mardi 31 mai 2005

Oasis - Don't Believe The Truth

Bien malgré eux, Oasis m'aura donné une bonne occasion de me marrer, en lisant le double article (interview + critique) bourré d'erreurs signé par Bernard Dobbeleer dans Télémoustique. On ne lui demande pas de tout savoir, mais juste de pouvoir taper www.google.com sur son ordinateur. Heureusement, tous les journalistes de ce magazine ne sont pas aussi pathétiques, et le niveau général reste au dessus de l'inénarrable Yves Hobin du Ciné-Télé Revue, mais quand même, c'est difficilement acceptable.

Ceci dit, voici donc le retour de l'ex-plus gros groupe du monde, qui n'aura jamais été aussi troublé : nouveau départ dans le groupe (le batteur Alan White, présent depuis le second album), et sessions d'enregistrement problématiques (les sessions avec Death In Vegas se sont mal passées, et tout est reparti de zéro). Don't Believe The Truth a été enfanté dans la douleur, et si on ajoute le fait que les trois derniers albums n'étaient pas fort terribles, on était en droit de craindre le début de la fin pour le (désormais) quatuor mancunien.

Surprise relative, DBTT est sans trop de doute le meilleur album d'Oasis depuis (What's The Story) Morning Glory?, sorti il y a déjà dix ans. Il débute avec ce qui est carrément un de leurs meilleurs morceaux tout court, Turn Up The Sun, hymne puissant et vibrant, emmené par un Liam plus en forme que jamais. Bizarrement, Noel reprend le chant avec Mucky Fingers, très Stones 70s, tout comme Lyla qui dérobe peu subtilement Street Fighting Man. Contrairement à ce que ce grand comique de Bernard Dobbeleer a écrit, Liam Gallagher écrit déjà depuis deux albums (comme les autres membres, d'ailleurs), avec des résultats assez mitigés. Même chose ici : Love Like A Bomb sonne beaucoup trop comme un certain groupe de Liverpool (l'intro est celle de You've Got To Hide Your Love Away) alors que Guess God Thinks I'm Abel est peut-être sa meilleure composition. Ailleurs, Noel "emprunte" Golden Brown pour Part Of The Queue, et, pour la première fois, échange des couplets avec son frère pour un prochain single évident et futur roi des mariages, Let There Be Love. Ceci dit, tout cela reste assez classique, et même si le groupe s’écarte un peu de ses sentiers habituels, on aurait pu espérer un peu plus d’originalité (on ne sait jamais…)

On est donc relativement satisfaits de cet album, et on se projette même dans le futur : pour la première fois, Oasis comprend 4 bons musiciens (on entend enfin la basse), et Zak Starkey (batteur ad interim et accessoirement fils de Ringo Starr) apporte ce qu'il leur manquait. Le futur pourrait donc sourire de nouveau à un groupe qui risquerait, how shocking, de ne pas mal vieillir.

Oasis - Don't Believe The Truth

Bien malgré eux, Oasis m'aura donné une bonne occasion de me marrer, en lisant le double article (interview + critique) bourré d'erreurs signé par Bernard Dobbeleer dans Télémoustique. On ne lui demande pas de tout savoir, mais juste de pouvoir taper www.google.com sur son ordinateur. Heureusement, tous les journalistes de ce magazine ne sont pas aussi pathétiques, et le niveau général reste au dessus de l'inénarrable Yves Hobin du Ciné-Télé Revue, mais quand même, c'est difficilement acceptable.

Ceci dit, voici donc le retour de l'ex-plus gros groupe du monde, qui n'aura jamais été aussi troublé : nouveau départ dans le groupe (le batteur Alan White, présent depuis le second album), et sessions d'enregistrement problématiques (les sessions avec Death In Vegas se sont mal passées, et tout est reparti de zéro). Don't Believe The Truth a été enfanté dans la douleur, et si on ajoute le fait que les trois derniers albums n'étaient pas fort terribles, on était en droit de craindre le début de la fin pour le (désormais) quatuor mancunien.

Surprise relative, DBTT est sans trop de doute le meilleur album d'Oasis depuis (What's The Story) Morning Glory?, sorti il y a déjà dix ans. Il débute avec ce qui est carrément un de leurs meilleurs morceaux tout court, Turn Up The Sun, hymne puissant et vibrant, emmené par un Liam plus en forme que jamais. Bizarrement, Noel reprend le chant avec Mucky Fingers, très Stones 70s, tout comme Lyla qui dérobe peu subtilement Street Fighting Man. Contrairement à ce que ce grand comique de Bernard Dobbeleer a écrit, Liam Gallagher écrit déjà depuis deux albums (comme les autres membres, d'ailleurs), avec des résultats assez mitigés. Même chose ici : Love Like A Bomb sonne beaucoup trop comme un certain groupe de Liverpool (l'intro est celle de You've Got To Hide Your Love Away) alors que Guess God Thinks I'm Abel est peut-être sa meilleure composition. Ailleurs, Noel "emprunte" Golden Brown pour Part Of The Queue, et, pour la première fois, échange des couplets avec son frère pour un prochain single évident et futur roi des mariages, Let There Be Love. Ceci dit, tout cela reste assez classique, et même si le groupe s’écarte un peu de ses sentiers habituels, on aurait pu espérer un peu plus d’originalité (on ne sait jamais…)

On est donc relativement satisfaits de cet album, et on se projette même dans le futur : pour la première fois, Oasis comprend 4 bons musiciens (on entend enfin la basse), et Zak Starkey (batteur ad interim et accessoirement fils de Ringo Starr) apporte ce qu'il leur manquait. Le futur pourrait donc sourire de nouveau à un groupe qui risquerait, how shocking, de ne pas mal vieillir.

vendredi 27 mai 2005

At The Drive-In – This Station Is Non-Operational

At The Drive-In avait rassemblé un groupe de fans assez assidus, tout au long de leur courte carrière (trois albums, dont le dernier, Relationship of Command, avait particulièrement attiré l'attention). Ces mêmes fans se sont retrouvés assez perplexes, lorsque le groupe a annoncé un hiatus, suivi d'une séparation pure et simple : deux membres partirent former le groupe post-punk Sparta, deux autres l'inclassable Mars Volta. This Station Is Non-Operational, annoncé comme anthologie, reprend une sélection des albums, des faces B, sessions live et reprises.

