mardi 19 février 2008

Dananananaykroyd – Sissy Hits EP

Non, vraiment, bien joué. Totalement ingooglable, le nom de cette formation écossaise est assez douteux. Si le but était d'attirer l'intêret, c'est réussi, mais vont-il tenir leur carrière avec ça? C'est en tout cas tout le mal qu'on leur souhaite, leurs débuts sont assez mouvementés. Sissy Hits, leur première sortie importante, n'est en fait pas sortie suite aux problèmes financiers de leur label. L'EP s'est évidemment retrouvé sur internet, et tant mieux : le garder en réserve aurait été criminel.

Sissy Hits regorge d'idées, dès le premier morceau (le tout aussi bizarrement titré The Greater Than Symbol And The Hash, >-, donc) : il commence assez traditionnellement, sonnant “anglais” (whatever that means), mais bien vite, un déferlement sonore rompt les habitudes. On pense à d'autres terroristes sonores écossais, Biffy Clyro, mais bien vite, leur propre empreinte se note : le milieu de >- est porté par un riff monolithique très Sabbath, et le morceau change complètement de cap, ce qui est marqué aussi par la voix honnêtement mal assurée du chanteur NAME. En parlant de Biffy, l'intro de One After One pourrait venir d'eux, ils ont apporté tant d'innovations au monde rock alternatif anglais (et autre) qu'on ne doit pas voir ça comme un plagiat. Au contraire, Danananamachin (désolé) apporte aussi sa pierre à la reconstruction du rock indie UK et apportant sa part de violence bordélique, son grain de folie (Cleaning Each Other).

Tradition oblige, la recherche mélodique est souvent présente, comme dans le central British Knights. Les mélodies sont juste maltraitées par des guitares sales mais finalement peu complexes techniquement. 1993, quant à lui, évoque un autre monument du rock écossais, Mogwai, tandis que, pour continuer dans le thème bizarre, le morceau final propose les cinquante meilleures secondes de musique du disque, mais il ne dure que cinquante secondes, incompréhensiblement.

L'EP ne comporte que six titres et pas de réelles faiblesses, surtout pour un premier. On pourrait juste reprocher quelques longueurs, les morceaux gagneraient sans doute à etre plus denses, les idées mieux arrangées. Beaucoup de bonnes choses donc, beaucoup d'idées, mais un relatif manque d'organisation, qui, d'ailleurs ajoute un certain charme. Le jour où Calum Gunn pourra vraiment chanter, plus personne ne les empêchera de sortir leurs disques.

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