mercredi 28 septembre 2005

dEUS - Pocket Revolution

dEUS. Un jour, on parlera peut-être du groupe (si ce n’est déjà fait) comme le plus grand de l’histoire de Belgique. Premier groupe belge (avec Channel Zero, sans doute) a avoir été reconnu internationalement, plus même que dans son propre pays, dEUS et ses multiples side-projects ont écrit le plus gros chapitre de l’histoire du rock en Belgique. Dead Man Ray, Zita Swoon, Vive la Fête, Magnus, Anyway The Wind Blows (le film du maître de dEUS, Tom Barman) ont tous connu un membre du groupe à un moment ou un autre.

Worst Case Scenario, In A Bar Under The Sea et The Ideal Crash sont tous trois des albums extraordinaires même si parfois inégaux, mais qui a permis à dEUS d’approcher le statut de groupe mythique, à la Radiohead.

Mais voilà, Tom Barman n’a pas l’air d’être quelqu’un de facile à vivre… Il y a certainement des raisons pour lesquelles les musiciens qui l’entourent ne restent jamais bien longtemps, et d’autres raisons qui ont fait qu’il a fallu attendre plus de six ans entre Ideal Crash et ce Pocket Revolution. Cette période a vu quasi la totalité du groupe partir, dont le guitariste écossais Craig Ward, remplacé par l’ex-Evil Superstars Mauro Pawlowski, une compilation de singles sortir, quelques festivals et beaucoup de doutes sur un nouvel album.

Pourtant le voilà, avec autant de questions que de réponses. La plus importante : est-ce le groupe (= Barman ?) peut de nouveau produire, après une si longue absence, un album du même calibre que Ideal Crash ? Évidemment, la réponse est non.

Malgré tout, ce long hiatus n’a pas été inutile. Les différents projets de Barman ont largement influencés PR, comme on peut entendre dans les passages teintés de soul et de jazz (un morceau s’appelle carrément Sun Ra). Peut-être motivé par l’attente, Barman n’a peur de rien, et sa voix est mise en avant quasi à chaque opportunité, comme en témoigne le premier morceau, commençant par un feedback lancinant et s’achevant par un crescendo qui pourrait rappeler Instant Street. Mais après 7 bonnes minutes, on commençait à s’ennuyer.

Le single 7 Days 7 Weeks est symptomatique : le morceau est calme, mélancolique, bien exécuté, mais finalement peu intéressant à la longue. La suite de l’album ne démentira hélas pas cette tendance : des musiciens compétents, un chef d’orchestre autoritaire, mais des morceaux en demi-teinte, comme si, finalement, l’album n’était pas terminé.

Oh, bien sûr, on retrouve des moments de brillance, comme le funk très Magnus de Cold Sun of Circumstance, ou la très belle ballade-comptine Include Me Out, mais on a l’impression que la motivation de faire un bon album n’était même pas là.

Le comble : deux morceaux (If You don’t Get What You Want et Nothing Really Ends) étaient déjà connus depuis des années (même si c’était dans des versions différentes), jusqu’à 5 ans pour ce dernier, déjà inclus dans leur maigre best of.

On est donc déçu, et pas sans raison. Pocket Revolution n’est pas mauvais, mais c’est sans trop de doutes le moins bon dEUS, et pire, on se demande vraiment si Barman ne s’est pas senti obligé (contrat ?) de sortir un nouveau dEUS, quel que soir le résultat final. On aurait préféré que le hiatus se prolonge jusqu’à ce que le génie de Barman reprenne vigueur, même si ça présupposait un split du groupe. Better to burn out than fade away…

dEUS - Pocket Revolution

dEUS. Un jour, on parlera peut-être du groupe (si ce n’est déjà fait) comme le plus grand de l’histoire de Belgique. Premier groupe belge (avec Channel Zero, sans doute) a avoir été reconnu internationalement, plus même que dans son propre pays, dEUS et ses multiples side-projects ont écrit le plus gros chapitre de l’histoire du rock en Belgique. Dead Man Ray, Zita Swoon, Vive la Fête, Magnus, Anyway The Wind Blows (le film du maître de dEUS, Tom Barman) ont tous connu un membre du groupe à un moment ou un autre.

