lundi 30 novembre 2009

The XX - XX

The XX, pourquoi personne n'avait pense à ce nom auparavant? Simple, efficace, et tellement facile à retenir qu'ils n'ont pas été plus loin pour le titre de leur premier album, un des débuts les plus étonnants de 2009. Entièrement réalisés par deux mecs et deux filles d'une vingtaine d'années, amis d'enfance (toutefois, la claviériste vient de quitter le navire), XX est surprenant par son originalité. Oh, ce ne sont pas des sons venus d'ailleurs comme le Mirrored de Battles, mais cette musique ne semble pas appartenir à 2009 non plus, sans qu'on sache, d'ailleurs, d'où et de quand elle provienne.

Clavier, guitare, basse et boîte à rythme, rien d'extraordinaire à première vue, mais ce qui rend The XX très spécial, c'est la manière dont ils s'en servent. La production (faite maison) se caractérise par une grande économie sonore, laissant la part belle aux arpèges et atmosphères, au silence et à l'ambiance. Les morceaux peuvent ainsi se dérouler lentement, insidieusement, jusqu'à ce que la voix soyeuse, légèrement éraillée de Romy Madley Croft ne provoque une autre surprise. Croft n'est pas une grande chanteuse, elle n'a pas vraiment de technique vocale, mais sa voix est simplement parfaite, et s'insère parfaitement dans les morceaux. De plus, elle est se complète par la voix du bassiste Oliver Sim qui, lui, ne sait pas chanter du tout. Et pourtant, ça marche, son détachement vocal apportant un contrepoids parfait à la sensualité extrême de Croft ("Can I make it better with the lights turned on?").

Islands, VCR, Crystalised pourraient tous être des tubes discrets, fondus dans un moule étonnant de précision, de beats chirurgicaux et de basse/guitare apportant une touche organique bienvenue. C'est dans les détails qu'on trouve les plus grands albums, et on trouve quelques exemples fabuleux. L'intro de Crystalised, étonnante de variété et de précision, qui semble s'arrêter pour laisser la place aux deux voix, avant de repartir, d'offrir un refrain très catchy et de se terminer par une variation de vitesse parfaitement maîtrisée ("go slow"). Heart Skipped A Beat voit les deux vocalistes se répondre "sometimes I still need you", alors que sur Infinity, ils s'échangent un déchirant "Give it up - I can't give it up". Et que dire du beat d'Islands, digne des meilleurs productions RnB du début de la décade, quand Timbaland était intéressant, et que Kayne West n'existait pas.

Alors, oui, le tempo des morceaux est peut-être similaire, et les voix peuvent rebuter. De même, deux ou trois morceaux sont un peu en deça du reste. Le minimalisme est aussi assez étonnant, mais il est difficile de ne pas être admiratif devant un album peu inspiré par ce qui s'écoute de nos jours, et surtout entièrement réalisé par quatre anglais d'une vingtaine d'années, qui ont quelques belles années devant eux, s'ils arrivent à gérer la pression qui a déjà eu raison d'un de leurs membres. Quoi qu'il arrive, XX restera un excellent album, surprenant et fabuleusement rafraîchissant.

The XX - XX

The XX, pourquoi personne n'avait pense à ce nom auparavant? Simple, efficace, et tellement facile à retenir qu'ils n'ont pas été plus loin pour le titre de leur premier album, un des débuts les plus étonnants de 2009. Entièrement réalisés par deux mecs et deux filles d'une vingtaine d'années, amis d'enfance (toutefois, la claviériste vient de quitter le navire), XX est surprenant par son originalité. Oh, ce ne sont pas des sons venus d'ailleurs comme le Mirrored de Battles, mais cette musique ne semble pas appartenir à 2009 non plus, sans qu'on sache, d'ailleurs, d'où et de quand elle provienne.

Clavier, guitare, basse et boîte à rythme, rien d'extraordinaire à première vue, mais ce qui rend The XX très spécial, c'est la manière dont ils s'en servent. La production (faite maison) se caractérise par une grande économie sonore, laissant la part belle aux arpèges et atmosphères, au silence et à l'ambiance. Les morceaux peuvent ainsi se dérouler lentement, insidieusement, jusqu'à ce que la voix soyeuse, légèrement éraillée de Romy Madley Croft ne provoque une autre surprise. Croft n'est pas une grande chanteuse, elle n'a pas vraiment de technique vocale, mais sa voix est simplement parfaite, et s'insère parfaitement dans les morceaux. De plus, elle est se complète par la voix du bassiste Oliver Sim qui, lui, ne sait pas chanter du tout. Et pourtant, ça marche, son détachement vocal apportant un contrepoids parfait à la sensualité extrême de Croft ("Can I make it better with the lights turned on?").

