mercredi 28 février 2007

Kaiser Chiefs - Yours Truly, Angry Mob


2005, en Angleterre, c'était l'année de la mort des Libertines, et de l'avènement de Kaiser Chiefs, le groupe idéal car capable de plaire aux enfants, aux ados pas très rebelles, aux parents qui se souviennent de Madness et aux grand-parents, parce qu'ils sont bien habillés (le clavieriste a un chapeau). Leur premier album, Employment (indulgemment critiqué ici), s'est vendu par camions, a décroché quelques Brit Awards, mais se devait d'être bien suivi, sous peine d'un voyage vers l'oubli, à la Datsuns.

Les Kaiser Chiefs n'ayant pas l'intention de renouveler le genre (et n'en sont probablement pas capables, de toute façon), il était peu probable qu'ils changent de style, mais il fallait encore qu'ils ne s'auto-parodient pas, et qu'ils montrent (un peu) d'évolution musicale. Et sans vouloir être trop critique, c'est plus ou moins ce qu'on a ici. Ruby, le premier morceau et premier single, est excessivement catchy, tout à fait consommable, et fera chanter des hordes d'anglais assoiffés dans les festivals d'été (et pas qu'anglais d'ailleurs, KC étant confirmé pour une chouette journée à Werchter). La suite, sans grande surprise, allie morceaux rapides, faciles à digérer et ballades pas trop lourdes, faut pas exagérer non plus.

On notera juste une légère recherche d'amélioration, les morceaux sont moins clichés qu'avant (moins de ooh ooh), et le tout est un peu plus varié musicalement, avec cette fois des clins d'oeils vers leurs pairs plus sérieux, Franz Ferdinand (High Royds). Mais bon, tout cela reste assez facile, très inoffensif, et parfois irritant (Everything Is Average Nowadays, du pain bénit pour leurs détracteurs).

On ne peut pas dire que ceci soit un mauvais album, car il a trop peu de saveur pour être mauvais. Kaiser Chiefs a sa place dans le paysage musical contemporain, celui du groupe, en festival, qu'on utilise pour aller faire pipi. Il en faut.

Rage Against The Machine - Rage Against The Machine (1992)

rageEn 1992, même si cela semble impossible à imaginer maintenant, on voyait des clips de rock à la TV. Même sur MTV. L'attention était centrée sur Seattle, où deux groupes en particulier se faisait entendre : Pearl Jam et Nirvana. Un peu plus au sud, un des mélanges musicaux les plus extrêmes et les plus importants de l'histoire commençait à faire du bruit. Beaucoup de bruit.


En 1992, même si cela semble impossible à imaginer maintenant, on ne voyait pas beaucoup de clips de rap à la TV. Même pas sur MTV. Le mouvement était encore underground, et signifiait encore autre chose que des pouffes aux gros seins, des bagnoles tunées et des sonneries de GSM. C'était la voix de la rue, the Voice of the Voiceless. Voix qui faisait peur a l'establishment WASP américain, malgré le génie et la popularité d'artistes comme Public Enemy ou Afrika Bambaataa, pour n'en citer que deux. Aussi peur, si pas plus, que le heavy metal des années 70.


Il ne manquait plus qu'allier les deux, y ajouter une grosse dose de littérature sociale, pour tenter de changer le monde. Et pour cela, quoi de mieux qu'un groupe composé de gamins d'origines et de cultures diverses. Rage Against The Machine est né, et en 1992 sortit un des albums les plus importants jamais enregistrés. Zach de la Rocha, Tom Morello, Tim Commerford et Brad Wilk allaient changer le rock n roll.


Car il changea la face de l'industrie musicale, créant un pont entre les différents styles musicaux (ce qu'avaient déjà tenté de faire, avec succès, les jeunes Red Hot Chili Peppers), alliant différentes cultures derrière un message politique, pire : communiste. Rage n'a jamais fait dans la demi-mesure. Quand ils faisaient de la critique sociale, c'était avec un message marxiste, quand ils voulaient supporter les minorités opprimées dans le monde, c'était en apportant des armes à la guérilla mexicaine, et quand ils voulaient se faire entendre, c'était avec de la putain de musique.


Putain de musique, alliant la violence pure du hardcore new-yorkais, le phrasé des meilleurs MC, le rythme de Funkadelic et du pur metal influencé par Jimmy Page et Fred Sonic Smith. Le premier album, dans sa totalité, est un exemple parfait de tout cela, et il serait aussi futile qu'inutile de le diviser en morceaux individuels, même si Killing In The Name Of est un vrai hymne, dont le thème sera toujours d'actualité pour de nombreuses années.


Mais le plus bluffant, c'est l'incroyable talent musical du groupe, avec une section rythmique dantesque et Tom Morello, éminemment reconnu comme un des guitaristes les plus originaux du monde. Rage a toujours mis un point d'honneur à préciser qu'aucun instrument autre que guitare, basse et batterie n'était présent sur leurs disques, ce qui se révèle stupéfiant quand on entend Morello imiter tour à tour un mur de violons et une platine de DJ.


Trois excellents albums plus tard (plus un album de reprises tout aussi percutant), Rage Against The Machine se sépara dans la douleur. Zach de la Rocha disparut du radar, alors que les trois musiciens formèrent Audioslave, donc la carrière (trois albums) ne fut pas vraiment une réussite. Et il y a quelques semaines, arrive l'improbable : Rage Against The Machine se reforme, tout d'abord pour un concert unique au festival de Coachella, et ajoute ensuite trois dates conjointes avec le Wu-Tang Clan. Allié avec la fin officielle d'Audioslave, on se met à rêver d'une reformation, d'un nouvel album qui serait tellement d'actualité (il suffit d'imaginer que Rage était déjà fini quand Bush accéda au pouvoir), et d'un triomphal retour.


