jeudi 30 septembre 2004

Therapy? - Never Apologise Never Explain

Le temps passe très vite, c'est déjà le dixième album des Irlandais de Therapy?, qui, contrairement à ce que beaucoup croient, existent encore... Après l'explosion des albums Troublegum et Infernal Love (Stories, Screamager, Diane), le groupe a peu à peu disparu de la scène commerciale, sans doute autant du à leur évolution musicale plus expérimentale qu'à leurs déboires de maisons de disques (3 en 4 albums). Ceci dit, T? continue à sortir régulièrement des albums variés et de très bonne qualité. Dernièrement, High Anxiety revenait à un son mélodique, et cet album, Never Apologise Never Explain montre un côté plus métal, plus sombre, et très bruyant. Therapy? a perdu récémment son deuxième guitariste, et a ainsi gagné en puissance sans pour autant que ça soit au détriment de la variété musicale. De même, il semble que le groupe ait trouvé un batteur de grande qualité, en la personne de Neil Cooper. Enfin, le bassiste Michael McKeegan a plus d'espace pour s'exprimer, et sort d'un registre purement rythmique pour créer des lignes de basse impressionnantes

Rise Up, premier morceau de l'album, est aussi le premier monstre de l'album, qui ne laisse jamais de répit à l'auditeur. On y retrouve, pêle-mêle; les influences de Fugazi, Killing Joke, Sex Pistols, Helmet ainsi qu'un hommage au groupe préféré du chanteur/guitariste Andy Cairns, Ramones (Rock You Monkeys). Cairns qui impressionne aussi en tant que parolier, passant facilement du général (Perish The Thought) au particulier (Dead) en ajoutant une dose d'antimondialisme/antibushisme typique.

En définitive, encore un très bon album de Therapy?, qui ne ressemble que peu aux précédents, et tant pis pour ceux qui ont quitté le train.

Therapy? - Never Apologise Never Explain

Le temps passe très vite, c'est déjà le dixième album des Irlandais de Therapy?, qui, contrairement à ce que beaucoup croient, existent encore... Après l'explosion des albums Troublegum et Infernal Love (Stories, Screamager, Diane), le groupe a peu à peu disparu de la scène commerciale, sans doute autant du à leur évolution musicale plus expérimentale qu'à leurs déboires de maisons de disques (3 en 4 albums). Ceci dit, T? continue à sortir régulièrement des albums variés et de très bonne qualité. Dernièrement, High Anxiety revenait à un son mélodique, et cet album, Never Apologise Never Explain montre un côté plus métal, plus sombre, et très bruyant. Therapy? a perdu récémment son deuxième guitariste, et a ainsi gagné en puissance sans pour autant que ça soit au détriment de la variété musicale. De même, il semble que le groupe ait trouvé un batteur de grande qualité, en la personne de Neil Cooper. Enfin, le bassiste Michael McKeegan a plus d'espace pour s'exprimer, et sort d'un registre purement rythmique pour créer des lignes de basse impressionnantes

Rise Up, premier morceau de l'album, est aussi le premier monstre de l'album, qui ne laisse jamais de répit à l'auditeur. On y retrouve, pêle-mêle; les influences de Fugazi, Killing Joke, Sex Pistols, Helmet ainsi qu'un hommage au groupe préféré du chanteur/guitariste Andy Cairns, Ramones (Rock You Monkeys). Cairns qui impressionne aussi en tant que parolier, passant facilement du général (Perish The Thought) au particulier (Dead) en ajoutant une dose d'antimondialisme/antibushisme typique.

En définitive, encore un très bon album de Therapy?, qui ne ressemble que peu aux précédents, et tant pis pour ceux qui ont quitté le train.

mercredi 29 septembre 2004

Brian Wilson - Smile

Sans aucun doute l'album le plus attendu de tout les temps. 38 ans après le début de sa conception, Smile est enfin terminé et disponible. On connaît l'histoire de son auteur Brian Wilson, devenu dingue suite à une consommation invraisemblable de produits divers et à son obsession de surpasser le Sgt. Pepper des Beatles. Il est impossible de savoir de quand datent les morceaux et les enregistrements, ce qui fait de cet album une oeuvre difficile à écouter, et encore plus à critiquer. En replaçant Smile dans le contexte des 60s psychédéliques, la folie de son auteur se retrouve à chaque seconde.

