mercredi 28 décembre 2005

Mon Top 2005


1 Dogs - Turn Against This Land

2 Bloc Party - Silent Alarm

3 System Of A Down - Mezmerize/Hypnotize

4 Babyshambles - Down In Albion

5 Franz Ferdinand - You Could Have It So Much Better

6 Sufjan Stevens - Illinois

7 Sigur Rós - Takk

8 Nine Inch Nails - With Teeth

9 Team Sleep - Team Sleep

10 Nada Surf - This Weight Is A Gift

11 Scum - Gospels For The Sick

12 Johnny Truant - In The Library Of Horrible Events

13 Supergrass - Road To Rouen

14 Nine Black Alps - Everything Is

15 John Frusciante - Curtains

16 Roadrunner United - The All-Star Sessions

17 Queens Of The Stone Age - Lullabies To Paralyze

18 Test Icicles - For Screening Purposes Only

19 Brakes - Give Blood

20 Gorillaz - Demon Days

21 Foo Fighters - In Your Honor

22 Audioslave – Out Of Exile

23 Rammstein - Rosenrot

24 Art Brut – Bang Bang Rock And Roll

25 Thrice - Vheissu

The Darkness - One Way Ticket To Hell... And Back

Bon, je me lance. J’aimais bien le premier album de The Darkness, Permission To Land. Parce qu’il était complètement à contre-courant du zeitgeist musical, parce qu’il me faisait bien marrer, et parce que, honnêtement, les morceaux étaient quand même vachement bien foutus. Mais qu’attendre d’un second album ?

Eh bien, ça.

Maintenant, ils sont connus, et sont riches. Donc, tant qu’à faire, autant faire exploser le budget d’enregistrement (pour le précédent, le poste bière était sans doute le plus important du budget). L’album commence, par, tenez-vous bien, une flûte de Pan ! Puis suit le gros riff-qui-est-tellement-gros-que-même-Angus-aurait-peur de One Way Ticket et les premiers effets vocaux.

Vous voyez dans Bohemian Rhapsody, le bridge où Freddie fait Magnifico-o-o-o où chaque « o » est superposé au précédent, créant un effet qui donne l’impression d’entendre plusieurs fois la voix en même temps. Et bien ici, on en a à revendre. Et Justin Hawkins multi-tracké vingt fois, ça fatigue très vite. Ah oui, tant que j’y pense : le producteur, c’est Roy Thomas Baker, qui a aussi produit A Night At The Opera de Queen, où se trouvait justement Bohemian Rhapsody.

En parlant de Justin, ses paroles sont complètement hystériques : non seulement il fait rimer follicle et diabolical, parle de sa bite une ligne sur deux mais hurle comme refrains de Knockers « And I looooooooooooove what you’ve done with your hair ». Hmm, merci, occupe-toi des tiens, maintenant.

Ah, et les ballades, évidemment. On ne fait plus dans le subtil, maintenant, ben non. Donc, on envoie un orchestre de 3334234 violons, histoire de provoquer une marée de briquets (ou de GSM). Super, quand même.

Mais le plus terrible reste à venir, Hazel Eyes. Des cordes, des cornemuses, et un refrain où Justin imite à la perfection une Geisha. Qui, malheureusement, vient probablement d’Anvers et non de Gion.

Le bon goût n’a pas de limites, évidemment : English Country Garden est absolument innommable, et Girlfriend envoie des cordes ET des cuivres.

One Way Ticket blah blah est l’équivalent de ce qui se passe dans le film de Morgan Spurlock Super Size Me. On l’écoute, on se dit que c’est quand même bon, et très vite, on se retrouve à gerber au fond du parking. Mais le pire, c’est qu’on recommence à chaque fois. Les mystères de la vie…

mardi 27 décembre 2005

The Darkness - One Way Ticket To Hell... And Back

Bon, je me lance. J’aimais bien le premier album de The Darkness, Permission To Land. Parce qu’il était complètement à contre-courant du zeitgeist musical, parce qu’il me faisait bien marrer, et parce que, honnêtement, les morceaux étaient quand même vachement bien foutus. Mais qu’attendre d’un second album ?

Eh bien, ça.

Maintenant, ils sont connus, et sont riches. Donc, tant qu’à faire, autant faire exploser le budget d’enregistrement (pour le précédent, le poste bière était sans doute le plus important du budget). L’album commence, par, tenez-vous bien, une flûte de Pan ! Puis suit le gros riff-qui-est-tellement-gros-que-même-Angus-aurait-peur de One Way Ticket et les premiers effets vocaux.

Vous voyez dans Bohemian Rhapsody, le bridge où Freddie fait Magnifico-o-o-o où chaque « o » est superposé au précédent, créant un effet qui donne l’impression d’entendre plusieurs fois la voix en même temps. Et bien ici, on en a à revendre. Et Justin Hawkins multi-tracké vingt fois, ça fatigue très vite. Ah oui, tant que j’y pense : le producteur, c’est Roy Thomas Baker, qui a aussi produit A Night At The Opera de Queen, où se trouvait justement Bohemian Rhapsody.

En parlant de Justin, ses paroles sont complètement hystériques : non seulement il fait rimer follicle et diabolical, parle de sa bite une ligne sur deux mais hurle comme refrains de Knockers « And I looooooooooooove what you’ve done with your hair ». Hmm, merci, occupe-toi des tiens, maintenant.

Ah, et les ballades, évidemment. On ne fait plus dans le subtil, maintenant, ben non. Donc, on envoie un orchestre de 3334234 violons, histoire de provoquer une marée de briquets (ou de GSM). Super, quand même.

Mais le plus terrible reste à venir, Hazel Eyes. Des cordes, des cornemuses, et un refrain où Justin imite à la perfection une Geisha. Qui, malheureusement, vient probablement d’Anvers et non de Gion.

Le bon goût n’a pas de limites, évidemment : English Country Garden est absolument innommable, et Girlfriend envoie des cordes ET des cuivres.

One Way Ticket blah blah est l’équivalent de ce qui se passe dans le film de Morgan Spurlock Super Size Me. On l’écoute, on se dit que c’est quand même bon, et très vite, on se retrouve à gerber au fond du parking. Mais le pire, c’est qu’on recommence à chaque fois. Les mystères de la vie…

lundi 26 décembre 2005

Rammstein - Rosenrot

Second album en deux ans pour Rammstein, qui n’a en outre pas arrêté de tourner depuis la sortie de Reise Reise. Apparemment, le groupe avait trop de matériel pour un seul album, et a donc écrit en plus quelques nouveaux morceaux pour pouvoir remplir ce Rosenrot. On pouvait craindre une certaine dilution, il n’en est rien : Rosenrot est même sans doute meilleur que RR.

Le single et premier morceau Benzin est du Rammstein pur et évidemment dur, mais la métaphore du morceau peut faire réfléchir. Mann Gegen Mann voit le groupe tordre un cliché de plus, avec des paroles ouvertement pro-gay (évidemment, vu l’imagerie du groupe, ils ont très vite été qualifiés de néo-nazis), mais tout l’album ne suit pas la même logique agressivo-bourrine, c’est même sans doute l’album le plus expérimental du groupe.

Spring est presque nu-metal, dans son riff lancinant et très lourd, Feuer And Wasser est presque parlé par Till Lindemann, et on est littéralement suspendus à ses lèvres (oui, ça me fait peur aussi). Et tant qu’à faire, Te Quiero Puta ne ressemble à rien de connu, on va appeler ça mariachi heavy-metal chanté en espagnol.

