mardi 22 novembre 2005

Beastie Boys – Solid Gold Hits

Si c’est une blague, elle n’est pas très drôle… Résumer les 25 ans de la carrière d’un des groupes hip-hop les plus importants en un cd ?

On a compris, Noël approche, mais bon, quand même… L’anthologie de 1999 Sounds Of Science est bien plus recommandable.

Ceci dit, paradoxalement, rien n’est à jeter sur ce disque (sauf peut-être le remix de Body Movin’ par Fatboy Slim, à mon sens inférieur à l’original). On ne retrouve que les singles et morceaux connus des Beastie Boys, qui ne sont pas toujours leurs meilleurs, mais il n’empêche : une telle inventivité, que ce soit au niveau de l’utilisation des samples, des instruments, de la voix et des paroles se retrouvent rarement dans le hip-hop contemporain.

Autrement dit, si vous ne connaissez rien aux Beastie Boys, commencez par ici, puis procurez-vous, eh bien, tous les albums, à commencer par Paul’s Boutique (invraisemblablement extraordinaire de bout en bout), Check Yo Head et Hello Nasty ; ou si vous êtes fan de hiphop, To The Five Boroughs.

Mais un seul cd ne saurait jamais rendre justice à de tels génies.

Beastie Boys - Solid Gold Hits

Si c’est une blague, elle n’est pas très drôle… Résumer les 25 ans de la carrière d’un des groupes hip-hop les plus importants en un cd ?

On a compris, Noël approche, mais bon, quand même… L’anthologie de 1999 Sounds Of Science est bien plus recommandable.

Ceci dit, paradoxalement, rien n’est à jeter sur ce disque (sauf peut-être le remix de Body Movin’ par Fatboy Slim, à mon sens inférieur à l’original). On ne retrouve que les singles et morceaux connus des Beastie Boys, qui ne sont pas toujours leurs meilleurs, mais il n’empêche : une telle inventivité, que ce soit au niveau de l’utilisation des samples, des instruments, de la voix et des paroles se retrouvent rarement dans le hip-hop contemporain.

Autrement dit, si vous ne connaissez rien aux Beastie Boys, commencez par ici, puis procurez-vous, eh bien, tous les albums, à commencer par Paul’s Boutique (invraisemblablement extraordinaire de bout en bout), Check Yo Head et Hello Nasty ; ou si vous êtes fan de hiphop, To The Five Boroughs.

Mais un seul cd ne saurait jamais rendre justice à de tels génies.

dimanche 20 novembre 2005

Blink-182 – Greatest Hits

Aux dernières nouvelles, Blink-182 est rentré dans une période de « hiatus de durée indéfinie ». Autrement dit, séparation jusqu’à ce qu’ils se rendent compte qu’il n’ont plus de fric. Ce qui est quand même dommage, surtout quand on voit l’évolution musicale du groupe au cours de sa carrière, dont les meilleurs moments sont regroupés ici.

Les premiers morceaux sont assez datés, du punk-pop simple, sans trop d’intérêt ni musical ni lyrique, mais qui ne fait de mal à personne non plus. C’est à partir de l’album Take Off Your Pants And Jacket (à se demander comment la maison de disques a osé le sortir avec un jeu de mot pareil, mais soit) que Blink a commencé à sortir de ce carcan. Bon, les morceaux puérils dominaient toujours, mais avec Stay Together For The Kids, Blink écrivait sa première chanson mature, musicalement puissante, et écrite selon le point de vue d’un gosse dont les parents divorcent.

Après cela, deux membres du groupe ont formé Box Car Racer, dont l’unique (et excellent) album éponyme reprenait des formules punk, mais sans la saccharose des premiers Blink.

Après cette parenthèse, Blink sortit son album éponyme, qui pousse la transformation du groupe à son paroxysme. Plus de morceaux sur la branlette, mais des signatures complexes (Travis Barker est universellement reconnu comme un des meilleurs batteurs punk), et des influences parfois étonnantes (Always sonne très Cure, Robert Smith chante d’ailleurs un duo avec eux). L’album est très bon, et l’annonce de la séparation un peu après était d’autant plus choquante.

Ce Greatest Hits comporte les singles, ainsi que deux inédits (potables). Le guitariste Tom Delonge va bientôt lancer son nouveau groupe, Travis Barker a son show MTV et The Transplants, il est donc probable que Blink ne reviendra pas de sitôt. Dommage de partir à ce moment de leur carrière, mais bon, c’est la vie…

Limp Bizkit – Greatest Hitz

Aah, Limp Bizkit, Fred Durst... Allez, finissons-en tout de suite : le premier album n’était pas mal, un jeune groupe assez agressif, un guitariste innovateur, et quelques bons morceaux. Le second était plus commercial, mais comprenait quand même des bons moments. Mais alors après… Porté par leur version du thème de Mission : Impossible, le troisième était complètement over the top, bourrin, assez pute, et très détestable.