Dans une époque où tout est mis en oeuvre pour nous empêcher de réfléchir, nous devons mettre toutes les chances de notre côté. Et Rage Against The Machine est plus qu'une chance, c'est un modèle de vie et de réflexion.

mercredi 21 février 2007

Sex Pistols - Never Mind The Bollocks Here's The Sex Pistols (1977)

Never Mind The Bollocks Here's The Sex Pistols n'est foncièrement pas terrible, et pour avoir soi-disant lancé le mouvement punk, il n'est même pas le premier dans le domaine. Il n'empêche, il est, et reste, un des albums les plus importants de tous le temps. Autant tordre le cou aux mauvaises langues (et aux mauvaises doubles métaphores) : que ce soit le groupe lui-même, Malcolm McLaren ou le pape qui a créé les Sex Pistols, on s'en fiche, ce qui compte c'est le produit fini, et son impact inouï.


D'abord, le nom du groupe et le titre de l'album touchent tous deux aux tabous bien actifs à l'époque, le sexe et la vulgarité. Ensuite, les deux premiers singles (et les meilleurs morceaux ici) : God Save The Queen (rime suivante : "the fascist regime") et Anarchy In The UK (et son légendaire "no future"). Et puis, la musique, alliant riffs rock n roll à la voix traînante et aggressive de Johnny Rotten, et évidemment l'attitude, chambres d'hôtel en moins.


L'album commence fort : Holiday In the Sun fait d'emblée une référence aux camp de concentration de Belsen-Bergen, avant que Bodies ne parle d'avortement (encore pas facile maintenant, alors en 77...). La suite est du même acabit, se terminant avec EMI, cinglante attaque (ô combien d'actualité) sur un des futurs Big Four, vampires de la musique moderne. Évidemment, les deux singles marquent l'album, ainsi que d'autres excellents brûlots, comme Problems.


Alors, oui, tout cela est limité musicalement, les morceaux se ressemblent un peu/beaucoup, on a quand même un tiers de potentielles faces B, l'humour puéril de Rotten peut fatiguer (Pretty VaCUNT, ok, on a pigé), et la recherche constante de la confrontation n'est pas des plus subtiles (The Clash arrive, ceci dit). Mais on ne fait pas une révolution avec des nuances.


Never Mind The Bollocks a crée le premier trou générationnel au sein même du rock, et à permis de relancer une machine qui commençait, paradoxalement, à s'embourgeoiser. Les tendances musicales évolueront, certains appelleront même punk des clowns à la Offspring ou Blink-182. Mais rien ne changera l'importance d'un album qui n'a pas changé la musique, mais la société elle-même.

lundi 19 février 2007

Idlewild - Make Another World


On le répète à chaque nouvelle sortie des écossais d'Idlewild (c'est le sixième album) : une telle évolution dans le contexte assez fermé de l'indie rock actuel, c'est assez rare. Après des débuts punk noisy, et suivant une évolution progressive, le dernier album du groupe était plus calme, plus posé, mais très bien réalisé. Le chanteur Roddy Woomble ayant sorti l'an dernier un album solo au caractère nettement folk, on pouvait imaginer que les pédales de distortion allaient revenir en force. Et on n'avait pas tort, même s'il est clair que l'Idlewild période Hope Is Important n'existera plus jamais.

Le premier morceau rappelle directement 100 Broken Windows, paut-être le meilleur album du groupe, grâce aux guitares cinglantes, au jeu de batterie - enfin - rapide, et à la voix filtrée de Woomble. Alors, retour aux sources? C'est sans connaître le constant désir d'évolution, et surtout le refus de faire marche arrière qui caractérise le quintet depuis maintenant dix ans. Les deux morceaux suivants sont terriblement mélodiques, mais ne poussent ni sur le champignon ni sur l'excès de pathos. Très bien réalisé, mais on commence à avoir une petite peur : et si Make Another World était l'album pilote automatique? Make Another World, la chanson, est le morceau le plus hymne de stade jamais enregistré par Idlewild, et il faut le déferlement de décibels très attendu qu'est If It Takes You Home pour respirer un peu : non, le "REM écossais" ne se transforme pas en U2. D'ailleurs, la fin de l'album est dominée par les guitares, mais cette fois de manière plus construite et moins face-melting. Au rayon folk, Woomble n'avait pas tout pris pour son solo, il reste ici l'excellent Once In Your Life (du moins son début).

Make Another World est une photographie parfaite d'Idlewild en 2007 : mélange harmonieux entre guitares angulaires, sensibilités folk et paroles littéraire, entre brûlots rock avec solos et envolées matures. On regrettera peut-être que l'album semble trop calculé, ou du moins pas assez spontané, ce qui était justement la qualité principale de 100 Broken Windows, et dans une moindre mesure, The Remote Part. Un très bon album, cependant, mais inférieur à l'immense talent du groupe, qui tend à se disperser ces dernières années. Il est donc difficile de parler de déception, mais on attendait peut-être autre chose. On demandait sans doute trop.

dimanche 18 février 2007

Idlewild - Make Another World


On le répète à chaque nouvelle sortie des écossais d'Idlewild (c'est le sixième album) : une telle évolution dans le contexte assez fermé de l'indie rock actuel, c'est assez rare. Après des débuts punk noisy, et suivant une évolution progressive, le dernier album du groupe était plus calme, plus posé, mais très bien réalisé. Le chanteur Roddy Woomble ayant sorti l'an dernier un album solo au caractère nettement folk, on pouvait imaginer que les pédales de distortion allaient revenir en force. Et on n'avait pas tort, même s'il est clair que l'Idlewild période Hope Is Important n'existera plus jamais.