Les effets sonores sont tordus, les chœurs, instrumentations, thèmes et paroles tout autant. L'album est à écouter d'une traite, car tous les morceaux sont reliés musicalement et thématiquement (ou du moins, c'était l'idée). On pense parfois à Jerry Garcia, pour la folie habitant cet album, où à Pet Sounds, chef d’œuvre des Beach Boys. Maintenant, il faut être honnête, cet album appartient à un autre temps, et l'écouter aujourd'hui s'apparente à un voyage dans un esprit psychotrope des sixties. Autant les meilleurs Beatles appartiennent à la mémoire collective, autant Smile est complètement anachronique, et mis à part pour quelques morceaux connus comme Surf's Up et Good Vibrations, on voit mal pourquoi un auditeur contemporain trouverait de l'intérêt pour cet OVNI.

On peu trouver Smile prétentieux, fatigant, génial ou tout à la fois, mais ça aiderait certainement de fournir deux doses de LSD avec l'album. Á écouter quand même, que ça ne soit que comme témoignage.

Brian Wilson - Smile

Sans aucun doute l'album le plus attendu de tout les temps. 38 ans après le début de sa conception, Smile est enfin terminé et disponible. On connaît l'histoire de son auteur Brian Wilson, devenu dingue suite à une consommation invraisemblable de produits divers et à son obsession de surpasser le Sgt. Pepper des Beatles. Il est impossible de savoir de quand datent les morceaux et les enregistrements, ce qui fait de cet album une oeuvre difficile à écouter, et encore plus à critiquer. En replaçant Smile dans le contexte des 60s psychédéliques, la folie de son auteur se retrouve à chaque seconde.

Les effets sonores sont tordus, les chœurs, instrumentations, thèmes et paroles tout autant. L'album est à écouter d'une traite, car tous les morceaux sont reliés musicalement et thématiquement (ou du moins, c'était l'idée). On pense parfois à Jerry Garcia, pour la folie habitant cet album, où à Pet Sounds, chef d’œuvre des Beach Boys. Maintenant, il faut être honnête, cet album appartient à un autre temps, et l'écouter aujourd'hui s'apparente à un voyage dans un esprit psychotrope des sixties. Autant les meilleurs Beatles appartiennent à la mémoire collective, autant Smile est complètement anachronique, et mis à part pour quelques morceaux connus comme Surf's Up et Good Vibrations, on voit mal pourquoi un auditeur contemporain trouverait de l'intérêt pour cet OVNI.

On peu trouver Smile prétentieux, fatigant, génial ou tout à la fois, mais ça aiderait certainement de fournir deux doses de LSD avec l'album. Á écouter quand même, que ça ne soit que comme témoignage.

mardi 28 septembre 2004

Marilyn Manson – Lest We Forget : The Best Of

Un best of ? Selon Brian Warner, alias Marilyn Manson, il faut plutôt parler de « compilation d’adieu ». Coup de pub ou pas, on verra bien, mais l’occasion est idéale pour se plonger dans la carrière d’un des artistes les plus controversés de notre époque. Le premier contact de Manson avec les médias, c’était un 96, où le groupe a clôturé les MTV Awards avec une performance inoubliable de Beautiful People où le chanteur à commencé par un speech proto-hitlérien avant de déchirer des pages de la Bible tout en hurlant… L’Amérique, évidemment, était choquée. Depuis, pas mal de choses ont changé, Manson ne cherche plus vraiment à choquer, et sa carrière touche tout doucement à sa fin…

Musicalement, le groupe incorpore plusieurs influences, du metal assez classique, du glam, de la new-wave, le tout filtré par la voix de Brian (voir le premier hit, la reprise de Sweet Dreams), mais il faut bien se rendre compte que le groupe n’aurait pas eu un tel impact sans son frontman, détesté et adulé d’égale mesure et qui se révèle être, en vrai, un gars très intelligent et sans doute assez calculateur.

Marilyn Manson a écrit une page de l’histoire musicale moderne, en défiant un establishment très très renfermé sur lui-même. Les tactiques étaient assez grossières, peu subtiles, mais ont permis d’installer une soupape de sécurité dans la société US actuelle.

Et la musique dans tout ça ? Eh bien, pas terrible, mais c’est pas vraiment ce qui importe, si ? enfin, disons juste que Lest We Forget est un très bon résumé de leur carrière du groupe, n’oublie quasi aucun morceau phare, montre l’évolution et puis le manque d’inspiration du groupe. Voilà.