Ensuite, le guitariste Wes Borland est parti, ce qui poussa Freddy a changé de direction, comme on peu le voir dans l’extraordinairement pitoyable Results May Vary. Le nouveau groupe de Wes ne marcha pas du tout (en fait, il n’en a jamais crée), et il a bien été obligé de retourner chez Limp Bizkit, histoire de manger autre chose que des pâtes. Quoique, leur disque suivant, The Unquestionable Truth Part One s’est vendu à onze exemplaires, malgré de bonnes intentions : un son plus brut, des paroles pourries, mais ça, c’est Fred.

Ici, on retrouve les singles (mais peu d’extraits du premier album, ce qui est très dommage), et trois inédits : deux médiocres et un extraordinaire.

En effet, le groupe a repris au sein du même morceau Home Sweet Home de Mötley Crüe et Bittersweet Symphony de Verve. Le résultat est inouï, et est sans doute un des pires morceaux de musique jamais enregistré. Sans rire, il faut l’écouter, vous n’imaginez pas.

Donc, ce Greatest Hits (pardon, "hitz") ne sert à rien, si vous voulez une histoire du rap-metal, écoutez le premier (Three Dollar Bills’ Y’All) et sinon, on attend l’album de Wes Borland, on sait jamais…

Blink-182 - Greatest Hits

Aux dernières nouvelles, Blink-182 est rentré dans une période de « hiatus de durée indéfinie ». Autrement dit, séparation jusqu’à ce qu’ils se rendent compte qu’il n’ont plus de fric. Ce qui est quand même dommage, surtout quand on voit l’évolution musicale du groupe au cours de sa carrière, dont les meilleurs moments sont regroupés ici.

Les premiers morceaux sont assez datés, du punk-pop simple, sans trop d’intérêt ni musical ni lyrique, mais qui ne fait de mal à personne non plus. C’est à partir de l’album Take Off Your Pants And Jacket (à se demander comment la maison de disques a osé le sortir avec un jeu de mot pareil, mais soit) que Blink a commencé à sortir de ce carcan. Bon, les morceaux puérils dominaient toujours, mais avec Stay Together For The Kids, Blink écrivait sa première chanson mature, musicalement puissante, et écrite selon le point de vue d’un gosse dont les parents divorcent.

Après cela, deux membres du groupe ont formé Box Car Racer, dont l’unique (et excellent) album éponyme reprenait des formules punk, mais sans la saccharose des premiers Blink.

Après cette parenthèse, Blink sortit son album éponyme, qui pousse la transformation du groupe à son paroxysme. Plus de morceaux sur la branlette, mais des signatures complexes (Travis Barker est universellement reconnu comme un des meilleurs batteurs punk), et des influences parfois étonnantes (Always sonne très Cure, Robert Smith chante d’ailleurs un duo avec eux). L’album est très bon, et l’annonce de la séparation un peu après était d’autant plus choquante.

Ce Greatest Hits comporte les singles, ainsi que deux inédits (potables). Le guitariste Tom Delonge va bientôt lancer son nouveau groupe, Travis Barker a son show MTV et The Transplants, il est donc probable que Blink ne reviendra pas de sitôt. Dommage de partir à ce moment de leur carrière, mais bon, c’est la vie…

Limp Bizkit - Greatest Hitz

Aah, Limp Bizkit, Fred Durst... Allez, finissons-en tout de suite : le premier album n’était pas mal, un jeune groupe assez agressif, un guitariste innovateur, et quelques bons morceaux. Le second était plus commercial, mais comprenait quand même des bons moments. Mais alors après… Porté par leur version du thème de Mission : Impossible, le troisième était complètement over the top, bourrin, assez pute, et très détestable.

Ensuite, le guitariste Wes Borland est parti, ce qui poussa Freddy a changé de direction, comme on peu le voir dans l’extraordinairement pitoyable Results May Vary. Le nouveau groupe de Wes ne marcha pas du tout (en fait, il n’en a jamais crée), et il a bien été obligé de retourner chez Limp Bizkit, histoire de manger autre chose que des pâtes. Quoique, leur disque suivant, The Unquestionable Truth Part One s’est vendu à onze exemplaires, malgré de bonnes intentions : un son plus brut, des paroles pourries, mais ça, c’est Fred.