Le premier morceau rappelle directement 100 Broken Windows, paut-être le meilleur album du groupe, grâce aux guitares cinglantes, au jeu de batterie - enfin - rapide, et à la voix filtrée de Woomble. Alors, retour aux sources? C'est sans connaître le constant désir d'évolution, et surtout le refus de faire marche arrière qui caractérise le quintet depuis maintenant dix ans. Les deux morceaux suivants sont terriblement mélodiques, mais ne poussent ni sur le champignon ni sur l'excès de pathos. Très bien réalisé, mais on commence à avoir une petite peur : et si Make Another World était l'album pilote automatique? Make Another World, la chanson, est le morceau le plus hymne de stade jamais enregistré par Idlewild, et il faut le déferlement de décibels très attendu qu'est If It Takes You Home pour respirer un peu : non, le "REM écossais" ne se transforme pas en U2. D'ailleurs, la fin de l'album est dominée par les guitares, mais cette fois de manière plus construite et moins face-melting. Au rayon folk, Woomble n'avait pas tout pris pour son solo, il reste ici l'excellent Once In Your Life (du moins son début).

Make Another World est une photographie parfaite d'Idlewild en 2007 : mélange harmonieux entre guitares angulaires, sensibilités folk et paroles littéraire, entre brûlots rock avec solos et envolées matures. On regrettera peut-être que l'album semble trop calculé, ou du moins pas assez spontané, ce qui était justement la qualité principale de 100 Broken Windows, et dans une moindre mesure, The Remote Part. Un très bon album, cependant, mais inférieur à l'immense talent du groupe, qui tend à se disperser ces dernières années. Il est donc difficile de parler de déception, mais on attendait peut-être autre chose. On demandait sans doute trop.

jeudi 15 février 2007

Kelly Jones - Only The Names Have Been Changed


Pour ceux pour qui le nom ne leur dit rien, Kelly Jones est le leader de Stereophonics, groupe gallois qui avait bien commencé, avant de s'enfermer dans un carcan AOR assez pénible. Ceci dit, leur dernier album était intéressant, et celui-ci l'est encore plus.

Album solo enregistré en une prise, Only The Names Have Been Changed est évidemment aux antipodes du son hymnes stades de foot habituel, et tant mieux. Kelly mettait la barre très haut, avec comme références Johnny Cash et Nick Cave, et même s'il n'égale ni l'un ni l'autre, force est de constater qu'il fait mieux que se débrouiller. L'album est fort old-fashioned, chaque morceau porte le nom d'une fille, amours contrariées, déçues et hyper romantisées (du genre, "I looked for her, out on the porch"), et les morceaux très dépouillés : une guitare électriques, et des violons discrets. C'est tout.

En fait, pas vraiment, car il reste un élément important : la voix de Jones, qui n'a quasi jamais été aussi bien utilisée, et qui fonctionne merveilleusement bien dans ce contexte. De plus, Kelly ose changer de registre vocal, et avec succès. Malheureusement, l'album souffre un peu de son contexte, ce qui fait que les morceaux se ressemblent tous un peu, sauf le très Murder Ballads Violet.

Il reste que Only The Names Have Been Changed prouve que Kelly Jones est un très bon chanteur et un superbe storyteller (on s'en était déjà rendu compte sur le très bon premier Stereophonics, Word Gets Around), dont la mauvaise passe semble être derrière lui. On viendrait presque à anticiper le prochain 'Phonics, mais en attendant, ceci fait bien l'affaire.

mercredi 14 février 2007

Kelly Jones - Only The Names Have Been Changed


Pour ceux pour qui le nom ne leur dit rien, Kelly Jones est le leader de Stereophonics, groupe gallois qui avait bien commencé, avant de s'enfermer dans un carcan AOR assez pénible. Ceci dit, leur dernier album était intéressant, et celui-ci l'est encore plus.

Album solo enregistré en une prise, Only The Names Have Been Changed est évidemment aux antipodes du son hymnes stades de foot habituel, et tant mieux. Kelly mettait la barre très haut, avec comme références Johnny Cash et Nick Cave, et même s'il n'égale ni l'un ni l'autre, force est de constater qu'il fait mieux que se débrouiller. L'album est fort old-fashioned, chaque morceau porte le nom d'une fille, amours contrariées, déçues et hyper romantisées (du genre, "I looked for her, out on the porch"), et les morceaux très dépouillés : une guitare électriques, et des violons discrets. C'est tout.

En fait, pas vraiment, car il reste un élément important : la voix de Jones, qui n'a quasi jamais été aussi bien utilisée, et qui fonctionne merveilleusement bien dans ce contexte. De plus, Kelly ose changer de registre vocal, et avec succès. Malheureusement, l'album souffre un peu de son contexte, ce qui fait que les morceaux se ressemblent tous un peu, sauf le très Murder Ballads Violet.

Il reste que Only The Names Have Been Changed prouve que Kelly Jones est un très bon chanteur et un superbe storyteller (on s'en était déjà rendu compte sur le très bon premier Stereophonics, Word Gets Around), dont la mauvaise passe semble être derrière lui. On viendrait presque à anticiper le prochain 'Phonics, mais en attendant, ceci fait bien l'affaire.

Queen - A Night at the Opera (1975)

queenEn 1975, Queen comptait déjà trois très bons albums, et n'avait plus qu'à sortir l'album classique, le chef d'oeuvre, celui qui allait les définir pour les décades à venir. A Night At The Opera, donc. Extrêmement varié, osé tout en restant assez accessible, ANATO reste, plus de trente ans après sa sortie, un objet curieux et très attirant.