Worst Case Scenario, In A Bar Under The Sea et The Ideal Crash sont tous trois des albums extraordinaires même si parfois inégaux, mais qui a permis à dEUS d’approcher le statut de groupe mythique, à la Radiohead.

Mais voilà, Tom Barman n’a pas l’air d’être quelqu’un de facile à vivre… Il y a certainement des raisons pour lesquelles les musiciens qui l’entourent ne restent jamais bien longtemps, et d’autres raisons qui ont fait qu’il a fallu attendre plus de six ans entre Ideal Crash et ce Pocket Revolution. Cette période a vu quasi la totalité du groupe partir, dont le guitariste écossais Craig Ward, remplacé par l’ex-Evil Superstars Mauro Pawlowski, une compilation de singles sortir, quelques festivals et beaucoup de doutes sur un nouvel album.

Pourtant le voilà, avec autant de questions que de réponses. La plus importante : est-ce le groupe (= Barman ?) peut de nouveau produire, après une si longue absence, un album du même calibre que Ideal Crash ? Évidemment, la réponse est non.

Malgré tout, ce long hiatus n’a pas été inutile. Les différents projets de Barman ont largement influencés PR, comme on peut entendre dans les passages teintés de soul et de jazz (un morceau s’appelle carrément Sun Ra). Peut-être motivé par l’attente, Barman n’a peur de rien, et sa voix est mise en avant quasi à chaque opportunité, comme en témoigne le premier morceau, commençant par un feedback lancinant et s’achevant par un crescendo qui pourrait rappeler Instant Street. Mais après 7 bonnes minutes, on commençait à s’ennuyer.

Le single 7 Days 7 Weeks est symptomatique : le morceau est calme, mélancolique, bien exécuté, mais finalement peu intéressant à la longue. La suite de l’album ne démentira hélas pas cette tendance : des musiciens compétents, un chef d’orchestre autoritaire, mais des morceaux en demi-teinte, comme si, finalement, l’album n’était pas terminé.

Oh, bien sûr, on retrouve des moments de brillance, comme le funk très Magnus de Cold Sun of Circumstance, ou la très belle ballade-comptine Include Me Out, mais on a l’impression que la motivation de faire un bon album n’était même pas là.

Le comble : deux morceaux (If You don’t Get What You Want et Nothing Really Ends) étaient déjà connus depuis des années (même si c’était dans des versions différentes), jusqu’à 5 ans pour ce dernier, déjà inclus dans leur maigre best of.

On est donc déçu, et pas sans raison. Pocket Revolution n’est pas mauvais, mais c’est sans trop de doutes le moins bon dEUS, et pire, on se demande vraiment si Barman ne s’est pas senti obligé (contrat ?) de sortir un nouveau dEUS, quel que soir le résultat final. On aurait préféré que le hiatus se prolonge jusqu’à ce que le génie de Barman reprenne vigueur, même si ça présupposait un split du groupe. Better to burn out than fade away…

mardi 27 septembre 2005

Sigur Rós - Takk

L’Islande est un pays assez curieux. 296 000 habitants à peine, un climat peu commode, un paysage tout à fait extraordinaire, une langue qui a très peu évolué depuis les Vikings. Tout cela a certainement inspiré les nombreux musiciens y provenant, on ne citera que deux noms (mais quels noms), Björk et donc, Sigur Rós.

Contrairement à l’exubérance parfois irritante de la première, Sigur Rós joue plus la carte de la discrétion. Il faut dire que leur musique éthérée, parfois glaciale (impossible d’échapper aux poncifs islandais, désolé) n’est peu peu propice à la rotation radio et tv (même si leurs rares vidéos valent le déplacement).

