mouvements » divisés en plusieurs parties, dépassant parfois la demi-heure, 77 minutes, des titres comme « Cygnus...Vismund Cygnus » et un thème général très obscur, voici en quelques mots ce qu’on savait du nouvel album de Mars Volta avant de l’écouter. Une petite récapitulation préalable, Mars Volta est issu du split d’At The Drive-In (l’autre moitié du groupe formant les très moyens Sparta) et cet album est leur second, après De-Loused In The Comatorium, assez bien accepté.

Frances The Mute se présente donc comme un mastodonte de prog-rock prétentieux, chiant ou absolument génial, question de point de vue, sans doute. En fait, c’est un peu des deux. Rien n’est simple : la moindre idée mélodique, la plus petite unité lyrique est disséquée et truffée de manipulations sonores, de longues plages répétitives vaguement instrumentales avant qu’un riff reprenne le dessus.

Parfois, des éclairs de brillance étonnent, comme le mélodique L’Via L’Vasquez ou le single mélancolique The Widow, mais le reste de l’album est noyé dans un bouillon progressif ennuyeux, même si parfois complètement cinglé.

Musicalement, on ne pas pas dire que le groupe soit mauvais : les guitares sonnent sovent comme du John Frusciante (présent justement sur l’album) et la voix de Cedric Bixler-Zavala plus Mercury que jamais, convient très bien à ces épopées infinies. Mais on peut quand même rester sur l’impression que FTM est plutôt artificiel, sans substance, et bizarre sans trop de raison, tant la puissance mélodique de certaines parties de l’album aurait mérité une place, peut-être pas plus importante, mais en tout cas mieux définie. Et les solos de trompette de Flea, non merci…

Ceci dit, sur scène, ça doit être complètement dingue, mais sur album, on n’est pas vraiment captivés par un album acceptable, mais qui échoue dans son objectif principal.