mercredi 6 juin 2007

Et après, on s'étonne...

Que le journalisme rock en Belgique soit dans un état déplorable. D'abord, jetons un coup d'oeil sur un article trouvé sur le site de la Dernière Heure/Les Sports, et consacré au concert des Rolling Stones, hier à Werchter.

Je sais, je tire sur une cible tellement grosse que même un Diable Rouge n'arriverait pas à la rater. La Dernière Heure/Les Sports, misérable torchon, ne vaut que par ses pages sportives, ou du moins c'est ce qu'on me dit. Le reste est politiquement très nauséabond, éthiquement douteux et culturellement pathétique. Il reste que ce quotidien est un des plus lus en Belgique francophone (un demi-million de personnes le lisent chaque jour). Alors pourquoi considérer ces gens comme des imbéciles illettrés? Pourquoi ne pas engager quelqu'un qui sait écrire, et qui sait de quoi il parle? Parce que, même s'il a peut-etre d'autres qualités, l'auteur de l'article en question (Basile Vellut), ne semble pas savoir comment rédiger un article (les erreurs de mises en pages peuvent etre imputées au correcteur, mais la forme de l'article, les tournures de phrases et l'habituelle pique politico-linguistique, totalement hors de propos ici laisse clairement à désirer), ce qui ne serait encore qu'un moindre mal s'il connaissait un tant soit peu son sujet, ce qui n'est pas le cas, vu les erreurs factuelles présentes. Même le setlist n'est pas correct DU TOUT.

Alors, oui, évidemment, c'est facile de critiquer un type qui écrit pour la DH. Mais la culture et l'art ont tellement peu l'occasion de nous via les médias traditionnels qu'il est vraiment regrettable d'avoir l'opportunité de faire quelque chose de bien, et se planter complètement. Si c'est pour torcher de telles conneries, la DH devrait sans doute se cantonner aux pédophiles et à la balle pelote. Suis-je simplement jaloux et frustré, de n'être qu'un webrédacteur bénévole? Sans doute en partie, mais il semble évident que nombre de chroniqueurs culturels de la sphère internet (dont moi, pas de fausse modestie, surtout que dans ce cas précis, la concurrence est insignifiante) mériteraient la place scandaleusement squattée par Basile Vellut, qui, en fin de compte, ne fait sans doute que ce qu'on lui dit de faire : après tout, on me demanderait d'abattre une vache à Anderlecht, j'aurais moi aussi l'air très con.

Mais le pire dans tout cela, c'est que les autres médias écrits principaux tombent dans d'autres travers, ceux du mercantilisme. Comment prendre au sérieux des articles du Télémoustique, quand on sait que ce magazine n'observe virtuellement aucune indépendance éditoriale? On croirait parfois parcourir les communiqués de presse d'Universal. Comment ne pas sourire à la lecture de certains articles du Soir, qui, même si les connaissances de leurs journalistes (parce que là, il s'agit quand meme de véritables journalistes) sont indéniables, semblent la plupart du temps en décalage avec la réalité actuelle.

On ne commencera meme pas à parler de la tv et de la radio, parce que là, le ridicule est atteint. Mes anecdotes personnelles sur un projet musical, à l'époque où je travaillais chez Be tv (ex-Canal+) valent leur pesant de cacahuètes, j'y reviendrai peut-etre un jour.

Le secteur rock de la presse écrite belge, du moins sa forme traditionnelle, ne vaut donc pas grand chose, et encore moins à l'époque des blogs. Évidemment, on trouve à boire et à manger dans ces derniers, mais tout le monde finit par trouver son compte, sans se voir imposer de maniere dogmatique des mauvais articles écrits par des scribouillards de pages des chiens écrasés.

Est-ce mieux à l'étranger? Il y a déjà nettement plus de publications, mais pour des raisons commerciales évidentes, le marché étant bien trop restreint chez nous. Mais quand on se rend compte quand Voici, pourtant pas vraiment un hebdo de grande classe, et dont le lectorat ne doit pas foncièrement être fan d'Aphex Twin, que les critiques musicales sont de grande qualité, on est en droit de se poser des questions. Si Voici le peut, pourquoi pas la DH?

Que les choses soient claires : il est évident que mon type d'écriture, sans contrainte commerciale ou structurelle est une liberté immense, que n'ont pas les rédacteurs professionnels. De même, je n'ai pas de diplôme en journalisme en poche (je suppose que ce Basile Vellut non plus), juste une autre licence universitaire. Mais quand on parle de rock, quand on écrit sur le rock, il faut le vivre. Sinon, on se tait.

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