vendredi 26 mai 2006

Morrissey - Ringleader Of The Tormentors


Le come back de Morrissey en 2004 était aussi impressionnant qu’étonnant. Succès populaire et critique, on se serait cru de retour à une époque qu’on pensait révolue, où les posters de Steven Patrick Morrissey et Johnny Marr ornaient les chambres des adolescent(e)s.

Deux petites années après, Morrissey revient avec un album écrit et enregistré à Rome, dans un état d’esprit radicalement différent : en effet, ce reclus légendaire a trouvé l’amour, et ne se prive pas de nous en faire part : « I entered nothing, and nothing entered me / Till you came with the key ». Plus explicite que ça, c’est un album de Lil’ Kim.


Et ce n’est pas la seule allusion sexuelle qu’on retrouve sur ce disque, mais Morrissey n’a évidemment pas oublié d’inclure des remarques cyniques sur la politique US actuelle (« If the USA doesn’t bomb you / I will see you »).


Tony Visconti, le légendaire producteur de David Bowie, a truffé Ringleader of The Tormentors (ce titre…) d’effets sonores rappelant la capitale italienne, mais aussi de cordes et de différentes instrumentations très classe, moins rock que You Are The Quarry, mais tout aussi attachant. Autre référence italienne, Ennio Morricone en personne a participé à l’écriture d’un morceau.


Évidemment, tout cela sonne parfois un peu too much, mais on ne refera jamais Morrissey, et on ne le voudrait pas de toute façon. Reste un album sans vraie faille, qui comblera la légion de fans de Morrissey sans vraiment parvenir à toucher les autres.

Morrissey - Ringleader Of The Tormentors


Le come back de Morrissey en 2004 était aussi impressionnant qu’étonnant. Succès populaire et critique, on se serait cru de retour à une époque qu’on pensait révolue, où les posters de Steven Patrick Morrissey et Johnny Marr ornaient les chambres des adolescent(e)s.

Deux petites années après, Morrissey revient avec un album écrit et enregistré à Rome, dans un état d’esprit radicalement différent : en effet, ce reclus légendaire a trouvé l’amour, et ne se prive pas de nous en faire part : « I entered nothing, and nothing entered me / Till you came with the key ». Plus explicite que ça, c’est un album de Lil’ Kim.


Et ce n’est pas la seule allusion sexuelle qu’on retrouve sur ce disque, mais Morrissey n’a évidemment pas oublié d’inclure des remarques cyniques sur la politique US actuelle (« If the USA doesn’t bomb you / I will see you »).


Tony Visconti, le légendaire producteur de David Bowie, a truffé Ringleader of The Tormentors (ce titre…) d’effets sonores rappelant la capitale italienne, mais aussi de cordes et de différentes instrumentations très classe, moins rock que You Are The Quarry, mais tout aussi attachant. Autre référence italienne, Ennio Morricone en personne a participé à l’écriture d’un morceau.


Évidemment, tout cela sonne parfois un peu too much, mais on ne refera jamais Morrissey, et on ne le voudrait pas de toute façon. Reste un album sans vraie faille, qui comblera la légion de fans de Morrissey sans vraiment parvenir à toucher les autres.

jeudi 25 mai 2006

Arctic Monkeys - Who The Fuck Are Arctic Monkeys?


Du neuf, du vieux et du recyclé : voici la troisième offensive d’Arctic Monkeys. Qui résiste encore ?

Chronique sur pinkushion.com

Arctic Monkeys - Who The Fuck Are Arctic Monkeys?


Du neuf, du vieux et du recyclé : voici la troisième offensive d’Arctic Monkeys. Qui résiste encore ?

Chronique sur pinkushion.com

dimanche 14 mai 2006

Be Your Own Pet - Be Your Own Pet


L’univers indie contemporain est assez calme, voire aseptisé. On n’a plus vraiment eu, depuis quelques temps, de groupe dont l’attitude et l’envie d’exister transcendaient leur art. Arctic Monkeys, en effet, mais leur musique reste somme toute assez classique. Finalement, il faut s’en référer aux tabloïds pour trouver trace de danger, avec ce brave Pete Doherty. Qui serait une bien meilleure incarnation du rock n roll s’il décidait vraiment à faire de la musique.

Ce qui nous amène aux très intrigants be your own PET (selon leur orthographe), quatuor très jeune de Memphis, emmenée par une arme de destruction massive absolument inouïe, et une des plus extraordinaires frontwomen de l’histoire du rock (non, je ne rigole pas), Jemima Pearl, 18 ans. Oh, elle n’a pas une gamme vocale terriblement étendue, elle ne semble pas fumer de crack, mais putain, quelle énergie.