Le début est assez violent, avec Death On Two Legs, attaque non déguisée contre le premier manager du groupe, accusé d'avoir volé le groupe (Queen a toujours été proche de ses sous, on y reviendra). Après cette tranche de hard rock menée par la voix indescriptible de Freddie Mercury, on ne saurait pas faire plus différent, avec Lazing On A Sunday Afternoon, typquement le genre de morceau que seul Mercury pouvait sortir sans être ridicule. Dans le genre ridicule, I'm In Love With My Car ose, parce qu'une chanson d'amour sur une bagnole, chantée par le batteur Roger Taylor (et sa voix encore plus haute que Freddie), faut le faire. Mais ça marche.

Pour faire encore plus varié, arrive ensuite une composition du bassiste John Deacon, le très doux You're My Best Friend, pétri de bonnes intentions. Le cinquième morceau, écrit et chanté par le guitariste Brian May (qui passera le plus clair des années 90-00 à ridiculiser son groupe, mais bon), bat tous les records : '39 raconte l'épopée d'astronautes, qui reviennent sur Terre en découvrant un continuum espace-temps différent. Ou quelque chose comme ça, May est docteur en astronomie, pas moi.

On peut déjà remarquer que les quatre membres contribuent séparément à l'écriture des morceaux, ce qui créera d'intenses dissensions et disputes en ce qui concerne les royalties. tout cela ne sera réglé qu'avec The Miracle (1989) où le groupe co-signe officiellement chaque composition. Retour à l'album, et retour au bon gros riff ac/dcien, avec Sweet Lady, puis un nouveau virage à 180°, Seaside Rendezvous et les envolées vocales incomparables de Freddie Mercury, qui joue avec sa voix un orchestre entier. The Prophet's Song enfonce le clou, 8 minutes de pures bizarreries limite prog rock, et des multi-tracked vocals en veux-tu en voilà. Il manquait encore un morceau jazzy joué à l'ukulele, et c'est exactement ce qu'est Good Company. Ensuite, l'album se clôture tranquillement, avec un morceau très discret, appelé Bohemian Rhapsody.

Que dire sur Bohemian Rhapsody qui n'a pas encore été dit, et redit? Que c'est la preuve qu'un morceau peut être très complexe et pourtant connaître un gros succès commercial. Que le morceau est composé de six parties, toutes différentes et techniquement difficiles. Que le headbanging du solo de guitare est un des moments classiques du rock n roll. Que Queen tenait son morceau légendaire, son A Day in The Life, son Stairway To Heaven. En mieux. Juste une petite info, en passant : il a fallu trois semaines pour enregistrer les quelques secondes de la partie "Galileo". Enfin, l'album se clôture, comme tous les concerts de Queen jusqu'à ce jour, par la réinterprétation du God Save The Queen.
Queen ne s'arrêta pas en si bon chemin, car ils continuèrent à sortir toute une série d'excellents albums, jusqu'à News Of The World. Ensuite, il faut pêcher deux ou trois morceaux par disque, mais Queen n'a jamais sorti d'album très mauvais, même le posthume Made in Heaven est assez correct. Évidemment, il faut apprécier le glissement du groupe du hard rock au rock à synthés plus commercial, mais même pour les puristes,la carrière de Queen est remplie d'excellents moments, qui les définissent comme un des plus grands de tous les temps, sans aucun doute.

dimanche 11 février 2007

Bloc Party - A Weekend In The City

Doit-on encore invoquer le fameux syndrome du deuxième album, celui où le groupe qui a bien réussi le premier est face à un choix : continuer dans la même veine ou évoluer, au risque de surprendre. La liste des artistes se trouvant dans chaque catégorie est très longue, et on se bornera donc ici à étudier le cas Bloc Party, dont l'excellent premier album retentit toujours dans pas mal d'oreilles aujourd'hui.

Une seule écoute, même distraite, suffit à répondre à la question : A Weekend In The City est tout, sauf une copie de Silent Alarm. Mis à part quelques passages, notamment les riffs nerveux de Hunting For Witches, il est difficile de trouver des points communs avec le précédent. L'album est plus sombre, plus introspectif, même si les paroles passent cette fois du général au particulier, c'est à dire Kele Okereke, jeune anglais d'origine nigérianne, et à la sexualité incertaine. Kele s'impose ici comme un songwriter de talent, dont la franchise presque gênante pourrait être comparée à Morrissey.

Dès le premier morceau, Kele fait porter sa voix très haut, et évoque la mémoire d'un personnage de Bret Easton Ellis, aux antipodes de sa propre personnalité. Il est d'ailleurs assez difficile d'interpréter les paroles sans faire de raccourcis probablement erronés, comme la chanson d'amour gay I Still Remember ou Where Is Home, l'interrogation d'un gosse sur ses origines ethniques. Musicalement, l'album est fort varié, mais nettement moins bruyant et rythmé que le précédent, et agrémenté de quelques touches électro, parfois maladroites, placés par le très bourrin producteur Jacknife Lee.

De même, la cohésion n'est pas le point fort de Weekend : il semble évident que deux ou trois morceaux ont été placés là en tant que singles potentiels, il faut dire que l'album est long (51 minutes pour 11 morceaux) et pas vraiment aisé d'accès. il n'est pas très marrant non plus, comme peut en témoigner SXRT, qui raconté le suicide d'un dépressif ("Tell my mother I'm sorry, and I loved her").

A Weekend In The City est un album courageux, sans doute nécessaire pour la survie du groupe, et le développement de Kele Okereke, en tant que songwriter et être humain. On regrettera juste que tout cela soit au détriment de l'accessibilité. Malheureusement, malgré les points forts de cet album, il souffrira toujours de l'ombre de son prédécesseur, moins ambitieux mais mieux réalisé, et nettement mieux produit.