Interpol - Antics

2004 est assez chargé en deuxièmes albums de cette fameuse New Rock Revolution, cette semaine lourde en sorties nous apporte Antics, des dépressifs New Yorkais d'Interpol. Interpol qui irrite parfois, surtout du à la voix très Ian Curtis du chanteur Paul Banks, mais qui peut se targuer d'un premier opus de bonne facture, d'un morceau tout à fait exceptionnel (Obstacle 1), et d'un autre repris live par R.E.M., ce qui n'est pas mal du tout.

Le point fort d'Interpol, c'est l'émotionnel. Leurs morceaux sont assez simples, généralement emmenés par deux guitares et une section rythmique compétente. Antics ne modifie pas profondément cette formule comme en témoigne le premier single Slow Hands, qui à l'avantage et le défaut de sonner comme de l'Interpol classique. Les riffs sont bons, Banks sonne très juste, les refrains sont enlevés (et rappellent justement R.E.M.) et certains morceaux sortent un peu du moule, comme l'étrangement optimiste Next Exit. Seulement, même si cet album est assez bon, il n'est pas aussi impressionnant que Turn On The Bright Light, et certainement pas assez varié. On pouvait donc attendre mieux, et même si ce qu'on a n'est pas mauvais, c'est un peu décevant. Partie remise?

Marilyn Manson - Lest We Forget : The Best Of

Un best of ? Selon Brian Warner, alias Marilyn Manson, il faut plutôt parler de « compilation d’adieu ». Coup de pub ou pas, on verra bien, mais l’occasion est idéale pour se plonger dans la carrière d’un des artistes les plus controversés de notre époque. Le premier contact de Manson avec les médias, c’était un 96, où le groupe a clôturé les MTV Awards avec une performance inoubliable de Beautiful People où le chanteur à commencé par un speech proto-hitlérien avant de déchirer des pages de la Bible tout en hurlant… L’Amérique, évidemment, était choquée. Depuis, pas mal de choses ont changé, Manson ne cherche plus vraiment à choquer, et sa carrière touche tout doucement à sa fin…

Musicalement, le groupe incorpore plusieurs influences, du metal assez classique, du glam, de la new-wave, le tout filtré par la voix de Brian (voir le premier hit, la reprise de Sweet Dreams), mais il faut bien se rendre compte que le groupe n’aurait pas eu un tel impact sans son frontman, détesté et adulé d’égale mesure et qui se révèle être, en vrai, un gars très intelligent et sans doute assez calculateur.

Marilyn Manson a écrit une page de l’histoire musicale moderne, en défiant un establishment très très renfermé sur lui-même. Les tactiques étaient assez grossières, peu subtiles, mais ont permis d’installer une soupape de sécurité dans la société US actuelle.

Et la musique dans tout ça ? Eh bien, pas terrible, mais c’est pas vraiment ce qui importe, si ? enfin, disons juste que Lest We Forget est un très bon résumé de leur carrière du groupe, n’oublie quasi aucun morceau phare, montre l’évolution et puis le manque d’inspiration du groupe. Voilà.

Interpol - Antics

2004 est assez chargé en deuxièmes albums de cette fameuse New Rock Revolution, cette semaine lourde en sorties nous apporte Antics, des dépressifs New Yorkais d'Interpol. Interpol qui irrite parfois, surtout du à la voix très Ian Curtis du chanteur Paul Banks, mais qui peut se targuer d'un premier opus de bonne facture, d'un morceau tout à fait exceptionnel (Obstacle 1), et d'un autre repris live par R.E.M., ce qui n'est pas mal du tout.

Le point fort d'Interpol, c'est l'émotionnel. Leurs morceaux sont assez simples, généralement emmenés par deux guitares et une section rythmique compétente. Antics ne modifie pas profondément cette formule comme en témoigne le premier single Slow Hands, qui à l'avantage et le défaut de sonner comme de l'Interpol classique. Les riffs sont bons, Banks sonne très juste, les refrains sont enlevés (et rappellent justement R.E.M.) et certains morceaux sortent un peu du moule, comme l'étrangement optimiste Next Exit. Seulement, même si cet album est assez bon, il n'est pas aussi impressionnant que Turn On The Bright Light, et certainement pas assez varié. On pouvait donc attendre mieux, et même si ce qu'on a n'est pas mauvais, c'est un peu décevant. Partie remise?