L'intérêt de cette compilation est de l'écouter maintenant, après deux albums des deux groupes, et surtout le statut actuel de Mars Volta, adulé par les uns et ridiculisés par d'autres (il suffit de voir les mails d'insultes reçues quand j'ai eu le malheur de ne pas aimer Frances The Mute) : finalement, on mixe les aspects punk de Sparta aux expériences post-everything de Mars Volta, et on retrouve ATD-I, plus proche de Fugazi mais reprenant Pink Floyd (Take Up Thy Stethoscope And Walk). Les morceaux durent généralement moins de trois heures, ne sont pas en latin et les paroles sont même parfois compréhensibles, même si l'opacité des thèmes était déjà de rigueur. On comprend assez vite les dissentions internes, ATD-I sonne parfois comme un monstre à deux têtes, un groupe schizo qui ne savait pas trop où aller, entre straight-on hardcore de One-Armed Scissor et le très dérangé Napoleon Solo, entre une reprise des Smiths (assez décevante) et Metronome Arthritis.

At The Drive-In était un groupe important, et qui a eu le bon goût d'imploser en pleine force créative. Je trouve quand même que les deux groupes issus du split n'arrivent pas à atteindre le niveau de leur ancien groupe, mais c'est juste mon opinion, donc ne m'insultez pas trop, merci.

At The Drive-In - This Station Is Non-Operational

At The Drive-In avait rassemblé un groupe de fans assez assidus, tout au long de leur courte carrière (trois albums, dont le dernier, Relationship of Command, avait particulièrement attiré l'attention). Ces mêmes fans se sont retrouvés assez perplexes, lorsque le groupe a annoncé un hiatus, suivi d'une séparation pure et simple : deux membres partirent former le groupe post-punk Sparta, deux autres l'inclassable Mars Volta. This Station Is Non-Operational, annoncé comme anthologie, reprend une sélection des albums, des faces B, sessions live et reprises.

L'intérêt de cette compilation est de l'écouter maintenant, après deux albums des deux groupes, et surtout le statut actuel de Mars Volta, adulé par les uns et ridiculisés par d'autres (il suffit de voir les mails d'insultes reçues quand j'ai eu le malheur de ne pas aimer Frances The Mute) : finalement, on mixe les aspects punk de Sparta aux expériences post-everything de Mars Volta, et on retrouve ATD-I, plus proche de Fugazi mais reprenant Pink Floyd (Take Up Thy Stethoscope And Walk). Les morceaux durent généralement moins de trois heures, ne sont pas en latin et les paroles sont même parfois compréhensibles, même si l'opacité des thèmes était déjà de rigueur. On comprend assez vite les dissentions internes, ATD-I sonne parfois comme un monstre à deux têtes, un groupe schizo qui ne savait pas trop où aller, entre straight-on hardcore de One-Armed Scissor et le très dérangé Napoleon Solo, entre une reprise des Smiths (assez décevante) et Metronome Arthritis.

At The Drive-In était un groupe important, et qui a eu le bon goût d'imploser en pleine force créative. Je trouve quand même que les deux groupes issus du split n'arrivent pas à atteindre le niveau de leur ancien groupe, mais c'est juste mon opinion, donc ne m'insultez pas trop, merci.

mardi 24 mai 2005

Audioslave - Out Of Exile

Second album pour le groupe issu des cendres de Rage Against The Machine (pour rappel, les 3 musiciens de RATM + Chris Cornell, Soundgarden), et pas de grand changement sylistique : Out of Exile est un album de rock "adulte" (sans que ce soit péjoratif, on ne parle pas de Dave Matthews) : riffs à la Led Zeppelin, solides mais parfois répétitifs, section rythmique irréprochable, compos très (trop?) classiques, et la voix rugueuse de Cornell, qui pêche parfois par excès de crooning.

La comparaison avec les anciens groupes est inévitable mais peu concluante :on sent du Soundgarden çà et là (le superbe Doesn't Remind Me, dont les paroles en énumération font penser au Wishlist de Pearl Jam), et les solos de Tom Morello réfèrent à RATM, sinon Audioslave confirme qu'ils veulent simplement faire de la musique, loin des tourbillons qu'ils ont connu auparavant (l'histoire trouble de RATM et de son leader Zack de la Rocha, l'atmosphère grunge pesante de l'époque Soundgarden).

Ils réussissent haut la main, avec un second album qui égale voire surpasse le précédent, et qui comprend quelques perles et peu de morceaux plus faibles. On regrettera sans doute le manque d'innovations, voire quelques répétitions ennuyeuses (le riff de Your Time Has Come ressemble étrangement à celui de leur premier single, Cochise), mais Audioslave montre des musiciens aguerris qui ont la décence de bien vieillir, ce qui n'est pas le cas de tout le monde...

Audioslave - Out Of Exile

Second album pour le groupe issu des cendres de Rage Against The Machine (pour rappel, les 3 musiciens de RATM + Chris Cornell, Soundgarden), et pas de grand changement sylistique : Out of Exile est un album de rock "adulte" (sans que ce soit péjoratif, on ne parle pas de Dave Matthews) : riffs à la Led Zeppelin, solides mais parfois répétitifs, section rythmique irréprochable, compos très (trop?) classiques, et la voix rugueuse de Cornell, qui pêche parfois par excès de crooning.

La comparaison avec les anciens groupes est inévitable mais peu concluante :on sent du Soundgarden çà et là (le superbe Doesn't Remind Me, dont les paroles en énumération font penser au Wishlist de Pearl Jam), et les solos de Tom Morello réfèrent à RATM, sinon Audioslave confirme qu'ils veulent simplement faire de la musique, loin des tourbillons qu'ils ont connu auparavant (l'histoire trouble de RATM et de son leader Zack de la Rocha, l'atmosphère grunge pesante de l'époque Soundgarden).