Mais parmi ceux qui ont un jour abandonné leurs sens à Sigur Rós, rares sont ceux qui en ressortent indemnes. Dans mon cas, c’était lors de la première partie de Radiohead, à Werchter, un peu avant la sortie de Kid A. Quatre musiciens pieds nus, un chanteur au timbre de voix inouï, un guitariste qui joue avec un archet, et une musique absolument extraordinaire. Takk est leur quatrième album (même si les sorties du groupe sont assez difficiles à comptabiliser), faisant suite au fabuleux Agaetis Byrjun et au très mystérieux (), album sans titre comprenant 8 morceaux, sans titre aussi. Même la langue dans laquelle le groupe s’exprime est étrange : Takk est apparemment entièrement en islandais (qui est déjà assez étrange comme ça), mais les précédents étaient chantés dans une langue de leur invention, baptisée « hopelandic ». Tout ça crée évidemment une mystique, qui aide à fabriquer l’image de marque du groupe.

Car finalement, tel est le (seul ?) problème de Sigur Rós en général, et de Takk en particulier. L’originalité du groupe est établie, leur genre musical à part aussi. Comment peut-on encore réussir à surprendre dans ces conditions ?

Disons-le de suite, Takk est un excellent album, et un digne successeur aux précédents. L’espace stéréophonique est rempli, par des cordes rêveuses, une basse parfois énorme, les guitares habituelles, et parfois un très gros son comme seuls Mogwai ou GSY!BE peuvent produire. Les influences postrock/shoegaze sont indéniables, mais le tout reste éminemment original et maîtrisé, l’album atteignant son paroxysme sur l’extraordinaire Saeglopur, merveille de retenue et de puissance.

On regrettera peut-être, outre le très relatif manque d’originalité, quelques petites longuers ça et là, et aussi des inégalités, qui sont malheureusement inhérentes à ce type d’œuvre.

Sigur Rós est un groupe à part, et le restera sans doute toujours. Et même s’ils n’arrivent pas toujours à transporter l’auditeur sur disque comme ils le font sur scène, ils restent un des groupes les plus particuliers, originaux et intéressants actuellement.

Sigur Rós - Takk

L’Islande est un pays assez curieux. 296 000 habitants à peine, un climat peu commode, un paysage tout à fait extraordinaire, une langue qui a très peu évolué depuis les Vikings. Tout cela a certainement inspiré les nombreux musiciens y provenant, on ne citera que deux noms (mais quels noms), Björk et donc, Sigur Rós.

Contrairement à l’exubérance parfois irritante de la première, Sigur Rós joue plus la carte de la discrétion. Il faut dire que leur musique éthérée, parfois glaciale (impossible d’échapper aux poncifs islandais, désolé) n’est peu peu propice à la rotation radio et tv (même si leurs rares vidéos valent le déplacement).

Mais parmi ceux qui ont un jour abandonné leurs sens à Sigur Rós, rares sont ceux qui en ressortent indemnes. Dans mon cas, c’était lors de la première partie de Radiohead, à Werchter, un peu avant la sortie de Kid A. Quatre musiciens pieds nus, un chanteur au timbre de voix inouï, un guitariste qui joue avec un archet, et une musique absolument extraordinaire. Takk est leur quatrième album (même si les sorties du groupe sont assez difficiles à comptabiliser), faisant suite au fabuleux Agaetis Byrjun et au très mystérieux (), album sans titre comprenant 8 morceaux, sans titre aussi. Même la langue dans laquelle le groupe s’exprime est étrange : Takk est apparemment entièrement en islandais (qui est déjà assez étrange comme ça), mais les précédents étaient chantés dans une langue de leur invention, baptisée « hopelandic ». Tout ça crée évidemment une mystique, qui aide à fabriquer l’image de marque du groupe.