Islands, VCR, Crystalised pourraient tous être des tubes discrets, fondus dans un moule étonnant de précision, de beats chirurgicaux et de basse/guitare apportant une touche organique bienvenue. C'est dans les détails qu'on trouve les plus grands albums, et on trouve quelques exemples fabuleux. L'intro de Crystalised, étonnante de variété et de précision, qui semble s'arrêter pour laisser la place aux deux voix, avant de repartir, d'offrir un refrain très catchy et de se terminer par une variation de vitesse parfaitement maîtrisée ("go slow"). Heart Skipped A Beat voit les deux vocalistes se répondre "sometimes I still need you", alors que sur Infinity, ils s'échangent un déchirant "Give it up - I can't give it up". Et que dire du beat d'Islands, digne des meilleurs productions RnB du début de la décade, quand Timbaland était intéressant, et que Kayne West n'existait pas.

Alors, oui, le tempo des morceaux est peut-être similaire, et les voix peuvent rebuter. De même, deux ou trois morceaux sont un peu en deça du reste. Le minimalisme est aussi assez étonnant, mais il est difficile de ne pas être admiratif devant un album peu inspiré par ce qui s'écoute de nos jours, et surtout entièrement réalisé par quatre anglais d'une vingtaine d'années, qui ont quelques belles années devant eux, s'ils arrivent à gérer la pression qui a déjà eu raison d'un de leurs membres. Quoi qu'il arrive, XX restera un excellent album, surprenant et fabuleusement rafraîchissant.

dimanche 22 novembre 2009

Them Crooked Vultures - Them Crooked Vultures

Quelle immense déception. J'ai écouté cet album dès que j'ai pu, et pourtant... Des milliards de personnes souffrent encore de la faim dans le monde, les Israéliens et Palestiniens ne s'aiment toujours pas beaucoup, l'armée US continue à s'entretuer et Creed existe toujours. Them Crooked Vultures a donc échoué dans sa quête de changer le monde pour toujours.
Non, mais sans rire, je sais que la critique est aisée, et que pas mal de gens ont la grande ambition de voir le reste du monde se planter, mais j'ai beaucoup de mal à comprendre les critiques négatives adressées à Them Crooked Vultures qui est un groupe composé de Josh Homme (Kyuss, Queens of the Stone Age), Dave Grohl (Nirvana, Foo Fighters) et John Paul Jones (Led Zeppelin). Vu les antécédents des trois membres (rejoints en concert par Alain Johannes), il était évident que les attentes seraient grandes. Mais il faut être un tantinet réaliste, it's only rock 'n roll and you should like it.
On a dit que la musique de Them Crooked Vultures ressemblait à Queens of the Stone Age. Vu qu'il est chanteur et guitariste, il est probable que Josh Homme soit le compositeur principal du groupe, et effectivement, pas mal de riffs peuvent faire penser à son "autre" groupe. Mais de toute façon, si c'est le cas, cet album comprend les meilleurs morceaux de Josh Homme depuis Songs for the Deaf, album-clé des années 2000 sur lequel apparaissait déjà un certain Dave Grohl.
Dave Grohl, on le sait, est un personnage qui peut rendre dubitatif. Son job principal en tant que leader des Foo Fighters n'aura jamais été vraiment satisfaisant, le succès du groupe étant inversement proportionnel à son intérêt. Par contre, dès qu'il se place derrière une batterie, on ne peut être qu'impressionné par sa rythmique et son expression : Dave Grohl (qui, après le Live in Reading de Nirvana et le Greatest Hits des Foo Fighters, sort trois albums en deux semaines) peut être un chanteur, un guitariste et un compositeur tout à fait décent, il est surtout un excellent batteur, et l'alchimie qui le lie à John Paul Jones est très impressionnante. Il suffisait de le voir lors des premiers concerts du groupe (j'ai assisté à leur troisième, au Pukkelpop) pour lire la joie sur son visage et le sourire d'une oreille à l'autre à l'idée de jouer avec son idole.
Et la musique, dans tout ça? Avec un tel pedigree, les trois vautours tordus auraient pu sortir un excellent album hard rock, fait de riffs perçants, de beats puissants et de basse ronflante. Ils l'ont fait, mais seulement en partie : l'album est clairement une récréation, 66 minutes pendant lesquelles les trois membres ont fait tout ce qu'ils voulaient. Alors que ce genre de trip égocentrique est généralement une très mauvaise idée, ici, ça marche quasi à chaque fois. No One Loves Me (And Neither Do I) commence l'album bizarrement et discrètement mais la voix étonnamment aiguë d'Homme laisse place à un riff tout droit sorti des doigts de Jimmy Page, évidemment. Ca fait très mal, et le duo Grohl-Jones ne font déjà plus qu'un.

