dimanche 26 octobre 2008

Sebastien Grainger And The Mountains - Sebastien Grainger And The Mountains

Death From Above 1979 fut aussi éphémère que percutant. Un bassiste et un batteur qui chante, il ne fallait pas plus pour créer un combo brûlant, et un album ovni remarqué. Le duo s'est séparé bien vite. Jesse F Keller (basse) a embrassé la musique electronique en tant que MSTRKRFT, et c'est maintenant son compère qui se lance dans l'aventure solo. Car même si on évoque un groupe (The Mountains), sur disque, c'est bien Grainger tout seul. Et il se débrouille très bien.

Love Can Be So Mean donne le ton. de DFA79, on conserve la puissance sonore et l'intensité, et on y ajoute un réel sens mélodique et du songwriting plus classique. Le morceau sonne comme une version hard des Strokes, avec une basse terrible et une voix peut-être pas assurée, mais authentique. Who Do We Care For ajoute un refrain à tomber par terre, et on se dit qu'on a entre les mains une des surprises de 2008. Grainger assure, a vite fait ses preuves et peut se permettre d'innvoer un peu, avec une batterie éclatante (c'est quand même son boulot), tantôt stoner, tantôt carrément dance. Les morceaux sont grands, amples et évoquent peut-être plus les grandes salles que les clubs poussièreux chers à DFA79, mais attention : on n'est pas chez les Killers non plus.

Ce qui n'empêche pas Grainger de truffer son album de minihits indie potentiels, comme I Hate My Friends ou American Names. Sans réfuter ses débuts bruitistes sur un Niagara dévastateur. Histoire de brouiller encore plus les pistes, Grainger termine avec le très shoegaze Meet New Friends et un morceau plus dansant, sous son alias The Rhythm Method.

Comme tous les débuts, SG&TM n'est pas parfait : ce que Grainger fait très bien, il a parfois tendance à le recopier, et il veut parfois trop se disperser. Mais il arrive sans aucun problème à amplifier ce que faisait Death From Above 1979 et à se présenter comme un artiste sur lequel il faudra compter dans le futur.

Sebastien Grainger And The Mountains - Sebastien Grainger And The Mountains

Death From Above 1979 fut aussi éphémère que percutant. Un bassiste et un batteur qui chante, il ne fallait pas plus pour créer un combo brûlant, et un album ovni remarqué. Le duo s'est séparé bien vite. Jesse F Keller (basse) a embrassé la musique electronique en tant que MSTRKRFT, et c'est maintenant son compère qui se lance dans l'aventure solo. Car même si on évoque un groupe (The Mountains), sur disque, c'est bien Grainger tout seul. Et il se débrouille très bien.

Love Can Be So Mean donne le ton. de DFA79, on conserve la puissance sonore et l'intensité, et on y ajoute un réel sens mélodique et du songwriting plus classique. Le morceau sonne comme une version hard des Strokes, avec une basse terrible et une voix peut-être pas assurée, mais authentique. Who Do We Care For ajoute un refrain à tomber par terre, et on se dit qu'on a entre les mains une des surprises de 2008. Grainger assure, a vite fait ses preuves et peut se permettre d'innvoer un peu, avec une batterie éclatante (c'est quand même son boulot), tantôt stoner, tantôt carrément dance. Les morceaux sont grands, amples et évoquent peut-être plus les grandes salles que les clubs poussièreux chers à DFA79, mais attention : on n'est pas chez les Killers non plus.

Ce qui n'empêche pas Grainger de truffer son album de minihits indie potentiels, comme I Hate My Friends ou American Names. Sans réfuter ses débuts bruitistes sur un Niagara dévastateur. Histoire de brouiller encore plus les pistes, Grainger termine avec le très shoegaze Meet New Friends et un morceau plus dansant, sous son alias The Rhythm Method.

Comme tous les débuts, SG&TM n'est pas parfait : ce que Grainger fait très bien, il a parfois tendance à le recopier, et il veut parfois trop se disperser. Mais il arrive sans aucun problème à amplifier ce que faisait Death From Above 1979 et à se présenter comme un artiste sur lequel il faudra compter dans le futur.

mardi 21 octobre 2008

AC/DC - Black Ice


AC/DC est un groupe extraordinaire. Ils n'ont plus rien sorti depuis huit ans, et de toute façon, tout le monde sait très bien comment le nouvel album va sonner. Malgré ça dès que la tournée 2009 est annoncée, la vente des tickets fonctionne du tonnerre, toutes les dates étant sold out en quelques minutes, malgré un prix totalement scandaleux (mais pas autant que le marché noir sur ebay).

Black Ice accompagne la nouvelle tournée, plus que le contraire : comme les Stones, un nouvel opus des Australiens est un événement, mais paradoxalement n'intéresse pas grand monde. Et bien, c'est une erreur. non, Black Ice ne réinvente rien, et ne voit pas AC/DC se mettre à la nu-rave. Mais pour un bon disque de rock 'n roll, c'est un putain de bon disque de rock 'n roll.

