jeudi 31 mai 2007

Marilyn Manson - Eat Me Drink Me

Il faut bien s'en rendre compte, depuis quelques années, Brian Warner et son freak-show sont tombés en désuétude. Des albums pas folichons, beaucoup trop de reprises pas très inspirées, on était loin du personnage controversé de l'époque Antichrist Superstar (son passage aux MTV Awards est peut-être le plus grand moment de l'histoire du show). Et voilà, sans prévenir, alors que personne ne s'y attendait, il nous envoie en pleine tronche son meilleur album depuis Mechanical Animals, il y a presque dix ans. Si pas le meilleur tout court.

Nettement plus metal, nettement plus bruyant et pourtant très mélodique, Eat Me Drink Me prend par surprise, les guitares sont puissantes, passant facilement de riffs stoner à des solos classiques, avec une grosse composante industrielle, sans doute attribuable à son compère Tim Skold (ex-KMDFM). L'album ne s'attarde pas sur le caractère gothique de l'animal, ce qui devenait, à force, fatigant ; au contraire, seuls quelques claviers et violons rappellent un passé heureusement bien éloigné.

La voix de Manson reste toujours éraillée, et ceux qui ne la supportent pas ne l'apprécieront pas plus maintenant, mais on ne peut pas dire qu'il surchante, cette fois. Il l'utilise pour créer une atmosphère, un peu comme Robert Smith, dans un autre registre, même si les références à Cure sont légion. If I Was Your Vampire est heureusement bien meilleur que son titre, Red Carpet Grave sonne comme si Slash jouait une intro des Libertines avant de remplacer Tony Iommi, et They Say That Hell's Not Hot est simplement metal, avec un jeu de guitare impressionnant. Les refrains sont mémorables, sans être pute pour autant, ça change, et tant mieux, comme on peut le remarquer dans Evidence.

Bizarrement, le single Heart-Shaped Glasses est en marge, en tant que morceau formaté radio. C'est aussi le moins bon, certainement moins intéressant que Are You The Rabbit, où Manson continue son obsession d'Alice avec des riffs, littéralement, d'enfer. Je pourrais carrément citer tous les autres titres, ce qui est une grand première pour un opus de MM, sans remplissage. Mutilation Is The Most Sincere Form Of Flattery (bon ok les titres, c'est toujours pas ça) allie rythme implacable et mantra 'fuck you, fuck you, fuck you too', et étrangement, on a l'impression que Manson le pense vraiment, et semble vouloir relancer une carrière jusqu'ici en déclin. Son apparence physique est aussi moins flamboyante qu'avant, sans doute un signe de refocalisation dans la musique plutôt que l'artifice.

Je n'aurais jamais cru écrire une critique positive d'un groupe qui, même au sommet de sa gloire créatrice, ne m'a jamais impressionné plus que ça. Mais je suis vaguement impressionné par Eat Me, Drink Me, comme quoi, tout arrive.

mercredi 30 mai 2007

Marilyn Manson - Eat Me Drink Me

Il faut bien s'en rendre compte, depuis quelques années, Brian Warner et son freak-show sont tombés en désuétude. Des albums pas folichons, beaucoup trop de reprises pas très inspirées, on était loin du personnage controversé de l'époque Antichrist Superstar (son passage aux MTV Awards est peut-être le plus grand moment de l'histoire du show). Et voilà, sans prévenir, alors que personne ne s'y attendait, il nous envoie en pleine tronche son meilleur album depuis Mechanical Animals, il y a presque dix ans. Si pas le meilleur tout court.

Nettement plus metal, nettement plus bruyant et pourtant très mélodique, Eat Me Drink Me prend par surprise, les guitares sont puissantes, passant facilement de riffs stoner à des solos classiques, avec une grosse composante industrielle, sans doute attribuable à son compère Tim Skold (ex-KMDFM). L'album ne s'attarde pas sur le caractère gothique de l'animal, ce qui devenait, à force, fatigant ; au contraire, seuls quelques claviers et violons rappellent un passé heureusement bien éloigné.