Ils réussissent haut la main, avec un second album qui égale voire surpasse le précédent, et qui comprend quelques perles et peu de morceaux plus faibles. On regrettera sans doute le manque d'innovations, voire quelques répétitions ennuyeuses (le riff de Your Time Has Come ressemble étrangement à celui de leur premier single, Cochise), mais Audioslave montre des musiciens aguerris qui ont la décence de bien vieillir, ce qui n'est pas le cas de tout le monde...

lundi 23 mai 2005

Gorillaz - Demon Days

Gorillaz était la success story un peu surprenante de l'année 2002. Projet tant graphique que musical, l'association du graphiste Jamie Hewlett, du chanteur de Blur Damon Albarn et du maître hiphop Dan The Automator avait accouché d'un excellent album, et qui s'est très bien vendu, emmené par l'irrésistible single Clint Eastwood. Depuis, beaucoup de choses ont changé. Graham Coxon a quitté Blur (Albarn vient d'ailleurs d'annoncer que Blur ne recommencerait qu'au retour de Coxon, ce qui semble peu probable), et Dan a été remplacé, à la production, par Danger Mouse, l'homme derrière le fameux Grey Album, pièce maîtresse de l'illegal art.

Le second album de Gorillaz sort donc, précédé par une campagne de promotion plus subtile et discrète que la précédente, ce qui lui convient très bien. Autant de dire tout de suite, il n'y a que peu de poins communs entre les deux albums. La où Gorillaz était exhubérant, optimiste, entraînant, Demon Days est ... différent. On ne parle quand même pas de face obscure des quatre toons, mais presque : exit les beats hiphops, et enter une production plus nuancée, assez electro et surtout innovante, Albarn et Danger Mouse n'ayant écarté aucune piste lors de la création de l'album. En parlant d'Albarn, Demon Days pourrait presque être considéré comme un album solo : sans la production musclée de l'Automate, la voix de plus en plus éraillée de Damon fait mouche à tous les coups, et rappelle le dernier Blur (Think Tank), voire son projet ethnique (Mali Music), en rajoutant une production très subtile. Choisir un morceau est assez difficile, tant chaque morceau regorge de trouvailles sonores, plus attachantes que techniques, d'ailleurs. Ceci dit, tout ne fonctionne pas si bien, mais l'album est long, un tantinet répétitif et quelques morceaux seraient sans doute mieux placés sur une face B.

Au niveau des guests, ils servent l'album en soi, sans vouloir tirer la couveture à eux : Shaun Ryder, De La Soul, Ike Turner, le même choeur d'enfants que sur Tender (Blur, 13) ou Dennis Hopper sur un spoken word d'anthologie (Fire Coming Out Of A Monkey's Ass).

Demon Days n'est pas parfait, et aurait sans doute du être plus court, mais on ne peut qu'admirer la remise en question d'Albarn, qui a transformé Gorillaz de "groupe" assez commercial en projet très personnel, et non pourri par un quelconque ego. Finalement, avec Gorillaz et les albums solo de Graham Coxon, aussi excellents les uns que les autres, on finirait presque par ne pas regretter Blur.

Gorillaz - Demon Days

Gorillaz était la success story un peu surprenante de l'année 2002. Projet tant graphique que musical, l'association du graphiste Jamie Hewlett, du chanteur de Blur Damon Albarn et du maître hiphop Dan The Automator avait accouché d'un excellent album, et qui s'est très bien vendu, emmené par l'irrésistible single Clint Eastwood. Depuis, beaucoup de choses ont changé. Graham Coxon a quitté Blur (Albarn vient d'ailleurs d'annoncer que Blur ne recommencerait qu'au retour de Coxon, ce qui semble peu probable), et Dan a été remplacé, à la production, par Danger Mouse, l'homme derrière le fameux Grey Album, pièce maîtresse de l'illegal art.

Le second album de Gorillaz sort donc, précédé par une campagne de promotion plus subtile et discrète que la précédente, ce qui lui convient très bien. Autant de dire tout de suite, il n'y a que peu de poins communs entre les deux albums. La où Gorillaz était exhubérant, optimiste, entraînant, Demon Days est ... différent. On ne parle quand même pas de face obscure des quatre toons, mais presque : exit les beats hiphops, et enter une production plus nuancée, assez electro et surtout innovante, Albarn et Danger Mouse n'ayant écarté aucune piste lors de la création de l'album. En parlant d'Albarn, Demon Days pourrait presque être considéré comme un album solo : sans la production musclée de l'Automate, la voix de plus en plus éraillée de Damon fait mouche à tous les coups, et rappelle le dernier Blur (Think Tank), voire son projet ethnique (Mali Music), en rajoutant une production très subtile. Choisir un morceau est assez difficile, tant chaque morceau regorge de trouvailles sonores, plus attachantes que techniques, d'ailleurs. Ceci dit, tout ne fonctionne pas si bien, mais l'album est long, un tantinet répétitif et quelques morceaux seraient sans doute mieux placés sur une face B.

Au niveau des guests, ils servent l'album en soi, sans vouloir tirer la couveture à eux : Shaun Ryder, De La Soul, Ike Turner, le même choeur d'enfants que sur Tender (Blur, 13) ou Dennis Hopper sur un spoken word d'anthologie (Fire Coming Out Of A Monkey's Ass).