Klaxons - Myths Of The Near Future


Régulièrement, la presse anglaise, NME en tête, décide de lancer, plus ou moins artificiellement, un nouveau mouvement. Britpop, New Rock Revolution, j'en passe et des meilleurs, car c'est apparemment l'ère de la nu-rave, maintenant. Et comme chaque pseudo-mouvement a besoin d'un leader, ils ont choisi Klaxons.

Effectivement, si l'on se base sur leurs premiers singles, on retrouve un son dance qui n'avait plus été entendu depuis l'époque Prodigy/Chemical Brothers/Underworld, où les rockers pouvaient enfin écouter de l'électro sans être trop ridiculisés (merci, Trainspotting). Depuis, tout cela a évolué, jusqu'à ce que ces ados arrivent avec glow sticks, fringues fluos et sirènes. Gravity's Rainbow et Magick sont les deux singles, d'une efficacité inouïe, deux des meilleurs de 2006, et préfiguraient une tuerie d'album, proche de The Fat Of The Land. Alors? Oui et non.

Oui, parce que les morceaux dance sont très bien fichus, basés sur un duo basse/batterie qui n'avait plus été aussi dominateur depuis Death From Above 1979
, et agrémentés de trouvailles électro pas toujours très subtiles, mais qui remplissent clairement leur rôle : faire danser comme un maniaque, avec ou sans LSD. Et non, parce que Klaxons a superbement réussi à faire un croche-pied aux attentes, et à truffer l'album de morceaux pas rave pour un sou, tel le très indie-pop et excessivement catchy Golden Skans.

Cependant, ils faut reconnaître que ce sont les morceaux dance les plus impressionnants, et surtout les plus frais : Isle of Her, et son mantra répété par une voix dédoublée (une caractéristique majeure de Klaxons), la reprise du hit dance de Grace (écrit par Oakenfold) All Over Yet et les deux singles déjà mentionnés sont vraiment impressionnants, comme l'est également une bonne partie de l'album qui ne compte qu'un ou deux fillers.

L'album, dominé par les citations littéraires à tendance cyberpunk (Gibson, Rucker, Pynchon, Ballard s'y retrouvent) se clôture par Four Horsemen of 2012, qu'on pourrait décrire par Nirvana chanté par Mclusky, avec un robot à la batterie. On n'est certes pas face à un premier album quasi parfait, à la
Arctic Monkeys, mais Myths Of The Near Future est un très bon album, qui a défié les attentes en sortant une collection de morceaux variée et impressionnante. J'espère qu'on reparlera de Klaxons dans le future, et pas que comme mythe.


samedi 10 février 2007

Bloc Party - A Weekend In The City

Doit-on encore invoquer le fameux syndrome du deuxième album, celui où le groupe qui a bien réussi le premier est face à un choix : continuer dans la même veine ou évoluer, au risque de surprendre. La liste des artistes se trouvant dans chaque catégorie est très longue, et on se bornera donc ici à étudier le cas Bloc Party, dont l'excellent premier album retentit toujours dans pas mal d'oreilles aujourd'hui.

Une seule écoute, même distraite, suffit à répondre à la question : A Weekend In The City est tout, sauf une copie de Silent Alarm. Mis à part quelques passages, notamment les riffs nerveux de Hunting For Witches, il est difficile de trouver des points communs avec le précédent. L'album est plus sombre, plus introspectif, même si les paroles passent cette fois du général au particulier, c'est à dire Kele Okereke, jeune anglais d'origine nigérianne, et à la sexualité incertaine. Kele s'impose ici comme un songwriter de talent, dont la franchise presque gênante pourrait être comparée à Morrissey.

Dès le premier morceau, Kele fait porter sa voix très haut, et évoque la mémoire d'un personnage de Bret Easton Ellis, aux antipodes de sa propre personnalité. Il est d'ailleurs assez difficile d'interpréter les paroles sans faire de raccourcis probablement erronés, comme la chanson d'amour gay I Still Remember ou Where Is Home, l'interrogation d'un gosse sur ses origines ethniques. Musicalement, l'album est fort varié, mais nettement moins bruyant et rythmé que le précédent, et agrémenté de quelques touches électro, parfois maladroites, placés par le très bourrin producteur Jacknife Lee.

De même, la cohésion n'est pas le point fort de Weekend : il semble évident que deux ou trois morceaux ont été placés là en tant que singles potentiels, il faut dire que l'album est long (51 minutes pour 11 morceaux) et pas vraiment aisé d'accès. il n'est pas très marrant non plus, comme peut en témoigner SXRT, qui raconté le suicide d'un dépressif ("Tell my mother I'm sorry, and I loved her").

A Weekend In The City est un album courageux, sans doute nécessaire pour la survie du groupe, et le développement de Kele Okereke, en tant que songwriter et être humain. On regrettera juste que tout cela soit au détriment de l'accessibilité. Malheureusement, malgré les points forts de cet album, il souffrira toujours de l'ombre de son prédécesseur, moins ambitieux mais mieux réalisé, et nettement mieux produit.

Klaxons - Myths Of The Near Future


Régulièrement, la presse anglaise, NME en tête, décide de lancer, plus ou moins artificiellement, un nouveau mouvement. Britpop, New Rock Revolution, j'en passe et des meilleurs, car c'est apparemment l'ère de la nu-rave, maintenant. Et comme chaque pseudo-mouvement a besoin d'un leader, ils ont choisi Klaxons.