Après quelques EP bien reçus, le premier album de BYOP (Jemima et trois non moins énergiques teenagers) est court, une trentaine de minutes, mais ne s’arrête quasi jamais. En esprit, c’est le truc le plus punk entendu depuis très longtemps. Les morceaux se suivent à une vitesse effrénée, sur base de riffs empruntés autant aux Ramones qu’à Black Sabbath. Les paroles suivent le reste, soit complètement nonsense (We Will Vacation, You Can Be My Parasol) soit agressives (« I’m an independent motherfucker, and I’m here to steal away your virginity ») et sont chantées/hurlées avec la conviction qu’avait Courtney Love il y a si longtemps…


En fait, cet album est tellement pavé de bonnes intentions qu’on laisse passer ses défauts, à savoir un certain manque de variation et une voix qui peut quand même vite fatiguer. Mais d’un autre côté, les morceaux dépassent rarement les deux minutes, avec le single Let’s Get Sandy atteignant les 58 secondes frénétiques.


Mais on s’en fiche, un album avec imperfections est encore plus attachant, et à défaut d’être parfait de bout en bout (quoi que dans le genre, il l’est), be your own PET est carrément incroyable et surtout inattendu.


Kick in the ass of the year

Massive Attack – Collected


Par définition, un best of est censé collecter le meilleur d’un groupe, et donc, de bonnes chansons. Mais à ce point-là, quand même… D’ailleurs, je ne pense même que ce soit la peine d’écrire quoi que ce soit sur le début du disque, si ce n’est les titres :

1 Safe From Harm

2 Karmacoma

3 Angel

4 Teardrop

5 Inertia Creeps

6 Protection


Rien à dire, ni à ajouter en encore moins à retirer. Et la suite comporte aussi ses morceaux de bravoure, comme Rising Son, ou évidemment Unfinished Sympathy. Dommage que, systématiquement, les extraits du dernier album (100th Window, plutôt un album solo de 3D qu’un vrai Massive) sont un ton (ou cinq) en dessous du reste, mais l’inédit, chanté par Terry Callier, est d’un très bon niveau.


Mais le groupe a eu l’excellente idée d’ajouter un second disque rempli d’inédits et de versions alternatives, comme une phénoménale collaboration avec Mos Def et une avec Madonna. Et quand Madonna n’arrive même pas à plomber un morceau, c’est qu’il est vraiment bon.


On peut regretter le Massive Attack d’avant, 100th Window et Danny The Dog n’étaient vraiment pas au niveau du reste. Mais ce best of comprend des compositions absolument extraordinaires, qui ont défini un genre musical et qui restent à ce jour inégalées.

The Vines - Vision Valley


The Vines : ou le groupe en The qui n’a pas marché (ou c’était The Datsuns ?). On se souvient de leur premier album, qui est sorti plus ou moins en même temps que la déferlante Strokes/Stripes. Il présentait au monde ce curieux personnage qu’est Craig Nicholls, surdoué mais très instable, souffrant du syndrome d’Asperger.

Le premier album était correct, et le second carrément mauvais, et leur live show était tellement pourri qu’on les avait déjà enterrés.


Mais c’était sans compter sur Vision Valley. Disons le de suite : ce n’est pas l’album de l’année, mais il a le mérite de jouer parfaitement sur les forces/faiblesses du groupe. Nicholls a un certain talent pour les ballades psyché, mais Winning Days en avait trop ? On en met, mais moins. Kurt Cobain est toujours son héros : on pompe des gros riffs grunge à droite et à gauche, mais on fait en sorte que les morceaux fassent deux minutes de moyenne (mis à part les 6 longues minutes qui clôturent le disque), comme ça personne n’a le temps de réfléchir. Formule qui trouve son apogée sur le premier single Gross Out : agressif, bruyant, accrocheur, 1 minute 18.


Nicholls ne sera jamais l’égal de ses idoles, et The Vines n’aurait peut-être jamais du sortir d’Australie. Il n’empêche, c’est un album correct de rock, c’est tout.

Be Your Own Pet - Be Your Own Pet


L’univers indie contemporain est assez calme, voire aseptisé. On n’a plus vraiment eu, depuis quelques temps, de groupe dont l’attitude et l’envie d’exister transcendaient leur art. Arctic Monkeys, en effet, mais leur musique reste somme toute assez classique. Finalement, il faut s’en référer aux tabloïds pour trouver trace de danger, avec ce brave Pete Doherty. Qui serait une bien meilleure incarnation du rock n roll s’il décidait vraiment à faire de la musique.