Les premiers morceaux de l'album sont relativement classiques, emmenés par des riffs énormes, notamment celui (ou ceux) de Dead End Friends. Combien de musiciens vendraient leur carrière pour ce que Homme est capable de faire les yeux bandés, en dormant. Josh Homme est le personnage le plus important de cette décade de rock, avec Jack White. Mais au fur et à mesure que l'album (et les morceaux) avancent, le tout devient plus complexe. Personne ne fait d'égotrip en envoyant un interminable solo de basse/batterie, mais au contraire, l'expérience et le talent des musiciens permettent de faire évoluer les mélodies dans des recoins insoupçonnés. Elephants le montre parfaitement, avec plus d'idées en 7 minutes que dans la plupart des albums de la décennie presque écoulée.

C'est d'ailleurs dans ce foisonnement d'idées qu'on pourrait - pourrait - trouver des reproches à l'album. Parfois, on a l'impression d'écouter trois gars qui font plus ou moins ce qu'ils veulent, et des morceaux peuvent donner l'impression d'aller nulle part. Question de point de vue, tout dépend de ce que l'on recherche quand on l'écoute, ce n'est pas Weezer, non plus. Homme, par exemple, varie nettement plus sa voix que d'habitude, chantant parfois très haut (le phénoménal Scumbag Blues) ou tellement bas qu'on jurerait entendre Mark Lanegan (Bandoliers, qui l'est tout autant). De même, alors que Homme et Grohl se cantonnent à leurs instruments de prédilection, Jones utilise plus ou moins tout ce qui passe devant lui, mandoline, claviers (Scumbag Blues, encore), slide, voire une sorte de keytar étrange alliant slide et kaoss pad. L'élément de folie du groupe est un mec de 63 ans.

Le groupe se fait donc plaisir, et heureusement, nous fait plaisir aussi. Bandoliers, un des tout grands moments de l'album, commence par un riff tellement évident qu'on croit l'avoir déjà entendu mille fois, avant que Jones ne domine le morceau avec une instrumentation vaguement Europe de l'Est, et carrément bizarre. C'est seulement maintenant que Them Crooked Vultures devient carrément étrange. Reptiles et sa slide guitar, mais surtout Interlude With Ludes, qui semble n'avoir aucun autre but que de faire un peu n'importe quoi. Pour une raison indescriptible, ça marche. Enfin, le quatuor final mérite toute notre attention.

Warsaw or the First Breath After You Give Up est un mégalithe de huit minutes à la rythmique imparable, marqué par un crescendo fantastique de Grohl et Jones, accompagné par la guitare de Homme, montrant que, malgré l'étiquette évident de supergroupe, TCV est vraiment un groupe (qui pense d'ailleurs déjà au second album) qui fonctionne comme tel. Ses membres sont juste plus expérimentés et talentueux que la moyenne, et surtout, ils n'ont pas d'objectif commercial pour un album qui, de toute façon, se vendra bien grâce à leur réputation. Le coquin Caligulove (Caligulove!) emmène encore plus l'album du côté de la folie, avec un solo de synthé assez dingue de JPJ. Gunman ne fait qu'enfoncer le clou, étant un morceau carrément dance, avec la voix de Homme trempée de reverb, et Grohl qui se prend pour une boîte à rythme technoïde. enfin, Spinning In Daffodils conclut l'album de manière intense et époustouflante de maîtrise.
66 minutes, c'est long, pas toujours justifié, mais il serait vraiment mal venu de se plaindre, tant l'album est excellent de bout en bout. Non, ce n'est pas un album révolutionnaire. Mais tant mieux : le rock n'est déjà pas en excellent état, alors, si la révolution devait venir d'un groupe dont les membres ont 36, 43 et 63 ans, on serait vraiment dans la merde. Them Crooked Vultures est fun, et ne veut pas inventer le futur. Ils se contentent d'en faire partie.