Effectivement, si l'on se base sur leurs premiers singles, on retrouve un son dance qui n'avait plus été entendu depuis l'époque Prodigy/Chemical Brothers/Underworld, où les rockers pouvaient enfin écouter de l'électro sans être trop ridiculisés (merci, Trainspotting). Depuis, tout cela a évolué, jusqu'à ce que ces ados arrivent avec glow sticks, fringues fluos et sirènes. Gravity's Rainbow et Magick sont les deux singles, d'une efficacité inouïe, deux des meilleurs de 2006, et préfiguraient une tuerie d'album, proche de The Fat Of The Land. Alors? Oui et non.

Oui, parce que les morceaux dance sont très bien fichus, basés sur un duo basse/batterie qui n'avait plus été aussi dominateur depuis Death From Above 1979
, et agrémentés de trouvailles électro pas toujours très subtiles, mais qui remplissent clairement leur rôle : faire danser comme un maniaque, avec ou sans LSD. Et non, parce que Klaxons a superbement réussi à faire un croche-pied aux attentes, et à truffer l'album de morceaux pas rave pour un sou, tel le très indie-pop et excessivement catchy Golden Skans.

Cependant, ils faut reconnaître que ce sont les morceaux dance les plus impressionnants, et surtout les plus frais : Isle of Her, et son mantra répété par une voix dédoublée (une caractéristique majeure de Klaxons), la reprise du hit dance de Grace (écrit par Oakenfold) All Over Yet et les deux singles déjà mentionnés sont vraiment impressionnants, comme l'est également une bonne partie de l'album qui ne compte qu'un ou deux fillers.

L'album, dominé par les citations littéraires à tendance cyberpunk (Gibson, Rucker, Pynchon, Ballard s'y retrouvent) se clôture par Four Horsemen of 2012, qu'on pourrait décrire par Nirvana chanté par Mclusky, avec un robot à la batterie. On n'est certes pas face à un premier album quasi parfait, à la
Arctic Monkeys, mais Myths Of The Near Future est un très bon album, qui a défié les attentes en sortant une collection de morceaux variée et impressionnante. J'espère qu'on reparlera de Klaxons dans le future, et pas que comme mythe.


mercredi 7 février 2007

Queens of the Stone Age - Songs for the Deaf (2002)

qotsaAucun album metal n'a dépassé la barre fixée par Songs for the Deaf, il y a déjà cinq ans. C'est aussi simple que ça. L'album arrive au niveau de la pure perfection, et restera pour toujours dans les annales du rock.


Comment y est-il arrivé? D'abord, grâce à ses membres : ex-Kyuss Josh Homme, figure majeure du stoner rock; Nick Oliveri, déséquilibré notoire, et ex-Dwarves et Kyuss; Mark Lanegan, ex-Screaming Trees et voix d'outre-tombe; enfin, en guest drummer, un certain Dave Grohl.
Avoir un tel line-up sur papier, c'est chouette, mais cela ne suffit pas, regardez Audioslave. Dès les premières secondes, les doutes s'estompent. Nick Oliveri, bassiste et exhibitionniste, offre ici sa gorge à contribution, pour un des morceaux les plus violents du groupe, avant que l'imparable single No One Knows déferle, avec ses solos (guitare et basse), ses différentes parties et son futur comme frustration majeure dans Guitar Hero.


Le niveau ne descendra jamais. First It Giveth est une leçon de riffs, tandis que A Song For The Dead montre Dave Grohl en démonstration, qui nous force à nous demander pourquoi il a arrêté la batterie full time : Songs For The Deaf est son meilleur album, aussi incroyable que cela peut sembler.


Les morceaux plus radio-friendly (Go With The Flow, Another Love Song) se lacent parfaitement avec d'autres, plus difficiles d'accès mais tout aussi mémorables (The Sky Is Falling, God Is In The Radio). De plus, Mark Lanegan nous gratifie de quelques exemples de sa voix phénoménale, offrant encore plus de variation à un album déjà très complet.


Songs For The Deaf doit s'écouter très fort, et très souvent. C'est un modèle, un des meilleurs albums de tous les temps. C'est le record du 100m de Florence Griffith-Joyner, qui tient toujours après 20 ans. Dans les deux cas, on ne sait pas ce qu'ils ont consommé durant leur exploit, mais ça marche super bien.

The Good, The Bad And The Queen


Ne vous trompez pas, ce groupe n'a en fait pas de nom, car ils sont trop vieux pour en avoir un, de l'aveu même du leader, chanteur et claviériste, un certain Damon Albarn. Á bientôt 40 ans, Albarn peut, et doit, déjà être considéré comme un des songwriters les plus importants de la musique britannique, ayant défini la Britpop avec Blur, et prouvé qu'on pouvait faire de la musique commerciale intelligente avec Gorillaz. TGTB&TQ, conçu à l'origine comme projet solo, est sans doute l'album le plus personnel, et sans doute le plus particulier de son longue carrière.

D'abord, un coup d'oeil sur les membres du groupe. Outre Albarn, on retrouve à la guitare l'ex-Verve, ex-Blur (il remplaça Coxon en tournée) et actuel Gorillaz Simon Tong; derrière les futs, le légendaire batteur afrobeat Tony Allen; et à la basse, le non moins légendaire Paul Simonon, The Clash. Le tout produit par Dangermouse, DJ avant garde qui a récemment connu le succès comme moitié de Gnarls Barkley. Impressionnante et étrange combinaison, mais qui fonctionne extrêmement bien.