On ne peut d'ailleurs pas avoir de doute sur la musique produite par le groupe des frères Young : le premier single (et morceau) s'appelle Rock 'n Roll Train, et plus loin on aura Rock 'n Roll Dream (une ballade), She Likes Rock 'n Roll (every day, évidemment) et enfin Rockin' All The Way. AC/DC n'a jamais fait dans le subtil, et on les en remercie chaleureusement. De toute façon, AC/DC ne parle généralement que de rock 'n roll et de sexe, via métaphores un peu moins douteuses que d'habitude (War Machine, ce n'est pas une kalaschnikov...), même si l'état pitoyable de notre planète les inspire aussi (le morceau titre, Stormy May Day).

Malcolm Young envoie ses riffs infernaux au début de chaque morceau, comme il le fait depuis trois siècles. Mais qu'importe : dès le début, on sait que c'est AC/DC, et forcément, ce n'est que confirmé dès que Brian Johnson se lance dans un de ces numéros improbables de chant en dessous de la ceinture. La rythmique est solide (le batteur Phil Rudd est un métronome vivant, et le bassiste Cliff Williams prend parfois un peu de spotlight, comme sur Skies On Fire), et Angus Young délivre à chaque fois un très bon solo, qui ne semble jamais inutile. Il ressort même un bottleneck sur Stormy May Day.

L'album est sans doute trop long (15 morceaux, 55 minutes), et bénéficierait de la suppression de trois ou quatre morceaux un peu (trop) générico-répétitifs. Mais avec des riffs comme ceux de Big Jack, War Machine, Black Ice ou la relative agressivité de Spoilin' For A Fight, on pardonnera tout, même le Rod Stewardesque Anything Goes.

Black Ice est meilleur que prévu : même si la formule est avérée, il fallait quand même réussir à la reprendre correctement, et seul AC/DC peut le faire. Meilleur qu'une grosse moitié de leur catalogue, il méritera d'être visité plus que trois fois lors de la mégatournée, entre Hells Bells et You Shook Me All Night Long.

lundi 20 octobre 2008

AC/DC - Black Ice


AC/DC est un groupe extraordinaire. Ils n'ont plus rien sorti depuis huit ans, et de toute façon, tout le monde sait très bien comment le nouvel album va sonner. Malgré ça dès que la tournée 2009 est annoncée, la vente des tickets fonctionne du tonnerre, toutes les dates étant sold out en quelques minutes, malgré un prix totalement scandaleux (mais pas autant que le marché noir sur ebay).

Black Ice accompagne la nouvelle tournée, plus que le contraire : comme les Stones, un nouvel opus des Australiens est un événement, mais paradoxalement n'intéresse pas grand monde. Et bien, c'est une erreur. non, Black Ice ne réinvente rien, et ne voit pas AC/DC se mettre à la nu-rave. Mais pour un bon disque de rock 'n roll, c'est un putain de bon disque de rock 'n roll.

On ne peut d'ailleurs pas avoir de doute sur la musique produite par le groupe des frères Young : le premier single (et morceau) s'appelle Rock 'n Roll Train, et plus loin on aura Rock 'n Roll Dream (une ballade), She Likes Rock 'n Roll (every day, évidemment) et enfin Rockin' All The Way. AC/DC n'a jamais fait dans le subtil, et on les en remercie chaleureusement. De toute façon, AC/DC ne parle généralement que de rock 'n roll et de sexe, via métaphores un peu moins douteuses que d'habitude (War Machine, ce n'est pas une kalaschnikov...), même si l'état pitoyable de notre planète les inspire aussi (le morceau titre, Stormy May Day).

Malcolm Young envoie ses riffs infernaux au début de chaque morceau, comme il le fait depuis trois siècles. Mais qu'importe : dès le début, on sait que c'est AC/DC, et forcément, ce n'est que confirmé dès que Brian Johnson se lance dans un de ces numéros improbables de chant en dessous de la ceinture. La rythmique est solide (le batteur Phil Rudd est un métronome vivant, et le bassiste Cliff Williams prend parfois un peu de spotlight, comme sur Skies On Fire), et Angus Young délivre à chaque fois un très bon solo, qui ne semble jamais inutile. Il ressort même un bottleneck sur Stormy May Day.

L'album est sans doute trop long (15 morceaux, 55 minutes), et bénéficierait de la suppression de trois ou quatre morceaux un peu (trop) générico-répétitifs. Mais avec des riffs comme ceux de Big Jack, War Machine, Black Ice ou la relative agressivité de Spoilin' For A Fight, on pardonnera tout, même le Rod Stewardesque Anything Goes.