Car finalement, tel est le (seul ?) problème de Sigur Rós en général, et de Takk en particulier. L’originalité du groupe est établie, leur genre musical à part aussi. Comment peut-on encore réussir à surprendre dans ces conditions ?

Disons-le de suite, Takk est un excellent album, et un digne successeur aux précédents. L’espace stéréophonique est rempli, par des cordes rêveuses, une basse parfois énorme, les guitares habituelles, et parfois un très gros son comme seuls Mogwai ou GSY!BE peuvent produire. Les influences postrock/shoegaze sont indéniables, mais le tout reste éminemment original et maîtrisé, l’album atteignant son paroxysme sur l’extraordinaire Saeglopur, merveille de retenue et de puissance.

On regrettera peut-être, outre le très relatif manque d’originalité, quelques petites longuers ça et là, et aussi des inégalités, qui sont malheureusement inhérentes à ce type d’œuvre.

Sigur Rós est un groupe à part, et le restera sans doute toujours. Et même s’ils n’arrivent pas toujours à transporter l’auditeur sur disque comme ils le font sur scène, ils restent un des groupes les plus particuliers, originaux et intéressants actuellement.

samedi 17 septembre 2005

Rolling Stones - A Bigger Bang

Le monde n’a sans doute plus besoin des Rolling Stones, mais ils sont toujours là, pour on ne sait quelle raison. Au moins, ils vieillissent avec grâce et classe, nous offrent des top-modèles qui ont plus en leur faveur que leur nom de famille (Jade Jagger, Theodora Richards) et marquent de leur empreinte le plus gros film Disney de ces 10 dernières années (le personnage de Johnny Depp dans Pirates of the Caribbean est tellement inspiré de Keith Richards que ce dernier va jouer son père dans la suite, prévue l’an prochain).

Mais depuis Tattoo You (1981), ils n’ont sorti aucun bon album. Oh, ça n’a pas empêché les albums live, les tournées sold out hors de prix, le best of, les dvd et les remix des Neptunes. Mais on avait carrément arrêté de se demander si Jagger et Richards avaient autre chose à nous proposer que leurs querelles de vieux couple, tant la réponse semblait évidente.

C’était jusqu’à A Bigger Bang. Attention quand même, ce n’est pas Exile On Main Street, mais non seulement c’est le meilleur Stones en 20 ans, mais en plus, c’est un bon album tout court.

Il faut dire qu’il commence fort : Rough Justice est un brûlot rock n roll qui poussera probablement Jet au suicide (quel dommage, vraiment), emmené (comme tout l’album) par un Keith Richards inventif, créatif et parfois on fire, la slide graisseuse de Ron Wood, et évidemment par Charlie Watts, qui fait peine avec sa petite batterie, mais franchement, qui a besoin de plus ? Mick Jagger rajoute sa touche inimitable, avec de paroles pleine de sous-entendus, ou comment chanter “Once upon a time I was your little rooster / But am I just one of your cocks? ” à 65 ans sans paraître ridicule.

En fait, tout l’album est appréciable, pour diverses raisons. Parfois un riff de Keef, ou une ligne terrible de Mick, qui investit une personnalité de vieux bourgeois bougon, mais qui lui va si bien. Look What The Cat Dragged In le voir râler parce qu’il ne sait plus lire son journal en paix, Sweet Neo Con attaque très directement George W Bush (« hypocrite », « crock of shit ») et quand la politique locale et internationale l’ennuie, Sir Mick reprend sa bonne vieille voix de lion en rut (« She saw me coming », ce titre !!!). De plus, Keith prend le micro deux fois, dont une chanson d’amour touchante de sincérité (« Come on, bare your breasts and make me feel at home »).