Dès le début, on remarque que TGTB&TQ n'aura rien (ou presque) à voir avec Blur, Gorillaz, Clash ou autre, c'est un projet hautement personnel de Damon Albarn, qui, comme Parklife à l'époque, est fermement ancré dans son époque (guerres et calamités climatiques comprises) et lieu principal (la vie à Londres en 2007, qui est aussi le thème du nouveau Bloc Party). En conséquence, l'album est sombre, parfois oppressant, rugueux et sans trop de concessions. Ce qui n'empêchera pas quelques rayons de soleil, un peu comme ceux qui arrivent parfois à traverser le smog et éclairer les rues de Soho, un jour d'été comme un autre.

History Song, qui entame le disque, donne le ton : Allen ne se la jouera pas démonstratif, la basse de Simonon se bornera à baliser le chemin, et la guitare de Tong sera plutôt discrète. La voix d'Albarn, quant à elle, est éraillée, semble usée et fatiguée. Un des rayons de soleil mentionnés vient des claviers music-hall employés avec parcimonie et efficacité, comme dans l'intro du magnifique 80s Song, qui rappelle les meilleurs moments mélancoliques de Blur (ah, This Is A Low). Mais cela ne dure pas, et Albarn distille ses conseils, destinés à (sur)vivre ce maudit début de 21ème siècle ("Drink all day, 'cos the country's at war", ou encore "Move to the country, the town has told its tale"). Forcément, les thèmes sombres confinent les morceaux dans une certaine similitude, mais cet apparent manque de variété se révèle être un atout cohésif plutôt qu'un défaut.

Tout cela est servi dans une ambiance lo-fi, qui cadre parfaitement avec l'ambiance générale de l'album, Dangermouse ajoutant parfois une petite pointe éléctronique, mais à des années lumière de Gorillaz. Les amateurs de guitare crasse devront attendre le dernier morceau pour avoir quelque chose à mâcher (et encore), mais il serait stupide de leur reprocher : chaque seconde est bien remplie, chaque instrument parfaitement utilisé, et permet à The Good The Bad And The Queen d'être un album impressionnant, un des meilleurs de récente mémoire et bien plus que ça : un futur classique intemporel.

Il ne reste plus qu'à espérer qu'Albarn arrive à ses fins, et attire Coxon pour que Blur réalise son album final. Une époque s'achèvera, mais la suite a déjà débuté.

mardi 6 février 2007

The Good, The Bad And The Queen


Ne vous trompez pas, ce groupe n'a en fait pas de nom, car ils sont trop vieux pour en avoir un, de l'aveu même du leader, chanteur et claviériste, un certain Damon Albarn. Á bientôt 40 ans, Albarn peut, et doit, déjà être considéré comme un des songwriters les plus importants de la musique britannique, ayant défini la Britpop avec Blur, et prouvé qu'on pouvait faire de la musique commerciale intelligente avec Gorillaz. TGTB&TQ, conçu à l'origine comme projet solo, est sans doute l'album le plus personnel, et sans doute le plus particulier de son longue carrière.

D'abord, un coup d'oeil sur les membres du groupe. Outre Albarn, on retrouve à la guitare l'ex-Verve, ex-Blur (il remplaça Coxon en tournée) et actuel Gorillaz Simon Tong; derrière les futs, le légendaire batteur afrobeat Tony Allen; et à la basse, le non moins légendaire Paul Simonon, The Clash. Le tout produit par Dangermouse, DJ avant garde qui a récemment connu le succès comme moitié de Gnarls Barkley. Impressionnante et étrange combinaison, mais qui fonctionne extrêmement bien.

Dès le début, on remarque que TGTB&TQ n'aura rien (ou presque) à voir avec Blur, Gorillaz, Clash ou autre, c'est un projet hautement personnel de Damon Albarn, qui, comme Parklife à l'époque, est fermement ancré dans son époque (guerres et calamités climatiques comprises) et lieu principal (la vie à Londres en 2007, qui est aussi le thème du nouveau Bloc Party). En conséquence, l'album est sombre, parfois oppressant, rugueux et sans trop de concessions. Ce qui n'empêchera pas quelques rayons de soleil, un peu comme ceux qui arrivent parfois à traverser le smog et éclairer les rues de Soho, un jour d'été comme un autre.

History Song, qui entame le disque, donne le ton : Allen ne se la jouera pas démonstratif, la basse de Simonon se bornera à baliser le chemin, et la guitare de Tong sera plutôt discrète. La voix d'Albarn, quant à elle, est éraillée, semble usée et fatiguée. Un des rayons de soleil mentionnés vient des claviers music-hall employés avec parcimonie et efficacité, comme dans l'intro du magnifique 80s Song, qui rappelle les meilleurs moments mélancoliques de Blur (ah, This Is A Low). Mais cela ne dure pas, et Albarn distille ses conseils, destinés à (sur)vivre ce maudit début de 21ème siècle ("Drink all day, 'cos the country's at war", ou encore "Move to the country, the town has told its tale"). Forcément, les thèmes sombres confinent les morceaux dans une certaine similitude, mais cet apparent manque de variété se révèle être un atout cohésif plutôt qu'un défaut.

Tout cela est servi dans une ambiance lo-fi, qui cadre parfaitement avec l'ambiance générale de l'album, Dangermouse ajoutant parfois une petite pointe éléctronique, mais à des années lumière de Gorillaz. Les amateurs de guitare crasse devront attendre le dernier morceau pour avoir quelque chose à mâcher (et encore), mais il serait stupide de leur reprocher : chaque seconde est bien remplie, chaque instrument parfaitement utilisé, et permet à The Good The Bad And The Queen d'être un album impressionnant, un des meilleurs de récente mémoire et bien plus que ça : un futur classique intemporel.