La seule concession est un duo avec l’étonnante Sharleen Spiteri de Texas, dont le groupe n’est pas vraiment habitué à l’alternatif (quoi qu’on se souvient d’un morceau avec le Wu-Tang Clan il y a quelques années) : pas génial, mais surprenant. Ses lignes sont aussi les seules en anglais dans tout l’album, mais ça, on s’en doute.

Rammstein a clairement indiqué qu’une période se finissait avec cet album, et qu’ils allaient maintenant se retirer pour quelques temps, loins des riffs industriels, des feux d’artifices et des controverses. Qu’importe l’état dans lequel ils reviendront, leurs cinq albums assurent une place de choix au panthéon du metal mondial.

dimanche 25 décembre 2005

Rammstein - Rosenrot

Second album en deux ans pour Rammstein, qui n’a en outre pas arrêté de tourner depuis la sortie de Reise Reise. Apparemment, le groupe avait trop de matériel pour un seul album, et a donc écrit en plus quelques nouveaux morceaux pour pouvoir remplir ce Rosenrot. On pouvait craindre une certaine dilution, il n’en est rien : Rosenrot est même sans doute meilleur que RR.

Le single et premier morceau Benzin est du Rammstein pur et évidemment dur, mais la métaphore du morceau peut faire réfléchir. Mann Gegen Mann voit le groupe tordre un cliché de plus, avec des paroles ouvertement pro-gay (évidemment, vu l’imagerie du groupe, ils ont très vite été qualifiés de néo-nazis), mais tout l’album ne suit pas la même logique agressivo-bourrine, c’est même sans doute l’album le plus expérimental du groupe.

Spring est presque nu-metal, dans son riff lancinant et très lourd, Feuer And Wasser est presque parlé par Till Lindemann, et on est littéralement suspendus à ses lèvres (oui, ça me fait peur aussi). Et tant qu’à faire, Te Quiero Puta ne ressemble à rien de connu, on va appeler ça mariachi heavy-metal chanté en espagnol.

La seule concession est un duo avec l’étonnante Sharleen Spiteri de Texas, dont le groupe n’est pas vraiment habitué à l’alternatif (quoi qu’on se souvient d’un morceau avec le Wu-Tang Clan il y a quelques années) : pas génial, mais surprenant. Ses lignes sont aussi les seules en anglais dans tout l’album, mais ça, on s’en doute.

Rammstein a clairement indiqué qu’une période se finissait avec cet album, et qu’ils allaient maintenant se retirer pour quelques temps, loins des riffs industriels, des feux d’artifices et des controverses. Qu’importe l’état dans lequel ils reviendront, leurs cinq albums assurent une place de choix au panthéon du metal mondial.

jeudi 22 décembre 2005

System Of A Down - Hypnotize

Seconde moitié de l’ambitieux projet de System Of A Down, Hypnotize complète Mezmerize, autant au niveau de l’artwork que de la séquence des morceaux : le dernier ici est « Soldier Side », écho de l’intro du premier volume. Ceci dit, les deux parties sont plus différentes qu’on aurait ou le penser.

En effet, là ou Mezmerize montrait plutôt le côte versatile du groupe, avec des morceaux teintés de musique orientale, d’effets sonores limites irritants, et des paroles assez mauvaises, Hypnotize réaffirme le côté metal, audible dès le début, et les deux premiers morceaux, Attack et Dreaming (Slayer meets Faith No More). Ceci dit, c’est évidemment toujours SOAD, mais un SOAD plus porté sur la qualité des morceaux que sur les gimmicks faciles, qui étaient le (seul) point négatif du premier tome.

Chaque morceau est solide, apporte du nouveau dans le canon du groupe, dont l’importance n’est vraiment plus à démontrer.

Les points faibles ? Oh,des paroles qui ne volent pas toujours très haut, et (quand même) parfois un peu de n’importe quoi. Et puis, qui a décidé de faire chanter le guitariste Daron Malakian ? Je n’ai rien contre lui (et c’est vrai, certains de ses leads tombent plutôt bien), mais un est lead singer sur quasi la moitié des morceaux, et le monde n’avait pas besoin de Brian Molko chantant avec l’accent de Paul McCartney. OK, j’exagère, mais bon, ce n’était pas une très bonne idée.

En parlant de bonne idée, que dire du concept même de double album ? Etait-ce vraiment parce que le groupe avait trop de morceaux ? Ou plutôt parce qu’ils avaient peur de ne pas réaliser un digne successeur à Toxicity, qu’ils ont préféré la quantité à la qualité ? Difficile à dire, surtout que sur les 22 morceaux, à peine 3 ou 4 ne valent pas trop le coup. Donc, un album simple aurait été trop long, et trop dur à digérer.

Donc, maintenant que le projet est terminé, on ne peut que tirer notre chapeau à System Of A Down, digne successeur de Rage Against The Machine (leurs points de vue politiques sont inséparables de leur musique, le groupe en profite d’ailleurs pour rappeler le génocide arménien, toujours scandaleusement nié par le gouvernement turc) ou, une fois de plus, de Faith No More pour le renouveau et l’originalité apporté au monde musical. Souvent imités, jamais égalés, SOAD se sort du piège du double et offre à 2005 un de ses meilleurs albums.

mercredi 21 décembre 2005

System Of A Down - Hypnotize

Seconde moitié de l’ambitieux projet de System Of A Down, Hypnotize complète Mezmerize, autant au niveau de l’artwork que de la séquence des morceaux : le dernier ici est « Soldier Side », écho de l’intro du premier volume. Ceci dit, les deux parties sont plus différentes qu’on aurait ou le penser.

En effet, là ou Mezmerize montrait plutôt le côte versatile du groupe, avec des morceaux teintés de musique orientale, d’effets sonores limites irritants, et des paroles assez mauvaises, Hypnotize réaffirme le côté metal, audible dès le début, et les deux premiers morceaux, Attack et Dreaming (Slayer meets Faith No More). Ceci dit, c’est évidemment toujours SOAD, mais un SOAD plus porté sur la qualité des morceaux que sur les gimmicks faciles, qui étaient le (seul) point négatif du premier tome.

Chaque morceau est solide, apporte du nouveau dans le canon du groupe, dont l’importance n’est vraiment plus à démontrer.

Les points faibles ? Oh,des paroles qui ne volent pas toujours très haut, et (quand même) parfois un peu de n’importe quoi. Et puis, qui a décidé de faire chanter le guitariste Daron Malakian ? Je n’ai rien contre lui (et c’est vrai, certains de ses leads tombent plutôt bien), mais un est lead singer sur quasi la moitié des morceaux, et le monde n’avait pas besoin de Brian Molko chantant avec l’accent de Paul McCartney. OK, j’exagère, mais bon, ce n’était pas une très bonne idée.

En parlant de bonne idée, que dire du concept même de double album ? Etait-ce vraiment parce que le groupe avait trop de morceaux ? Ou plutôt parce qu’ils avaient peur de ne pas réaliser un digne successeur à Toxicity, qu’ils ont préféré la quantité à la qualité ? Difficile à dire, surtout que sur les 22 morceaux, à peine 3 ou 4 ne valent pas trop le coup. Donc, un album simple aurait été trop long, et trop dur à digérer.