Black Ice est meilleur que prévu : même si la formule est avérée, il fallait quand même réussir à la reprendre correctement, et seul AC/DC peut le faire. Meilleur qu'une grosse moitié de leur catalogue, il méritera d'être visité plus que trois fois lors de la mégatournée, entre Hells Bells et You Shook Me All Night Long.

vendredi 17 octobre 2008

Gojira - The Way Of All Flesh

Quel étrange animal, ce Gojira. Non seulement c'est un groupe de metal français qui bénéficie d'une solide réputation internationale, ce qui n'est pas courant, mais en plus ils sortent un album original et difficilement classifiable. Depuis leur troisième album (From Mars To Sirius), ils se sont fait remarquer grâce à un metal aggro-progressif (mais pas trop), des paroles étonnantes (partiellement centrée sur la protection écologique, ce qui leur a valu l'amusante étiquette d'éco-metal) et un leader reconnu (Joe Duplantier, par ailleurs bassiste de Cavalera Conspiracy).

The Way Of All Flesh est puissant, violent, agressif, mais ne joue pas dans la surenchère du bruit : les passages plus calmes, ou du moins moins cinglés, permettent de préparer le chaos suivant. Le chant est éraillé, habité, et la batterie puissante : comme chez Meshuggah, c'est la pierre angulaire du groupe. On trouve des influences death, trash, mais aussi un peu d'industriel, et carrément des choses inattendues dans un genre pas souvent connu pour son caractère innovant. Tout cela fait que la musique de Gojira n'est pas fort aisée, il faut d'ailleurs plusieurs écoutes pour complètement rentrer dans un univers personnel mais parfois obtus, ce qui n'est pas aidé par la longueur de l'album (75 minutes)

On peut difficilement s'ennuyer, ceci dit, tant les rythmes sinueux sont hypnotiques et parfois poignants, et même quand Gojira décide de quitter leur domaine de prédilection pour s'aventurer dans le metal contemporain un peu plus classique, ils ont le bon goût de s'assurer les services gutturaux de Randy Blythe (des porte-drapeaux du metal US Lamb of God).

Mais The Way Of All Flesh est un album qui parle de mort, et est ainsi totalement implacable, sans concessions. Il est brutal, mais plus par le fond que par la forme, le groupe n'ayant pas jugé utile de forcer le ton, ils ne tombent donc pas dans une caricature de type Slipknot mais participent à la rénovation d'un genre parfois poussiéreux. Mais tant que le metal pourra compter sur des groupes comme Gojira ou Meshuggah, son avenir est assuré.

jeudi 16 octobre 2008

Gojira - The Way Of All Flesh

Quel étrange animal, ce Gojira. Non seulement c'est un groupe de metal français qui bénéficie d'une solide réputation internationale, ce qui n'est pas courant, mais en plus ils sortent un album original et difficilement classifiable. Depuis leur troisième album (From Mars To Sirius), ils se sont fait remarquer grâce à un metal aggro-progressif (mais pas trop), des paroles étonnantes (partiellement centrée sur la protection écologique, ce qui leur a valu l'amusante étiquette d'éco-metal) et un leader reconnu (Joe Duplantier, par ailleurs bassiste de Cavalera Conspiracy).

The Way Of All Flesh est puissant, violent, agressif, mais ne joue pas dans la surenchère du bruit : les passages plus calmes, ou du moins moins cinglés, permettent de préparer le chaos suivant. Le chant est éraillé, habité, et la batterie puissante : comme chez Meshuggah, c'est la pierre angulaire du groupe. On trouve des influences death, trash, mais aussi un peu d'industriel, et carrément des choses inattendues dans un genre pas souvent connu pour son caractère innovant. Tout cela fait que la musique de Gojira n'est pas fort aisée, il faut d'ailleurs plusieurs écoutes pour complètement rentrer dans un univers personnel mais parfois obtus, ce qui n'est pas aidé par la longueur de l'album (75 minutes)

On peut difficilement s'ennuyer, ceci dit, tant les rythmes sinueux sont hypnotiques et parfois poignants, et même quand Gojira décide de quitter leur domaine de prédilection pour s'aventurer dans le metal contemporain un peu plus classique, ils ont le bon goût de s'assurer les services gutturaux de Randy Blythe (des porte-drapeaux du metal US Lamb of God).

Mais The Way Of All Flesh est un album qui parle de mort, et est ainsi totalement implacable, sans concessions. Il est brutal, mais plus par le fond que par la forme, le groupe n'ayant pas jugé utile de forcer le ton, ils ne tombent donc pas dans une caricature de type Slipknot mais participent à la rénovation d'un genre parfois poussiéreux. Mais tant que le metal pourra compter sur des groupes comme Gojira ou Meshuggah, son avenir est assuré.

