mardi 4 septembre 2007

Tomahawk - Anonymous

Mike Patton est un homme aux multiples facettes, et est probablement l'artiste qui s'est le plus souvent retrouvé dans ces pages, quasi à chaque fois avec des projets différents. Cette fois, c'est encore plus étrange : le troisième album de Tomahawk, qui reste son projet rock le plus conventionnel, ne ressemble pas du tout aux deux précédents, et tenderait même plus, mais pas exactement, vers l'expérimental Fantômas.

Le concept est simple et étrange, comme souvent chez Patton : Anonymous, fidèle à son titre, reprend des morceaux traditionnels des Indiens d'Amérique, ceux qu'on doit appeler là-bas Native Americans pour faire dans le politiquement correct. Patton vocalise plutôt qu'il ne chante, en scat, en onomatopées vocodées mais parfois aussi presque normalement, mais c'est une fois de plus John Stanier qui casse la baraque.

Non content d'être la force motrice derrière l'album de Battles, un des incontournables de 2007, l'ex-batteur de Helmet imprime tout sa science du rythme parfait, passant de beats simples et constructifs aux rythmes syncopés à couper le souffle. Le tout sans voler la vedette à l'ambiance de l'album, tout en sérénité ambiante profonde, qui rappelle parfois Dead Can Dance. Ou à une occasion, System Of A Down : les sources sont ici, et même si un simple album de reprises ne peut pas permettre d'expliquer la culture musicale de plusieurs peuples pendant des centaines d'années, au moins Tomahawk aura réussi à démontrer son influence.

De plus, malgré une évidente bizarrerie et quelques libertés prises, textuellement et musicalement (le très heavy Sun Dance le prouve), Anonymous reste tout à fait écoutable et est en fait une bonne surprise car moins fermé que ce que Patton a souvent tendance à faire, comme le récent Moonchild. Bonne surprise, et bon album.

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