Demon Days n'est pas parfait, et aurait sans doute du être plus court, mais on ne peut qu'admirer la remise en question d'Albarn, qui a transformé Gorillaz de "groupe" assez commercial en projet très personnel, et non pourri par un quelconque ego. Finalement, avec Gorillaz et les albums solo de Graham Coxon, aussi excellents les uns que les autres, on finirait presque par ne pas regretter Blur.

samedi 21 mai 2005

System of a Down - Mezmerize

En seulement deux albums, le groupe californien (d'extraction arménienne) System of a Down a carrément réinventé le metal. Via une dynamique très particulière, un chant original, et des multiples influences, du trash metal au folklore arménien. deux ans après sa sortie, Toxicity reste un des grands albums des années 2000, et du metal en général. Dire que Mezmerize était attendu relève du pur euphémisme. Le groupe va en fait sortir un double album cette année (Mezmerize/Hypnotize), et ceci en est la première partie, un disque très compact de 39 minutes intenses, commençant par une intro calme avant le single BYOB, savant mélange de violence pure, de politique, de RnB et de mathrock. Cette grosse claque prise, Mezmerize se calme (parfois) et surprend (toujours), avec le presque dansant Revenga, le très folklore Radio/Video, le pamphlet anti-Bush en particulier, et anti-abus de pouvoir en général, Cigaro. Chaque morceau est remarquable d'une manière ou d'une autre, on va donc finir en citant Sad Statue, et son riff emprunté à Biffy Clyro (l'autre révolutionnaire du metal), Et Lost In Hollywood, ballade peut-être stéréotypée mais qui conclut très justement l'album.

Musicalement, on retrouve un System moins carré que sur Toxicity, et moins "partant dans tout les sens" que sur leur début éponyme : Mezmerize est très varié tout en restant cohérent, l'album gagne d'ailleurs en force à chaque écoute. Il est difficile d'avoir un avis définitif avant d'avoir la deuxième moitié, mais c'est très bien parti, rendez-vous en septembre/octobre pour le jugement définitif.

System of a Down - Mezmerize

En seulement deux albums, le groupe californien (d'extraction arménienne) System of a Down a carrément réinventé le metal. Via une dynamique très particulière, un chant original, et des multiples influences, du trash metal au folklore arménien. deux ans après sa sortie, Toxicity reste un des grands albums des années 2000, et du metal en général. Dire que Mezmerize était attendu relève du pur euphémisme. Le groupe va en fait sortir un double album cette année (Mezmerize/Hypnotize), et ceci en est la première partie, un disque très compact de 39 minutes intenses, commençant par une intro calme avant le single BYOB, savant mélange de violence pure, de politique, de RnB et de mathrock. Cette grosse claque prise, Mezmerize se calme (parfois) et surprend (toujours), avec le presque dansant Revenga, le très folklore Radio/Video, le pamphlet anti-Bush en particulier, et anti-abus de pouvoir en général, Cigaro. Chaque morceau est remarquable d'une manière ou d'une autre, on va donc finir en citant Sad Statue, et son riff emprunté à Biffy Clyro (l'autre révolutionnaire du metal), Et Lost In Hollywood, ballade peut-être stéréotypée mais qui conclut très justement l'album.

Musicalement, on retrouve un System moins carré que sur Toxicity, et moins "partant dans tout les sens" que sur leur début éponyme : Mezmerize est très varié tout en restant cohérent, l'album gagne d'ailleurs en force à chaque écoute. Il est difficile d'avoir un avis définitif avant d'avoir la deuxième moitié, mais c'est très bien parti, rendez-vous en septembre/octobre pour le jugement définitif.

mercredi 18 mai 2005

Maxïmo Park - A Certain Trigger

Personne ne sait quand ça va s'arrêter, mais voilà encore un nouveau groupe nu new wave (ou autre étiquette qui vous conviendrait mieux), ceux-ci venant d'Angleterre, et comprennant un terrible umlaut sur un de leur i, c'est donc sans doute le Motörhead du NME, ou quelque chose comme ça. En fait, on trouve un cocktail 1/3 Franz, 1/3 Kaiser Chiefs, 1/3 Interpol, et je ne me suis pas encore décidé si c'est une bonne chose ou pas. On retrouve quelques morceaux aussi entraînants que sympathiques au début de l'album (Apply Some Pressure, Graffiti), mais la suite est moins intéressante, tout se ressemblant un peu trop, sauf Acrobat, spoken word sous musique shoegaze du meilleur effet.

Il paraît qu'ils sont meilleurs en live, mais l'album n'est pas vraiment impressionnant.

Maxïmo Park - A Certain Trigger

Personne ne sait quand ça va s'arrêter, mais voilà encore un nouveau groupe nu new wave (ou autre étiquette qui vous conviendrait mieux), ceux-ci venant d'Angleterre, et comprennant un terrible umlaut sur un de leur i, c'est donc sans doute le Motörhead du NME, ou quelque chose comme ça. En fait, on trouve un cocktail 1/3 Franz, 1/3 Kaiser Chiefs, 1/3 Interpol, et je ne me suis pas encore décidé si c'est une bonne chose ou pas. On retrouve quelques morceaux aussi entraînants que sympathiques au début de l'album (Apply Some Pressure, Graffiti), mais la suite est moins intéressante, tout se ressemblant un peu trop, sauf Acrobat, spoken word sous musique shoegaze du meilleur effet.

Il paraît qu'ils sont meilleurs en live, mais l'album n'est pas vraiment impressionnant.

lundi 9 mai 2005

Team Sleep - Team Sleep

Team Sleep, avec Tapeworm, fait partie de ces projets parallèles de musiciens connus qui ne semblent jamais voir le jour. Pour Tapeworm (Trent Reznor, Marilyn Manson, Maynard James Keenan, Charlie Clouser entre autres), le projet est officiellement mort, par contre Team Sleep, trois ans après la sortie "accidentelle" des premières démos sur internet, sort son premier album éponyme.

Team Sleep est le projet de Chino Moreno, hurleur romantique des Deftones, et de quelques musiciens moins (pas) connus. Et de manière étonnante, TS réussit à être en même temps très différent et assez proche des Deftones. Proche, parce que le groupe a toujours privilégié les ambiances sombres, et parce que Chino ne possède pas vraiment d'autre moyen de chanter que cette alternance entre voix susurrée, et cris puissants (beaucoup moins présent chez TS quand même). Mais différent, parce que TS préconise les atmosphères lancinantes, et même si des repères sont délicats à trouver, on pourrait les situer entre le drone de SunnO))) et les arpèges aériens de Mogwai. Avec une touche de trip-hop.