samedi 21 novembre 2009

Them Crooked Vultures - Them Crooked Vultures

Quelle immense déception. J'ai écouté cet album dès que j'ai pu, et pourtant... Des milliards de personnes souffrent encore de la faim dans le monde, les Israéliens et Palestiniens ne s'aiment toujours pas beaucoup, l'armée US continue à s'entretuer et Creed existe toujours. Them Crooked Vultures a donc échoué dans sa quête de changer le monde pour toujours.
Non, mais sans rire, je sais que la critique est aisée, et que pas mal de gens ont la grande ambition de voir le reste du monde se planter, mais j'ai beaucoup de mal à comprendre les critiques négatives adressées à Them Crooked Vultures qui est un groupe composé de Josh Homme (Kyuss, Queens of the Stone Age), Dave Grohl (Nirvana, Foo Fighters) et John Paul Jones (Led Zeppelin). Vu les antécédents des trois membres (rejoints en concert par Alain Johannes), il était évident que les attentes seraient grandes. Mais il faut être un tantinet réaliste, it's only rock 'n roll and you should like it.
On a dit que la musique de Them Crooked Vultures ressemblait à Queens of the Stone Age. Vu qu'il est chanteur et guitariste, il est probable que Josh Homme soit le compositeur principal du groupe, et effectivement, pas mal de riffs peuvent faire penser à son "autre" groupe. Mais de toute façon, si c'est le cas, cet album comprend les meilleurs morceaux de Josh Homme depuis Songs for the Deaf, album-clé des années 2000 sur lequel apparaissait déjà un certain Dave Grohl.
Dave Grohl, on le sait, est un personnage qui peut rendre dubitatif. Son job principal en tant que leader des Foo Fighters n'aura jamais été vraiment satisfaisant, le succès du groupe étant inversement proportionnel à son intérêt. Par contre, dès qu'il se place derrière une batterie, on ne peut être qu'impressionné par sa rythmique et son expression : Dave Grohl (qui, après le Live in Reading de Nirvana et le Greatest Hits des Foo Fighters, sort trois albums en deux semaines) peut être un chanteur, un guitariste et un compositeur tout à fait décent, il est surtout un excellent batteur, et l'alchimie qui le lie à John Paul Jones est très impressionnante. Il suffisait de le voir lors des premiers concerts du groupe (j'ai assisté à leur troisième, au Pukkelpop) pour lire la joie sur son visage et le sourire d'une oreille à l'autre à l'idée de jouer avec son idole.
Et la musique, dans tout ça? Avec un tel pedigree, les trois vautours tordus auraient pu sortir un excellent album hard rock, fait de riffs perçants, de beats puissants et de basse ronflante. Ils l'ont fait, mais seulement en partie : l'album est clairement une récréation, 66 minutes pendant lesquelles les trois membres ont fait tout ce qu'ils voulaient. Alors que ce genre de trip égocentrique est généralement une très mauvaise idée, ici, ça marche quasi à chaque fois. No One Loves Me (And Neither Do I) commence l'album bizarrement et discrètement mais la voix étonnamment aiguë d'Homme laisse place à un riff tout droit sorti des doigts de Jimmy Page, évidemment. Ca fait très mal, et le duo Grohl-Jones ne font déjà plus qu'un.

Les premiers morceaux de l'album sont relativement classiques, emmenés par des riffs énormes, notamment celui (ou ceux) de Dead End Friends. Combien de musiciens vendraient leur carrière pour ce que Homme est capable de faire les yeux bandés, en dormant. Josh Homme est le personnage le plus important de cette décade de rock, avec Jack White. Mais au fur et à mesure que l'album (et les morceaux) avancent, le tout devient plus complexe. Personne ne fait d'égotrip en envoyant un interminable solo de basse/batterie, mais au contraire, l'expérience et le talent des musiciens permettent de faire évoluer les mélodies dans des recoins insoupçonnés. Elephants le montre parfaitement, avec plus d'idées en 7 minutes que dans la plupart des albums de la décennie presque écoulée.

