vendredi 28 septembre 2007

Down - Over The Under

Down n'est pas un jeune groupe, loin de là : il s'est formé en 1991, et si Over The Under n'est que le troisième album, c'est parce que les membres étaient tous occupés dans d'autres groupes majeurs, dont Pantera et Corrosion Of Conformity. Entre 2001, année de leur second album, et 2007, beaucoup de choses se sont passées, notamment dans le chef du vocaliste Phil Anselmo.

Pantera, un des grands groupes heavy US, s'est séparé avec douleurs et rancoeurs, qui ont persisté jusqu'au meurtre du guitariste Dimebag Darrell, assassiné sur scène par un malade mental. Anselmo n'a jamais pu enterrer la hache de guerre avec Dimebag, et certains morceaux de l'album reviennent sur la tragédie, même si indirectement. Anselmo a du également faire face, avec succès, à ses addictions, alors que d'un point de vue plus général, la ville où Down est basé, New Orleans, a connu une énorme tragédie aussi bien météorologique que politique. Le contexte était donc malheureusment fécond, et Anselmo et ses comparses en ont profité pour créer un album totalement monstrueux.

Là où Pantera faisait plutôt dans le hardcore, Down suit les pas de Black Sabbath, reprenant leur science du riff et de la rythmique lourde pour créer un sludge/doom metal puissant, violent et très intense. Anselmo confirme facilement qu'il est un des plus grands vocalistes heavy de tous les temps, et le reste du groupe assure, tout en force et retenue. Il est d'ailleurs difficile de sortir des morceaux du lot, tant le lot est virtuellement sans faute. Le riff de Pillamyd est plus puissant que Katrina, en tout cas, alors que certains passages sont plus atmosphériques, comme le presque prog Never Try (leur Planet Caravan?). Pour revenir à la section rythmique imparable, l'intro de Mourn suffit pour prouver le talent au service du groupe de la paire Rex Brown/Jimmy Bower, tandis que Beneath The Tides évoque les marais de Louisiane, à coups de pédale fuzz. Oui, c'est bizarre, mais c'est vrai. Les neuf minutes finales apportent une respiration bienvenue qui permet de mieux digérer ce qui vient de se passer durant l'heure écoulée.

Over The Under sera sans doute vu comme un retour en force pour Anselmo, qui a littéralement été en enfer avant de revenir. On ne pourra que nourrir d'éternels regrets pour Pantera, mais il conserve un groupe excellent, qui pourrait finalement être son meilleur. Over The Under est, en tout cas, un des meilleurs albums de l'année.

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