Ceux qui s'y retrouvent dans ces différentes références voient donc de quoi Team Sleep est capable. Le groupe ajoute quelques expérimentations peu abouties, mais aussi peu nombreuses ; plus intéressante est la participation de guest vocalists, Rob Crow (Pinback), et Mary Timony sur le magnifique Tomb of Liegia. Mais les voix ne prennent jamais le pas sur le feeling général de Team Sleep. On pourrait juste reprocher une certaine répétition au niveau de l'ambiance générale, mais Team Sleep reste un très bon album, comparable aux meilleurs moments de Mogwai, ou Godspeed You! Black Emperor. Conseillé donc.

Team Sleep - Team Sleep

Team Sleep, avec Tapeworm, fait partie de ces projets parallèles de musiciens connus qui ne semblent jamais voir le jour. Pour Tapeworm (Trent Reznor, Marilyn Manson, Maynard James Keenan, Charlie Clouser entre autres), le projet est officiellement mort, par contre Team Sleep, trois ans après la sortie "accidentelle" des premières démos sur internet, sort son premier album éponyme.

Team Sleep est le projet de Chino Moreno, hurleur romantique des Deftones, et de quelques musiciens moins (pas) connus. Et de manière étonnante, TS réussit à être en même temps très différent et assez proche des Deftones. Proche, parce que le groupe a toujours privilégié les ambiances sombres, et parce que Chino ne possède pas vraiment d'autre moyen de chanter que cette alternance entre voix susurrée, et cris puissants (beaucoup moins présent chez TS quand même). Mais différent, parce que TS préconise les atmosphères lancinantes, et même si des repères sont délicats à trouver, on pourrait les situer entre le drone de SunnO))) et les arpèges aériens de Mogwai. Avec une touche de trip-hop.

Ceux qui s'y retrouvent dans ces différentes références voient donc de quoi Team Sleep est capable. Le groupe ajoute quelques expérimentations peu abouties, mais aussi peu nombreuses ; plus intéressante est la participation de guest vocalists, Rob Crow (Pinback), et Mary Timony sur le magnifique Tomb of Liegia. Mais les voix ne prennent jamais le pas sur le feeling général de Team Sleep. On pourrait juste reprocher une certaine répétition au niveau de l'ambiance générale, mais Team Sleep reste un très bon album, comparable aux meilleurs moments de Mogwai, ou Godspeed You! Black Emperor. Conseillé donc.

dimanche 8 mai 2005

Weezer - Make Believe

Groupe culte s'il en est, Weezer ne cesse plus de décevoir. Après deux albums très bons (le déjanté Weezer et l'excellent Pinkerton), Weezer n'a jamais réussi à atteindre ce niveau, malgré quelques bons morceaux (Island In The Sun, Hash Pipe). Les fans du groupe attendaient donc Make Believe avec espoir, celui que Rivers Cuomo, monomaniaque de génie à la tête du groupe (et qui a du interrompre les sessions de cet album pour finir ses études à Harvard) retrouve ces éclairs de génie, ceux de Tired of Sex, Buddy Holly et Only In Dreams.

Et puis, arriva Beverly Hills. Même si les paroles sont marrantes à la première écoute, ce morceau est atroce. Bourrin, vide, sans âme : l'antithèse totale de ce que Weezer représentait. Les craintes étaient donc légitimes, on est donc (un peu) surpris de l'album. Car le reste est quand même mieux, allant parfois du Weezer classique (Perfect Situation), à des influences new wave (This Is Such A Pity) voire des solos très soft metal 80s (production de Rick Rubin). We Are All On Drugs semble ironique, Hold Me ou The Damage In Your Heart mélancolique à mort. Parce que, on le sait, Rivers Cuomo est l'archétype du whiny geek, et se plaint presque autant que Fred Durst. C'était marrant sur The World Has Turned And Left Me Here, mais après cinq albums, ça devient lassant. Lassant, et carrément de mauvais goût, c'est les accords lourds de guitare saturées qui polluent quasi chaque morceau calme, rendant ainsi des morceaux joliment tristes imbitables.

En somme, on est surpris du fait que Make Believe n'est pas aussi calamiteux qu'il aurait pu être, mais ce n'est quand même pas fort terrible, plus ou moins du niveau de Maladroit. Et on se demande si Cuomo est encore capable de faire ce qu'il faisait autrefois si bien.

Weezer - Make Believe

Groupe culte s'il en est, Weezer ne cesse plus de décevoir. Après deux albums très bons (le déjanté Weezer et l'excellent Pinkerton), Weezer n'a jamais réussi à atteindre ce niveau, malgré quelques bons morceaux (Island In The Sun, Hash Pipe). Les fans du groupe attendaient donc Make Believe avec espoir, celui que Rivers Cuomo, monomaniaque de génie à la tête du groupe (et qui a du interrompre les sessions de cet album pour finir ses études à Harvard) retrouve ces éclairs de génie, ceux de Tired of Sex, Buddy Holly et Only In Dreams.

Et puis, arriva Beverly Hills. Même si les paroles sont marrantes à la première écoute, ce morceau est atroce. Bourrin, vide, sans âme : l'antithèse totale de ce que Weezer représentait. Les craintes étaient donc légitimes, on est donc (un peu) surpris de l'album. Car le reste est quand même mieux, allant parfois du Weezer classique (Perfect Situation), à des influences new wave (This Is Such A Pity) voire des solos très soft metal 80s (production de Rick Rubin). We Are All On Drugs semble ironique, Hold Me ou The Damage In Your Heart mélancolique à mort. Parce que, on le sait, Rivers Cuomo est l'archétype du whiny geek, et se plaint presque autant que Fred Durst. C'était marrant sur The World Has Turned And Left Me Here, mais après cinq albums, ça devient lassant. Lassant, et carrément de mauvais goût, c'est les accords lourds de guitare saturées qui polluent quasi chaque morceau calme, rendant ainsi des morceaux joliment tristes imbitables.

