dimanche 27 février 2011

Yuck - Yuck

Quand les anglais Daniel Blumberg et Max Bloom quittèrent les déjà assez hype Cajun Blood Party en 2008, ils avaient à peine quinze ans. Ils étaient donc à peine nés à l'époque sévissaient les principales influences de leur nouveau projet, le fantastiquement rétro Yuck. D'ailleurs, heureusement que la biographie nous donnent leurs noms (on doit encore ajouter l'impressionnant Texan Jonny Rogoff aux fûts et Mariko Doi à la basse), parce qu'on aurait pu jurer que J Mascis, Kim Deal et Stephen Malkmus font partie du groupe. De la production lo-fi crade à la Mudhoney en passant par l'abus de Big Muff et l'hideuse pochette, Yuck nous replonge au début des années 90, là où le grunge n'existait pas encore, et où une poignée de musiciens décidèrent de faire oublier les excès du "rock" des années 80.


Les guitares sont donc grunge as fuck, comme sur le single Holing Out ou le Dinosaur (plus vraiment) Jr. Get Away, mais elles ne sacrifient jamais aux mélodies, qui forment toujours l'ossature de morceaux solides. Blumberg confiait à Pitchfork que sa vie a changé le jour où il a entendu Pavement, et ça s'entend : le ton slacker typiquement Malkmus fait quelques apparitions (Suck), mais l'album est bien plus varié qu'on pourrait le croire, le Beatlesque Suicide Policeman comprenant même un passage à la trompette tout à fait acceptable. Et pourtant, rendre la trompette acceptable, il faut le faire. La production est aussi bien crade : regardez les analyses spectrographiques des morceaux, tout est dans le rouge, ou presque. Le single Georgia (un sous-bock dédicacé par Cradle of Filth au premier qui me rappellera à quoi ressemble le refrain, pas moyen de retomber dessus. Idem pour Sunday) en est un bon exemple, et comprend même des backing vocals de la soeur du chanteur, par ailleurs vocaliste de leur projet parallèle Yu(c)k.


On pouvait s'en douter, la seconde moitié de l'album est un peu moins percutante, ce qui laisse à Yuck une possibilité de faire encore plus fort la prochaine fois. Heureusement, l'album se clôture très bien, avec leur premier single Rubble, qui est typiquement le genre de morceau qui finit les concerts, avec le guitariste qui cale sa guitare contre l'ampli, trafique ses pédales et se barre, en laissant un pauvre roadie couper le jus avant que l'acouphène soit irréversible.


L'album étant en écoute ci-dessous, je ne vais donc pas gloser infiniment sur les qualités de l'album. On dira juste qu'Elliott Smith pourrait être fier de Suicide Policeman, on oubliera que Operation a déjà été écrit voici quelques années sous le titre Teen Age Riot, et on profitera juste de cette fabuleuse madeleine, qui ne fait absolument rien avancer, mais tout ce qu'elle fait, elle le fait avec panache et plaisir.


Spotify : Yuck - Yuck


Yuck - Yuck by Yuck

Et un lien vers la face B de Holing Out, Coconut Bible, qui est peut-être encore meilleur que l'album. Si vous aimez Siamese Dream.

mercredi 16 février 2011

Mogwai - Hardcore Will Never Die, But You Will

Tiens, un nouvel album de Mogwai. Chouette nom d'album, chouette pochette. Les titres sont marrants, aussi. How to Be a Werewolf, You're Lionel Richie, George Square Thatcher Death Party. Mais on s'ennuie. Il fut un temps où Mogwai était à la pointe du post-rock, alliant déflagrations soniques invraisemblables aux mélodies subtiles et vraiment émouvantes. Maintenant, ils font juste de la musique techniquement très bonne, mais dénuée d'intérêt, pire, de toute émotion. Rano Pano est sympa, mais surtout parce que sa production crade rappelle les meilleures heures de leur label US, Sub Pop. Sinon, on a toujours le même schéma de progression lente et répétitive, sauf que l'explosion de bruit ou l'étincelle de génie attendue n'arrive jamais. Mexican Grand Prix et Thatcher machinchose casse un peu la logique, avec dans le premier cas un beat electro entêtant et une basse vrombissante dans le second. Mais dans les deux, un vocoder réglé sur "Kelly Watch The Stars" vient pourrir les seules voix de l'album, qui auraient peut-être pu diversifier le truc.