lundi 27 septembre 2004

Rammstein - Reise Reise

Les Allemands de Rammstein ont été découverts par le public en 1997 via un morceau éponyme présent sur l'excellente BO de Lost Highway de David Lynch. Quatre albums et un live plus tard, ils font plus souvent parler d'eux par leurs live shows controversés que par leur musique. Ceci dit, leur mix de riffmetal classique et des claviers limite tordus méritent qu'on s'y attarde, ce qui fut le cas lors de l'avant-dernier album en date, l'impressionnant Mutter. Reise Reise (pour les non-initiés, Rammstein chante quasi exclusivement en allemand) continue sur la même veine, avec quelques petites modifications, comme en ajoutant une critique anti-américaine très zeitgeist (Amerika), une voix féminine, de l'accordéon, un morceau groove et pas du tout metal (Los), et d'autres qui tendent vers le black metal. Seulement, ce n'est généralement pas très subtil, un peu limité, mais c'est le propre du genre, et il faut le dire, pour ce que c'est, c'est bien fichu. Et puis, ça permet d'élargir le spectre du rock allemand plus loin que les Scorpions ou Guano Apes... Les amateurs seront satisfaits, et pour les autres, la vie continue...

Green Day - American Idiot

Vétérans de la scène punk californienne, Green Day revient quatre ans après Warning, dont on pensait qu’il avait poussé le groupe au paroxysme de leur variété musicale étonnante pour un groupe punk. Warning avait enchanté les critiques et divisé les fans, que dire alors d’American Idiot.

Conçu comme un rock opera dans la veine de Tommy ou The Wall, l’album est étonnant et vraiment extraordinaire, mais est tellement varié et original qu’il va sans aucun doute en désarçonner plus d’un. L’histoire est centrée autour de deux personnages, Jesus of Suburbia alias Saint Jimmy et Whatsername et décrit précisément la médiocrité suburbaine de l’Amérique d’aujourd’hui, qui a causé sa déchéance politique et morale.

Pour faire passer un tel message, le groupe a choisi un long morceau de musique d’une heure (quasi sans interruption), divisé en 21 extraits (pensez face B d’Abbey Road) très variés. On y retrouve le punk sans concession de leurs débuts (Letterbomb, American Idiot, Holiday), des morceaux plus acoustiques (Boulevard of Broken Dreams), et une instrumentation très diverse, qui s’éloigne de leur style carré (3 musiciens) : le slide splendide de Give Me Novocaine, des chœurs très surf, et quelques mécaniques de comédie musicale (rassurez-vous quand même, rien de bien grave). Le tout atteint son paroxysme sur Jesus of Suburbia et Homecoming, deux collages de 9 minutes particulièrement impressionnants. Mais tous les morceaux valent la peine.

Le résultat, contre toute attente, est époustouflant. L’histoire tient la route, et la musique est la meilleure que Green Day n’aie jamais composé. L’album s’écoute si possible d’une traite, mais prendre certains morceaux individuellement est possible aussi (même si les paroles risquent d’être incomprises). Et tout ça agrémenté d’une critique politique d’essence très punk.

Rammstein - Reise Reise

Les Allemands de Rammstein ont été découverts par le public en 1997 via un morceau éponyme présent sur l'excellente BO de Lost Highway de David Lynch. Quatre albums et un live plus tard, ils font plus souvent parler d'eux par leurs live shows controversés que par leur musique. Ceci dit, leur mix de riffmetal classique et des claviers limite tordus méritent qu'on s'y attarde, ce qui fut le cas lors de l'avant-dernier album en date, l'impressionnant Mutter. Reise Reise (pour les non-initiés, Rammstein chante quasi exclusivement en allemand) continue sur la même veine, avec quelques petites modifications, comme en ajoutant une critique anti-américaine très zeitgeist (Amerika), une voix féminine, de l'accordéon, un morceau groove et pas du tout metal (Los), et d'autres qui tendent vers le black metal. Seulement, ce n'est généralement pas très subtil, un peu limité, mais c'est le propre du genre, et il faut le dire, pour ce que c'est, c'est bien fichu. Et puis, ça permet d'élargir le spectre du rock allemand plus loin que les Scorpions ou Guano Apes... Les amateurs seront satisfaits, et pour les autres, la vie continue...

Green Day - American Idiot

Vétérans de la scène punk californienne, Green Day revient quatre ans après Warning, dont on pensait qu’il avait poussé le groupe au paroxysme de leur variété musicale étonnante pour un groupe punk. Warning avait enchanté les critiques et divisé les fans, que dire alors d’American Idiot.