C'est d'ailleurs dans ce foisonnement d'idées qu'on pourrait - pourrait - trouver des reproches à l'album. Parfois, on a l'impression d'écouter trois gars qui font plus ou moins ce qu'ils veulent, et des morceaux peuvent donner l'impression d'aller nulle part. Question de point de vue, tout dépend de ce que l'on recherche quand on l'écoute, ce n'est pas Weezer, non plus. Homme, par exemple, varie nettement plus sa voix que d'habitude, chantant parfois très haut (le phénoménal Scumbag Blues) ou tellement bas qu'on jurerait entendre Mark Lanegan (Bandoliers, qui l'est tout autant). De même, alors que Homme et Grohl se cantonnent à leurs instruments de prédilection, Jones utilise plus ou moins tout ce qui passe devant lui, mandoline, claviers (Scumbag Blues, encore), slide, voire une sorte de keytar étrange alliant slide et kaoss pad. L'élément de folie du groupe est un mec de 63 ans.

Le groupe se fait donc plaisir, et heureusement, nous fait plaisir aussi. Bandoliers, un des tout grands moments de l'album, commence par un riff tellement évident qu'on croit l'avoir déjà entendu mille fois, avant que Jones ne domine le morceau avec une instrumentation vaguement Europe de l'Est, et carrément bizarre. C'est seulement maintenant que Them Crooked Vultures devient carrément étrange. Reptiles et sa slide guitar, mais surtout Interlude With Ludes, qui semble n'avoir aucun autre but que de faire un peu n'importe quoi. Pour une raison indescriptible, ça marche. Enfin, le quatuor final mérite toute notre attention.

Warsaw or the First Breath After You Give Up est un mégalithe de huit minutes à la rythmique imparable, marqué par un crescendo fantastique de Grohl et Jones, accompagné par la guitare de Homme, montrant que, malgré l'étiquette évident de supergroupe, TCV est vraiment un groupe (qui pense d'ailleurs déjà au second album) qui fonctionne comme tel. Ses membres sont juste plus expérimentés et talentueux que la moyenne, et surtout, ils n'ont pas d'objectif commercial pour un album qui, de toute façon, se vendra bien grâce à leur réputation. Le coquin Caligulove (Caligulove!) emmène encore plus l'album du côté de la folie, avec un solo de synthé assez dingue de JPJ. Gunman ne fait qu'enfoncer le clou, étant un morceau carrément dance, avec la voix de Homme trempée de reverb, et Grohl qui se prend pour une boîte à rythme technoïde. enfin, Spinning In Daffodils conclut l'album de manière intense et époustouflante de maîtrise.
66 minutes, c'est long, pas toujours justifié, mais il serait vraiment mal venu de se plaindre, tant l'album est excellent de bout en bout. Non, ce n'est pas un album révolutionnaire. Mais tant mieux : le rock n'est déjà pas en excellent état, alors, si la révolution devait venir d'un groupe dont les membres ont 36, 43 et 63 ans, on serait vraiment dans la merde. Them Crooked Vultures est fun, et ne veut pas inventer le futur. Ils se contentent d'en faire partie.

