lundi 29 octobre 2007

Radiohead – Kid A (2000)

Radiohead.kida.albumartDepuis que je m'intéresse au rock (au sens très large), ce qui doit faire une bonne douzaine d'années, j'ai pu en connaître, des groupes venir, partir, apparaître et disparaître. Des petits concerts qui allaient devenir grands (Muse devant 150 personnes), des grands qui ne l'auraient pas du (je ne sais pas ce que je foutais devant Jamiroquai au Flanders Expo, Saint Jimi, pardonne-moi), des albums de référence, des déceptions. Et Kid A. Replaçons-nous un peu dans le contexte.

On avait quitté Radiohead en 1997, suite à deux événements majeurs : OK Computer, et, dans la tournée qui a suivi un concert mémorable à Rock Werchter. Puis, secret et silence, jusqu'à l'annonce d'une tournée non sponsorisée, sans aucun album à vendre. Ils sont venus de nouveau à Werchter, mais sous chapiteau, pour ce qui fut une des expériences les plus surréelles de ma vie. Lors de ce concert, on a pu entendre quantité d'inédits, qui ne ressemblaient absolument pas à ce qu'on connaissait du groupe. Quelques semaines plus tard, la première partie de ces enregistrements voyait le jour.

Everything In Its Right Place avait déjà frappé tous les esprits lors des concerts, avec son intro traînante à l'orgue, et une fin qui part dans tous les sens : Jonny Greenwood samplant et manipulant en temps réel la voix de Thom Yorke. Déjà, après quelques minutes, on se retrouve déjà face à un des plus grands morceaux du groupe. Kid A, la "chanson" suit, est en fait une sorte de collage musical étrange, influencé par quelques terroristes des circuits imprimés à la Aphex Twin ou Squarepusher. Voix complètement sous acide, basse puissante, mais absence complète de structure reconnaissable, et de guitares. C'est ce qui avait choqué à l'époque : on savait Radiohead de nature expérimentale, mais de là à quasi virer les guitares, il fallait le faire...

The National Anthem tient debout grâce, comme souvent, à la basse de Colin Greenwood, et alors que le morceau semble somme toute assez classique, il se finit en free jazz complètement à la masse, avant que le cousin d'Exit Music (For A Film), How To Disappear Completely, montre pour la première fois qua la technologie peut aussi transporter des émotions. Optimistic foule un terrain déjà plus connu, avec, il semble, une guitare quelque part derrière. Mais le morceau en lui-même, et les percussions tribales font vite comprendre qu'on n'est plus vraiment avec le groupe de Creep...

Et que dire d'Idioteque, le morceau qui avait scotché tout le monde sur place en concert. Un immense beat techno, une manipulation sonore grandiose, des paroles typiquement parano et un autre grand moment. Le sombre Motion Picture Soundtrack clôt un album choquant, peut-être moins maintenant quand on connaît les trois albums qui ont suivi, mais Kid A reste toujours un monument, et LA référence en matière de réinvention sonore. Alors que des tonnes de groupes se revendiquaient de Radiohead, ils ont décidé de se réinventer, s'attirant un immense respect et élargissant leur audience.
 
Ceci dit, ce n'est pas tout. Car les sessions d'enregistrement ont été tellement fécondes, qu'un autre album allait très vite voir le jour. Radiohead n'a pas sorti un double album, pour bien marquer le coup entre les deux bêtes, et il est vrai que même si, comme de coutume, on peut trouver des points communs, Amnesiac ne ressemble à aucun autre album du groupe. Ce sera la prochaine étape.


Everything In Its Right Place


Idioteque

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