0,5/10

Ceux qui me lisent depuis longtemps le savent, j'ai toujours hésité entre coter les albums ou ne pas le faire. Les arguments contre sont clairs : coter une oeuvre d'art, c'est évidemment éminemment subjectif, et franchement assez con. 8/10, ça veut dire quoi? Que 80% des morceaux sont bons? Qu'il est meilleur que 80% des albums sortis cette année, cette décénnie, voire de l'histoire? Doit-on comparer l'album aux autres oeuvres du même artiste? Si un album est "bon" mais moins bon que le précédent, doit-il en souffrir pour autant?

En faveur des pour, c'est plus clair : quand j'ai décidé la première fois de suppiimer les cotations, j'ai perdu des lecteurs, et reçu pas mal de mails me demandant de les remettre. Je l'ai fait.

Entre rien et la classique cote sur dix, différents systèmes coexistent, des plus imagés (les étoiles, les "n fois logos") aux plus obscurs (le fameux système décimal de Pitchfork : Joanna Newsom, 9.3 ou 9.4?) en passant par les fantaisistes (les taches de Psychotonique). Mais finalement, ils ont tous le même but, et c'est justement celui-là que je refuse.

Conséquence : je refais marche arrière, et je supprime ce système de cotation, sans doute pour toujours. J'ai trop de fois hésité au moment de mettre la cote, et quand on passe autant de temps à balancer entre 6 et 7, pour finir à 6,5 (peut-être ma cote préférée, et une qui ne veut rien dire), on se fourvoie fatalement.

La compétition est déjà présente partout, de toute façon. Entre le nombre de MTV Awards que Linkin Hotel remportera et qui de Fortis ou Dexia se plantera le plus en bourse, l'art n'y a pas sa place. Et si je dois perdre des lecteurs, ce sera ceux qui ne prennent pas le temps de lire l'article et de comprendre qu'il ne peut se résumer à un bête chiffre. Pour tous ceux-là, les autres canaux ne manquent pas, pour Music Box, on s'arrêtera au texte, avec toutefois une conclusion qui sera (comme actuellement) écrite pour résumer mon point de vue, de manière nettement plus nuancée et prismique qu'une cote ne pourra jamais faire.

samedi 11 octobre 2008

Oasis - Dig Out Your Soul

Pour la première fois depuis bien longtemps, Noel Gallagher n'a pas annoncé Dig Your Own Soul comme le meilleur album d'Oasis depuis (What's The Story) Morning Glory. Est-ce pour cela qu'il l'est?

Être surpris par un album d'Oasis, c'est quasi impossible (enfin, sauf lorsque tout le monde l'a été par le bien mauvais Standing On The Shoulder Of Giants), mais ici, on l'est doublement : par la qualité générale de l'album, mais aussi par certains morceaux individuels assez éloignés de ce qu'on attend des Mancuniens depuis quelques années, comme le premier morceau, Bag It Up. Plus blues poisseux que Britpop, il voit Liam changer partiellement sa façon de changer, et aussi la démonstration d'une basse proéminente : cet élément, typiquement peu présent chez Oasis, le sera tout au long de l'album. Le refrain est déjà plus classique, mais c'est clairement un bon début, surtout que The Turning surprend encore plus avec son intro au piano et une atmosphère vraiment différente. Bon, le coda inspiré par Dear Prudence nous rappelle à l'ordre, mais quand même, c'est étonnant.

Noel a maintenant l'habitude de chanter au moins trois morceaux par album, ce qui est généralement au moins deux de trop. Ici, Waiting For The Rapture tient parfaitement la distance, Noel chante bien, et profite d'un groove de basse protorock terrible : Dig Your Own Soul est leur album groove, mais oui. Le single The Shock Of The Lightning est un peu plus classique, et suit la tradition du bon gros morceau rock comme premier single (Go Let It Out, The Hindu Times, Lyla), mais malgré son "emprunt" aux Strokes (allez voir l'intro de The Way It Is, sur Room On Fire) et son manque d'originalité, il est très efficace.

Quatre sur quatre, il faut remonter à très longtemps pour qu'un album d'Oasis commence aussi bien, sans doute à Morning Glory, justement (Be Here Now a ses bons moments, mais Magic Pie n'en fait pas partie). Et la plus grosse surprise est encore à venir, avec I'm Outta Time, premier morceau de Liam Gallagher. Depuis Standing..., Noel a arrêté d'être le seul songwriter du groupe, et les résultats n'ont jamais été terribles. Les morceaux de Gem Archer et Andy Bell sont rarement mémorables, et Little James était si risible que les efforts ultérieurs de Liam n'ont pas été pris au sérieux. Ca devrait changer avec I'm Outta Time, ballade 50% Lennon, 50% Harrison et donc 100% Oasis, avec une ligne mélodique à tomber par terre et des paroles même pas ridicules. Le meilleur morceau de Liam depuis Born On A Different Cloud, et la fin de la première partie d'un album vraiment stupéfiant.