vendredi 13 novembre 2009

Weezer - Raditude

J'emprunte la formule à Drowned In Sound : Weezer est le pire groupe à avoir enregistré deux excellents albums. Leur premier album (sans titre, pochette bleue) et Pinkerton sont deux des tout meilleurs albums des années 90, le premier par son alliage parfaite entre pop song et ce qu'on appelait rock alternatif, et le second par ses complexités et la personnalité torturée du leader Rivers Cuomo. La suite? Deux albums par moments brillants (le sans-titre vert, Maladroit) et deux infâmies (Make Believe, le sans-titre rouge). On avait du mal à espérer quoi que ce soit d'un Weezer qui n' a plus fait grand chose de bon depuis longtemps, et effectivement, on a bien ce dont on pensait. Voire pire.
Pourtant, le début passe pas trop mal. Comme premier extrait, If You're Wondering If I Want You To (I Want You To) ne passe pas trop mal, disons qu'il passe mieux que ses horribles prédécesseurs Beverly Hills et Pork and Beans. The Girl Got Hot et I'm Your Daddy continue la nouvelle traditions des morceaux assez gras, mais bon, vu les attentes très basses, on s'y fait pas trop mal. Mais ce n'était que partie remise.
Cuomo, dans Pork And Beans, parlait de son envie de travailler avec Timbaland. Il ne l'a pas fait (pas plus mal, finalement) mais s'est reposé sur Jermaine Dupri, avec qui il a composé ce qui ne saurait pas ne pas être le pire morceau de Weezer, Can't Stop Partying. Autotune, refrain débile, rap raté de Lil Wayne : j'ai entendu hier un morceau de David Guetta qui n'était pas pire. Cuomo a effectivement (ab)usé de co-compositeurs : outre Dupri sur deux morceaux, il a aussi écrit avec le producteur Jacknife Lee, Butch Walker ou deux All American Rejects. En fait, seuls trois morceaux sur dix n'ont pas eu d'apport extérieur, un ayant d'ailleurs été écrit par Pat Wilson, batteur depuis le début devenu guitariste (l'omniprésent Josh Freese prenant sa place derrière les futs). Pire : Love Is The Answer, un des morceaux de Cuomo, a d'abord été enregistré par Sugar Ray (SUGAR RAY!) avant de se retrouver ici. On se demande d'ailleurs ce qu'il y fait, avec son ambiance et voix stupidement bollywoodiennes.
Le reste de l'album n'arrange rien, et les festivités se terminent par une ballade bien naze. Enfin, ne se terminent pas forcément : comme d'habitude, Weezer a joué la carte de l'édition spéciale, ajoutant quatre morceaux tout aussi oubliables. Comme cet album, le troisième album nullissime consécutif de Weezer. Vraiment triste.

Weezer - Raditude

J'emprunte la formule à Drowned In Sound : Weezer est le pire groupe à avoir enregistré deux excellents albums. Leur premier album (sans titre, pochette bleue) et Pinkerton sont deux des tout meilleurs albums des années 90, le premier par son alliage parfaite entre pop song et ce qu'on appelait rock alternatif, et le second par ses complexités et la personnalité torturée du leader Rivers Cuomo. La suite? Deux albums par moments brillants (le sans-titre vert, Maladroit) et deux infâmies (Make Believe, le sans-titre rouge). On avait du mal à espérer quoi que ce soit d'un Weezer qui n' a plus fait grand chose de bon depuis longtemps, et effectivement, on a bien ce dont on pensait. Voire pire.
Pourtant, le début passe pas trop mal. Comme premier extrait, If You're Wondering If I Want You To (I Want You To) ne passe pas trop mal, disons qu'il passe mieux que ses horribles prédécesseurs Beverly Hills et Pork and Beans. The Girl Got Hot et I'm Your Daddy continue la nouvelle traditions des morceaux assez gras, mais bon, vu les attentes très basses, on s'y fait pas trop mal. Mais ce n'était que partie remise.
Cuomo, dans Pork And Beans, parlait de son envie de travailler avec Timbaland. Il ne l'a pas fait (pas plus mal, finalement) mais s'est reposé sur Jermaine Dupri, avec qui il a composé ce qui ne saurait pas ne pas être le pire morceau de Weezer, Can't Stop Partying. Autotune, refrain débile, rap raté de Lil Wayne : j'ai entendu hier un morceau de David Guetta qui n'était pas pire. Cuomo a effectivement (ab)usé de co-compositeurs : outre Dupri sur deux morceaux, il a aussi écrit avec le producteur Jacknife Lee, Butch Walker ou deux All American Rejects. En fait, seuls trois morceaux sur dix n'ont pas eu d'apport extérieur, un ayant d'ailleurs été écrit par Pat Wilson, batteur depuis le début devenu guitariste (l'omniprésent Josh Freese prenant sa place derrière les futs). Pire : Love Is The Answer, un des morceaux de Cuomo, a d'abord été enregistré par Sugar Ray (SUGAR RAY!) avant de se retrouver ici. On se demande d'ailleurs ce qu'il y fait, avec son ambiance et voix stupidement bollywoodiennes.
Le reste de l'album n'arrange rien, et les festivités se terminent par une ballade bien naze. Enfin, ne se terminent pas forcément : comme d'habitude, Weezer a joué la carte de l'édition spéciale, ajoutant quatre morceaux tout aussi oubliables. Comme cet album, le troisième album nullissime consécutif de Weezer. Vraiment triste.

Tiny Terrors - Titi Bang Bang EP


dimanche 8 novembre 2009

Foo Fighters – Greatest Hits

Dave Grohl pestait récemment contre l'obligation contractuelle de sortir un best of. Non seulement il pensait que c'était bien trop tôt, mais il regrette également ne pas avoir été consulté sur un tracklist qu'il juge faible. Force est de constater qu'il a pleinement raison, tant ce Greatest Hits est une insulte à ce que représente les Foo Fighters, et je ne suis même pas spécialement fan.

