samedi 15 avril 2006

Yeah Yeah Yeahs - Show Your Bones


Alors que leurs collègues New Yorkais The Strokes ont sorti leur troisième album en janvier, les Yeah Yeah Yeahs ont bien pris leur temps, vu que Show Your Bones a pris trois ans pour sortir. Et contrairement aux Strokes (entre autres), le groupe a connu une véritable évolution, ce qui fait que cet album ne ressemble que très peu à leur début, Fever To Tell.

Le morceau d’ouverture, Gold Lion, donne le ton, débutant avec une guitare acoustique et des paroles répétées et s’achevant dans un chaos contenu au-dessus duquel trône les cris de Karen O, figure de proue du nu-rock et personnalité très attachante. Les Yeah Yeah Yeahs ne sont que trois, mais remplissent totalement l’espace stéréophonique, grâce à l’excellente batterie de Brian Chase, et les acrobaties guitaristiques d’un Nick Zinner qui pourrait être le nouveau John Frusciante. Ceci dit, certains morceaux sont agrémentés par des claviers ou par une seconde guitare.

La première moitié de l’album est très solide, mais les morceaux obéissent à leur propre logique, sans chercher le refrain qui tue, ou l’énergie juvénile à la Date With The Night. Honeybear va flirter avec le disco, et le superbe Cheated Hearts montre que les YYY peuvent égaler, au minimum, le magnifique Maps.

La seconde moitié du disque continue dans cette expérimentation étonnante, comme Dudley, très Sonic Youth, ou l’énergique Mysteries. Ceci dit, la qualité est relativement inégale, mais il faut dire que la barre est placée très haut à certains moments.


Show Your Bones
est original, organique, personnel, mais rend l’écoute parfois bizarrement inconfortable, quand on est habitué à des seconds albums plus consensuels.

Yeah Yeah Yeahs - Show Your Bones


Alors que leurs collègues New Yorkais The Strokes ont sorti leur troisième album en janvier, les Yeah Yeah Yeahs ont bien pris leur temps, vu que Show Your Bones a pris trois ans pour sortir. Et contrairement aux Strokes (entre autres), le groupe a connu une véritable évolution, ce qui fait que cet album ne ressemble que très peu à leur début, Fever To Tell.

Le morceau d’ouverture, Gold Lion, donne le ton, débutant avec une guitare acoustique et des paroles répétées et s’achevant dans un chaos contenu au-dessus duquel trône les cris de Karen O, figure de proue du nu-rock et personnalité très attachante. Les Yeah Yeah Yeahs ne sont que trois, mais remplissent totalement l’espace stéréophonique, grâce à l’excellente batterie de Brian Chase, et les acrobaties guitaristiques d’un Nick Zinner qui pourrait être le nouveau John Frusciante. Ceci dit, certains morceaux sont agrémentés par des claviers ou par une seconde guitare.

La première moitié de l’album est très solide, mais les morceaux obéissent à leur propre logique, sans chercher le refrain qui tue, ou l’énergie juvénile à la Date With The Night. Honeybear va flirter avec le disco, et le superbe Cheated Hearts montre que les YYY peuvent égaler, au minimum, le magnifique Maps.

La seconde moitié du disque continue dans cette expérimentation étonnante, comme Dudley, très Sonic Youth, ou l’énergique Mysteries. Ceci dit, la qualité est relativement inégale, mais il faut dire que la barre est placée très haut à certains moments.


Show Your Bones
est original, organique, personnel, mais rend l’écoute parfois bizarrement inconfortable, quand on est habitué à des seconds albums plus consensuels.

mercredi 12 avril 2006

Ben Harper - Both Sides Of The Gun


On pourra dire ce qu’on veut, mais petit à petit, album après album, Ben Harper commence sérieusement à perdre son intérêt. Heureusement, ce 8ème effort studio, un double, explore les différentes facettes de Ben, toutes aussi brillantes les unes que les autres.


L’album est tellement varié qu’on a l’impression d’écouter un Ben Harper en 10 leçons. On a du funk très Prince, du blues électrique, du gospel, du folk pur et dur, et du rock hendrixien, entre autres.