Conçu comme un rock opera dans la veine de Tommy ou The Wall, l’album est étonnant et vraiment extraordinaire, mais est tellement varié et original qu’il va sans aucun doute en désarçonner plus d’un. L’histoire est centrée autour de deux personnages, Jesus of Suburbia alias Saint Jimmy et Whatsername et décrit précisément la médiocrité suburbaine de l’Amérique d’aujourd’hui, qui a causé sa déchéance politique et morale.

Pour faire passer un tel message, le groupe a choisi un long morceau de musique d’une heure (quasi sans interruption), divisé en 21 extraits (pensez face B d’Abbey Road) très variés. On y retrouve le punk sans concession de leurs débuts (Letterbomb, American Idiot, Holiday), des morceaux plus acoustiques (Boulevard of Broken Dreams), et une instrumentation très diverse, qui s’éloigne de leur style carré (3 musiciens) : le slide splendide de Give Me Novocaine, des chœurs très surf, et quelques mécaniques de comédie musicale (rassurez-vous quand même, rien de bien grave). Le tout atteint son paroxysme sur Jesus of Suburbia et Homecoming, deux collages de 9 minutes particulièrement impressionnants. Mais tous les morceaux valent la peine.

Le résultat, contre toute attente, est époustouflant. L’histoire tient la route, et la musique est la meilleure que Green Day n’aie jamais composé. L’album s’écoute si possible d’une traite, mais prendre certains morceaux individuellement est possible aussi (même si les paroles risquent d’être incomprises). Et tout ça agrémenté d’une critique politique d’essence très punk.

vendredi 24 septembre 2004

The Music - Welcome To The North

Whoa. C’est le premier mot qui vient à l’esprit lors de l’écoute de cet album. Et il revient très souvent. The Music, jeune groupe anglais (forcément) avait déjà fait parler d’eux pour plusieurs raisons, leur arrogance typique, leur nom, leurs performances live et quand même un premier album percutant et étonnant, sorte de Stone Roses post-Chemical Brothers (mais entièrement joué sans électro). On attendait évidemment un flop de second album, si nombreux ces derniers mois. Eh bien absolument pas.

C’est aussi simple que ça, cet album est phénoménal. Les références précédents sont toujours çà, mais les morceaux ont acquis une dimension nouvelle et énorme. Le destin de The Music va immanquablement passer par des stade plein à craquer, des écrans géants et des gros citrons. Le premier single Freedom Fighters est le riff que Jimmy Page n’a pas eu le temps d’écrire, Bleed From Within ridiculise ces pauvres richards new-yorkais qui veulent faire « danser », Cessation donne la nausée tellement que le rythme est élevé, la ballade Fight The Feeling est carrément innovante et l’instrumental caché qui clôture l’album est le rêve de tout musicien, commençant comme Mogwai et incorporant 50 ans de rock en moins de 6 minutes.

Les refrains forcent les fenêtres à s’ouvrir, le chanteur Robert Harvey synthétise Perry Farrell et Bono tout en apportant son propre style, les riffs d’Adam Nutter sont les plus tranchants depuis les débuts de Tom Morello et la section rythmique inspirera des centaines de petits producteurs house médiocre. Détonnant, original, impressionnant et virtuellement parfait. Admirable.

The Music - Welcome To The North

Whoa. C’est le premier mot qui vient à l’esprit lors de l’écoute de cet album. Et il revient très souvent. The Music, jeune groupe anglais (forcément) avait déjà fait parler d’eux pour plusieurs raisons, leur arrogance typique, leur nom, leurs performances live et quand même un premier album percutant et étonnant, sorte de Stone Roses post-Chemical Brothers (mais entièrement joué sans électro). On attendait évidemment un flop de second album, si nombreux ces derniers mois. Eh bien absolument pas.

C’est aussi simple que ça, cet album est phénoménal. Les références précédents sont toujours çà, mais les morceaux ont acquis une dimension nouvelle et énorme. Le destin de The Music va immanquablement passer par des stade plein à craquer, des écrans géants et des gros citrons. Le premier single Freedom Fighters est le riff que Jimmy Page n’a pas eu le temps d’écrire, Bleed From Within ridiculise ces pauvres richards new-yorkais qui veulent faire « danser », Cessation donne la nausée tellement que le rythme est élevé, la ballade Fight The Feeling est carrément innovante et l’instrumental caché qui clôture l’album est le rêve de tout musicien, commençant comme Mogwai et incorporant 50 ans de rock en moins de 6 minutes.