La voix de Manson reste toujours éraillée, et ceux qui ne la supportent pas ne l'apprécieront pas plus maintenant, mais on ne peut pas dire qu'il surchante, cette fois. Il l'utilise pour créer une atmosphère, un peu comme Robert Smith, dans un autre registre, même si les références à Cure sont légion. If I Was Your Vampire est heureusement bien meilleur que son titre, Red Carpet Grave sonne comme si Slash jouait une intro des Libertines avant de remplacer Tony Iommi, et They Say That Hell's Not Hot est simplement metal, avec un jeu de guitare impressionnant. Les refrains sont mémorables, sans être pute pour autant, ça change, et tant mieux, comme on peut le remarquer dans Evidence.

Bizarrement, le single Heart-Shaped Glasses est en marge, en tant que morceau formaté radio. C'est aussi le moins bon, certainement moins intéressant que Are You The Rabbit, où Manson continue son obsession d'Alice avec des riffs, littéralement, d'enfer. Je pourrais carrément citer tous les autres titres, ce qui est une grand première pour un opus de MM, sans remplissage. Mutilation Is The Most Sincere Form Of Flattery (bon ok les titres, c'est toujours pas ça) allie rythme implacable et mantra 'fuck you, fuck you, fuck you too', et étrangement, on a l'impression que Manson le pense vraiment, et semble vouloir relancer une carrière jusqu'ici en déclin. Son apparence physique est aussi moins flamboyante qu'avant, sans doute un signe de refocalisation dans la musique plutôt que l'artifice.

Je n'aurais jamais cru écrire une critique positive d'un groupe qui, même au sommet de sa gloire créatrice, ne m'a jamais impressionné plus que ça. Mais je suis vaguement impressionné par Eat Me, Drink Me, comme quoi, tout arrive.

mardi 29 mai 2007

Chris Cornell - Carry On

Des quatre vocalistes légendaires des Seattle 90s, il n'en reste plus que deux, Eddie Vedder (Pearl Jam) et Chris Cornell (Soundgarden). Même s'ils ont embrassé des chemins différents, ils restent actifs aujourd'hui, et Cornell sort ici son second album solo après la parenthèse peu inspirée qu'était Audioslave.

Et c'est, malgré tout le respect que j'ai pour Cornell, extraordinairement mauvais. À croire que le fait d'habiter à Paris le pousse à faire de la variété immonde. Ou alors c'est l'alcool qui était sa source d'inspiration. No Such Thing est assez heavy, mais n'est pas du tout représentatif de ce qui se passe ici, des ballades soft FM jouées par un groupe très peu inspiré et un Cornell en bonne forme vocale (même si très loin de ses prouesses passées), mais totalement soporifique. On dirait les derniers albums de Sting parfois, ou l'équivalent masculin de Barbra Streisand. Tout dans la gorge, rien dans le coeur. La reprise de Billie Jean est sérieusement ridicule, jusqu'au solo de guitare aussi mal inspiré qu'inutile ; tout comme la chanson-thème du dernier James Bond.

il est très difficile, voire impossible d'imaginer que Cornell était le compositeur principal des excellents Soundgarden. Mais il est vrai que depuis la fin de ces derniers, il y a une dizaine d'années, ses cinq albums ont tous été assez douteux, voire carrément mauvais. Ici, on touche le fond, et je ne prendrai même pas la peine de faire écouter un morceau.

lundi 28 mai 2007

Chris Cornell - Carry On

Des quatre vocalistes légendaires des Seattle 90s, il n'en reste plus que deux, Eddie Vedder (Pearl Jam) et Chris Cornell (Soundgarden). Même s'ils ont embrassé des chemins différents, ils restent actifs aujourd'hui, et Cornell sort ici son second album solo après la parenthèse peu inspirée qu'était Audioslave.

Et c'est, malgré tout le respect que j'ai pour Cornell, extraordinairement mauvais. À croire que le fait d'habiter à Paris le pousse à faire de la variété immonde. Ou alors c'est l'alcool qui était sa source d'inspiration. No Such Thing est assez heavy, mais n'est pas du tout représentatif de ce qui se passe ici, des ballades soft FM jouées par un groupe très peu inspiré et un Cornell en bonne forme vocale (même si très loin de ses prouesses passées), mais totalement soporifique. On dirait les derniers albums de Sting parfois, ou l'équivalent masculin de Barbra Streisand. Tout dans la gorge, rien dans le coeur. La reprise de Billie Jean est sérieusement ridicule, jusqu'au solo de guitare aussi mal inspiré qu'inutile ; tout comme la chanson-thème du dernier James Bond.