Ici, on retrouve les singles (mais peu d’extraits du premier album, ce qui est très dommage), et trois inédits : deux médiocres et un extraordinaire.

En effet, le groupe a repris au sein du même morceau Home Sweet Home de Mötley Crüe et Bittersweet Symphony de Verve. Le résultat est inouï, et est sans doute un des pires morceaux de musique jamais enregistré. Sans rire, il faut l’écouter, vous n’imaginez pas.

Donc, ce Greatest Hits (pardon, "hitz") ne sert à rien, si vous voulez une histoire du rap-metal, écoutez le premier (Three Dollar Bills’ Y’All) et sinon, on attend l’album de Wes Borland, on sait jamais…

vendredi 18 novembre 2005

Nirvana – Sliver : The Best Of The Box

Moins on parle de cet album, mieux c’est. Je ne fais pas partie du hate club de Courtney Love, mais bon, quand même… Cet album est une compilation 1 CD du boxset de raretés qui est sorti il y a pile un an. Les meilleurs morceaux n’ont même pas été sélectionnés, et les seuls avantages de l’album sont la pochette, apparemment choisie par la fille de Kurt et Courtney, et trois inédits, dont le plus intéressant est Spank Thru, issu d’une des premières démos du groupe, la légendaire Fecal Matter. Mais bon, pas de quoi en faire un plat, surtout que le son est atroce. Les fans ont déjà le coffret, et on se demande à qui profite Sliver. Enfin, non, ça, on le sait…

Nirvana - Sliver : The Best Of The Box

Moins on parle de cet album, mieux c’est. Je ne fais pas partie du hate club de Courtney Love, mais bon, quand même… Cet album est une compilation 1 CD du boxset de raretés qui est sorti il y a pile un an. Les meilleurs morceaux n’ont même pas été sélectionnés, et les seuls avantages de l’album sont la pochette, apparemment choisie par la fille de Kurt et Courtney, et trois inédits, dont le plus intéressant est Spank Thru, issu d’une des premières démos du groupe, la légendaire Fecal Matter. Mais bon, pas de quoi en faire un plat, surtout que le son est atroce. Les fans ont déjà le coffret, et on se demande à qui profite Sliver. Enfin, non, ça, on le sait…

jeudi 17 novembre 2005

Thrice - Vheissu

Après deux albums sortis sur un label indépendant, Thrice a signé chez Atlantic, et a sorti l’excellentissime The Artist In The Ambulance l’an dernier. Des ventes décevantes (pour le label) pouvaient pousser Thrice a enregistrer un album plus commercial, plus conventionnel. Résultat : Vheissu, album d’une ambition monstre, et tellement original qu’Atlantic est a deux doigts de les virer. Pitoyable, mais symptomatique du milieu musical actuel.

Vheissu commence avec le relativement classique Image Of The Invisible, riffs hardcore, ligne de refrain hurlée, et paroles bibliques (les paroles du chanteur, Dustin, sont probablement trop complexes pour les Etats-Unis d’Amérikkke) avant de passer par du gospel, du prog rock, du piano, un nombre incalculable de changements de rythmes, des structures musicales complexes et j’en passe.

Le metal rapide du précédent album laisse ici la place aux atmosphères, aidant à créer un album qui est littéralement sans pareil.

Très bien pour le groupe et leurs ambitions artistiques, mais de l’autre côte de la chaîne de production, on est plus perplexes. Les morceaux ne sont pas très accrocheurs, et semblent parfois paradoxalement peu inspirés. Il semble clair que le groupe, en parfait accord avec lui-même, a voulu créer un album très personnel au risque d’être déconnecté avec son public (et son label).

Critiquer un tel album est donc assez compliqué, car d’un côté, les intentions du groupe sont louables et intransigeantes, mais d’un autre côté, on se surprend à regretter la puissance mélodique de l’ancien Thrice.

Au pire, Vheissu est maladroit, mais au moins, on ne pourra pas dire qu’ils ont choisi la facilité.

Thrice - Vheissu

Après deux albums sortis sur un label indépendant, Thrice a signé chez Atlantic, et a sorti l’excellentissime The Artist In The Ambulance l’an dernier. Des ventes décevantes (pour le label) pouvaient pousser Thrice a enregistrer un album plus commercial, plus conventionnel. Résultat : Vheissu, album d’une ambition monstre, et tellement original qu’Atlantic est a deux doigts de les virer. Pitoyable, mais symptomatique du milieu musical actuel.