L’album est sans doute trop long (16 morceaux), et on pourrait vivre avec deux-trois morceaux en moins, mais le choix serait difficile. Disons, pour être exact, que si les Stones avaient l’habitude de sortir de bons albums tous les 5 ans, on serait plus critique, mais bon, on sera indulgent. Streets of Love est horrible, ceci dit, on dirait presque une ballade d’Aerosmith. Mais le single n’est en rien représentatif, heureusement.

Bravo donc, pour avoir sorti un bon album, enraciné dans le blues et le RnB (dont le glissement sémantique est la pire chose qui soit arrivée ces dix dernières années) mais porté par d’excellents morceaux, et un talent musical qui était à redémontrer, c’est maintenant chose faite. Á dans six ans.

Rolling Stones - A Bigger Bang

Le monde n’a sans doute plus besoin des Rolling Stones, mais ils sont toujours là, pour on ne sait quelle raison. Au moins, ils vieillissent avec grâce et classe, nous offrent des top-modèles qui ont plus en leur faveur que leur nom de famille (Jade Jagger, Theodora Richards) et marquent de leur empreinte le plus gros film Disney de ces 10 dernières années (le personnage de Johnny Depp dans Pirates of the Caribbean est tellement inspiré de Keith Richards que ce dernier va jouer son père dans la suite, prévue l’an prochain).

Mais depuis Tattoo You (1981), ils n’ont sorti aucun bon album. Oh, ça n’a pas empêché les albums live, les tournées sold out hors de prix, le best of, les dvd et les remix des Neptunes. Mais on avait carrément arrêté de se demander si Jagger et Richards avaient autre chose à nous proposer que leurs querelles de vieux couple, tant la réponse semblait évidente.

C’était jusqu’à A Bigger Bang. Attention quand même, ce n’est pas Exile On Main Street, mais non seulement c’est le meilleur Stones en 20 ans, mais en plus, c’est un bon album tout court.

Il faut dire qu’il commence fort : Rough Justice est un brûlot rock n roll qui poussera probablement Jet au suicide (quel dommage, vraiment), emmené (comme tout l’album) par un Keith Richards inventif, créatif et parfois on fire, la slide graisseuse de Ron Wood, et évidemment par Charlie Watts, qui fait peine avec sa petite batterie, mais franchement, qui a besoin de plus ? Mick Jagger rajoute sa touche inimitable, avec de paroles pleine de sous-entendus, ou comment chanter “Once upon a time I was your little rooster / But am I just one of your cocks? ” à 65 ans sans paraître ridicule.

En fait, tout l’album est appréciable, pour diverses raisons. Parfois un riff de Keef, ou une ligne terrible de Mick, qui investit une personnalité de vieux bourgeois bougon, mais qui lui va si bien. Look What The Cat Dragged In le voir râler parce qu’il ne sait plus lire son journal en paix, Sweet Neo Con attaque très directement George W Bush (« hypocrite », « crock of shit ») et quand la politique locale et internationale l’ennuie, Sir Mick reprend sa bonne vieille voix de lion en rut (« She saw me coming », ce titre !!!). De plus, Keith prend le micro deux fois, dont une chanson d’amour touchante de sincérité (« Come on, bare your breasts and make me feel at home »).

L’album est sans doute trop long (16 morceaux), et on pourrait vivre avec deux-trois morceaux en moins, mais le choix serait difficile. Disons, pour être exact, que si les Stones avaient l’habitude de sortir de bons albums tous les 5 ans, on serait plus critique, mais bon, on sera indulgent. Streets of Love est horrible, ceci dit, on dirait presque une ballade d’Aerosmith. Mais le single n’est en rien représentatif, heureusement.

Bravo donc, pour avoir sorti un bon album, enraciné dans le blues et le RnB (dont le glissement sémantique est la pire chose qui soit arrivée ces dix dernières années) mais porté par d’excellents morceaux, et un talent musical qui était à redémontrer, c’est maintenant chose faite. Á dans six ans.

samedi 10 septembre 2005

Black Rebel Motorcycle Club - Howl

Black Rebel Motorcycle Club s’était fait connaître il y a quelques années d’ici, avec un bon mais inégal premier album éponyme et l’imparable single Whatever Happened To My Rock n Roll. Le second album était malheureusement beaucoup moins mémorable, et le groupe semblait fini : plus de contrat, et un batteur qui semblait oublier de se rendre à ses concerts.