il est très difficile, voire impossible d'imaginer que Cornell était le compositeur principal des excellents Soundgarden. Mais il est vrai que depuis la fin de ces derniers, il y a une dizaine d'années, ses cinq albums ont tous été assez douteux, voire carrément mauvais. Ici, on touche le fond, et je ne prendrai même pas la peine de faire écouter un morceau.

vendredi 25 mai 2007

Buckethead - Pepper's Ghost

Figure culte parmi les guitaristes, Buckethead est un personnage, un vrai. De son vrai nom Brian Carroll, Buckethead est un personnage inventé de toutes pièces et qui se caractérise par son apparence physique : un masque de Jason (Halloween) et un seau Kentucky Fried Chicken sur la tête. Gimmick, évidemment, mais il est avant tout un guitariste absolument stupéfiant. Même s'il a déjà une longue carrière derrière lui (premier album en 1992), c'est sans aucun doute son bref passage au sein de Guns 'N Roses (enfin, Axl Rose + musiciens) qui l'ont fait connaître d'un public plus large.

Plus au moins au même moment, le style de Buckethead est devenu plus formel, ce qui a rendu ses albums nettement plus écoutables par les non-spécialistes (et non-givrés). Depuis l'excellent Enter The Chicken (2005) sorti sur le label de Serj Tankian (qui y a d'ailleurs collaboré), Buckethead a pris un style (très) relativement classique, et son dernier album, Pepper's Ghost, le magnifie.

Buckethead, en tant que guitariste, est difficilement classifiable : il ne tente pas à tout prix d'impressionner par de la technique, ou de la vitesse. Non, le songwriting est le principal aspect de sa musique, et même si Pepper's Ghost est entièrement instrumental, on pourrait assez facilement en faire un album de groupe, avec des voix. Maintenant, quand je parle de technique, il est clair de Buckethead est un guitariste techniquement irréprochable. Magua's Scalp est un exercice en shred phénoménal et du trash metal de la meilleure veine, mais il est suivi par Imprint, où la recherche mélodique est nettement plus importante. De même, les effets appliqués au son varient fortement, de la distortion crasse ou la clarté totale.

L'album est excellent de bout en bout, et pourrait même rajeunir un genre terni par la domination des dinosaures au sens technique avéré mais à l'âme souvent absente. Buckethead n'a évidemment pas la même approche que Malmsteen ou Vai, par exemple. Mais Bag Some Game pourrait quand même leur montrer un truc ou deux.

Enfin, je me dois de clôturer la chronique avec quelques mots sur les sorties de Buckethead : il sort deux ou trois albums solo par an, le prochain serait totalement acoustique, et il vend actuellement, via son site internet, un box de treize albums, entièrement inédits, dont les pochettes sont individuellement dessinées par l'artiste, et toutes différentes. Il en a déjà vendu un petit millier, à 200$ le set. Quand on vous dit que ce type vient d'ailleurs.

jeudi 24 mai 2007

Buckethead - Pepper's Ghost

Figure culte parmi les guitaristes, Buckethead est un personnage, un vrai. De son vrai nom Brian Carroll, Buckethead est un personnage inventé de toutes pièces et qui se caractérise par son apparence physique : un masque de Jason (Halloween) et un seau Kentucky Fried Chicken sur la tête. Gimmick, évidemment, mais il est avant tout un guitariste absolument stupéfiant. Même s'il a déjà une longue carrière derrière lui (premier album en 1992), c'est sans aucun doute son bref passage au sein de Guns 'N Roses (enfin, Axl Rose + musiciens) qui l'ont fait connaître d'un public plus large.

Plus au moins au même moment, le style de Buckethead est devenu plus formel, ce qui a rendu ses albums nettement plus écoutables par les non-spécialistes (et non-givrés). Depuis l'excellent Enter The Chicken (2005) sorti sur le label de Serj Tankian (qui y a d'ailleurs collaboré), Buckethead a pris un style (très) relativement classique, et son dernier album, Pepper's Ghost, le magnifie.