Donc, maintenant que le projet est terminé, on ne peut que tirer notre chapeau à System Of A Down, digne successeur de Rage Against The Machine (leurs points de vue politiques sont inséparables de leur musique, le groupe en profite d’ailleurs pour rappeler le génocide arménien, toujours scandaleusement nié par le gouvernement turc) ou, une fois de plus, de Faith No More pour le renouveau et l’originalité apporté au monde musical. Souvent imités, jamais égalés, SOAD se sort du piège du double et offre à 2005 un de ses meilleurs albums.

lundi 19 décembre 2005

Korn - See You On The Other Side

Korn continue à sortir des albums avec une impressionnante régularité, mais l’enregistrement de See You On The Other Side ne fut pas de tout repos. Tout d’abord, le guitariste fondateur, Brian « Head » Welch claqua la porte ; préférant la compagnie de Jésus à celle de ses amis d’enfance. On ne reviendra pas sur ses motivations, mais on regrettera tout de même les commentaires faux et déplacés faits sur son ancien groupe.

Head n’ayant pas été remplacé, il devenait évident que Munky devrait assumer entièrement la guitare, et cela a probablement contribué au changement de direction pris par le groupe. On a l’habitude que Korn évolue, c’est d’ailleurs avec le temps devenu leur marque de fabrique. Mais pour SYOTOS, tout change, ou presque. La maison de disque, les producteurs (Atticus Ross, et The Matrix, team créateur d’Avril Lavigne entre autres), jusqu’à la façon d’écrire : The Matrix a collaboré à l’écriture des morceaux, quoiqu’on ne connaît pas précisément l’ampleur de la collaboration.

Musicalement, pas mal de changements aussi : il faut carrément attendre la neuvième (!) piste pour trouver trace des fameuses guitares abrasives et accordées très bas. Les autres caractéristiques du groupe s’envolent presque : la slap-bass de Fieldy, ou le chant-aboiement de Jon Davis, qui a envolé en un chant mélodieux, tourmenté et intense.

SYOTOS est donc différent, moins metal, mais que veut-il au juste ? Le premier single Twisted Transistor est limite dansant, et l’album est en somme assez groovy, on dira groove-industriel. Car l’influence de Trent Reznor (Nine Inch Nails) n’aura jamais été aussi présente sur un album de Korn, Open Up et Throw Me Away en particulier.

L’atmosphère est aussi très importante, et pas mal de morceaux se terminent par une interlude, généralement instrumentale, et comprenant son lot de samples, de bruits bizarres (dont un guest de Darth Vader) et de cornemuse (quand même). Le groupe a été très loin dans sa recherche de renouveau, à un tel point que les morceaux qui sonnent le plus « Korn » se trouvent uniquement sur le cd bonus de l’édition limitée.

Malgré toute cette expérimentation, la touche des producteurs confère à la plupart des morceaux un étrange parfum commercial, un peu comme les singles issus de The Fragile, dont l’aspect mélodique et « vendeur » ne gâchait en rien le concept de l’album. Tearjerker finit l’album sur une note tendue et émotionnelle, avec Jon Davis chantant, je vous jure, comme George Michael.

Évidemment, on ne peut qu’applaudir l’intention, assez rare pour être soulignée. Ceci dit, passé le choc initial, on finit par se rendre compte que tout sonne assez similaire : même ton indus, même vocation radio-friendly (enfin, tout est relatif), et mêmes thèmes d’écorché vif (faut quand même pas exagérer). Semi-réussite donc, mais pour la première fois depuis leur premier album, on voit que Korn a trouvé son harmonie, jusqu’au prochain album, forcément différent.

dimanche 18 décembre 2005

Korn - See You On The Other Side

Korn continue à sortir des albums avec une impressionnante régularité, mais l’enregistrement de See You On The Other Side ne fut pas de tout repos. Tout d’abord, le guitariste fondateur, Brian « Head » Welch claqua la porte ; préférant la compagnie de Jésus à celle de ses amis d’enfance. On ne reviendra pas sur ses motivations, mais on regrettera tout de même les commentaires faux et déplacés faits sur son ancien groupe.

Head n’ayant pas été remplacé, il devenait évident que Munky devrait assumer entièrement la guitare, et cela a probablement contribué au changement de direction pris par le groupe. On a l’habitude que Korn évolue, c’est d’ailleurs avec le temps devenu leur marque de fabrique. Mais pour SYOTOS, tout change, ou presque. La maison de disque, les producteurs (Atticus Ross, et The Matrix, team créateur d’Avril Lavigne entre autres), jusqu’à la façon d’écrire : The Matrix a collaboré à l’écriture des morceaux, quoiqu’on ne connaît pas précisément l’ampleur de la collaboration.

Musicalement, pas mal de changements aussi : il faut carrément attendre la neuvième (!) piste pour trouver trace des fameuses guitares abrasives et accordées très bas. Les autres caractéristiques du groupe s’envolent presque : la slap-bass de Fieldy, ou le chant-aboiement de Jon Davis, qui a envolé en un chant mélodieux, tourmenté et intense.

SYOTOS est donc différent, moins metal, mais que veut-il au juste ? Le premier single Twisted Transistor est limite dansant, et l’album est en somme assez groovy, on dira groove-industriel. Car l’influence de Trent Reznor (Nine Inch Nails) n’aura jamais été aussi présente sur un album de Korn, Open Up et Throw Me Away en particulier.

L’atmosphère est aussi très importante, et pas mal de morceaux se terminent par une interlude, généralement instrumentale, et comprenant son lot de samples, de bruits bizarres (dont un guest de Darth Vader) et de cornemuse (quand même). Le groupe a été très loin dans sa recherche de renouveau, à un tel point que les morceaux qui sonnent le plus « Korn » se trouvent uniquement sur le cd bonus de l’édition limitée.

Malgré toute cette expérimentation, la touche des producteurs confère à la plupart des morceaux un étrange parfum commercial, un peu comme les singles issus de The Fragile, dont l’aspect mélodique et « vendeur » ne gâchait en rien le concept de l’album. Tearjerker finit l’album sur une note tendue et émotionnelle, avec Jon Davis chantant, je vous jure, comme George Michael.

Évidemment, on ne peut qu’applaudir l’intention, assez rare pour être soulignée. Ceci dit, passé le choc initial, on finit par se rendre compte que tout sonne assez similaire : même ton indus, même vocation radio-friendly (enfin, tout est relatif), et mêmes thèmes d’écorché vif (faut quand même pas exagérer). Semi-réussite donc, mais pour la première fois depuis leur premier album, on voit que Korn a trouvé son harmonie, jusqu’au prochain album, forcément différent.

dimanche 11 décembre 2005

Queens Of The Stone Age – Over The Years And Through The Woods

Double cd/dvd impressionnant, pour cette première sortie live officielle de QOTSA. On ne s’intéressera qu’à la partie audio, qui semble prometteuse, même si peu représentative : pas mal de morceaux emblématiques du groupe ne s’y trouvant pas (Lost Art Of Keeping A Secret, Feel Good Hit Of The Summer, pour n’en citer que deux). Ceci dit, on retrouver des extraits des quatre albums, et même un morceau des dernières Desert Sessions.