Ca ne pouvait pas vraiment durer. Dig Your Own Soul ne tombe jamais très bas, mais la seconde moitié déçoit. (Get Off Your) High Horse Lady ressemble plus à un interlude, avec la voix de Noel passée sous filtre téléphonique et une guitare sortie d'un moment peu inspiré de la période country de Neil Young. Falling Down relève tout de suite le niveau, avec son rythme évoquant (fatalement) Tomorrow Never Knows et un Noel qui chante vraiment de mieux en mieux, ce morceau étant sans aucun doute une de ses meilleures performances. Mais à partir de là, c'est un peu comme s'il avait décidé de partir trois semaines à Ibiza en laissant le reste du groupe boucler l'album : les quatre derniers morceaux viennent des autres membres.

Et même si la décision de Noel de ne plus tout écrire avait été bien accueillie à l'époque, force est de constater que les meilleurs morceaux ici (I'm Outta Time exclus) sont de Noel : The Nature Of Reality (Andy Bell) est tellement ennuyeux que Liam semble s'être fait royalement chier en le chantant, Ain't Got Nothin' est une tentative de Liam d'écrire comme Pete Townshend (conclusion : raté), Soldier On est une tentative de Liam d'écrire comme les Stone Roses (vous aurez compris) et To Be Where There's Life (Gem Archer) secoue le vieux sitar de George Harrison comme si The Verve s'en était emparé.

Autrement dit, moins on parle de ces morceaux, mieux c'est, et c'est vraiment dommage : Dig Your Own Soul n'est qu'un album à moitié excellent, mais quand il l'est, il se retrouve non pas qu'avec les meilleurs morceaux du groupe, mais comme Oasis est capable de sonner après quinze ans d'une évolution qu'on pensait impossible. Comme souvent avec eux, il reste à écouter les faces B (ou plus précisément le cd bonus de l'édition limitée) pour en sortir les gemmes habituelles, et regretter la séquence finale de l'album, forcément améliorable.

On ne doit quand même pas bouder notre plaisir pour autant : on sait que les jours de gloire sont passés et ne reviendront jamais, mais d'un autre côté, l'Oasis de 1996 n'aurait jamais pu écrire un album aussi bien produit, aussi abouti que Dig Your Own Soul. Un album solide, d'un groupe qui vient tout doucement de repasser du bon côté de la barrière.

6,5/10


NB : Malheureusement, le cd bonus se trouvant dans l'édition spéciale n'a rien de bien extraordinaire : les premiers remix autorisés par Oasis n'ajoutent rien d'intéressant (il faut dire que Jagz Kooner et les Chemical Brothers...) et les inédits et version alternatives démontrent pourquoi elles ne sont pas sur l'album. Et pourquoi Oasis n'a plus compilé ses autrefois phénoménales faces B depuis Be Here Now. OK, I Believe In All est encore sympa, mais uniquement parce que Liam chante "I can see for miles".

vendredi 10 octobre 2008

Oasis - Dig Out Your Soul

Pour la première fois depuis bien longtemps, Noel Gallagher n'a pas annoncé Dig Your Own Soul comme le meilleur album d'Oasis depuis (What's The Story) Morning Glory. Est-ce pour cela qu'il l'est?

Être surpris par un album d'Oasis, c'est quasi impossible (enfin, sauf lorsque tout le monde l'a été par le bien mauvais Standing On The Shoulder Of Giants), mais ici, on l'est doublement : par la qualité générale de l'album, mais aussi par certains morceaux individuels assez éloignés de ce qu'on attend des Mancuniens depuis quelques années, comme le premier morceau, Bag It Up. Plus blues poisseux que Britpop, il voit Liam changer partiellement sa façon de changer, et aussi la démonstration d'une basse proéminente : cet élément, typiquement peu présent chez Oasis, le sera tout au long de l'album. Le refrain est déjà plus classique, mais c'est clairement un bon début, surtout que The Turning surprend encore plus avec son intro au piano et une atmosphère vraiment différente. Bon, le coda inspiré par Dear Prudence nous rappelle à l'ordre, mais quand même, c'est étonnant.

Noel a maintenant l'habitude de chanter au moins trois morceaux par album, ce qui est généralement au moins deux de trop. Ici, Waiting For The Rapture tient parfaitement la distance, Noel chante bien, et profite d'un groove de basse protorock terrible : Dig Your Own Soul est leur album groove, mais oui. Le single The Shock Of The Lightning est un peu plus classique, et suit la tradition du bon gros morceau rock comme premier single (Go Let It Out, The Hindu Times, Lyla), mais malgré son "emprunt" aux Strokes (allez voir l'intro de The Way It Is, sur Room On Fire) et son manque d'originalité, il est très efficace.