Les refrains forcent les fenêtres à s’ouvrir, le chanteur Robert Harvey synthétise Perry Farrell et Bono tout en apportant son propre style, les riffs d’Adam Nutter sont les plus tranchants depuis les débuts de Tom Morello et la section rythmique inspirera des centaines de petits producteurs house médiocre. Détonnant, original, impressionnant et virtuellement parfait. Admirable.

mercredi 22 septembre 2004

Devendra Banhart - Nino Rojo

On a dit beaucoup de bien de Devendra Banhart, jeune chanteur folk de 23 ans, qui a vécu dans la communauté hippie de San Francisco, avant de passer de squat en squat à New York. Bref, un vrai bohémien, pas un gosse de riche à la Strokes. Ses premiers enregistrements font carrément penser à la pureté sauvage de Robert Johnson, une voix, une guitare et surtout une atmosphère étourdissante, hors du temps. Un succès d’estime a suivi, et Banhart a pu enregistrer cet album avec du vrai matériel pro, même si c’était du matos des années 70, et seulement un 4 pistes.

En écoutant ces morceaux, on se sent immédiatement transporté dans une époque peut-être non vécue : une version utopique de l’apogée des folk singers (Dylan pré-Judas, Nick Drake). L’album semble bricolé, émouvant et complètement habitué : les arrangements sont simples (souvent une ou deux guitares et une ou deux voix) ou carrément étranges (un peu de trompette, un piano), les thèmes variables (des chansons d’amour, de nature, d’animaux…), les titres probablement pensés dans un état assez artificiel (Dogs They Make Up In The Dark, ou le titre du siècle, Tit Smoking In The Temple Of Artisan Mimicry) et les paroles évidemment tordues.

Forcément, on peut trouver tout cela bizarre sans vraie âme, juste pour faire du vent. Il faut sans aucun doute écouter l’album pour en avoir le cœur net, mais je pense (mais ça n’engage que moi) que Banhart est vrai.

Devendra Banhart - Nino Rojo

On a dit beaucoup de bien de Devendra Banhart, jeune chanteur folk de 23 ans, qui a vécu dans la communauté hippie de San Francisco, avant de passer de squat en squat à New York. Bref, un vrai bohémien, pas un gosse de riche à la Strokes. Ses premiers enregistrements font carrément penser à la pureté sauvage de Robert Johnson, une voix, une guitare et surtout une atmosphère étourdissante, hors du temps. Un succès d’estime a suivi, et Banhart a pu enregistrer cet album avec du vrai matériel pro, même si c’était du matos des années 70, et seulement un 4 pistes.

En écoutant ces morceaux, on se sent immédiatement transporté dans une époque peut-être non vécue : une version utopique de l’apogée des folk singers (Dylan pré-Judas, Nick Drake). L’album semble bricolé, émouvant et complètement habitué : les arrangements sont simples (souvent une ou deux guitares et une ou deux voix) ou carrément étranges (un peu de trompette, un piano), les thèmes variables (des chansons d’amour, de nature, d’animaux…), les titres probablement pensés dans un état assez artificiel (Dogs They Make Up In The Dark, ou le titre du siècle, Tit Smoking In The Temple Of Artisan Mimicry) et les paroles évidemment tordues.

Forcément, on peut trouver tout cela bizarre sans vraie âme, juste pour faire du vent. Il faut sans aucun doute écouter l’album pour en avoir le cœur net, mais je pense (mais ça n’engage que moi) que Banhart est vrai.

mardi 21 septembre 2004

Ben Harper and The Blind Boys of Alabama - There Will Be A Light

Septième album pour un artiste très particulier et personnel, Ben Harper. Celui-ci est différent, car aux habituels Innocent Criminals (l’excellent groupe de Ben) se substituent The Blind Boys Of Alabama, 4 musiciens et 3 vocalistes noirs, aveugles, et très croyants. Le résultat sur disque est assez similaire à ce qu’on pouvait en attendre, à savoir un album de morceaux originaux de Ben Harper mais un peu plus soul/gospel que d’habitude. Ben a délaissé sa slide guitar pour des rythmes plus doux, plus traditionnels, plus spirituels. Même trop.

On savait Ben très croyant, mais de là à que tout l’album porte le même thème, c’est peut-être un peu excessif. On aura donc au menu 11the Commandment, Church House Steps, Picture Of Jesus ou encore Take My Hand. Il faut quand même remarquer que ce dernier morceau, par exemple, est excellent, malgré l’inspiration légèrement douteuse.