Ce qui nous amène aux très intrigants be your own PET (selon leur orthographe), quatuor très jeune de Memphis, emmenée par une arme de destruction massive absolument inouïe, et une des plus extraordinaires frontwomen de l’histoire du rock (non, je ne rigole pas), Jemima Pearl, 18 ans. Oh, elle n’a pas une gamme vocale terriblement étendue, elle ne semble pas fumer de crack, mais putain, quelle énergie.


Après quelques EP bien reçus, le premier album de BYOP (Jemima et trois non moins énergiques teenagers) est court, une trentaine de minutes, mais ne s’arrête quasi jamais. En esprit, c’est le truc le plus punk entendu depuis très longtemps. Les morceaux se suivent à une vitesse effrénée, sur base de riffs empruntés autant aux Ramones qu’à Black Sabbath. Les paroles suivent le reste, soit complètement nonsense (We Will Vacation, You Can Be My Parasol) soit agressives (« I’m an independent motherfucker, and I’m here to steal away your virginity ») et sont chantées/hurlées avec la conviction qu’avait Courtney Love il y a si longtemps…


En fait, cet album est tellement pavé de bonnes intentions qu’on laisse passer ses défauts, à savoir un certain manque de variation et une voix qui peut quand même vite fatiguer. Mais d’un autre côté, les morceaux dépassent rarement les deux minutes, avec le single Let’s Get Sandy atteignant les 58 secondes frénétiques.


Mais on s’en fiche, un album avec imperfections est encore plus attachant, et à défaut d’être parfait de bout en bout (quoi que dans le genre, il l’est), be your own PET est carrément incroyable et surtout inattendu.


Kick in the ass of the year

Massive Attack - Collected


Par définition, un best of est censé collecter le meilleur d’un groupe, et donc, de bonnes chansons. Mais à ce point-là, quand même… D’ailleurs, je ne pense même que ce soit la peine d’écrire quoi que ce soit sur le début du disque, si ce n’est les titres :

1 Safe From Harm

2 Karmacoma

3 Angel

4 Teardrop

5 Inertia Creeps

6 Protection


Rien à dire, ni à ajouter en encore moins à retirer. Et la suite comporte aussi ses morceaux de bravoure, comme Rising Son, ou évidemment Unfinished Sympathy. Dommage que, systématiquement, les extraits du dernier album (100th Window, plutôt un album solo de 3D qu’un vrai Massive) sont un ton (ou cinq) en dessous du reste, mais l’inédit, chanté par Terry Callier, est d’un très bon niveau.


Mais le groupe a eu l’excellente idée d’ajouter un second disque rempli d’inédits et de versions alternatives, comme une phénoménale collaboration avec Mos Def et une avec Madonna. Et quand Madonna n’arrive même pas à plomber un morceau, c’est qu’il est vraiment bon.


On peut regretter le Massive Attack d’avant, 100th Window et Danny The Dog n’étaient vraiment pas au niveau du reste. Mais ce best of comprend des compositions absolument extraordinaires, qui ont défini un genre musical et qui restent à ce jour inégalées.

The Vines - Vision Valley


The Vines : ou le groupe en The qui n’a pas marché (ou c’était The Datsuns ?). On se souvient de leur premier album, qui est sorti plus ou moins en même temps que la déferlante Strokes/Stripes. Il présentait au monde ce curieux personnage qu’est Craig Nicholls, surdoué mais très instable, souffrant du syndrome d’Asperger.

Le premier album était correct, et le second carrément mauvais, et leur live show était tellement pourri qu’on les avait déjà enterrés.


Mais c’était sans compter sur Vision Valley. Disons le de suite : ce n’est pas l’album de l’année, mais il a le mérite de jouer parfaitement sur les forces/faiblesses du groupe. Nicholls a un certain talent pour les ballades psyché, mais Winning Days en avait trop ? On en met, mais moins. Kurt Cobain est toujours son héros : on pompe des gros riffs grunge à droite et à gauche, mais on fait en sorte que les morceaux fassent deux minutes de moyenne (mis à part les 6 longues minutes qui clôturent le disque), comme ça personne n’a le temps de réfléchir. Formule qui trouve son apogée sur le premier single Gross Out : agressif, bruyant, accrocheur, 1 minute 18.


Nicholls ne sera jamais l’égal de ses idoles, et The Vines n’aurait peut-être jamais du sortir d’Australie. Il n’empêche, c’est un album correct de rock, c’est tout.