Ce qui importe est évidemment la qualité, indéniable. Depuis les départs de Dave Grohl (qui n’était qu’intérimaire) et, plus important, de Nick Olivieri, Josh Homme a construit un groupe très solide, qui exécute les morceaux très professionnellement.

Et c’est justement ça le problème. QOTSA a toujours été un groupe dangereux, imprégné de l’essence du rock, et de cette glorieuse incertitude. Ici, c’est un peu le Josh Homme Stadium Show, à un tel point que le classique No One Knows est présenté dans une version étendue, bien éloignée de la puissance éphémère du fabuleux album Songs For The Deaf. Á part ça, les morceaux sont assez proches des versions albums, et on sort finalement étrangement déçu, malgré l‘indéniable qualité des morceaux. Peut-être que le QOTSA 2005 est inférieur à l’ancien, peut-être qu’il faut les voir en vrai pour vraiment les apprécier dans un contexte live, aucune idée, mais une chose est sûre : cet album ne sera pas réécouté souvent, et à choisir, pas mal de concerts, généralement de bonne qualité, sont dispo sur Internet, suffit de chercher…

samedi 10 décembre 2005

Queens Of The Stone Age - Over The Years And Through The Woods

Double cd/dvd impressionnant, pour cette première sortie live officielle de QOTSA. On ne s’intéressera qu’à la partie audio, qui semble prometteuse, même si peu représentative : pas mal de morceaux emblématiques du groupe ne s’y trouvant pas (Lost Art Of Keeping A Secret, Feel Good Hit Of The Summer, pour n’en citer que deux). Ceci dit, on retrouver des extraits des quatre albums, et même un morceau des dernières Desert Sessions.

Ce qui importe est évidemment la qualité, indéniable. Depuis les départs de Dave Grohl (qui n’était qu’intérimaire) et, plus important, de Nick Olivieri, Josh Homme a construit un groupe très solide, qui exécute les morceaux très professionnellement.

Et c’est justement ça le problème. QOTSA a toujours été un groupe dangereux, imprégné de l’essence du rock, et de cette glorieuse incertitude. Ici, c’est un peu le Josh Homme Stadium Show, à un tel point que le classique No One Knows est présenté dans une version étendue, bien éloignée de la puissance éphémère du fabuleux album Songs For The Deaf. Á part ça, les morceaux sont assez proches des versions albums, et on sort finalement étrangement déçu, malgré l‘indéniable qualité des morceaux. Peut-être que le QOTSA 2005 est inférieur à l’ancien, peut-être qu’il faut les voir en vrai pour vraiment les apprécier dans un contexte live, aucune idée, mais une chose est sûre : cet album ne sera pas réécouté souvent, et à choisir, pas mal de concerts, généralement de bonne qualité, sont dispo sur Internet, suffit de chercher…

mercredi 7 décembre 2005

Babyshambles - Down In Albion

Cet article ne comprendra pas : de jeux de mots avec les mots poudre, blanche, ligne, Kate, Pete, ...

Cet article comprendra : une critique d’un album bien meilleur qu’on aurait pu le croire.


La suite de l’article ici, sur pinkushion.com

mardi 6 décembre 2005

Babyshambles - Down In Albion

Cet article ne comprendra pas : de jeux de mots avec les mots poudre, blanche, ligne, Kate, Pete, ...

Cet article comprendra : une critique d’un album bien meilleur qu’on aurait pu le croire.


La suite de l’article ici, sur pinkushion.com

mardi 22 novembre 2005

Beastie Boys – Solid Gold Hits

Si c’est une blague, elle n’est pas très drôle… Résumer les 25 ans de la carrière d’un des groupes hip-hop les plus importants en un cd ?

On a compris, Noël approche, mais bon, quand même… L’anthologie de 1999 Sounds Of Science est bien plus recommandable.

Ceci dit, paradoxalement, rien n’est à jeter sur ce disque (sauf peut-être le remix de Body Movin’ par Fatboy Slim, à mon sens inférieur à l’original). On ne retrouve que les singles et morceaux connus des Beastie Boys, qui ne sont pas toujours leurs meilleurs, mais il n’empêche : une telle inventivité, que ce soit au niveau de l’utilisation des samples, des instruments, de la voix et des paroles se retrouvent rarement dans le hip-hop contemporain.

Autrement dit, si vous ne connaissez rien aux Beastie Boys, commencez par ici, puis procurez-vous, eh bien, tous les albums, à commencer par Paul’s Boutique (invraisemblablement extraordinaire de bout en bout), Check Yo Head et Hello Nasty ; ou si vous êtes fan de hiphop, To The Five Boroughs.

Mais un seul cd ne saurait jamais rendre justice à de tels génies.

Beastie Boys - Solid Gold Hits

Si c’est une blague, elle n’est pas très drôle… Résumer les 25 ans de la carrière d’un des groupes hip-hop les plus importants en un cd ?

On a compris, Noël approche, mais bon, quand même… L’anthologie de 1999 Sounds Of Science est bien plus recommandable.

Ceci dit, paradoxalement, rien n’est à jeter sur ce disque (sauf peut-être le remix de Body Movin’ par Fatboy Slim, à mon sens inférieur à l’original). On ne retrouve que les singles et morceaux connus des Beastie Boys, qui ne sont pas toujours leurs meilleurs, mais il n’empêche : une telle inventivité, que ce soit au niveau de l’utilisation des samples, des instruments, de la voix et des paroles se retrouvent rarement dans le hip-hop contemporain.

Autrement dit, si vous ne connaissez rien aux Beastie Boys, commencez par ici, puis procurez-vous, eh bien, tous les albums, à commencer par Paul’s Boutique (invraisemblablement extraordinaire de bout en bout), Check Yo Head et Hello Nasty ; ou si vous êtes fan de hiphop, To The Five Boroughs.

Mais un seul cd ne saurait jamais rendre justice à de tels génies.

dimanche 20 novembre 2005

Blink-182 – Greatest Hits

Aux dernières nouvelles, Blink-182 est rentré dans une période de « hiatus de durée indéfinie ». Autrement dit, séparation jusqu’à ce qu’ils se rendent compte qu’il n’ont plus de fric. Ce qui est quand même dommage, surtout quand on voit l’évolution musicale du groupe au cours de sa carrière, dont les meilleurs moments sont regroupés ici.

Les premiers morceaux sont assez datés, du punk-pop simple, sans trop d’intérêt ni musical ni lyrique, mais qui ne fait de mal à personne non plus. C’est à partir de l’album Take Off Your Pants And Jacket (à se demander comment la maison de disques a osé le sortir avec un jeu de mot pareil, mais soit) que Blink a commencé à sortir de ce carcan. Bon, les morceaux puérils dominaient toujours, mais avec Stay Together For The Kids, Blink écrivait sa première chanson mature, musicalement puissante, et écrite selon le point de vue d’un gosse dont les parents divorcent.

Après cela, deux membres du groupe ont formé Box Car Racer, dont l’unique (et excellent) album éponyme reprenait des formules punk, mais sans la saccharose des premiers Blink.

Après cette parenthèse, Blink sortit son album éponyme, qui pousse la transformation du groupe à son paroxysme. Plus de morceaux sur la branlette, mais des signatures complexes (Travis Barker est universellement reconnu comme un des meilleurs batteurs punk), et des influences parfois étonnantes (Always sonne très Cure, Robert Smith chante d’ailleurs un duo avec eux). L’album est très bon, et l’annonce de la séparation un peu après était d’autant plus choquante.