Il ne reste plus qu'à espérer qu'Albarn arrive à ses fins, et attire Coxon pour que Blur réalise son album final. Une époque s'achèvera, mais la suite a déjà débuté.

samedi 3 février 2007

The Cooper Temple Clause - Make This Your Own


Il aura fallu presque quatre ans à The Cooper Temple Clause pour écrire un successeur à Kick Up The Fire ..., un des premiers albums parus sur ce site, et aussi un des meilleurs. Leurs deux premiers albums étaient, et sont toujours, stupéfiants, fantastiques d'innovation, de puissance et de qualité d'écriture. Le public est passé à côté, sans doute parce qu'ils n'appartenaient pas à une des tendances de l'époque, mais cela n'a pas d'importance.

Ce qui est important, c'est comment le groupe a pu surpasser son passé, et le départ du bassiste Didz Hammond, parti se perdre chez les médiocres Dirty Pretty Things. Constat? FUCK.

Je ne comprends pas. Oh, j'ai connu la merdification de Metallica, d'Oasis, et des tonnes de bons groupes sortent des albums décevants chaque semaine. Mais pas TCTC. Rien ici, ou presque, n'atteint le niveau de ce qu'ils ont commis auparavant. Les morceaux rock (Damage, Homo Sapiens) sont bêtement rock, mainstream, sont le côté novateur qu'on leur connaissait. Les éléments électro, un des gros points forts du groupe, tombent comme un cheveu dans la soupe, et les tentatives de se la jouer mélancolique (pour émuler leur magnifique Into My Arms, par exemple) ne réussissent qu'à être sous-emo (Waiting Game). Et imiter Depeche Mode (Connect), en 2007, ça ne sert à rien. Et dans le genre idées géniales, c'est pas fini : on avait un exceptionnel chanteur (Ben Gautrey), et on le remplace sur 3-4 morceaux par un mauvais Brian Molko. Le syndrome System Of A Down n'est pas encore guéri.

Quand on pense qu'on est perdu pour la cause, on retrouve la bile de Gautrey, perdue au sein d'un morceau long et traînant, mais c'est trop tard. TCTC ont été remplacés par des cylons, qui pensent émuler l'original, mais qui manquent de substance. On va dire ça comme ça, plus rassurant.

Puis, après que la rage passe, quelques dodos/cafés/Reign in Blood plus tard, je repasse le cd (ou dossier de mp3, au choix), et, bon, c'est clairement une déception, mais si jamais on ne connaissait pas le groupe, si jamais ceci venait d'un nouveau groupe de gosses paumés du nord-ouest du Pays de Galles, alors là, on pourrait se dire qu'ils ont de l'avenir. Mais un artiste se doit de tenir en compte son passé, même si c'est parfois excessivement difficile : on comprend maintenant que The Cooper Temple Clause ne sont jamais que cinq types qui ont bien le droit de perdre, momentanément on l'espère, leur génie/talent qui éclaboussait leurs deux premiers disques.

Arctic Monkeys, on vous souhaite bonne chance, vous en aurez tellement besoin.

vendredi 2 février 2007

The Cooper Temple Clause - Make This Your Own


Il aura fallu presque quatre ans à The Cooper Temple Clause pour écrire un successeur à Kick Up The Fire ..., un des premiers albums parus sur ce site, et aussi un des meilleurs. Leurs deux premiers albums étaient, et sont toujours, stupéfiants, fantastiques d'innovation, de puissance et de qualité d'écriture. Le public est passé à côté, sans doute parce qu'ils n'appartenaient pas à une des tendances de l'époque, mais cela n'a pas d'importance.

Ce qui est important, c'est comment le groupe a pu surpasser son passé, et le départ du bassiste Didz Hammond, parti se perdre chez les médiocres Dirty Pretty Things. Constat? FUCK.

Je ne comprends pas. Oh, j'ai connu la merdification de Metallica, d'Oasis, et des tonnes de bons groupes sortent des albums décevants chaque semaine. Mais pas TCTC. Rien ici, ou presque, n'atteint le niveau de ce qu'ils ont commis auparavant. Les morceaux rock (Damage, Homo Sapiens) sont bêtement rock, mainstream, sont le côté novateur qu'on leur connaissait. Les éléments électro, un des gros points forts du groupe, tombent comme un cheveu dans la soupe, et les tentatives de se la jouer mélancolique (pour émuler leur magnifique Into My Arms, par exemple) ne réussissent qu'à être sous-emo (Waiting Game). Et imiter Depeche Mode (Connect), en 2007, ça ne sert à rien. Et dans le genre idées géniales, c'est pas fini : on avait un exceptionnel chanteur (Ben Gautrey), et on le remplace sur 3-4 morceaux par un mauvais Brian Molko. Le syndrome System Of A Down n'est pas encore guéri.

Quand on pense qu'on est perdu pour la cause, on retrouve la bile de Gautrey, perdue au sein d'un morceau long et traînant, mais c'est trop tard. TCTC ont été remplacés par des cylons, qui pensent émuler l'original, mais qui manquent de substance. On va dire ça comme ça, plus rassurant.

Puis, après que la rage passe, quelques dodos/cafés/Reign in Blood plus tard, je repasse le cd (ou dossier de mp3, au choix), et, bon, c'est clairement une déception, mais si jamais on ne connaissait pas le groupe, si jamais ceci venait d'un nouveau groupe de gosses paumés du nord-ouest du Pays de Galles, alors là, on pourrait se dire qu'ils ont de l'avenir. Mais un artiste se doit de tenir en compte son passé, même si c'est parfois excessivement difficile : on comprend maintenant que The Cooper Temple Clause ne sont jamais que cinq types qui ont bien le droit de perdre, momentanément on l'espère, leur génie/talent qui éclaboussait leurs deux premiers disques.

Arctic Monkeys, on vous souhaite bonne chance, vous en aurez tellement besoin.