Le talent de Ben Harper, autrefois connu comme maître d’une slide guitar qu’il n’utilise quasiment plus, ne semble connaître aucune limite. Malheureusement, il choisit de nous le montrer dans un mode quasi pédagogique, ce qui peut apparaître comme assez gênant. De plus, comme pour quasiment tous les albums doubles, si on retire les morceaux moins bons, on en fait un simple album excellent.


Ben Harper sauve la mise grâce à son immense talent, mais il n’aura toujours pas réussi à livrer son album, celui qui le définira pour les décennies à venir. Mais il en est parfaitement capable.

Ben Harper - Both Sides Of The Gun


On pourra dire ce qu’on veut, mais petit à petit, album après album, Ben Harper commence sérieusement à perdre son intérêt. Heureusement, ce 8ème effort studio, un double, explore les différentes facettes de Ben, toutes aussi brillantes les unes que les autres.


L’album est tellement varié qu’on a l’impression d’écouter un Ben Harper en 10 leçons. On a du funk très Prince, du blues électrique, du gospel, du folk pur et dur, et du rock hendrixien, entre autres.


Le talent de Ben Harper, autrefois connu comme maître d’une slide guitar qu’il n’utilise quasiment plus, ne semble connaître aucune limite. Malheureusement, il choisit de nous le montrer dans un mode quasi pédagogique, ce qui peut apparaître comme assez gênant. De plus, comme pour quasiment tous les albums doubles, si on retire les morceaux moins bons, on en fait un simple album excellent.


Ben Harper sauve la mise grâce à son immense talent, mais il n’aura toujours pas réussi à livrer son album, celui qui le définira pour les décennies à venir. Mais il en est parfaitement capable.

samedi 8 avril 2006

Mogwai - Mr Beast


Retour en bruit pour les Écossais, amis de Damon Albarn et de Steve Albini...

Article complet sur pinkushion.com

Mogwai - Mr Beast


Retour en bruit pour les Écossais, amis de Damon Albarn et de Steve Albini...

Article complet sur pinkushion.com

mardi 4 avril 2006

Mystery Jets - Making Dens

Parfois, sans qu’on s’y attende, arrive un groupe à contre-courant des tendances actuelles, et qui pense que zeitgeist est une tactique de guerre allemande. Aujourd’hui, ce groupe, c’est Mystery Jets, dont l’histoire est tellement bizarre qu’elle mérite qu’on s’y attarde.

D’abord, ils ne viennent pas de Dalston, de Burnage ou de Rotherham, mais d’une île sur la Tamise, Eel Pie Island, qui héberge squatteurs et rejetés de la société en tous genres. Ensuite, ils comptent quelques multi-instrumentistes, dont le chanteur/percussionniste/bidouilleur électro Blaine Harrison, et son père (oui, son père), le guitariste/bassiste/tambourineur Henry Harrison.

Enfin, leurs chansons racontent toutes des histoires nécessairement tordues (genre on écrit une chanson sur l’amitié entre les chats et les souris, et on l’appelle You Can’t Fool Me Dennis).mais parfois poignantes, comme l’autobiographique Little Bag Of Hair (Blaine est atteint de spina bifida, qui l’a forcé à passer une bonne partie de son enfance à l’hôpital, et qui paralyse ses membres inférieurs).

Il est difficile de comparer Mystery Jets, mais on peut toujours invoquer Super Furry Animals (pour la bizarrerie couplée à la sensibilité pop) ou The Beta Band (pour la grande variété d’instruments). Mais intrinsèquement, la folie pure de Zootime, morceau trippant limite drum n bass, perturbé de cris répétitifs), ou la mélancolie tragi-comique de Alas Agnes n’existent que grâce à Mystery Jets.

Comme c’est un premier album, on y retrouve quelques défauts classiques : conscients de leur différence stylistique, les Jets versent parfois dans le trop étrange, et c’est à ce moment qu’ils perdent contrôle de leurs morceaux. Mais cela n’arrive pas souvent, et Making Dens sera un des meilleurs débuts de 2006, voire un des meilleurs albums tout court.

Mystery Jets - Making Dens

Parfois, sans qu’on s’y attende, arrive un groupe à contre-courant des tendances actuelles, et qui pense que zeitgeist est une tactique de guerre allemande. Aujourd’hui, ce groupe, c’est Mystery Jets, dont l’histoire est tellement bizarre qu’elle mérite qu’on s’y attarde.