Le groupe existe depuis 1995, ou du moins de nom, vu que le premier album était un projet solo de Dave Grohl, alors ex-batteur de Nirvana. Quatorze ans après, six albums, une notoriété qui les a conduit à remplir le stade de Wembley... et un Greatest Hits de 12 morceaux connus? Oui, c'est carrément ridicule. L'album comprend, en gros, les douze morceaux les plus célèbres du groupe, un extrait du live Skin & Bones, une version acoustique (stellaire) d'Everlong et deux inédits médiocres, probablement raclés d'un fond de tiroir. Heureusement, on a du très bon, notamment les immenses Everlong et Monkey Wrench, mais on perd tout un pan du groupe, surtout le côté plutôt agressif/punky, ici, on se concentre sur les midtempos vaguement énervés, comme Times Like These ou l'aseptisé Long Road To Ruin. Le maladroit employé qui a compilé cette chose a aussi raté l'occasion d'inclure l'excellent (mais encore trop "violent") The One sur un album.

Maintenant, que l'on ne s'y trompe pas : les Foo Fighters, aussi sympathiques puissent-ils être, ne seront jamais un grand groupe. Mais ils méritaient, et méritent toujours autre chose que ceci, une stupide opportunité mal fagotée de se faire du fric rapidement. Heureusement qu'on peut toujours faire confiance à Dave Grohl : le prochain album sur lequel il joue arrive dans quelques jours, et est sans doute le plus attendu de l'année...

Foo Fighters - Greatest Hits

Dave Grohl pestait récemment contre l'obligation contractuelle de sortir un best of. Non seulement il pensait que c'était bien trop tôt, mais il regrette également ne pas avoir été consulté sur un tracklist qu'il juge faible. Force est de constater qu'il a pleinement raison, tant ce Greatest Hits est une insulte à ce que représente les Foo Fighters, et je ne suis même pas spécialement fan.

Le groupe existe depuis 1995, ou du moins de nom, vu que le premier album était un projet solo de Dave Grohl, alors ex-batteur de Nirvana. Quatorze ans après, six albums, une notoriété qui les a conduit à remplir le stade de Wembley... et un Greatest Hits de 12 morceaux connus? Oui, c'est carrément ridicule. L'album comprend, en gros, les douze morceaux les plus célèbres du groupe, un extrait du live Skin & Bones, une version acoustique (stellaire) d'Everlong et deux inédits médiocres, probablement raclés d'un fond de tiroir. Heureusement, on a du très bon, notamment les immenses Everlong et Monkey Wrench, mais on perd tout un pan du groupe, surtout le côté plutôt agressif/punky, ici, on se concentre sur les midtempos vaguement énervés, comme Times Like These ou l'aseptisé Long Road To Ruin. Le maladroit employé qui a compilé cette chose a aussi raté l'occasion d'inclure l'excellent (mais encore trop "violent") The One sur un album.

Maintenant, que l'on ne s'y trompe pas : les Foo Fighters, aussi sympathiques puissent-ils être, ne seront jamais un grand groupe. Mais ils méritaient, et méritent toujours autre chose que ceci, une stupide opportunité mal fagotée de se faire du fric rapidement. Heureusement qu'on peut toujours faire confiance à Dave Grohl : le prochain album sur lequel il joue arrive dans quelques jours, et est sans doute le plus attendu de l'année...

mercredi 4 novembre 2009

Jemina Pearl - Break It Up

Bon, j'ai plein d'albums à chroniquer d'ici la fin de l'année, et j'ai la drôle d'idée de choisir celui-ci... Mais j'ai mes raisons. J'étais vraiment fan de Be Your Own Pet et de leur fabuleuse frontwoman Jemina Pearl, qui avait plus d'attitude punk que tout Orange County début des années 90. Leur "carrière" ne pouvait pas durer, et logiquement, Jemina se la joue solo, sur Ecstatic Peace, le label de Thurston Moore.