On aime Ben Harper, mais un peu moins ces thèmes chrétiens absolument omniprésents. On peut donc dire que cet album est plus une passade dans la carrière de Ben, autrement plus intéressant avec les Criminals. Ceci dit, certains morceaux sont assez valables, et il est quand même impressionnant de voit un homme si passionné par sa foi, aussi douteuse puisse-t-elle être. De plus, Ben participera activement à la tournée Vote For Choice (avec REM, Springsteen, Pearl Jam unis pour que leur pays vire leur président-imposteur), fidèle à son histoire d’activisme.

Ben Harper and The Blind Boys of Alabama - There Will Be A Light

Septième album pour un artiste très particulier et personnel, Ben Harper. Celui-ci est différent, car aux habituels Innocent Criminals (l’excellent groupe de Ben) se substituent The Blind Boys Of Alabama, 4 musiciens et 3 vocalistes noirs, aveugles, et très croyants. Le résultat sur disque est assez similaire à ce qu’on pouvait en attendre, à savoir un album de morceaux originaux de Ben Harper mais un peu plus soul/gospel que d’habitude. Ben a délaissé sa slide guitar pour des rythmes plus doux, plus traditionnels, plus spirituels. Même trop.

On savait Ben très croyant, mais de là à que tout l’album porte le même thème, c’est peut-être un peu excessif. On aura donc au menu 11the Commandment, Church House Steps, Picture Of Jesus ou encore Take My Hand. Il faut quand même remarquer que ce dernier morceau, par exemple, est excellent, malgré l’inspiration légèrement douteuse.

On aime Ben Harper, mais un peu moins ces thèmes chrétiens absolument omniprésents. On peut donc dire que cet album est plus une passade dans la carrière de Ben, autrement plus intéressant avec les Criminals. Ceci dit, certains morceaux sont assez valables, et il est quand même impressionnant de voit un homme si passionné par sa foi, aussi douteuse puisse-t-elle être. De plus, Ben participera activement à la tournée Vote For Choice (avec REM, Springsteen, Pearl Jam unis pour que leur pays vire leur président-imposteur), fidèle à son histoire d’activisme.

mercredi 15 septembre 2004

Dizzee Rascal - Showtime

Voilà ce qui se passe quand le Royaume-Uni, ou Londres plus précisément, se met à révolutionner la scène rap, après avoir plus ou moins révolutionné/inventé chaque genre musical. D’un côte, le très cockney et un peu bavard Mike Skinner (The Streets) et de l’autre, le nettement plus street Dizzee Rascal. Dizzee sort son second album, après avoir crée une grosse sensation avec son début Boy In Da Corner.

Son deuxième album reprend la même formule, à savoir un flow invraisemblablement rapide et une programmation avant-gardiste, qui ferait passer Timbaland pour un honnête amateur, ou presque. En tout cas, c’est l’idée.

Showtime alterne différents types de morceaux, certains assez hard et carrés, d’autres plus calmes et introspectifs. Les paroles sont assez décevantes (on est loin des petites histoires à la Skinner) et rentrent dans les gros clichés rap (respect du milieu, the ‘hood, blablabla).

Heureusement, musicalement c’est autre chose, avec des beats et un programming assez intéressant, comme le complètement dingue Stand Up Tall, sans doute composé sur un vieux Game Boy. Seulement, le très chouette alterne avec le moins bon, et parfois on tombe dans le plagiat peu inspiré de Timbaland, justement (Everywhere) ou plus simplement dans l’ennuyeux (50% de l’album). Et avec Dream, Dizzee a composé son single de Noël, ou tout au moins son You’re All I Need To Get By.

Intéressant donc (bien plus que le rap commercial habituel) mais Dizzee aurait peut-être du attendre un peu plus longtemps, et montrer une vraie évolution et plus de variété. Il y a quand même encore de l’espoir…

Dizzee Rascal - Showtime

Voilà ce qui se passe quand le Royaume-Uni, ou Londres plus précisément, se met à révolutionner la scène rap, après avoir plus ou moins révolutionné/inventé chaque genre musical. D’un côte, le très cockney et un peu bavard Mike Skinner (The Streets) et de l’autre, le nettement plus street Dizzee Rascal. Dizzee sort son second album, après avoir crée une grosse sensation avec son début Boy In Da Corner.

Son deuxième album reprend la même formule, à savoir un flow invraisemblablement rapide et une programmation avant-gardiste, qui ferait passer Timbaland pour un honnête amateur, ou presque. En tout cas, c’est l’idée.