D’abord, ils ne viennent pas de Dalston, de Burnage ou de Rotherham, mais d’une île sur la Tamise, Eel Pie Island, qui héberge squatteurs et rejetés de la société en tous genres. Ensuite, ils comptent quelques multi-instrumentistes, dont le chanteur/percussionniste/bidouilleur électro Blaine Harrison, et son père (oui, son père), le guitariste/bassiste/tambourineur Henry Harrison.

Enfin, leurs chansons racontent toutes des histoires nécessairement tordues (genre on écrit une chanson sur l’amitié entre les chats et les souris, et on l’appelle You Can’t Fool Me Dennis).mais parfois poignantes, comme l’autobiographique Little Bag Of Hair (Blaine est atteint de spina bifida, qui l’a forcé à passer une bonne partie de son enfance à l’hôpital, et qui paralyse ses membres inférieurs).

Il est difficile de comparer Mystery Jets, mais on peut toujours invoquer Super Furry Animals (pour la bizarrerie couplée à la sensibilité pop) ou The Beta Band (pour la grande variété d’instruments). Mais intrinsèquement, la folie pure de Zootime, morceau trippant limite drum n bass, perturbé de cris répétitifs), ou la mélancolie tragi-comique de Alas Agnes n’existent que grâce à Mystery Jets.

Comme c’est un premier album, on y retrouve quelques défauts classiques : conscients de leur différence stylistique, les Jets versent parfois dans le trop étrange, et c’est à ce moment qu’ils perdent contrôle de leurs morceaux. Mais cela n’arrive pas souvent, et Making Dens sera un des meilleurs débuts de 2006, voire un des meilleurs albums tout court.

dimanche 2 avril 2006

Mudhoney - Under A Billion Suns

Quand on parle du quatuor légendaire du grunge, on cite généralement Nirvana, Soundgarden, Alice In Chains et Pearl Jam. Mudhoney est systématiquement omis, malgré une grande influence et quelques excellents albums. En plus, contrairement à 3 des 4 groupes cités, ils existent toujours, et sortent (à quelques semaines de Pearl Jam) leur nouvel album, Under A Billion Suns, 18 ans après leur fameux morceau Touch Me I’m Sick.

Toutes ces années n’ont pas (trop) usé le groupe : les guitares de Steve Turner et Mark Arm sont toujours aussi distorted et overdriven, et la voix de ce dernier reconnaissable entre 1000, et très efficace. Where Is The Future, It Is Us, ou l’excellent Hard-On For War sonnent comme des classiques grunge, agrémentés parfois de discrètes trompettes et saxophones.

Mais les influences ne se réduisent pas à Seattle : I Saw The Light, par exemple, voit Mark Arm invoquer l’esprit de Jim Morrison et du pur rock/soul.

L’album est très complet, sans aucun morceau faible. On regrettera juste les paroles, assez simplistes, surtout quand le groupe se met à politiser. Ceci dit, UABS est un très bon album, et très impressionnant de la part d’un groupe qui a vingt ans d’âge.

Mudhoney - Under A Billion Suns

Quand on parle du quatuor légendaire du grunge, on cite généralement Nirvana, Soundgarden, Alice In Chains et Pearl Jam. Mudhoney est systématiquement omis, malgré une grande influence et quelques excellents albums. En plus, contrairement à 3 des 4 groupes cités, ils existent toujours, et sortent (à quelques semaines de Pearl Jam) leur nouvel album, Under A Billion Suns, 18 ans après leur fameux morceau Touch Me I’m Sick.

Toutes ces années n’ont pas (trop) usé le groupe : les guitares de Steve Turner et Mark Arm sont toujours aussi distorted et overdriven, et la voix de ce dernier reconnaissable entre 1000, et très efficace. Where Is The Future, It Is Us, ou l’excellent Hard-On For War sonnent comme des classiques grunge, agrémentés parfois de discrètes trompettes et saxophones.

Mais les influences ne se réduisent pas à Seattle : I Saw The Light, par exemple, voit Mark Arm invoquer l’esprit de Jim Morrison et du pur rock/soul.

L’album est très complet, sans aucun morceau faible. On regrettera juste les paroles, assez simplistes, surtout quand le groupe se met à politiser. Ceci dit, UABS est un très bon album, et très impressionnant de la part d’un groupe qui a vingt ans d’âge.