Ce Greatest Hits comporte les singles, ainsi que deux inédits (potables). Le guitariste Tom Delonge va bientôt lancer son nouveau groupe, Travis Barker a son show MTV et The Transplants, il est donc probable que Blink ne reviendra pas de sitôt. Dommage de partir à ce moment de leur carrière, mais bon, c’est la vie…

Limp Bizkit – Greatest Hitz

Aah, Limp Bizkit, Fred Durst... Allez, finissons-en tout de suite : le premier album n’était pas mal, un jeune groupe assez agressif, un guitariste innovateur, et quelques bons morceaux. Le second était plus commercial, mais comprenait quand même des bons moments. Mais alors après… Porté par leur version du thème de Mission : Impossible, le troisième était complètement over the top, bourrin, assez pute, et très détestable.

Ensuite, le guitariste Wes Borland est parti, ce qui poussa Freddy a changé de direction, comme on peu le voir dans l’extraordinairement pitoyable Results May Vary. Le nouveau groupe de Wes ne marcha pas du tout (en fait, il n’en a jamais crée), et il a bien été obligé de retourner chez Limp Bizkit, histoire de manger autre chose que des pâtes. Quoique, leur disque suivant, The Unquestionable Truth Part One s’est vendu à onze exemplaires, malgré de bonnes intentions : un son plus brut, des paroles pourries, mais ça, c’est Fred.

Ici, on retrouve les singles (mais peu d’extraits du premier album, ce qui est très dommage), et trois inédits : deux médiocres et un extraordinaire.

En effet, le groupe a repris au sein du même morceau Home Sweet Home de Mötley Crüe et Bittersweet Symphony de Verve. Le résultat est inouï, et est sans doute un des pires morceaux de musique jamais enregistré. Sans rire, il faut l’écouter, vous n’imaginez pas.

Donc, ce Greatest Hits (pardon, "hitz") ne sert à rien, si vous voulez une histoire du rap-metal, écoutez le premier (Three Dollar Bills’ Y’All) et sinon, on attend l’album de Wes Borland, on sait jamais…

Blink-182 - Greatest Hits

Aux dernières nouvelles, Blink-182 est rentré dans une période de « hiatus de durée indéfinie ». Autrement dit, séparation jusqu’à ce qu’ils se rendent compte qu’il n’ont plus de fric. Ce qui est quand même dommage, surtout quand on voit l’évolution musicale du groupe au cours de sa carrière, dont les meilleurs moments sont regroupés ici.

Les premiers morceaux sont assez datés, du punk-pop simple, sans trop d’intérêt ni musical ni lyrique, mais qui ne fait de mal à personne non plus. C’est à partir de l’album Take Off Your Pants And Jacket (à se demander comment la maison de disques a osé le sortir avec un jeu de mot pareil, mais soit) que Blink a commencé à sortir de ce carcan. Bon, les morceaux puérils dominaient toujours, mais avec Stay Together For The Kids, Blink écrivait sa première chanson mature, musicalement puissante, et écrite selon le point de vue d’un gosse dont les parents divorcent.

Après cela, deux membres du groupe ont formé Box Car Racer, dont l’unique (et excellent) album éponyme reprenait des formules punk, mais sans la saccharose des premiers Blink.

Après cette parenthèse, Blink sortit son album éponyme, qui pousse la transformation du groupe à son paroxysme. Plus de morceaux sur la branlette, mais des signatures complexes (Travis Barker est universellement reconnu comme un des meilleurs batteurs punk), et des influences parfois étonnantes (Always sonne très Cure, Robert Smith chante d’ailleurs un duo avec eux). L’album est très bon, et l’annonce de la séparation un peu après était d’autant plus choquante.

Ce Greatest Hits comporte les singles, ainsi que deux inédits (potables). Le guitariste Tom Delonge va bientôt lancer son nouveau groupe, Travis Barker a son show MTV et The Transplants, il est donc probable que Blink ne reviendra pas de sitôt. Dommage de partir à ce moment de leur carrière, mais bon, c’est la vie…

Limp Bizkit - Greatest Hitz

Aah, Limp Bizkit, Fred Durst... Allez, finissons-en tout de suite : le premier album n’était pas mal, un jeune groupe assez agressif, un guitariste innovateur, et quelques bons morceaux. Le second était plus commercial, mais comprenait quand même des bons moments. Mais alors après… Porté par leur version du thème de Mission : Impossible, le troisième était complètement over the top, bourrin, assez pute, et très détestable.

Ensuite, le guitariste Wes Borland est parti, ce qui poussa Freddy a changé de direction, comme on peu le voir dans l’extraordinairement pitoyable Results May Vary. Le nouveau groupe de Wes ne marcha pas du tout (en fait, il n’en a jamais crée), et il a bien été obligé de retourner chez Limp Bizkit, histoire de manger autre chose que des pâtes. Quoique, leur disque suivant, The Unquestionable Truth Part One s’est vendu à onze exemplaires, malgré de bonnes intentions : un son plus brut, des paroles pourries, mais ça, c’est Fred.

Ici, on retrouve les singles (mais peu d’extraits du premier album, ce qui est très dommage), et trois inédits : deux médiocres et un extraordinaire.

En effet, le groupe a repris au sein du même morceau Home Sweet Home de Mötley Crüe et Bittersweet Symphony de Verve. Le résultat est inouï, et est sans doute un des pires morceaux de musique jamais enregistré. Sans rire, il faut l’écouter, vous n’imaginez pas.

Donc, ce Greatest Hits (pardon, "hitz") ne sert à rien, si vous voulez une histoire du rap-metal, écoutez le premier (Three Dollar Bills’ Y’All) et sinon, on attend l’album de Wes Borland, on sait jamais…

vendredi 18 novembre 2005

Nirvana – Sliver : The Best Of The Box

Moins on parle de cet album, mieux c’est. Je ne fais pas partie du hate club de Courtney Love, mais bon, quand même… Cet album est une compilation 1 CD du boxset de raretés qui est sorti il y a pile un an. Les meilleurs morceaux n’ont même pas été sélectionnés, et les seuls avantages de l’album sont la pochette, apparemment choisie par la fille de Kurt et Courtney, et trois inédits, dont le plus intéressant est Spank Thru, issu d’une des premières démos du groupe, la légendaire Fecal Matter. Mais bon, pas de quoi en faire un plat, surtout que le son est atroce. Les fans ont déjà le coffret, et on se demande à qui profite Sliver. Enfin, non, ça, on le sait…

Nirvana - Sliver : The Best Of The Box

Moins on parle de cet album, mieux c’est. Je ne fais pas partie du hate club de Courtney Love, mais bon, quand même… Cet album est une compilation 1 CD du boxset de raretés qui est sorti il y a pile un an. Les meilleurs morceaux n’ont même pas été sélectionnés, et les seuls avantages de l’album sont la pochette, apparemment choisie par la fille de Kurt et Courtney, et trois inédits, dont le plus intéressant est Spank Thru, issu d’une des premières démos du groupe, la légendaire Fecal Matter. Mais bon, pas de quoi en faire un plat, surtout que le son est atroce. Les fans ont déjà le coffret, et on se demande à qui profite Sliver. Enfin, non, ça, on le sait…

jeudi 17 novembre 2005

Thrice - Vheissu

Après deux albums sortis sur un label indépendant, Thrice a signé chez Atlantic, et a sorti l’excellentissime The Artist In The Ambulance l’an dernier. Des ventes décevantes (pour le label) pouvaient pousser Thrice a enregistrer un album plus commercial, plus conventionnel. Résultat : Vheissu, album d’une ambition monstre, et tellement original qu’Atlantic est a deux doigts de les virer. Pitoyable, mais symptomatique du milieu musical actuel.