Pourtant, on ne peut pas dire que c'est mauvais, c'est bien joué, bien composé, avec quelques jolies mélodies et tout et tout... C'est juste assez chiant, et sans âme. Et de la part des compositeurs de Cody, c'est vraiment dommage. Heureusement que leurs prestations scéniques restent inoubliables, surtout pour vos oreilles, qui ne se sépareront plus jamais de cet acouphène. Acouphène qu'on ne risque pas de connaître en écoutant un Hardcore bien vite oublié.


SpotifyMogwai – Hardcore Will Never Die, But You Will


Rano Pano :

vendredi 4 février 2011

Les oubliés de 2010

Je m'en suis déjà plaint à quelques reprises, je n'ai pas eu/pris assez de temps pour Music Box en 2010. Chaque année, je dois faire des choix, évidemment, mais cette fois, j'ai battu un record d'articles non écrits d'albums dont je voulais pourtant parler. Alors, plutôt que de reporter éternellement des chroniques qui seraient probablement restées non-écrites, je vais juste écrire quelques lignes ici sur ces "disques" qui auraient largement mérité une chronique, et qui, a une autre époque, l'auraient eue.


Wavves - King of the Beach : album sympa, j'imagine que c'était un choix entre Harlem et Wavves. Je me rattraperai au prochain.


Motörhead - The World is Yours : tous les deux ans, nouveau Motörhead. Une fois de plus, il est très bon, pas besoin de moi pour le savoir. Rarement un groupe si "vieux" sera resté si bon si longtemps.


Kings of LeonCome Around Sundown : A long time ago, we used to be friends. But I haven't thought of you lately at all.


Fistful of Mercy - As I Call You Down : j'ai vraiment aimé l'album, malgré son côté AOR. Superbe harmonies vocales, et aucun des trois membres (Dhani Harrison, Joseph Arthur, Ben Harper) ne tire la couverture à lui.


RobynBody TalkJanelle MonaeThe Archandroid : là aussi, j'ai beaucoup aimé, surtout l'invraisemblable versatilité de The Archandroid. Mais peut-être ne suis-je pas assez armé pour parler de ce genre de musique? J'ai sans doute tort, mais ce sont deux excellents albums, dans des styles pourtant éloignés de ce que je suis censé écouter.


Ludachrist - Talk is Cheap Girl Talk - All Day : je me suis bien amusé en écoutant ces mashups, et j'ai d'ailleurs parlé de Girl Talk sur Tumblr. Mais il vaut mieux écouter que lire, surtout qu'ils sont tous deux disponibles gratuitement.


The FallYour Future Our Clutter : occasion manquée d'enfin chroniquer un album de Fall. Le dernier es carrément un des meilleurs, Mark E fucking Smith = the man.


GorillazThe Fall : pourtant, c'estpeut-être mon album préféré de Gorillaz, avec le premier. Moins glouton, moins de guests, juste l'incommensurable talent de Damon Albarn. Je me réserve quand même le droit d'en parler lors de son éventuelle sortie physique.


Off!The First Four EPs : j'en parlerai peut-être pour Shoot Me Again, celui-là. Pour une fois que j'écoute encore du hardcore, quelle bombe.


Greenhornes - **** : j'ose? Oui : meilleur que les Raconteurs et Dead Weather réunis.


Foals - Total Like Forever : grand mystère, je ne comprends pas pourquoi je n'arrive pas à accrocher. Pourtant, je n'ai vraiment rien de mal à en dire.


LCD Soundsystem - This Is Happening : ouais, ok, c'est pas mal. Mais bon.


Kanye West : My Dark Twisted blablabla : mais qu'est-ce que c'est chiant.


Blood Red ShoesBlood Like This : nan, celui-là, il faut que j'en parle. RAWK AND ROWL.


Voilà, et maintenant, 2011 peut commencer, wanna go for a ride?