Vheissu commence avec le relativement classique Image Of The Invisible, riffs hardcore, ligne de refrain hurlée, et paroles bibliques (les paroles du chanteur, Dustin, sont probablement trop complexes pour les Etats-Unis d’Amérikkke) avant de passer par du gospel, du prog rock, du piano, un nombre incalculable de changements de rythmes, des structures musicales complexes et j’en passe.

Le metal rapide du précédent album laisse ici la place aux atmosphères, aidant à créer un album qui est littéralement sans pareil.

Très bien pour le groupe et leurs ambitions artistiques, mais de l’autre côte de la chaîne de production, on est plus perplexes. Les morceaux ne sont pas très accrocheurs, et semblent parfois paradoxalement peu inspirés. Il semble clair que le groupe, en parfait accord avec lui-même, a voulu créer un album très personnel au risque d’être déconnecté avec son public (et son label).

Critiquer un tel album est donc assez compliqué, car d’un côté, les intentions du groupe sont louables et intransigeantes, mais d’un autre côté, on se surprend à regretter la puissance mélodique de l’ancien Thrice.

Au pire, Vheissu est maladroit, mais au moins, on ne pourra pas dire qu’ils ont choisi la facilité.

mercredi 16 novembre 2005

Vaux - Beyond Virtue, Beyond Vice

Thrice et Vaux ont tourné ensemble en Europe l’an dernier, c’est donc une coïncidence amusante qu’ils sortent leurs albums en même temps. Comme Thrice, Vaux vient de signer pour une major, en assurant que leur son n’en pâtira pas. Le groupe a souvent été considéré, après leurs derniers album - There Must Be A Way To Stop Them - et EP - Plague Music – comme une sorte de Radiohead hardcore (trois guitares, structures complexes, chanteur habité et reprise live de Myxomatosis, ça suffit), et même si on n’aime pas trop les étiquettes, c’est assez vrai.

Beyond Virtue Beyond Vice voit Vaux évoluer, compliquer sa musique tout en restant très puissant. On le remarque d’entrée, avec le violent Identity Theft et le single parfait, Are You With Me, mélodique et intense. La suite alterne entre force et douceur, généralement au sein du même morceau, lorgnant parfois vers le mathrock. Il est vrai que le chant se rapproche parfois trop de celui de Thom Yorke, mais on mettra plutôt cela sur le compte de l’intensité que du simple plagiat.

De même, les trois guitares ne sont pas la (que) pour faire du bruit, mais créent une atmosphère inédite, originale et intéressante.

Vaux se promène souvent en terrain aventureux, à un tel point qu’on se demande si leur mariage avec Atlantic tiendra longtemps, vu les mésaventures récentes de Thrice.

BVBV est un excellent album d’un excellent groupe, qui évolue tout en restant fidèles à ses principes (une fois de plus, trois guitares, ce n’est pas si courant).

mercredi 9 novembre 2005

The Prodigy – Their Law : The Singles 1990-2005

On est maintenant en plein dans la saison des best of, certains pas vraiment justifiés artistiquement, d’autres nettement plus. C’est dans cette seconde catégorie que tombe la compilation de Prodigy.

De manière assez étonnante, on ne retrouve ici que les singles, et donc relativement peu (trois morceaux sur quinze) d’extraits de Fat Of The Land, l’album qui a fait de Prodigy le plus gros groupe du monde à l’époque. Á la place, Their Law permet de (ré)explorer une époque moins connue commercialement, celle des deux premiers albums, là où Maxim et Keith Flint n’étaient encore que danseurs, et où la musique était le témoin de la génération acidrave (Charly, Everybody in The Place, Jericho, tous trois extraits du premier album).

Liam Howlett, compositeur et maître à bord, faisait ensuite un peu évoluer les choses, créant, avec ses collègues Underworld et Chemical Brothers, le mouvement big beat qui fit vendre des camions de disques fin des années 90. Music For The Jilted Generation, le second Prodigy, ajouta des guitares et un son plus consensuel, sans que ça nuise trop à la cohésion du groupe. Voodoo People, Poison et No Good sont sans doute les meilleurs témoins de cette période.

Et puis, tout devint hors de contrôle. Firestarter, puis Breathe, font de Prodigy un groupe immensément populaire, et Fat Of The Land un album multiplatine. Ses dix morceaux sont toujours utilisés maintenant au ciné, dans des pubs, et se laissent toujours écouter avec une certaine nostalgie d’une époque révolue. On épingle aussi le troisième et dernier single, Smack My Bitch Up et son clip et paroles controversées.