Comme on pouvait le craindre, c'est nettement, moins bien. Pearl chante mieux, mais oublie d'écrire des morceaux mémorables et surtout n'a plus aucune attitude. Alors, comme elle n'a pas les morceaux entraînants d'Avril Lavigne (pour cibler bas), elle se trouve complètement paumée, entre pop star pas assez pop et punkette trop clean. Tous les morceaux se ressemblent dans leur tempo, et même les guitares de Moore ne sauvent pas grand chose (Band on the Run, peut-être). Loin, bien loin de la folie impossible à prévoir de Be Your Own Pet. Le morceau le plus "hard" (le dernier!) serait le plus lent de BYOP, et même Iggy Pop ne sauve pas le navire. Paroles de teenager en détresse (sans aucun humour, cette fois), tempo à la Strokes (sans mélodie), etc etc, on s'ennuie vite et beaucoup. Bon, ce n'est pas non plus catastrophique, et la simple existence de Weezer fait que Break It Up ne saurait pas être le pire album de l'année. Mais il reste quand même, malgré le peu d'attentes, décevant. Heureusement, la discographie complète de Be Your Own Pet dure 1h30, et restera toujours disponible. De même, l'autre offshoot de BYOP, Turbo Fruits, est assez sympa.

PS : en relisant l'article, j'écoute Get Awkward, le dernier BYOP. Jemina, tu n'as aucune excuse pour pondre un album si mou.

Jemina Pearl - Break It Up

Bon, j'ai plein d'albums à chroniquer d'ici la fin de l'année, et j'ai la drôle d'idée de choisir celui-ci... Mais j'ai mes raisons. J'étais vraiment fan de Be Your Own Pet et de leur fabuleuse frontwoman Jemina Pearl, qui avait plus d'attitude punk que tout Orange County début des années 90. Leur "carrière" ne pouvait pas durer, et logiquement, Jemina se la joue solo, sur Ecstatic Peace, le label de Thurston Moore.

Comme on pouvait le craindre, c'est nettement, moins bien. Pearl chante mieux, mais oublie d'écrire des morceaux mémorables et surtout n'a plus aucune attitude. Alors, comme elle n'a pas les morceaux entraînants d'Avril Lavigne (pour cibler bas), elle se trouve complètement paumée, entre pop star pas assez pop et punkette trop clean. Tous les morceaux se ressemblent dans leur tempo, et même les guitares de Moore ne sauvent pas grand chose (Band on the Run, peut-être). Loin, bien loin de la folie impossible à prévoir de Be Your Own Pet. Le morceau le plus "hard" (le dernier!) serait le plus lent de BYOP, et même Iggy Pop ne sauve pas le navire. Paroles de teenager en détresse (sans aucun humour, cette fois), tempo à la Strokes (sans mélodie), etc etc, on s'ennuie vite et beaucoup. Bon, ce n'est pas non plus catastrophique, et la simple existence de Weezer fait que Break It Up ne saurait pas être le pire album de l'année. Mais il reste quand même, malgré le peu d'attentes, décevant. Heureusement, la discographie complète de Be Your Own Pet dure 1h30, et restera toujours disponible. De même, l'autre offshoot de BYOP, Turbo Fruits, est assez sympa.

PS : en relisant l'article, j'écoute Get Awkward, le dernier BYOP. Jemina, tu n'as aucune excuse pour pondre un album si mou.

lundi 2 novembre 2009

Comment finir 2009

Vu le retard accumulé au cours des mois écoulés, et le fait que j'ai envie d'encore parler de quelques albums sur Music Box, je vais suspendre les reviews de Beatles jusque 2010, de toute façon, on est plus à quelques mois près. Enfin, je caserai peut-être Rubber Soul entre temps, mais priorité à l'actu musicale.

Voici ma shortlist pour Music Box, je ne saurai hélas pas tout chroniquer, mais je ferai ce que je peux.

Julian Casablancas, Biffy Clyro, Skunk Anansie, Lou Barlow, Pixies, Jemina Pearl, Jello Biafra, Wolfmother, The XX, Part Chimp, Pissed Jeans, Soulsavers, Wavves, White Denim, Iwrestledabearonce, Japandroids, Foo Fighters, Nirvana Live at Reading, Slayer, A Place to Bury Strangers, Rammstein, Weezer, Turbo Fruits.

Certains de ces albums pourraient se retrouver sur Shoot Me Again, comme quelques autoproductions/démos dont je devrais vraiment m'occuper dès que possible...

En attendant, voici le dernier extrait d'un album omis ci-dessus mais dont je vais évidemment parler :