samedi 12 septembre 2009

Muse - The Resistance


Battre le fer tant qu'il est chaud, c'est ce que fait Muse depuis dix ans. Tournées incessantes, passages répétés en festival, cinq singles par album, et donc cinq albums studio (+ les dvd live) en dix ans. Grâce à tout cela, Muse est devenu probablement le plus gros groupe UK, et un des plus grands du monde (le monde, évidemment, ne comprend pas la grande île au large de l'Atlantique). Malheureusement, et c'est souvent le cas (voir récemment Kings of Leon), le succès populaire va de pair avec une méchante chute de qualité et de créativité. Black Holes and Revelations, l'album de la consécration, était probablement le moins bon, et les moments sympas (le surprenant comeback single Supermassive Black Hole) étaient dominés par le grand n'importe quoi (Knights of Cydonia) ou pire, le vraiment horrible (Starlight).

On ne pouvait donc pas s'attendre à grand chose de ce Resistance, surtout que les titres et le concept ne poussaient pas vraiment à l'optimisme, la parano politique du guitariste-miauleur Matthew Bellamy étant vite lassante. Les deux morceaux avant-coureurs n'ont pas aidé : United States of Eurasia commence comme une bête ballade, avant de "s'inspirer", une fois de plus, de Queen, alors que Uprising fait encore plus fort, plagiant facilement une dizaine de morceaux connus, une habitude chez Muse. Mais bon, si on est de bonne humeur, on peut aller chercher quelques éléments sympas, comme le refrain étonnant et très catchy du morceau-titre, l'intro musclée de Unnatural Selection (la suite est moins fun) ou l'assez carré MK Ultra.

Malheureusement, The Resistance est surtout le véhicule de l'ego de Bellamy, guitariste hors pair qui néglige ses guitares pour se focaliser ici sur le piano et le pompeux. Undisclosed Desires est totalement infâme, sorte de saloperie RnB rejetée par Boyz II Men en 1995 alors que I Belong To You (avec son piano cabaret parisien) se termine par un Bellamy qui ne trouve rien de mieux que de chanter un bout du Samson et Dalila de Camille Saint-Saëns, en français. Ce qui donne, en gros, "riiiiipooooonza ma tendwessseeeeuuu". C'est mignon. L'album se termine avec la fameuse symphonie dont Bellamy parle depuis des années, et qu'il a eu la funeste idée de terminer. Enfin, soyons honnêtes : ce n'est pas mauvais, l'orchestre assure, mais on ne voit pas trop l'intérêt de ces dix minutes qui ne vont nulle part, et qui sont loin d'être le morceau épique promis.

Difficile de haïr The Resistance, qui est plus plat que le précédent. Au moins, il était très facile de détester Starlight ou Invincible, ici, on écoute une fois, on soupire et on passe son chemin. Vraiment dommage pour un groupe qui était prometteur, qui a sorti un très bon album, mais qui se perd en chemin depuis maintenant trop longtemps.

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