Vheissu commence avec le relativement classique Image Of The Invisible, riffs hardcore, ligne de refrain hurlée, et paroles bibliques (les paroles du chanteur, Dustin, sont probablement trop complexes pour les Etats-Unis d’Amérikkke) avant de passer par du gospel, du prog rock, du piano, un nombre incalculable de changements de rythmes, des structures musicales complexes et j’en passe.

Le metal rapide du précédent album laisse ici la place aux atmosphères, aidant à créer un album qui est littéralement sans pareil.

Très bien pour le groupe et leurs ambitions artistiques, mais de l’autre côte de la chaîne de production, on est plus perplexes. Les morceaux ne sont pas très accrocheurs, et semblent parfois paradoxalement peu inspirés. Il semble clair que le groupe, en parfait accord avec lui-même, a voulu créer un album très personnel au risque d’être déconnecté avec son public (et son label).

Critiquer un tel album est donc assez compliqué, car d’un côté, les intentions du groupe sont louables et intransigeantes, mais d’un autre côté, on se surprend à regretter la puissance mélodique de l’ancien Thrice.

Au pire, Vheissu est maladroit, mais au moins, on ne pourra pas dire qu’ils ont choisi la facilité.

Thrice - Vheissu

Après deux albums sortis sur un label indépendant, Thrice a signé chez Atlantic, et a sorti l’excellentissime The Artist In The Ambulance l’an dernier. Des ventes décevantes (pour le label) pouvaient pousser Thrice a enregistrer un album plus commercial, plus conventionnel. Résultat : Vheissu, album d’une ambition monstre, et tellement original qu’Atlantic est a deux doigts de les virer. Pitoyable, mais symptomatique du milieu musical actuel.

Vheissu commence avec le relativement classique Image Of The Invisible, riffs hardcore, ligne de refrain hurlée, et paroles bibliques (les paroles du chanteur, Dustin, sont probablement trop complexes pour les Etats-Unis d’Amérikkke) avant de passer par du gospel, du prog rock, du piano, un nombre incalculable de changements de rythmes, des structures musicales complexes et j’en passe.

Le metal rapide du précédent album laisse ici la place aux atmosphères, aidant à créer un album qui est littéralement sans pareil.

Très bien pour le groupe et leurs ambitions artistiques, mais de l’autre côte de la chaîne de production, on est plus perplexes. Les morceaux ne sont pas très accrocheurs, et semblent parfois paradoxalement peu inspirés. Il semble clair que le groupe, en parfait accord avec lui-même, a voulu créer un album très personnel au risque d’être déconnecté avec son public (et son label).

Critiquer un tel album est donc assez compliqué, car d’un côté, les intentions du groupe sont louables et intransigeantes, mais d’un autre côté, on se surprend à regretter la puissance mélodique de l’ancien Thrice.

Au pire, Vheissu est maladroit, mais au moins, on ne pourra pas dire qu’ils ont choisi la facilité.

mercredi 16 novembre 2005

Vaux - Beyond Virtue, Beyond Vice

Thrice et Vaux ont tourné ensemble en Europe l’an dernier, c’est donc une coïncidence amusante qu’ils sortent leurs albums en même temps. Comme Thrice, Vaux vient de signer pour une major, en assurant que leur son n’en pâtira pas. Le groupe a souvent été considéré, après leurs derniers album - There Must Be A Way To Stop Them - et EP - Plague Music – comme une sorte de Radiohead hardcore (trois guitares, structures complexes, chanteur habité et reprise live de Myxomatosis, ça suffit), et même si on n’aime pas trop les étiquettes, c’est assez vrai.

Beyond Virtue Beyond Vice voit Vaux évoluer, compliquer sa musique tout en restant très puissant. On le remarque d’entrée, avec le violent Identity Theft et le single parfait, Are You With Me, mélodique et intense. La suite alterne entre force et douceur, généralement au sein du même morceau, lorgnant parfois vers le mathrock. Il est vrai que le chant se rapproche parfois trop de celui de Thom Yorke, mais on mettra plutôt cela sur le compte de l’intensité que du simple plagiat.

De même, les trois guitares ne sont pas la (que) pour faire du bruit, mais créent une atmosphère inédite, originale et intéressante.

Vaux se promène souvent en terrain aventureux, à un tel point qu’on se demande si leur mariage avec Atlantic tiendra longtemps, vu les mésaventures récentes de Thrice.

BVBV est un excellent album d’un excellent groupe, qui évolue tout en restant fidèles à ses principes (une fois de plus, trois guitares, ce n’est pas si courant).

mercredi 9 novembre 2005

The Prodigy – Their Law : The Singles 1990-2005

On est maintenant en plein dans la saison des best of, certains pas vraiment justifiés artistiquement, d’autres nettement plus. C’est dans cette seconde catégorie que tombe la compilation de Prodigy.

De manière assez étonnante, on ne retrouve ici que les singles, et donc relativement peu (trois morceaux sur quinze) d’extraits de Fat Of The Land, l’album qui a fait de Prodigy le plus gros groupe du monde à l’époque. Á la place, Their Law permet de (ré)explorer une époque moins connue commercialement, celle des deux premiers albums, là où Maxim et Keith Flint n’étaient encore que danseurs, et où la musique était le témoin de la génération acidrave (Charly, Everybody in The Place, Jericho, tous trois extraits du premier album).

Liam Howlett, compositeur et maître à bord, faisait ensuite un peu évoluer les choses, créant, avec ses collègues Underworld et Chemical Brothers, le mouvement big beat qui fit vendre des camions de disques fin des années 90. Music For The Jilted Generation, le second Prodigy, ajouta des guitares et un son plus consensuel, sans que ça nuise trop à la cohésion du groupe. Voodoo People, Poison et No Good sont sans doute les meilleurs témoins de cette période.

Et puis, tout devint hors de contrôle. Firestarter, puis Breathe, font de Prodigy un groupe immensément populaire, et Fat Of The Land un album multiplatine. Ses dix morceaux sont toujours utilisés maintenant au ciné, dans des pubs, et se laissent toujours écouter avec une certaine nostalgie d’une époque révolue. On épingle aussi le troisième et dernier single, Smack My Bitch Up et son clip et paroles controversées.

Prodigy entama alors une lente traversée du désert, où il s’est avéré clair que Howlett devait casser cette image de Sex Pistols électro, responsable d’une tournée 2002 atroce. Mais il n’était pas encore au bout de ses peines, car Baby’s Got A Temper, single sorti peu après, était tout aussi pitoyable. Howlett décida alors de faire taire Keith Flint, et sept ans après FOTL sort Always Outnumbered, Never Outgunned, où toutes les parties vocales sont prises en charge par des guests (Juliette Lewis, Liam Gallagher) ou des samples. Sans être entièrement convaincant, l’album réinjecte un peu de sang neuf, surtout via l’excellent morceau post-electroclash Girls.