Buckethead, en tant que guitariste, est difficilement classifiable : il ne tente pas à tout prix d'impressionner par de la technique, ou de la vitesse. Non, le songwriting est le principal aspect de sa musique, et même si Pepper's Ghost est entièrement instrumental, on pourrait assez facilement en faire un album de groupe, avec des voix. Maintenant, quand je parle de technique, il est clair de Buckethead est un guitariste techniquement irréprochable. Magua's Scalp est un exercice en shred phénoménal et du trash metal de la meilleure veine, mais il est suivi par Imprint, où la recherche mélodique est nettement plus importante. De même, les effets appliqués au son varient fortement, de la distortion crasse ou la clarté totale.

L'album est excellent de bout en bout, et pourrait même rajeunir un genre terni par la domination des dinosaures au sens technique avéré mais à l'âme souvent absente. Buckethead n'a évidemment pas la même approche que Malmsteen ou Vai, par exemple. Mais Bag Some Game pourrait quand même leur montrer un truc ou deux.

Enfin, je me dois de clôturer la chronique avec quelques mots sur les sorties de Buckethead : il sort deux ou trois albums solo par an, le prochain serait totalement acoustique, et il vend actuellement, via son site internet, un box de treize albums, entièrement inédits, dont les pochettes sont individuellement dessinées par l'artiste, et toutes différentes. Il en a déjà vendu un petit millier, à 200$ le set. Quand on vous dit que ce type vient d'ailleurs.

lundi 21 mai 2007

Linkin Park - Minutes To Midnight

C'est apparemment l'album de la maturité, pour Linkin Park. On le remarque tout de suite : ils ont l'air très sérieux sur les photos de presse, il y a moins de rap dans les morceaux, ils disent des gros mots, et parlent de la guerre en Irak. Un groupe qui tente d'évoluer, et de sortir d'un genre qu'ils ont aidé à populariser, c'est une bonne chose, c'est un acte courageux. Mais faut-il encore pouvoir assurer. Et passer d'un rapcore basique mais efficace à un emo pleurnicheur n'était pas la bonne solution.

Minutes To Midnight comprend quelques bonnes idées, dont des riffs bruts, mais l'exécution n'est pas évidente. Rick Rubin, l'homme qui produit trente mille albums par an, n'a sans doute pas accordé beaucoup d'importance à celui-ci : comment a-t-il pu laisser passer les faux claquements de mains qui rythment Given Up? Et quand on a un batteur, autant l'utiliser. Mais ce n'est pas le pire. Le pire, c'est que l'album est ennuyeux, et totalement oubliable, jusqu'aux ballades uberemo qui auraient du rester dans un tiroir. Et les solos de guitare de quatre notes.

Linkin Park a tenté de diversifier son son, et le résultat est pitoyable. Ils n'ont certes jamais volé plus haut que de la musique facilement consommables pour ados (de mauvais goût) en détresse, mais ils touchent ici le fond des bacs à cinq euros. Ce qui est déjà mieux que la suite de leur carrière, qui va probablement finir droit dans un mur. On en reparlera, ou pas, finalement.

dimanche 20 mai 2007

Linkin Park - Minutes To Midnight

C'est apparemment l'album de la maturité, pour Linkin Park. On le remarque tout de suite : ils ont l'air très sérieux sur les photos de presse, il y a moins de rap dans les morceaux, ils disent des gros mots, et parlent de la guerre en Irak. Un groupe qui tente d'évoluer, et de sortir d'un genre qu'ils ont aidé à populariser, c'est une bonne chose, c'est un acte courageux. Mais faut-il encore pouvoir assurer. Et passer d'un rapcore basique mais efficace à un emo pleurnicheur n'était pas la bonne solution.

Minutes To Midnight comprend quelques bonnes idées, dont des riffs bruts, mais l'exécution n'est pas évidente. Rick Rubin, l'homme qui produit trente mille albums par an, n'a sans doute pas accordé beaucoup d'importance à celui-ci : comment a-t-il pu laisser passer les faux claquements de mains qui rythment Given Up? Et quand on a un batteur, autant l'utiliser. Mais ce n'est pas le pire. Le pire, c'est que l'album est ennuyeux, et totalement oubliable, jusqu'aux ballades uberemo qui auraient du rester dans un tiroir. Et les solos de guitare de quatre notes.