Quatre sur quatre, il faut remonter à très longtemps pour qu'un album d'Oasis commence aussi bien, sans doute à Morning Glory, justement (Be Here Now a ses bons moments, mais Magic Pie n'en fait pas partie). Et la plus grosse surprise est encore à venir, avec I'm Outta Time, premier morceau de Liam Gallagher. Depuis Standing..., Noel a arrêté d'être le seul songwriter du groupe, et les résultats n'ont jamais été terribles. Les morceaux de Gem Archer et Andy Bell sont rarement mémorables, et Little James était si risible que les efforts ultérieurs de Liam n'ont pas été pris au sérieux. Ca devrait changer avec I'm Outta Time, ballade 50% Lennon, 50% Harrison et donc 100% Oasis, avec une ligne mélodique à tomber par terre et des paroles même pas ridicules. Le meilleur morceau de Liam depuis Born On A Different Cloud, et la fin de la première partie d'un album vraiment stupéfiant.

Ca ne pouvait pas vraiment durer. Dig Your Own Soul ne tombe jamais très bas, mais la seconde moitié déçoit. (Get Off Your) High Horse Lady ressemble plus à un interlude, avec la voix de Noel passée sous filtre téléphonique et une guitare sortie d'un moment peu inspiré de la période country de Neil Young. Falling Down relève tout de suite le niveau, avec son rythme évoquant (fatalement) Tomorrow Never Knows et un Noel qui chante vraiment de mieux en mieux, ce morceau étant sans aucun doute une de ses meilleures performances. Mais à partir de là, c'est un peu comme s'il avait décidé de partir trois semaines à Ibiza en laissant le reste du groupe boucler l'album : les quatre derniers morceaux viennent des autres membres.

Et même si la décision de Noel de ne plus tout écrire avait été bien accueillie à l'époque, force est de constater que les meilleurs morceaux ici (I'm Outta Time exclus) sont de Noel : The Nature Of Reality (Andy Bell) est tellement ennuyeux que Liam semble s'être fait royalement chier en le chantant, Ain't Got Nothin' est une tentative de Liam d'écrire comme Pete Townshend (conclusion : raté), Soldier On est une tentative de Liam d'écrire comme les Stone Roses (vous aurez compris) et To Be Where There's Life (Gem Archer) secoue le vieux sitar de George Harrison comme si The Verve s'en était emparé.

Autrement dit, moins on parle de ces morceaux, mieux c'est, et c'est vraiment dommage : Dig Your Own Soul n'est qu'un album à moitié excellent, mais quand il l'est, il se retrouve non pas qu'avec les meilleurs morceaux du groupe, mais comme Oasis est capable de sonner après quinze ans d'une évolution qu'on pensait impossible. Comme souvent avec eux, il reste à écouter les faces B (ou plus précisément le cd bonus de l'édition limitée) pour en sortir les gemmes habituelles, et regretter la séquence finale de l'album, forcément améliorable.

On ne doit quand même pas bouder notre plaisir pour autant : on sait que les jours de gloire sont passés et ne reviendront jamais, mais d'un autre côté, l'Oasis de 1996 n'aurait jamais pu écrire un album aussi bien produit, aussi abouti que Dig Your Own Soul. Un album solide, d'un groupe qui vient tout doucement de repasser du bon côté de la barrière.

6,5/10


NB : Malheureusement, le cd bonus se trouvant dans l'édition spéciale n'a rien de bien extraordinaire : les premiers remix autorisés par Oasis n'ajoutent rien d'intéressant (il faut dire que Jagz Kooner et les Chemical Brothers...) et les inédits et version alternatives démontrent pourquoi elles ne sont pas sur l'album. Et pourquoi Oasis n'a plus compilé ses autrefois phénoménales faces B depuis Be Here Now. OK, I Believe In All est encore sympa, mais uniquement parce que Liam chante "I can see for miles".

lundi 6 octobre 2008

La pertinence de la critique rock

Un de mes webzines préférés, Drowned In Sound, a publié un article assez intéressant, écrit par Sean Adams, sur la pertinence des critiques négatives d'albums à notre époque. En gros, l'idée est : vu qu'on peut trouver plus ou moins tout, très rapidement et facilement (autant les albums que les critiques s'y rapportant), est-ce que les critiques négatives servent encore à quelque chose, vu qu'il suffit de préécouter l'album sur myspace ou ailleurs, ou de lire les différentes réactions des auditeurs via forums et commentaires de blogs/webzines. L'idée se défend, évidemment, mais pourquoi ne pas pousser la réflexion un peu plus loin : quelle est, s'il en reste, la pertinence d'une critique d'album rock.

Il fut un temps, et pas si éloigné, où les critiques rock pouvaient faire la pluie et le beau temps, faire et défaire des carrières. Un article dans un magazine ou un journal crédible, et les ventes s'envolent, une critique saignante et le split, ou du moins le renouvellement, n'était pas loin. Dans le petit monde de la presse francophone belge, Le Soir et le Télémoustique étaient sans doute les deux organes les plus crédibles, et dans le cas du second, cela faisait carrément partie de sa réputation.