Tout cela est donc repris sur cette compile, d’un très bon niveau, mais peu représentative de l’impact qu’eut le groupe tout au long de sa carrière (pour cela, il aurait presque fallu inclure l’entièreté de FOTL). Ceci dit, on ne peut que signaler le courage d’un groupe à un moment très proche de la séparation, et qui, seize ans après, tient toujours la route. Bien sûr, Liam Howlett est tellement important au sein de Prodigy qu’on ne peut pas vraiment parler de groupe, mais l’image du grand public est toujours celle de ce maniaque de Keith Flint, qui reprendra sans doute plus d’importance dans le prochain album du groupe, attendu fin 2006.

Á conseiller donc, même si finalement, se procurer les quatre albums et se faire son propre choix selon ses goûts est peut-être la meilleure solution.

The Prodigy - Their Law : The Singles 1990-2005

On est maintenant en plein dans la saison des best of, certains pas vraiment justifiés artistiquement, d’autres nettement plus. C’est dans cette seconde catégorie que tombe la compilation de Prodigy.

De manière assez étonnante, on ne retrouve ici que les singles, et donc relativement peu (trois morceaux sur quinze) d’extraits de Fat Of The Land, l’album qui a fait de Prodigy le plus gros groupe du monde à l’époque. Á la place, Their Law permet de (ré)explorer une époque moins connue commercialement, celle des deux premiers albums, là où Maxim et Keith Flint n’étaient encore que danseurs, et où la musique était le témoin de la génération acidrave (Charly, Everybody in The Place, Jericho, tous trois extraits du premier album).

Liam Howlett, compositeur et maître à bord, faisait ensuite un peu évoluer les choses, créant, avec ses collègues Underworld et Chemical Brothers, le mouvement big beat qui fit vendre des camions de disques fin des années 90. Music For The Jilted Generation, le second Prodigy, ajouta des guitares et un son plus consensuel, sans que ça nuise trop à la cohésion du groupe. Voodoo People, Poison et No Good sont sans doute les meilleurs témoins de cette période.

Et puis, tout devint hors de contrôle. Firestarter, puis Breathe, font de Prodigy un groupe immensément populaire, et Fat Of The Land un album multiplatine. Ses dix morceaux sont toujours utilisés maintenant au ciné, dans des pubs, et se laissent toujours écouter avec une certaine nostalgie d’une époque révolue. On épingle aussi le troisième et dernier single, Smack My Bitch Up et son clip et paroles controversées.

Prodigy entama alors une lente traversée du désert, où il s’est avéré clair que Howlett devait casser cette image de Sex Pistols électro, responsable d’une tournée 2002 atroce. Mais il n’était pas encore au bout de ses peines, car Baby’s Got A Temper, single sorti peu après, était tout aussi pitoyable. Howlett décida alors de faire taire Keith Flint, et sept ans après FOTL sort Always Outnumbered, Never Outgunned, où toutes les parties vocales sont prises en charge par des guests (Juliette Lewis, Liam Gallagher) ou des samples. Sans être entièrement convaincant, l’album réinjecte un peu de sang neuf, surtout via l’excellent morceau post-electroclash Girls.

Tout cela est donc repris sur cette compile, d’un très bon niveau, mais peu représentative de l’impact qu’eut le groupe tout au long de sa carrière (pour cela, il aurait presque fallu inclure l’entièreté de FOTL). Ceci dit, on ne peut que signaler le courage d’un groupe à un moment très proche de la séparation, et qui, seize ans après, tient toujours la route. Bien sûr, Liam Howlett est tellement important au sein de Prodigy qu’on ne peut pas vraiment parler de groupe, mais l’image du grand public est toujours celle de ce maniaque de Keith Flint, qui reprendra sans doute plus d’importance dans le prochain album du groupe, attendu fin 2006.

Á conseiller donc, même si finalement, se procurer les quatre albums et se faire son propre choix selon ses goûts est peut-être la meilleure solution.

samedi 29 octobre 2005

Franz Ferdinand - You Could Have It So Much Better

Le second album des nouvelles coqueluches de Glasgow va enfin permettre de mesurer leurs limites tant décriées - sous-entendu « sans aucun talent, si ce n’est celui de plagier. » Pas si sûr...

Suite sur pinkushion.com

Franz Ferdinand - You Could Have It So Much Better

Le second album des nouvelles coqueluches de Glasgow va enfin permettre de mesurer leurs limites tant décriées - sous-entendu « sans aucun talent, si ce n’est celui de plagier. » Pas si sûr...

Suite sur pinkushion.com

mardi 25 octobre 2005

Roadrunner United – The All-Star Sessions

Quiconque s’y connaît un tant soit peu en metal sait ce que Roadrunner Records représente, un des plus importants labels du genre. Pour célébrer ses 25 ans, RR ressort des versions améliorées de quelques uns de leurs albums principaux ainsi que ce projet très ambitieux, au nom choisi par les fans : Roadrunner All-Stars.

L’idée : nommer quatre capitaines (Joey Jordison de Slipknot, Robert Flynn de Machine Head, Dino Cazares, ex-Fear Factory et Matthew K. Heafy de Trivium) qui à leur tour écriront des morceaux et choisiront les musiciens pour les interpréter. C’est ainsi qu’une cinquantaine d’artistes, issus du catalogue présent et passé du label se succèdent, la plupart n’ayant jamais joué ensemble.

Les morceaux sont très variés, et représente ainsi très bien Roadrunner. Tout commence avec le phénoménal The Dagger, plus Pantera que Pantera, avec un terrible solo de Jeff Waters (Annihilator), avant qu’Andreas Kisser (Sepultura) fasse de même sur The Enemy.

On retrouvera par la suite vraiment un peu de tout : du death (avec des Deicide, Cannibal Corpse, Death, Obituary), du King Diamond, du black (Dani Filth), un Corey Taylor qui ressemble à tout sauf à Slipknot, ou encore du punk-metal du meilleur effet, chanté par l’ex-Misfits Michale Graves.

Et puis, des morceaux plus étranges, comme une ballade piano à deux voix (Type O Negative, Opeth), ou Enemy of the State, où Peter Steele (Type O) chante dans un language de sa composition (en fait, la langue officielle du pays qu’il a imaginé, le Vinnland).

On regrettera juste deux choses : d’abord, que Cavalera et Kisser n’aie rien fait ensemble, ce qui aurait été un pas important, et ensuite, les quelques mauvais morceaux (No Way Out est presque du punk-pop, Tired ‘N Lonely du sous Velvet Revolver), mais avec 18 morceaux, le bon surpasse clairement le mauvais, et Roadrunner n’aurait pas pu rêver d’une meilleure compilation pour mettre en avant ses artistes.

Roadrunner United - The All-Star Sessions

Quiconque s’y connaît un tant soit peu en metal sait ce que Roadrunner Records représente, un des plus importants labels du genre. Pour célébrer ses 25 ans, RR ressort des versions améliorées de quelques uns de leurs albums principaux ainsi que ce projet très ambitieux, au nom choisi par les fans : Roadrunner All-Stars.

L’idée : nommer quatre capitaines (Joey Jordison de Slipknot, Robert Flynn de Machine Head, Dino Cazares, ex-Fear Factory et Matthew K. Heafy de Trivium) qui à leur tour écriront des morceaux et choisiront les musiciens pour les interpréter. C’est ainsi qu’une cinquantaine d’artistes, issus du catalogue présent et passé du label se succèdent, la plupart n’ayant jamais joué ensemble.