Showtime alterne différents types de morceaux, certains assez hard et carrés, d’autres plus calmes et introspectifs. Les paroles sont assez décevantes (on est loin des petites histoires à la Skinner) et rentrent dans les gros clichés rap (respect du milieu, the ‘hood, blablabla).

Heureusement, musicalement c’est autre chose, avec des beats et un programming assez intéressant, comme le complètement dingue Stand Up Tall, sans doute composé sur un vieux Game Boy. Seulement, le très chouette alterne avec le moins bon, et parfois on tombe dans le plagiat peu inspiré de Timbaland, justement (Everywhere) ou plus simplement dans l’ennuyeux (50% de l’album). Et avec Dream, Dizzee a composé son single de Noël, ou tout au moins son You’re All I Need To Get By.

Intéressant donc (bien plus que le rap commercial habituel) mais Dizzee aurait peut-être du attendre un peu plus longtemps, et montrer une vraie évolution et plus de variété. Il y a quand même encore de l’espoir…

lundi 13 septembre 2004

Radio 4 - Stealing of a Nation

Avec ce nouvel album de Radio 4, on peut commencer à s’interroger sur la fin de ce mouvement post-punk-funk, lancé par James Murphy et son team de producteurs DFA qui, ces dernières années, nous ont fournis LCD Soundsystem, !!! ou le second album de Radio 4, peut-être justement la meilleure galette de ce mouvement (Gotham). Tout a une fin, et Radio 4 la sentait venir, c’est sans doute pour cela qu’ils ont engagé un autre producteur, à savoir Max Hayes, aux références parfois douteuses (Doves, Ocean Colour Scene). Et ce n’était peut-être pas une bonne idée.

Stealing of a Nation est ce que Gotham n’était pas, et dans le mauvais sens. Un disque sans âme, calculé, froid et ultra-computerisé. Tout se trouve dans les premières secondes de l’album, un bête rythme de boîte tournaisienne douteuse, suivie des claviers de New Order, pour donner une touche indie, quand même.

Ceci dit, après cette déception passée, on se rend compte que SOAN n’est pas un mauvais album, et comprend même quelques morceaux, ou passages, assez chouettes. Mais rien ne touche, n’approche de près la brillance de Gotham. Même groupe, son peu différent, mais intentions complètement opposées. La basse est ennuyeuse (un comble pour Radio 4), la guitare peu inspirée, et la percussion sort tout droit de This Is Radio Clash. Sur tout l’album. On le sent, ce n’est plus comme avant. Et quand le groupe se met à sonner comme The Strokes, Depeche Mode ou INXS (INXS !), il est vraiment temps de regretter le passé, et de repasser Gotham. Ou New Order. Ou Gang of Four.

Radio 4 - Stealing of a Nation

Avec ce nouvel album de Radio 4, on peut commencer à s’interroger sur la fin de ce mouvement post-punk-funk, lancé par James Murphy et son team de producteurs DFA qui, ces dernières années, nous ont fournis LCD Soundsystem, !!! ou le second album de Radio 4, peut-être justement la meilleure galette de ce mouvement (Gotham). Tout a une fin, et Radio 4 la sentait venir, c’est sans doute pour cela qu’ils ont engagé un autre producteur, à savoir Max Hayes, aux références parfois douteuses (Doves, Ocean Colour Scene). Et ce n’était peut-être pas une bonne idée.

Stealing of a Nation est ce que Gotham n’était pas, et dans le mauvais sens. Un disque sans âme, calculé, froid et ultra-computerisé. Tout se trouve dans les premières secondes de l’album, un bête rythme de boîte tournaisienne douteuse, suivie des claviers de New Order, pour donner une touche indie, quand même.

Ceci dit, après cette déception passée, on se rend compte que SOAN n’est pas un mauvais album, et comprend même quelques morceaux, ou passages, assez chouettes. Mais rien ne touche, n’approche de près la brillance de Gotham. Même groupe, son peu différent, mais intentions complètement opposées. La basse est ennuyeuse (un comble pour Radio 4), la guitare peu inspirée, et la percussion sort tout droit de This Is Radio Clash. Sur tout l’album. On le sent, ce n’est plus comme avant. Et quand le groupe se met à sonner comme The Strokes, Depeche Mode ou INXS (INXS !), il est vraiment temps de regretter le passé, et de repasser Gotham. Ou New Order. Ou Gang of Four.