Linkin Park a tenté de diversifier son son, et le résultat est pitoyable. Ils n'ont certes jamais volé plus haut que de la musique facilement consommables pour ados (de mauvais goût) en détresse, mais ils touchent ici le fond des bacs à cinq euros. Ce qui est déjà mieux que la suite de leur carrière, qui va probablement finir droit dans un mur. On en reparlera, ou pas, finalement.

jeudi 17 mai 2007

Black Rebel Motorcycle Club - Baby 81

On a un peu oublié la majorité de ces groupes, qui, au début des années 00, ont formé ce qu'une certaine presse a appelé la nu rock revolution, sorte de revival garage certes dérivatif, mais parfois très inspiré. The Vines, The Datsuns, The Strokes, et j'en passe, ont tous connu des carrières fort différentes, et n'ont pas vraiment réussi à se faire connaître par leur diversité musicale. C'est sans doute les derniers cités qui ont le mieux tiré leur épingle du jeu. Black Rebel Motocycle Club était compris dans ce groupe, même si leurs influences musicales étaient clairement différentes.

Après leur album éponyme, le second fut typiquement inférieur, ce qui a poussé le groupe à se réinventer sur Howl, où les guitares abrasives étaient remplacées par un ton très roots, une americana presque country. Assez naturellement, le quatrième album les voit fusionner leurs differents styles, avec toutefois un retour en puissances des six-cordes électrisées.

Et avec elles, le retour des énormes influences, soit Oasis, pour l'attitude, la voix et le sens de construction (et de la répétition), et surtout Jesus And Mary Chain. Les morceaux sont enveloppés dans des nappes de guitares, tantôt déterminantes, tantôt atmosphérique. On passe de la relative facilité immédiate (Need Some Air) à un futur extrait de la BO d'un Sofia Coppola (All You Do Is Talk, grandiose), en passant par l'étonnant Beatlesque Window. American X, tout au long de ses 9 minutes et 11 secondes (une coïncidence, paraît-il) constitue le morceau de bravoure d'un très bon album, d'un groupe qui ne semble pas accorder trop d'importance à la perfection : leurs quatre albums sont à prendre tels quels, et dans ce cas-ci, on prend sans problème.

mercredi 16 mai 2007

Black Rebel Motorcycle Club - Baby 81

On a un peu oublié la majorité de ces groupes, qui, au début des années 00, ont formé ce qu'une certaine presse a appelé la nu rock revolution, sorte de revival garage certes dérivatif, mais parfois très inspiré. The Vines, The Datsuns, The Strokes, et j'en passe, ont tous connu des carrières fort différentes, et n'ont pas vraiment réussi à se faire connaître par leur diversité musicale. C'est sans doute les derniers cités qui ont le mieux tiré leur épingle du jeu. Black Rebel Motocycle Club était compris dans ce groupe, même si leurs influences musicales étaient clairement différentes.

Après leur album éponyme, le second fut typiquement inférieur, ce qui a poussé le groupe à se réinventer sur Howl, où les guitares abrasives étaient remplacées par un ton très roots, une americana presque country. Assez naturellement, le quatrième album les voit fusionner leurs differents styles, avec toutefois un retour en puissances des six-cordes électrisées.

Et avec elles, le retour des énormes influences, soit Oasis, pour l'attitude, la voix et le sens de construction (et de la répétition), et surtout Jesus And Mary Chain. Les morceaux sont enveloppés dans des nappes de guitares, tantôt déterminantes, tantôt atmosphérique. On passe de la relative facilité immédiate (Need Some Air) à un futur extrait de la BO d'un Sofia Coppola (All You Do Is Talk, grandiose), en passant par l'étonnant Beatlesque Window. American X, tout au long de ses 9 minutes et 11 secondes (une coïncidence, paraît-il) constitue le morceau de bravoure d'un très bon album, d'un groupe qui ne semble pas accorder trop d'importance à la perfection : leurs quatre albums sont à prendre tels quels, et dans ce cas-ci, on prend sans problème.

dimanche 13 mai 2007

Björk - Volta

L'Islandaise la plus connue au monde (ben oui) nous offre son sixième album, après un longue attente, comme de coutume. On annonçait un retour à une Björk plus accessible, plus dansante après l'avant-garde Vespertine et Medulla, qui ne comportait que des voix. Fatalement, elle prend tout le monde a contre-pied, pour un disque plein, mais certainement pas commercial.