En somme, on est surpris du fait que Make Believe n'est pas aussi calamiteux qu'il aurait pu être, mais ce n'est quand même pas fort terrible, plus ou moins du niveau de Maladroit. Et on se demande si Cuomo est encore capable de faire ce qu'il faisait autrefois si bien.

jeudi 5 mai 2005

Nine Inch Nails - With Teeth

Probablement l'album le plus polémique de l'année. Replaçons-nous dans le contexte. Trent Reznor, l'homme derrière Nine Inch Nails, est considéré comme un musicien culte, voire comme un dieu vivant. Ses deux premiers albums, Pretty Hate Machine et The Downward Spiral lui ont conféré cette réputation de travailleur dingue, maniaque, mais à tendance autodestructrice (alcool, drogues). The Fragile, sorti en 1999 alliait la puissance metal industriel qui ont fait sa réputation à des interludes instrumentaux calmes et très personnels. Reznor, sorti de problèmes personnels (ses addictions, sa relation maître-élève avec Brian Warner, alias Marylin Manson), devait choisir son nouveau chemin, et ce ne fut pas facile : le nouvel album, déjà partiellement enregistré, a été entièrement supprimé par Reznor, qui est reparti de zéro, donnant à Bleedthrough le nom de With Teeth. Cet album sort enfin, après une période d'attente insupportable pour ses nombreux fans, et comme évoqué plus tôt, le résultat est sujet à discussion.

Clairement, With Teeth apparaît comme le volume le plus accessible de l'oeuvre de NIN. L'album s'ouvre par une basse digne de Massive Attack, avant que le chant de Trent monte en intensité, sur un morceau alliant le trip-hop, le rock electro et le gospel. L'album commence très bien, et le ton est donné : moins de claviers, plus de "vrai" rock, une batterie cognante (Dave Grohl, bien sûr), une basse vrombissante et des guitares agressives, contrastant parfois avec la voix de Reznor, tantôt douce, tantôt très tourmentée, mais toujours habitée.

D'aucuns ont donc reproché à NIN un virage à 180 degrés, vers le monde du rock alternatif, voire de la pop. En fait, il faut plutôt parler de pas de côte plutôt qu'en arrière. C'est toujours du pur NIN (l'agressivité de Getting Smaller, l'arrangement de Only, la seconde partie de l'album, mêlant progressivement mélodie et - enfin - expériences sonores diverses et variées), mais plus accessible, moins sombre, et moins longuette (The Fragile tenait quand même sur 2 disques). Franchement, il faut être de mauvaise foi pour reprocher à Trent d'avoir fait de Nine Inch Nails ce qu'il est maintenant, With Teeth est l'évolution musicale parallèle à celle de l'homme, qui n'avait peut-être pas envie de toujours choisir la voie la plus périlleuse.

Ceci dit, les arrangements simples ne cachent pas toujours des morceaux moins forts (le single The Hand That Feeds, The Collector, Every Day Is Exactly The Same) : sans vraiment être mauvais (loin de là), on sent qu'il leur manque un petit quelque chose. Le modèle presque rock garage ne pardonne pas trop d'approximations, mais on ne peut certainement pas parler d'échec. Mais bon, pas mal de "fans" du groupe ont détesté l'album parce qu'il était trop commercial, argument à mon sens injuste et difficilement justifiable.

On verra bien sûr ce que l'avenir lui réserve, en attendant, pour la première fois de sa carrière, Trent Reznor, alias Nine Inch Nails, ne fait que du rock. Mais personne ne le fait comme lui.

Nine Inch Nails - With Teeth

Probablement l'album le plus polémique de l'année. Replaçons-nous dans le contexte. Trent Reznor, l'homme derrière Nine Inch Nails, est considéré comme un musicien culte, voire comme un dieu vivant. Ses deux premiers albums, Pretty Hate Machine et The Downward Spiral lui ont conféré cette réputation de travailleur dingue, maniaque, mais à tendance autodestructrice (alcool, drogues). The Fragile, sorti en 1999 alliait la puissance metal industriel qui ont fait sa réputation à des interludes instrumentaux calmes et très personnels. Reznor, sorti de problèmes personnels (ses addictions, sa relation maître-élève avec Brian Warner, alias Marylin Manson), devait choisir son nouveau chemin, et ce ne fut pas facile : le nouvel album, déjà partiellement enregistré, a été entièrement supprimé par Reznor, qui est reparti de zéro, donnant à Bleedthrough le nom de With Teeth. Cet album sort enfin, après une période d'attente insupportable pour ses nombreux fans, et comme évoqué plus tôt, le résultat est sujet à discussion.

Clairement, With Teeth apparaît comme le volume le plus accessible de l'oeuvre de NIN. L'album s'ouvre par une basse digne de Massive Attack, avant que le chant de Trent monte en intensité, sur un morceau alliant le trip-hop, le rock electro et le gospel. L'album commence très bien, et le ton est donné : moins de claviers, plus de "vrai" rock, une batterie cognante (Dave Grohl, bien sûr), une basse vrombissante et des guitares agressives, contrastant parfois avec la voix de Reznor, tantôt douce, tantôt très tourmentée, mais toujours habitée.

D'aucuns ont donc reproché à NIN un virage à 180 degrés, vers le monde du rock alternatif, voire de la pop. En fait, il faut plutôt parler de pas de côte plutôt qu'en arrière. C'est toujours du pur NIN (l'agressivité de Getting Smaller, l'arrangement de Only, la seconde partie de l'album, mêlant progressivement mélodie et - enfin - expériences sonores diverses et variées), mais plus accessible, moins sombre, et moins longuette (The Fragile tenait quand même sur 2 disques). Franchement, il faut être de mauvaise foi pour reprocher à Trent d'avoir fait de Nine Inch Nails ce qu'il est maintenant, With Teeth est l'évolution musicale parallèle à celle de l'homme, qui n'avait peut-être pas envie de toujours choisir la voie la plus périlleuse.