On le sait, les impératifs commerciaux les ont rattrapés : les rapports étroits entre certains journalistes et les services marketing des maisons de disques ont transformé leurs pages en publireportages pathétiques et mal informés : on se souviendra de l'affaire dEUS, et pour plus de détails, on ira lire le blog de Serge Coosemans, qui manque rarement l'occasion d'arroser ce type de personnes.

Ceci dit, dans une époque pré-internet, ma source préférée d'info rock, c'était les magazines gratuits RifRaf et Mofo, qu'on trouvait chez les disquaires et salles de concerts. L'un a disparu, l'autre a assez dégénéré, mais il reste que ces médias étaient directement les précurseurs des webzines : on pouvait y raconter plus ou moins n'importe quoi, tout en était plus ou moins n'importe qui (je le sais, j'y ai participé ;) ) Tendre souvenir humide, j'achetais parfois des cd avec comme seule base un article publié dedans, je n'écoutais que fort rarement la radio. Alors, oui, évidemment, j'ai parfois été déçu, mais souvent ravi de découvrir de nouvelles choses.

Mais maintenant? Last.fm, Myspace, bientôt un gros module musique sur Facebook : il suffit de passer un minimum de temps online pour pouvoir écouter ce qu'on veut (et pas ce qu'on nous propose), et qui a besoin de lire une opinion extérieure, si on peut carrément écouter le disque? Et je ne mentionnerai qu'à peine la voie illégale, permettant d'outrepasser totalement la phase "j'achète? Ou pas?", la remplaçant par une écoute plus attentive et aisée qu'en magasin, avec une conclusion pouvant être similaire (oui, pas mal de "pirates" finissent par acheter l'album).

Bref, le "pouvoir" donné aux critiques rock est maintenant à la disposition de chacun : même les sacro-saintes "copies promo", quand elles existent encore, se retrouvent sur le net en même temps pour tout le monde. Donc, pourquoi continuer à écrire?

On peut trouver plusieurs raisons, au degré de prétention variable. Je prendrai celle-ci : critique rock, c'est comme artiste, ce n'est pas une profession, mais une passion. Elle ne permet pas de vivre? Mais tant mieux : l'indépendance est à ce prix. Il faut continuer à écrire, continuer à alimenter blogs et webzines, commenter et poster, pas nécessairement pour alimenter la polémique, mais pour donner un choix.

Parce que de toute façon, une critique dans un journal n'a jamais forcé personne à acheter un disque. Mais un article quelque part, n'importe ou, pourra toujours pousser quelqu'un à aller voir plus loin. Avant, c'était le disquaire, maintenant ça sera Deezer, Last.fm, Myspace ou (argh) iTunes. Mais l'important, c'est de donner le choix, y compris le choix d'ouvrir la boîte de Pandore et de se faire insulter en commentaires (ou de faire ça ). C'est dans ce rôle d'initiateur de discussion et de secoueur de conscience que le critique rock peut retrouver sa place. Mais ce n'est plus au bar VIP d'un festival d'été.

samedi 4 octobre 2008

TV On The Radio - Dear Science,

TV On The Radio ne m'a jamais spécialement intéressé. Pas que je les trouvais mauvais, juste qu'ils ne me touchaient pas. L'album que Dave Sitek a réalisé pour Scarlett Johansson non plus d'ailleurs. Mais vu que Pitchfork a donné un assez hystérique 9.2 à Dear Science, il fallait quand même que j'y jette une oreille. Pour la science.

Je n'ai pas eu tort. Même s'il n'est évidemment pas exempt de tout reproche, Dear Science est un album très particulier, et surtout qui se suffit à lui même : les influences se font discrètes, l'album est fort varié et prend systématiquement l'auditeur par surprise. Le glorieux premier morceau, Halfway Home, est parfaitement représentatif : une mélodie entêtante, une instrumentation originale dominée par les claviers, et un break terrible après quatre minutes. Typiquement, le second morceau (Crying) est totalement différent, emmené par un lick de guitare terrible, une voix différente (l'avantage d'avoir deux chanteurs) et une atmosphère générale rappelant Prince, ou plus proche de nous, Andre 3000. Toujours dans le contre-pied, Dancing Choose commence par sonner comme Bloc Party devrait sonner s'ils avaient tenu leurs promesses, avant d'asséner un refrain antithétique sur fond de cuivres.

TVOTR a parfois été comparé à Radiohead, et on peut le comprendre. Musicalement, ils n'ont pas vraiment de points communs, mais ils transcendent le rock, passant d'un genre à l'autre sans se planter, en réussisant à les mélanger pour rendre le résultat final très personnel et invraisemblablement varié : Stork And Owl fait ainsi dans l'introspectif mélancolique, en utilisant des violons de manière inventive tandis que Golden Age rappelle Michael Jackson (entre Wanna Be Startin' Somethin' et Don't Stop 'Til You Get Enough, donc ça va) et le Beck de Midnite Vultures, avec peut-être un petit détour chez les Flaming Lips.