Prodigy entama alors une lente traversée du désert, où il s’est avéré clair que Howlett devait casser cette image de Sex Pistols électro, responsable d’une tournée 2002 atroce. Mais il n’était pas encore au bout de ses peines, car Baby’s Got A Temper, single sorti peu après, était tout aussi pitoyable. Howlett décida alors de faire taire Keith Flint, et sept ans après FOTL sort Always Outnumbered, Never Outgunned, où toutes les parties vocales sont prises en charge par des guests (Juliette Lewis, Liam Gallagher) ou des samples. Sans être entièrement convaincant, l’album réinjecte un peu de sang neuf, surtout via l’excellent morceau post-electroclash Girls.

Tout cela est donc repris sur cette compile, d’un très bon niveau, mais peu représentative de l’impact qu’eut le groupe tout au long de sa carrière (pour cela, il aurait presque fallu inclure l’entièreté de FOTL). Ceci dit, on ne peut que signaler le courage d’un groupe à un moment très proche de la séparation, et qui, seize ans après, tient toujours la route. Bien sûr, Liam Howlett est tellement important au sein de Prodigy qu’on ne peut pas vraiment parler de groupe, mais l’image du grand public est toujours celle de ce maniaque de Keith Flint, qui reprendra sans doute plus d’importance dans le prochain album du groupe, attendu fin 2006.

Á conseiller donc, même si finalement, se procurer les quatre albums et se faire son propre choix selon ses goûts est peut-être la meilleure solution.

The Prodigy - Their Law : The Singles 1990-2005

On est maintenant en plein dans la saison des best of, certains pas vraiment justifiés artistiquement, d’autres nettement plus. C’est dans cette seconde catégorie que tombe la compilation de Prodigy.

De manière assez étonnante, on ne retrouve ici que les singles, et donc relativement peu (trois morceaux sur quinze) d’extraits de Fat Of The Land, l’album qui a fait de Prodigy le plus gros groupe du monde à l’époque. Á la place, Their Law permet de (ré)explorer une époque moins connue commercialement, celle des deux premiers albums, là où Maxim et Keith Flint n’étaient encore que danseurs, et où la musique était le témoin de la génération acidrave (Charly, Everybody in The Place, Jericho, tous trois extraits du premier album).

Liam Howlett, compositeur et maître à bord, faisait ensuite un peu évoluer les choses, créant, avec ses collègues Underworld et Chemical Brothers, le mouvement big beat qui fit vendre des camions de disques fin des années 90. Music For The Jilted Generation, le second Prodigy, ajouta des guitares et un son plus consensuel, sans que ça nuise trop à la cohésion du groupe. Voodoo People, Poison et No Good sont sans doute les meilleurs témoins de cette période.

Et puis, tout devint hors de contrôle. Firestarter, puis Breathe, font de Prodigy un groupe immensément populaire, et Fat Of The Land un album multiplatine. Ses dix morceaux sont toujours utilisés maintenant au ciné, dans des pubs, et se laissent toujours écouter avec une certaine nostalgie d’une époque révolue. On épingle aussi le troisième et dernier single, Smack My Bitch Up et son clip et paroles controversées.

Prodigy entama alors une lente traversée du désert, où il s’est avéré clair que Howlett devait casser cette image de Sex Pistols électro, responsable d’une tournée 2002 atroce. Mais il n’était pas encore au bout de ses peines, car Baby’s Got A Temper, single sorti peu après, était tout aussi pitoyable. Howlett décida alors de faire taire Keith Flint, et sept ans après FOTL sort Always Outnumbered, Never Outgunned, où toutes les parties vocales sont prises en charge par des guests (Juliette Lewis, Liam Gallagher) ou des samples. Sans être entièrement convaincant, l’album réinjecte un peu de sang neuf, surtout via l’excellent morceau post-electroclash Girls.

Tout cela est donc repris sur cette compile, d’un très bon niveau, mais peu représentative de l’impact qu’eut le groupe tout au long de sa carrière (pour cela, il aurait presque fallu inclure l’entièreté de FOTL). Ceci dit, on ne peut que signaler le courage d’un groupe à un moment très proche de la séparation, et qui, seize ans après, tient toujours la route. Bien sûr, Liam Howlett est tellement important au sein de Prodigy qu’on ne peut pas vraiment parler de groupe, mais l’image du grand public est toujours celle de ce maniaque de Keith Flint, qui reprendra sans doute plus d’importance dans le prochain album du groupe, attendu fin 2006.

Á conseiller donc, même si finalement, se procurer les quatre albums et se faire son propre choix selon ses goûts est peut-être la meilleure solution.