Pourtant, le faiseur de hits US Timbaland est à la manette pour trois titres, mais alors qu'il a pu faire merveille pour, par exemple, Missy Elliott, on se rend vote compte qu'il est trop limité pour l'univers de Björk. Les bonnes intentions étaient là, mais elle n'est pas aussi malléable qu'on pu l'être Aaliyah ou Justin Timberlake. Les autres collaborateurs n'ont pas non plus beaucoup de place pour s'exprimer : le pipa de Min Xiao-Fen est bien trop discret. Reste Antony Hegarty (de & The Johnsons), dont les deux duos comptent parmi les meilleurs morceaux ici, surtout le long et intense Dull Flame Of Desire, rappellant un autre duo, celui avec Thom Yorke (sur Selmasongs). Les moments calmes sont rares, et c'est dommage : trop de drum n bass (oui, Mark Bell ne changera jamais), et trop d'acrobaties vocales finissent par fatiguer. Pneumonia est donc un morceau à savourer, tout comme, mais de manière totalement opposée, Declare Independence.

Etrangement politique, il demande clairement aux Iles Féroé et au Groenland de déclarer leur souveraineté sous un fond industriel qui aurait pu se retrouver sur le dernier Nine Inch Nails, si Trent Reznor avait poussé la logique sonore encore plus loin. Le meilleur morceau de l'album, le plus risqué et le plus potent.

Volta est inmanquablement un album de Björk. Ceux qui sont horripilés par l'Islandaise ne changeront pas d'opinion, les fans non plus. Entre les deux, on notera des recherches sonores intéressantes, mais en conclusion, un album inégal, pas vraiment abouti, et qui ne ramène pas la chanteuse à son meilleur niveau de la fin des années 90.

samedi 12 mai 2007

Björk - Volta

L'Islandaise la plus connue au monde (ben oui) nous offre son sixième album, après un longue attente, comme de coutume. On annonçait un retour à une Björk plus accessible, plus dansante après l'avant-garde Vespertine et Medulla, qui ne comportait que des voix. Fatalement, elle prend tout le monde a contre-pied, pour un disque plein, mais certainement pas commercial.

Pourtant, le faiseur de hits US Timbaland est à la manette pour trois titres, mais alors qu'il a pu faire merveille pour, par exemple, Missy Elliott, on se rend vote compte qu'il est trop limité pour l'univers de Björk. Les bonnes intentions étaient là, mais elle n'est pas aussi malléable qu'on pu l'être Aaliyah ou Justin Timberlake. Les autres collaborateurs n'ont pas non plus beaucoup de place pour s'exprimer : le pipa de Min Xiao-Fen est bien trop discret. Reste Antony Hegarty (de & The Johnsons), dont les deux duos comptent parmi les meilleurs morceaux ici, surtout le long et intense Dull Flame Of Desire, rappellant un autre duo, celui avec Thom Yorke (sur Selmasongs). Les moments calmes sont rares, et c'est dommage : trop de drum n bass (oui, Mark Bell ne changera jamais), et trop d'acrobaties vocales finissent par fatiguer. Pneumonia est donc un morceau à savourer, tout comme, mais de manière totalement opposée, Declare Independence.

Etrangement politique, il demande clairement aux Iles Féroé et au Groenland de déclarer leur souveraineté sous un fond industriel qui aurait pu se retrouver sur le dernier Nine Inch Nails, si Trent Reznor avait poussé la logique sonore encore plus loin. Le meilleur morceau de l'album, le plus risqué et le plus potent.

Volta est inmanquablement un album de Björk. Ceux qui sont horripilés par l'Islandaise ne changeront pas d'opinion, les fans non plus. Entre les deux, on notera des recherches sonores intéressantes, mais en conclusion, un album inégal, pas vraiment abouti, et qui ne ramène pas la chanteuse à son meilleur niveau de la fin des années 90.

Le manifeste

Non, je ne crée pas autant de blogs que Mike Patton a de projets. C'est juste qu'après trois ans et demi de Music Box et neuf mois de RetroMusicBox, après des articles publiés dans RifRaf, et plus récemment sur Pinkushion, et quelques jours avant l'ouverture d'un nouveau webzine musical belge (on en reparlera), j'ai eu envie de créer une plateforme plus libre, sans toutefois délaisser les autres.

En effet, le format que j'ai imposé aux deux blogs est limité par nature au format chronique, et parfois, j'ai envie de sortir de ce schéma, pour parler (un peu) de tout et (beaucoup) de rien.

Voici donc Music Box Off, autrement dit tout ce qu'il y a côté de mes deux boîtes musicales.