Les morceaux sont très variés, et représente ainsi très bien Roadrunner. Tout commence avec le phénoménal The Dagger, plus Pantera que Pantera, avec un terrible solo de Jeff Waters (Annihilator), avant qu’Andreas Kisser (Sepultura) fasse de même sur The Enemy.

On retrouvera par la suite vraiment un peu de tout : du death (avec des Deicide, Cannibal Corpse, Death, Obituary), du King Diamond, du black (Dani Filth), un Corey Taylor qui ressemble à tout sauf à Slipknot, ou encore du punk-metal du meilleur effet, chanté par l’ex-Misfits Michale Graves.

Et puis, des morceaux plus étranges, comme une ballade piano à deux voix (Type O Negative, Opeth), ou Enemy of the State, où Peter Steele (Type O) chante dans un language de sa composition (en fait, la langue officielle du pays qu’il a imaginé, le Vinnland).

On regrettera juste deux choses : d’abord, que Cavalera et Kisser n’aie rien fait ensemble, ce qui aurait été un pas important, et ensuite, les quelques mauvais morceaux (No Way Out est presque du punk-pop, Tired ‘N Lonely du sous Velvet Revolver), mais avec 18 morceaux, le bon surpasse clairement le mauvais, et Roadrunner n’aurait pas pu rêver d’une meilleure compilation pour mettre en avant ses artistes.

lundi 24 octobre 2005

Gang of Four - Return The Gift


Gang of Four est cité comme influence par tous les groupes récents qui allient attitude punkisante et rythmes dansants, de Radio 4 à Futureheads, en passant par Bloc Party ou LCD Soundsystem. C’était évidemment le moment rêvé pour un best of.

Enfin, best of, pas vraiment : le groupe a carrément réenregistré les morceaux, ce qui leur confère un caractère encore plus efficace, encore plus « now ».

Si on les compare à tous les groupes précités, c’est bien simple, on tombe sur le cul.

L’album commence par To Hell With Poverty, qui est tout simplement énorme : batterie sèche, basse terrible et guitares décoiffantes. Plus que les gentillets Bloc Party, on pense plutôt à la puissance sans concessions de Mclusky.

On retrouve très vite les références prises par les groupes actuels, même si, vingt-cinq ans avant, Gang of Four le faisait, si pas mieux, différemment.

Gang of Four n’avait simplement rien à foutre du succès commercial. Return The Gift, c’est 14 morceaux tous aussi suicidaires les uns que les autres : une ligne de basse dansante ? Ok, ça pourrait marcher à la radio, on va donc mettre des paroles marxistes (et en 1979, le communisme, ça ne marchait pas très fort en occident) et de guitares passées dans 33 pédales de distortion et d’overdrive. Et pour ajouter de la variété, un peu de beat poetry (Anthrax), et un thème anti-militariste pour plomber un refrain qui semble commercial (I Love a Man In a Uniform, funky as fuck).

Gang of Four, c’était l’avant-garde, le post-punk dans toute sa splendeur, tant musicalement qu’au niveau des paroles, et on peut dire sans trop s’avancer qu’aucun groupe n’est jamais arrivé à faire ce qu’ils ont fait. Critiquer la société de consommation avec des guitares, tout le monde l’a fait, très peu de monde l’a réussi.

Personnellement, Return The Gift est une révélation, j’espère qu’il le sera pour vous aussi.

Gang of Four - Return The Gift


Gang of Four est cité comme influence par tous les groupes récents qui allient attitude punkisante et rythmes dansants, de Radio 4 à Futureheads, en passant par Bloc Party ou LCD Soundsystem. C’était évidemment le moment rêvé pour un best of.

Enfin, best of, pas vraiment : le groupe a carrément réenregistré les morceaux, ce qui leur confère un caractère encore plus efficace, encore plus « now ».

Si on les compare à tous les groupes précités, c’est bien simple, on tombe sur le cul.

L’album commence par To Hell With Poverty, qui est tout simplement énorme : batterie sèche, basse terrible et guitares décoiffantes. Plus que les gentillets Bloc Party, on pense plutôt à la puissance sans concessions de Mclusky.

On retrouve très vite les références prises par les groupes actuels, même si, vingt-cinq ans avant, Gang of Four le faisait, si pas mieux, différemment.

Gang of Four n’avait simplement rien à foutre du succès commercial. Return The Gift, c’est 14 morceaux tous aussi suicidaires les uns que les autres : une ligne de basse dansante ? Ok, ça pourrait marcher à la radio, on va donc mettre des paroles marxistes (et en 1979, le communisme, ça ne marchait pas très fort en occident) et de guitares passées dans 33 pédales de distortion et d’overdrive. Et pour ajouter de la variété, un peu de beat poetry (Anthrax), et un thème anti-militariste pour plomber un refrain qui semble commercial (I Love a Man In a Uniform, funky as fuck).

Gang of Four, c’était l’avant-garde, le post-punk dans toute sa splendeur, tant musicalement qu’au niveau des paroles, et on peut dire sans trop s’avancer qu’aucun groupe n’est jamais arrivé à faire ce qu’ils ont fait. Critiquer la société de consommation avec des guitares, tout le monde l’a fait, très peu de monde l’a réussi.

Personnellement, Return The Gift est une révélation, j’espère qu’il le sera pour vous aussi.

lundi 17 octobre 2005

The Beta Band – Music : the Best of The Beta Band

Le Beta Band n’existe plus, victime de l’absence de succès commercial, ce qui à long terme peut être très dommageable. Tout avait bien commencé, avec une série d’EP excellents, compilés sur The Three EPs. Dry The Rain, qui fait les beaux jours du personnage de John Cusack dans High Fidelity est un morceau phénoménal, emmené (comme la majorité des morceaux du groupe) par un groove très solide, aux influences parfois hip-hop. La suite ne déçoit pas non plus, et on est abasourdi par la créativité du groupe : pas une seconde n’est pas pensée et remplie par des instruments divers et variés, sans que ça ne nuise jamais à la qualité des morceaux.

Une chanson du Beta Band obéit à ses propres règles, c’est sans doute pour cela que le succès n’est jamais venu. Steve Mason marmonne plus qu’il ne chante, et les refrains ne sont pas toujours vraiment évidents. L’album est arrangé par ordre chronologique, ce qui est intéressant, car on peut voir l’évolution progressive du groupe, qui devient petit à petit plus posé, plus romantique (la charmante ballade To You Alone, ou la magnifique mélancolie de Gone). En plus, le groupe n’a vraiment pas eu de chance : là où un hit pouvait se profiler avec Squares, un autre groupe a sorti un morceau basé sur le même sample (Daydream de Wallace Collection, groupe obscur partout sauf en Belgique, d’où ils proviennent), ce qui a évidemment empêché BB de le sortir en single…

Enfin, force est de constater que le dernier album n’atteint pas le niveau des autres, et même si ce best of reste d’excellente facture, il a tendance à faiblir sur la fin. Et comme pour chaque best of, on chicanera sur les oublis.

Le Beta Band, on l’oubliera bien vite. Mais il suffit de faire tourner un de leurs premiers disques pour le regretter immédiatement, et ce best of est le témoignage d’un groupe dont le génie restera à jamais méconnu.