jeudi 3 avril 2008

R.E.M. - Accelerate


Á chaque fois qu'un nouvel album d'un groupe majeur et assez ancien sort, on essaie toujours de caler les mots “retour en forme”. Parfois en dépit du bon sens (Pearl Jam), parfois par espoir déçu (Metallica depuis dix ans au moins). Dans ce cas-ci, on parlerait plutôt de retour en puissance : on ne peut pas vraiment dire que les trois derniers albums de R.E.M. étaient mauvais, mais plutôt expérimentaux et pas spécialement faciles à écouter. Ok, ils n'étaient pas non plus à la hauteur du passé. Le temps seul dire si Accelerate l'est, mais il est de loin l'album le plus péchu du groupe depuis Monster.

Malgré quelques bons moments (The Great Beyond, Imitation Of Life, l'album Up), le R.E.M. post-New Adventures In Hi-Fi (qui correspond au départ du batteur irremplacé Bill Berry) a manqué de pertinence, voire de cohérence. Rien de toute cela ici. Une bonne demi-heure de musique, onze morceaux où prédominent les guitares énervées : on sent un... retour en forme.

D'ailleurs, le tout début de l'album rappelle celui de Monster, tant l'intro de Living Well Is The Best Revenge fait penser à What's The Frequency Kenneth? Heureusement, on quitte vite les souvenirs de prétentions maladroites pour entendre un R.E.M. revigoré, qui n'a jamais sonné aussi bien comme trio. Basse très rythmique, guitare puissante et un Michael Stipe inimitable mais précis et décidé. Man-Sized Wreath étonne par sa rapidité d'exécution, alors qu'Angus Young voudra sans doute récupérer le riff de Supernatural Superserious, un classique immédiat du groupe, le genre de morceau qu'ils semblent écrire dans leur sommeil depuis plus de vingt ans.

Même si les six cordes dominent, on retrouve, mais avec plus de pertinence, des claviers rappelant les dernières expériences d'Around The Sun. Houston en est un très exemple, mais on sent que le groupe possède une envie, une volonté qui semblait manquer à l'époque. D'ailleurs, alors que la production récente du groupe était assez mid-tempo, on ne retrouve qu'une seule ballade, qui n'est d'ailleurs pas vraiment le sommet de l'album. Hollow Man, quant à lui, commence tranquillement avec une simple guitare acoustique avant d'offrir le refrain le plus entêtant qu'on ait entendu depuis bien trop longtemps.

Accelerate est rapide, on l'a compris, et se conclut sur le binôme Horse To Water/I'm Gonna DJ. Le premier rappelle étrangement un autre vieux groupe mais qui a très mal vieilli, alors que le second est connu depuis belle lurette car joué depuis 2005. Il termine le tout sur une note positive : “Music will provide the light you cannot resist”, on ne peut qu'acquiescer.

Alors oui, Accelerate est sans trop de doutes le meilleur album de R.E.M. depuis la fin du XXème siècle. Mieux encore, il redonne envie. Envie au groupe de refaire de la musique avec passion, mais aussi envie de réécouter l'ensemble de leur catalogue, d'une grande richesse peut-être inégalée. Accelerate fait tout ça, en plus d'offrir à 2008 un de ses meilleurs albums rock.

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