Quel en sera le contenu? il n'y a pas de limites, on verra ce que j'aurai envie d'écrire... Mais j'ai déjà écrit un long article sur Rock Werchter, qui sera publié un peu plus tard, plus proche de la date du festival.

Enfin, ce blog sera moins régulièrement mis à jour que les autres, ce qui ne veut pas nécessairement dire moins souvent.

Voilà


vendredi 11 mai 2007

Manic Street Preachers - Send Away The Tigers


Huitième album pour les Manics, qui est, comme d'habitude, qualifié de retour en forme, ou un truc du genre. Il faut dire que depuis Everything Must Go en 1996, les sorties de groupes ont été inégales (This Is My Truth Tell Me Yours), ennuyeuses (Lifeblood), voire carrément inécoutables (Know Your Enemy). Cette fois, ils ont ressorti les guitares et les hymnes rock, et même si on n'espère plus grand chose, pourquoi pas?

Même si le morceau-titre, qui ouvre l'album, débute par un clavier, la suite nous ramène clairement vers leur période Everything Must Go, où le groupe sortait des hymnes expansivs à tour de bras, portés par la voix puissante de James Dean Bradfield, qui renoue ici avec ses solos de guitare hard rock dont il a piqué le secret à Slash. La suite donne le ton : ce sera un album en dents de scie. Underdogs, sorte d'hommage aux fans fidèles du groupe, renoue avec une sensibilité punk inédite depuis leurs tout débuts : très bien, mais quel dommage que les paroles pitoyables gâchent tout. Nicky Wire écrit vraiment n'importe quoi, et c'est de pire en pire.

Your Love Alone Is Not Enough remonte le niveau : un duo avec Nina Persson (The Cardigans), c'est carrément leur meilleur single depuis, oh, A Design For Life, peut-être (si l'on ne compte pas Masses Against The Classes). Un vrai duo, pas lourdingue pour un sou, et la voix de Nina offre un excellent contrepoint. En parlant de Design For Life, l'intro du morceau suivant (Indian Summer) y fait penser assez fort, même si les excès se retrouvent petit à petit, cette fois c'est un solo de guitare assez inutile. Un peu plus loin, Rendition fait exploser les amplis, comme avant, et le superbe Autumn Song (mais aïe, les paroles...) nous montre que parfois, les Manics ont toujours la flamme. Même si la reprise de Working Class Hero (en piste cachée) ne marquera pas les esprits, si ce n'est par une certaine ironie : Motown Junk, un de leurs premiers singles, clamait "I laughed when Lennon got shot".

Les points forts de l'album sont sa densité et sa variété, on reprochera juste des paroles généralement très peu inspirées et quelques mauvaises habitudes d'un goût douteux. Le bon est nettement plus présent que le mauvais, et on n'a plus pu dire cela d'un album des Manics depuis bien longtemps. rien que pour cela, je m'excuse d'avoir demandé leur séparation dans un précédent article. Il n'empêche que le groupe ne semble plus capable de produire un album consistant, du calibre de The Holy Bible ou de son successeur. Le rôle du groupe dans la sphère rock contemporaine est donc ambivalente : tant qu'ils sont là, ils continueront à produire quelques bons moments, mais le monde ne s'arrêtera pas de tourner lors de leur séparation. Les Manic Street Preachers sont donc proche du pire sentiment possible que l'on puisse inspirer dans le rock : l'indifférence.

jeudi 10 mai 2007

Manic Street Preachers - Send Away The Tigers


Huitième album pour les Manics, qui est, comme d'habitude, qualifié de retour en forme, ou un truc du genre. Il faut dire que depuis Everything Must Go en 1996, les sorties de groupes ont été inégales (This Is My Truth Tell Me Yours), ennuyeuses (Lifeblood), voire carrément inécoutables (Know Your Enemy). Cette fois, ils ont ressorti les guitares et les hymnes rock, et même si on n'espère plus grand chose, pourquoi pas?

Même si le morceau-titre, qui ouvre l'album, débute par un clavier, la suite nous ramène clairement vers leur période Everything Must Go, où le groupe sortait des hymnes expansivs à tour de bras, portés par la voix puissante de James Dean Bradfield, qui renoue ici avec ses solos de guitare hard rock dont il a piqué le secret à Slash. La suite donne le ton : ce sera un album en dents de scie. Underdogs, sorte d'hommage aux fans fidèles du groupe, renoue avec une sensibilité punk inédite depuis leurs tout débuts : très bien, mais quel dommage que les paroles pitoyables gâchent tout. Nicky Wire écrit vraiment n'importe quoi, et c'est de pire en pire.