Un troisième album semblait donc assez improbable, mais le voilà, et quelle surprise. BRMC, pour ceux qui ne connaissent pas, alliaient l’attitude d’Oasis avec un son puissant plus qu’inspiré de Jesus And Mary Chain. Et les voilà maintenant avec une collection de morceaux country/blues/gospel ancrés dans l’Amérique très profonde. Pas un seul accord bruyant de guitare électrique, pas de pédale fuzz. Ici règnent la slide guitar, le rythme sec, l’harmonica et l’introspection.

Les deux premiers morceaux donnent le ton, avec ces paroles : « Time won’t save our souls », suivi un peu plus tard de « I don’t wanna be saved ».

Howl, dont le titre (et beaucoup plus) est inspiré d’Allen Ginsberg possède une âme. La même que celle qu’on retrouve dans les meilleurs albums de Johnny Cash, celle d’artistes dont les instruments sont le prolongement de leurs corps, dont la voix exprime ce que l’homme n’ose pas dire.

Même si tout le monde sera surpris par cet album, il est très difficile d’être déçu, même sans repères dans la monde de la country, et de Jesus of Americana. Howl est émouvant, bien exécuté, et jamais ennuyeux. On se surprend même à se demander pourquoi le groupe n’a pas fait ce genre de musique depuis le début, tellement ils sont à l’aise dans ce style, original même si très influencé (Complicated Situation évoque très fort Dylan).

Howl ne plaira pas à tout le monde, et risque d’en décevoir certains, mais sa pure beauté en fait un incontournable, et un exemple magistral de réinvention musicale.

Black Rebel Motorcycle Club - Howl

Black Rebel Motorcycle Club s’était fait connaître il y a quelques années d’ici, avec un bon mais inégal premier album éponyme et l’imparable single Whatever Happened To My Rock n Roll. Le second album était malheureusement beaucoup moins mémorable, et le groupe semblait fini : plus de contrat, et un batteur qui semblait oublier de se rendre à ses concerts.

Un troisième album semblait donc assez improbable, mais le voilà, et quelle surprise. BRMC, pour ceux qui ne connaissent pas, alliaient l’attitude d’Oasis avec un son puissant plus qu’inspiré de Jesus And Mary Chain. Et les voilà maintenant avec une collection de morceaux country/blues/gospel ancrés dans l’Amérique très profonde. Pas un seul accord bruyant de guitare électrique, pas de pédale fuzz. Ici règnent la slide guitar, le rythme sec, l’harmonica et l’introspection.

Les deux premiers morceaux donnent le ton, avec ces paroles : « Time won’t save our souls », suivi un peu plus tard de « I don’t wanna be saved ».

Howl, dont le titre (et beaucoup plus) est inspiré d’Allen Ginsberg possède une âme. La même que celle qu’on retrouve dans les meilleurs albums de Johnny Cash, celle d’artistes dont les instruments sont le prolongement de leurs corps, dont la voix exprime ce que l’homme n’ose pas dire.

Même si tout le monde sera surpris par cet album, il est très difficile d’être déçu, même sans repères dans la monde de la country, et de Jesus of Americana. Howl est émouvant, bien exécuté, et jamais ennuyeux. On se surprend même à se demander pourquoi le groupe n’a pas fait ce genre de musique depuis le début, tellement ils sont à l’aise dans ce style, original même si très influencé (Complicated Situation évoque très fort Dylan).

Howl ne plaira pas à tout le monde, et risque d’en décevoir certains, mais sa pure beauté en fait un incontournable, et un exemple magistral de réinvention musicale.