Ceci dit, les arrangements simples ne cachent pas toujours des morceaux moins forts (le single The Hand That Feeds, The Collector, Every Day Is Exactly The Same) : sans vraiment être mauvais (loin de là), on sent qu'il leur manque un petit quelque chose. Le modèle presque rock garage ne pardonne pas trop d'approximations, mais on ne peut certainement pas parler d'échec. Mais bon, pas mal de "fans" du groupe ont détesté l'album parce qu'il était trop commercial, argument à mon sens injuste et difficilement justifiable.

On verra bien sûr ce que l'avenir lui réserve, en attendant, pour la première fois de sa carrière, Trent Reznor, alias Nine Inch Nails, ne fait que du rock. Mais personne ne le fait comme lui.

mercredi 4 mai 2005

Limp Bizkit - The Unquestionable Truth Part One

Fred Durst. Un temps l'homme le plus haï du monde musical, il est maintenant simplement ignoré, au pire ridiculisé. Mauvais albums, concerts risibles, relations sentimentales douteuses, et, dernièrement, une vidéo X amateur "volée" très peu flatteuse pour son ego, tout ça a contribué à faire de Fred un sujet de railleries. Jusqu'à ce qu'on entende quelques rumeurs sur son groupe, Limp Bizkit. D'abord, le retour du guitariste Wes Borland, un des acteurs principaux de l'invention du rap-metal (le premier Limp Bizkit, Three Dollar Bil Y'all n'était pas mauvais dans le genre), une atmosphère sombre et gothique (sessions d'enregistrement à Prague), et enfin le premier extrait de l'album, The Truth, le morceau le plus intense sorti par le groupe depuis bien longtemps. Bon, ok, il était inspiré plus que de raison par Rage Against The Machine, et Fred réussissait encore à tout gâcher, mais c'était quand même bon signe.

Finalement, ce n'est qu'un coup dans l'eau. Première partie d'un album (7 morceaux, 29 minutes) dont la suite paraîtra vers la fin de l'année (histoire d'encore plus plumer le consommateur, et après on va reprocher le téléchargement illégal...), The Unquestionable Truth Part One, (sic) est, sans grande surprise, bien mauvais. Oh, on retrouve deux-trois bons moments, qui font dire que musicalement, le groupe n'est pas mauvais, mais évidemment Fred Durst fiche tout en l'air, avec son phrasé mi-rap, mi-De La Rocha mais 100% fake, ses thèmes dépassés, ses paroles stupides, voire honteuses d'opportunisme déplacé, et de mauvaises rimes ("I see someone with rage / Killing Dimebag on stage"). Le meilleur est au début, avec les deux premiers morceaux, et ensuite, c'est la descente aux enfers, avec un morceau rap-parano horrible (The Key) et le phénoménalement insupportable The Surrender, qui conclut l'album. Album apparemment concept, tous les morceaux commençant par The (The Truth, The Channel, The Priest...), sans que ce soit justifié thématiquement.

On se demande quand même pourquoi Wes Borland, qui avait quitté le groupe avant qu'il ne devienne complètement pourri, soit revenu pour apporter si peu (son album solo, prévu pour la rentrée, montrera de quoi il est capable, pour le meilleur ou pour le pire). En attendant, Fred nous tend un tout nouveau bâton...

Limp Bizkit - The Unquestionable Truth Part One

Fred Durst. Un temps l'homme le plus haï du monde musical, il est maintenant simplement ignoré, au pire ridiculisé. Mauvais albums, concerts risibles, relations sentimentales douteuses, et, dernièrement, une vidéo X amateur "volée" très peu flatteuse pour son ego, tout ça a contribué à faire de Fred un sujet de railleries. Jusqu'à ce qu'on entende quelques rumeurs sur son groupe, Limp Bizkit. D'abord, le retour du guitariste Wes Borland, un des acteurs principaux de l'invention du rap-metal (le premier Limp Bizkit, Three Dollar Bil Y'all n'était pas mauvais dans le genre), une atmosphère sombre et gothique (sessions d'enregistrement à Prague), et enfin le premier extrait de l'album, The Truth, le morceau le plus intense sorti par le groupe depuis bien longtemps. Bon, ok, il était inspiré plus que de raison par Rage Against The Machine, et Fred réussissait encore à tout gâcher, mais c'était quand même bon signe.

Finalement, ce n'est qu'un coup dans l'eau. Première partie d'un album (7 morceaux, 29 minutes) dont la suite paraîtra vers la fin de l'année (histoire d'encore plus plumer le consommateur, et après on va reprocher le téléchargement illégal...), The Unquestionable Truth Part One, (sic) est, sans grande surprise, bien mauvais. Oh, on retrouve deux-trois bons moments, qui font dire que musicalement, le groupe n'est pas mauvais, mais évidemment Fred Durst fiche tout en l'air, avec son phrasé mi-rap, mi-De La Rocha mais 100% fake, ses thèmes dépassés, ses paroles stupides, voire honteuses d'opportunisme déplacé, et de mauvaises rimes ("I see someone with rage / Killing Dimebag on stage"). Le meilleur est au début, avec les deux premiers morceaux, et ensuite, c'est la descente aux enfers, avec un morceau rap-parano horrible (The Key) et le phénoménalement insupportable The Surrender, qui conclut l'album. Album apparemment concept, tous les morceaux commençant par The (The Truth, The Channel, The Priest...), sans que ce soit justifié thématiquement.

On se demande quand même pourquoi Wes Borland, qui avait quitté le groupe avant qu'il ne devienne complètement pourri, soit revenu pour apporter si peu (son album solo, prévu pour la rentrée, montrera de quoi il est capable, pour le meilleur ou pour le pire). En attendant, Fred nous tend un tout nouveau bâton...

lundi 2 mai 2005

Eels - Blinking Lights and Other Revelations

Mark Oliver Everett, alias E, alias Eels, continue son exploration profonde de la vie, de la mort, et de lui-même. On se souvient de ses deux excellents premiers albums (Beautiful Freak et Electro-Shock Blues), la suite étant beaucoup plus hit-and-miss. Eels revient avec leur (son?) album le plus ambitieux : double album, 33 morceaux, 90 minutes. Les double albums ont rarement fait l'unanimité : The Beatles, Mellon Collie and the Infinite Sadness, The Fragile ; tous ces albums ont souffert, à des degrés divers, d'un excès d'égo et de blabla.