Your Love Alone Is Not Enough remonte le niveau : un duo avec Nina Persson (The Cardigans), c'est carrément leur meilleur single depuis, oh, A Design For Life, peut-être (si l'on ne compte pas Masses Against The Classes). Un vrai duo, pas lourdingue pour un sou, et la voix de Nina offre un excellent contrepoint. En parlant de Design For Life, l'intro du morceau suivant (Indian Summer) y fait penser assez fort, même si les excès se retrouvent petit à petit, cette fois c'est un solo de guitare assez inutile. Un peu plus loin, Rendition fait exploser les amplis, comme avant, et le superbe Autumn Song (mais aïe, les paroles...) nous montre que parfois, les Manics ont toujours la flamme. Même si la reprise de Working Class Hero (en piste cachée) ne marquera pas les esprits, si ce n'est par une certaine ironie : Motown Junk, un de leurs premiers singles, clamait "I laughed when Lennon got shot".

Les points forts de l'album sont sa densité et sa variété, on reprochera juste des paroles généralement très peu inspirées et quelques mauvaises habitudes d'un goût douteux. Le bon est nettement plus présent que le mauvais, et on n'a plus pu dire cela d'un album des Manics depuis bien longtemps. rien que pour cela, je m'excuse d'avoir demandé leur séparation dans un précédent article. Il n'empêche que le groupe ne semble plus capable de produire un album consistant, du calibre de The Holy Bible ou de son successeur. Le rôle du groupe dans la sphère rock contemporaine est donc ambivalente : tant qu'ils sont là, ils continueront à produire quelques bons moments, mais le monde ne s'arrêtera pas de tourner lors de leur séparation. Les Manic Street Preachers sont donc proche du pire sentiment possible que l'on puisse inspirer dans le rock : l'indifférence.

dimanche 6 mai 2007

Dinosaur Jr - Beyond


Party like it’s 1988. Le premier album du lineup classique de Dinosaur Jr. en presque vingt ans, à lire sur pinkushion.com, ici.

samedi 5 mai 2007

Dinosaur Jr - Beyond


Party like it’s 1988. Le premier album du lineup classique de Dinosaur Jr. en presque vingt ans, à lire sur pinkushion.com, ici.

mardi 1 mai 2007

The Nightwatchman - One Man Revolution

Alors que Rage Against The Machine renaît de ses cendres pour un retour que pas mal de monde espère permanent, le guitariste Tom Morello, qu'on ne présent plus, sort son premier album solo, fort différent de son travail de groupe.

Ou peut-être pas tant que ça. One Man Revolution est un album entièrement acoustique, Tom, sa guitare, et quelques discrets remplissages sonores de Brendan O'Brien. Ce qui le rapproche fortement de son ancien/nouveau groupe est la thématique : c'est un album de protest songs, anti-guerre et pro-révolution socialiste. On connaissait les sympathies de Morello pour les théories marxistes (qui ont d'ailleurs souvent dépassé le cadre de la théorie, vers les actes), et il le montre ici, tout au long d'un album dépeignant la société moderne forcément corrompue, la suprématie des médias, l'idiotie caricaturale de son gouvernement, l'inutilité avérée des guerres. Et la possibilité de changer tout ça, avec une guitare, dans la plus pure tradition des protest songs.

Le thème pousse presque à la caricature, et ne laisse pas beaucoup de place aux métaphores. La musique est brute, et les paroles le sont aussi, d'autant plus que Morello n'a pas beaucoup d'expérience dans le domaine. On sera donc assez indulgents, surtout que certains morceaux valent le déplacement, comme la chanson-titre, ou The Road I Must Travel.

On pourra donc être positivement surpris, surtout que la voix de Morello est étonnamment posée, et s'accommode très bien de ce style. On reprochera peut-être certaines longueurs, certes, et une certaine naïveté. Touchante, certes, mais naïveté quand même. Si d'aventure RATM ne devait pas continuer, Morello a sans doute plus d'avenir en tant que Nightwatchman que comme guitariste des très décevants Audioslave.