lundi 27 septembre 2004

Green Day - American Idiot

Vétérans de la scène punk californienne, Green Day revient quatre ans après Warning, dont on pensait qu’il avait poussé le groupe au paroxysme de leur variété musicale étonnante pour un groupe punk. Warning avait enchanté les critiques et divisé les fans, que dire alors d’American Idiot.

Conçu comme un rock opera dans la veine de Tommy ou The Wall, l’album est étonnant et vraiment extraordinaire, mais est tellement varié et original qu’il va sans aucun doute en désarçonner plus d’un. L’histoire est centrée autour de deux personnages, Jesus of Suburbia alias Saint Jimmy et Whatsername et décrit précisément la médiocrité suburbaine de l’Amérique d’aujourd’hui, qui a causé sa déchéance politique et morale.

Pour faire passer un tel message, le groupe a choisi un long morceau de musique d’une heure (quasi sans interruption), divisé en 21 extraits (pensez face B d’Abbey Road) très variés. On y retrouve le punk sans concession de leurs débuts (Letterbomb, American Idiot, Holiday), des morceaux plus acoustiques (Boulevard of Broken Dreams), et une instrumentation très diverse, qui s’éloigne de leur style carré (3 musiciens) : le slide splendide de Give Me Novocaine, des chœurs très surf, et quelques mécaniques de comédie musicale (rassurez-vous quand même, rien de bien grave). Le tout atteint son paroxysme sur Jesus of Suburbia et Homecoming, deux collages de 9 minutes particulièrement impressionnants. Mais tous les morceaux valent la peine.

Le résultat, contre toute attente, est époustouflant. L’histoire tient la route, et la musique est la meilleure que Green Day n’aie jamais composé. L’album s’écoute si possible d’une traite, mais prendre certains morceaux individuellement est possible aussi (même si les paroles risquent d’être incomprises). Et tout ça agrémenté d’une critique politique d’essence très punk.

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