Ego, on en a (c'est un peu le but), blabla aussi, mais force est de constater que Blinking Lights and Other Revelations est bon, très bon même. Certains morceaux comptent parmi les tout meilleurs écrits par E, même si les thèmes varient peu. E, comme on le sait, n'est pas un gars très chanceux : sa mère (en pochette de l'album, avec une photo d'enfance) est morte du cancer, sa soeur s'est suicidée (voir Elizabeth on the Bathroom Floor, sur Electro-Shock Blues), et son cousin a eu le malheur de prendre un certain avion, le 11 septembre 2003. Résultat, on y trouve des morceaux tristes, mélancoliques mais vraiment magnifiques. Heureusement, E allège parfois le ton (Going Fetal), et en profite (il a la place) pour expérimenter (saxophone, la harpe de John Sebastian, un morceau co-écrit et co-interprété par Peter Buck). Finalement, les thèmes, et le songwriting en général semble plus mature : on trouve des chansons d'amour, de mort, d'espoir, de vie. Et même si quelques morceaux sont nécéssairement en deça, BL&OR (Blinking Lights étant un thème récurrent sur tout l'album)est très impressionnant, et est sans aucun doute le meilleur Eels depuis Electro-Shock Blues. On se demande quand même quand Eels sortira le chef d'oeuvre absolu sont il est tout à fait capable.

Eels - Blinking Lights and Other Revelations

Mark Oliver Everett, alias E, alias Eels, continue son exploration profonde de la vie, de la mort, et de lui-même. On se souvient de ses deux excellents premiers albums (Beautiful Freak et Electro-Shock Blues), la suite étant beaucoup plus hit-and-miss. Eels revient avec leur (son?) album le plus ambitieux : double album, 33 morceaux, 90 minutes. Les double albums ont rarement fait l'unanimité : The Beatles, Mellon Collie and the Infinite Sadness, The Fragile ; tous ces albums ont souffert, à des degrés divers, d'un excès d'égo et de blabla.

Ego, on en a (c'est un peu le but), blabla aussi, mais force est de constater que Blinking Lights and Other Revelations est bon, très bon même. Certains morceaux comptent parmi les tout meilleurs écrits par E, même si les thèmes varient peu. E, comme on le sait, n'est pas un gars très chanceux : sa mère (en pochette de l'album, avec une photo d'enfance) est morte du cancer, sa soeur s'est suicidée (voir Elizabeth on the Bathroom Floor, sur Electro-Shock Blues), et son cousin a eu le malheur de prendre un certain avion, le 11 septembre 2003. Résultat, on y trouve des morceaux tristes, mélancoliques mais vraiment magnifiques. Heureusement, E allège parfois le ton (Going Fetal), et en profite (il a la place) pour expérimenter (saxophone, la harpe de John Sebastian, un morceau co-écrit et co-interprété par Peter Buck). Finalement, les thèmes, et le songwriting en général semble plus mature : on trouve des chansons d'amour, de mort, d'espoir, de vie. Et même si quelques morceaux sont nécéssairement en deça, BL&OR (Blinking Lights étant un thème récurrent sur tout l'album)est très impressionnant, et est sans aucun doute le meilleur Eels depuis Electro-Shock Blues. On se demande quand même quand Eels sortira le chef d'oeuvre absolu sont il est tout à fait capable.

dimanche 1 mai 2005

Yourcodenameis:milo - Ignoto

Yourcodenameis:Milo était cité comme hype potentiel par le NME l'année dernière, et contrairement à Bloc Party ou Kaiser Chiefs, il n'ont pas pu (voulu?) devenir aussi connus. Ce qui n'est pas très surprenant, vu la nature peu user-friendly de leur musique. Se rapprochant plus d'aventuriers sonores contemporains comme Biffy Clyro ou Oceansize que de vieux croûtons new-wave, le groupe a fait son chemin doucement, de manière classique : quelques EP, et maintenant un album, produit par Flood. On a donc une section rythmique très solide, et des guitares superposées, sans jamais tomber dans l'excès, une voix peu particulière mais peu fatigante (toujours une bonne chose, pendant une période d'absence de Placebo...) et des paroles bizarres mais bonnes.

Ceci dit, ça ne fait pas pour autant un album difficile d'accès : les élements postrock n'empêchent pas une forte composante mélodique, et des refrains efficaces sans être tapageurs. YCNI:M se classe plutôt aux côtés de Radiohead, Mars Volta, voire Joy Division : des groupes qui ont tenté, avec plus ou moins de succès, de réinventer un genre essouflé. YCNI:M le fait très bien, et ce premier album laisse augurer de très bonnes choses.

Yourcodenameis:milo - Ignoto

Yourcodenameis:Milo était cité comme hype potentiel par le NME l'année dernière, et contrairement à Bloc Party ou Kaiser Chiefs, il n'ont pas pu (voulu?) devenir aussi connus. Ce qui n'est pas très surprenant, vu la nature peu user-friendly de leur musique. Se rapprochant plus d'aventuriers sonores contemporains comme Biffy Clyro ou Oceansize que de vieux croûtons new-wave, le groupe a fait son chemin doucement, de manière classique : quelques EP, et maintenant un album, produit par Flood. On a donc une section rythmique très solide, et des guitares superposées, sans jamais tomber dans l'excès, une voix peu particulière mais peu fatigante (toujours une bonne chose, pendant une période d'absence de Placebo...) et des paroles bizarres mais bonnes.

Ceci dit, ça ne fait pas pour autant un album difficile d'accès : les élements postrock n'empêchent pas une forte composante mélodique, et des refrains efficaces sans être tapageurs. YCNI:M se classe plutôt aux côtés de Radiohead, Mars Volta, voire Joy Division : des groupes qui ont tenté, avec plus ou moins de succès, de réinventer un genre essouflé. YCNI:M le fait très bien, et ce premier album laisse augurer de très bonnes choses.