dimanche 27 juillet 2008

CSS - Donkey


Second album pour le groupe brésilien (très) majoritairement féminin, probablement la seule formation de faire danser n'importe qui et n'importe quoi avec trois guitares. Donkey perd le caractère DIY amateur de Cansei De Ser Sexy, mais le remplace par une production parfaite (et toujours personnelle, puisque assurée par le bassiste Adriano Cinta) qui met en évidence les guitares crunchy et la voix éternellement adolescente de Lovefoxxx.

CSS fait donc pas mal de bruit, rappellant parfois Franz Ferdinand et leur obsession de faire danser sur des bases post-punk pas spécialement accessibles de prime abord. Donkey est parfois un fameux bordel sonore, mais c'est justement cette exubérance qui en fait sa force. Quand ce ne sont pas les trois guitares qui créent un impressionnant mur du son (Give Up, Rat Is Dead, Jager Yoga), ce sont des claviers retro qui rendent certains morceaux attachants sans être kitsch pour autant (Left Behind, irrésistible).

Mention spéciale à l'immense How I Became Paranoid, brûlot punk maniaque comprenant une ligne de claviers directement issues des pires heures des années 90. Mais ça marche, très bien même. I Fly cristallise la bizarrerie généralisée de l'album en racontant l'histoire de quelqu'un qui se transforme en mouche, et qui vit une vie de mouche. David Cronenberg serait fier du chaos sonore de la chose. Et pour des morceaux qui ne sont censés que faire danser, ils ne sont pas simplistes du tout, et montrent que CSS est un vrai groupe. C'est vrai qu'on peut regretter l'énergie DIY des débuts, mais c'est l'évolution choisie par le groupe.

Alliant énergie punk et volonté de fête généralisée, CSS sort facilement du carcan de groupes à danser (et qui a besoin de clips choquants pour vendre des mauvais disques), et ce serait une grosse erreur de les y enfermer. Donkey est un album sympathique et (un peu trop) bien foutu.

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