Il faudrait presque un paragraphe pour décrire chaque morceau, mais ce ne serait même pas leur rendre justice : il suffit d'écouter Family Tree pour voir où le groupe veut en venir, comment ils tentent de prendre différents éléments qui ne vont pas nécessairement trop bien ensemble et réussissent à en faire un ensemble cohérent et attachant. Love Dog et l'électro rendue célèbre par Radiohead, Red Dress et un gros beat hip-hop, Shout Me Out et un synthé reggae : bizarrement, ça marche. Il faut dire que la grande force de TVOTR, c'est d'avoir carrément trois frontmen/compositeurs : Tunde Adebimpe (celui qui sonne comme un Kele Okereke qui ne serait pas de Londres), Kyp Malone (l'autre vocaliste) et Dave Sitek, producteur multi-instrumentaliste. En résulte un album phénoménalement varié, mais qui se tient parfaitement.

Dear Science est (très) original, et élève TV On The Radio à un niveau supérieur, même si la bizarrerie intrinsèque des morceaux ne devrait pas leur apporter un succès immense (quoique, on a déjà vu plus étrange). Malgré la construction très stricte et étudiée des morceaux, les constructions alambiquées et la part non négligeable d'électronique, cet album a une âme. C'est suffisamment rare pour être souligné, et pour en reparler dans les classements de fin d'année.

vendredi 3 octobre 2008

TV On The Radio - Dear Science,

TV On The Radio ne m'a jamais spécialement intéressé. Pas que je les trouvais mauvais, juste qu'ils ne me touchaient pas. L'album que Dave Sitek a réalisé pour Scarlett Johansson non plus d'ailleurs. Mais vu que Pitchfork a donné un assez hystérique 9.2 à Dear Science, il fallait quand même que j'y jette une oreille. Pour la science.

Je n'ai pas eu tort. Même s'il n'est évidemment pas exempt de tout reproche, Dear Science est un album très particulier, et surtout qui se suffit à lui même : les influences se font discrètes, l'album est fort varié et prend systématiquement l'auditeur par surprise. Le glorieux premier morceau, Halfway Home, est parfaitement représentatif : une mélodie entêtante, une instrumentation originale dominée par les claviers, et un break terrible après quatre minutes. Typiquement, le second morceau (Crying) est totalement différent, emmené par un lick de guitare terrible, une voix différente (l'avantage d'avoir deux chanteurs) et une atmosphère générale rappelant Prince, ou plus proche de nous, Andre 3000. Toujours dans le contre-pied, Dancing Choose commence par sonner comme Bloc Party devrait sonner s'ils avaient tenu leurs promesses, avant d'asséner un refrain antithétique sur fond de cuivres.

TVOTR a parfois été comparé à Radiohead, et on peut le comprendre. Musicalement, ils n'ont pas vraiment de points communs, mais ils transcendent le rock, passant d'un genre à l'autre sans se planter, en réussisant à les mélanger pour rendre le résultat final très personnel et invraisemblablement varié : Stork And Owl fait ainsi dans l'introspectif mélancolique, en utilisant des violons de manière inventive tandis que Golden Age rappelle Michael Jackson (entre Wanna Be Startin' Somethin' et Don't Stop 'Til You Get Enough, donc ça va) et le Beck de Midnite Vultures, avec peut-être un petit détour chez les Flaming Lips.

Il faudrait presque un paragraphe pour décrire chaque morceau, mais ce ne serait même pas leur rendre justice : il suffit d'écouter Family Tree pour voir où le groupe veut en venir, comment ils tentent de prendre différents éléments qui ne vont pas nécessairement trop bien ensemble et réussissent à en faire un ensemble cohérent et attachant. Love Dog et l'électro rendue célèbre par Radiohead, Red Dress et un gros beat hip-hop, Shout Me Out et un synthé reggae : bizarrement, ça marche. Il faut dire que la grande force de TVOTR, c'est d'avoir carrément trois frontmen/compositeurs : Tunde Adebimpe (celui qui sonne comme un Kele Okereke qui ne serait pas de Londres), Kyp Malone (l'autre vocaliste) et Dave Sitek, producteur multi-instrumentaliste. En résulte un album phénoménalement varié, mais qui se tient parfaitement.

Dear Science est (très) original, et élève TV On The Radio à un niveau supérieur, même si la bizarrerie intrinsèque des morceaux ne devrait pas leur apporter un succès immense (quoique, on a déjà vu plus étrange). Malgré la construction très stricte et étudiée des morceaux, les constructions alambiquées et la part non négligeable d'électronique, cet album a une âme. C'est suffisamment rare pour être souligné, et pour en reparler dans les classements de fin d'année.